Il décide de se consacrer à l'éducation de ses enfants et écrit les Contes de ma mère l'Oye.
Ce genre de contes de fées est à la mode dans les salons mondains: les membres de la haute société assistent aux veillées populaires et prennent note des histoires qui s'y racontent.
Son recueil intitulé Contes de ma mère l'Oye, où les contes sont à la fois d'inspiration orale (la Mère l'Oye désigne la nourrice qui raconte des histoires aux enfants) et littéraire (Boccace avait déjà écrit une première version de la Belle au Bois dormant)
En fait, il est l'un des premiers, sinon le premier, à édulcorer les contes populaires, dont les versions d'origine étaient bien plus crues.
Chronologie des éditions
La Belle au BoisdormantEn 1691, Perrault publie une « nouvelle » en vers:
- La Marquise de Salusses ou la Patience de Griselidis
En 1693, il publie un premier « conte en vers » dans le
Mercure galant:
En 1694, il réunit dans une même édition les deux œuvres précédentes et y ajoute une troisième histoire, deuxième « conte en vers »:
En 1696 paraît dans le
Mercure galant un conte en prose:
La Belle au bois dormant.
Cendrillon.
L’année suivante, sort de chez Claude Barbin un volume intitulé
Histoires ou Contes du temps passé (1697).
Ce volume contient les huit contes en prose suivants:
- La Belle au bois dormant
- Le Petit Chaperon rouge
- La Barbe bleue
- Le Maître chat ou le Chat botté
- Les Fées
- Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre (« verre » étant la graphie exacte utilisée dans l'édition originale de 1697)
- Riquet à la houppe
- Le Petit Poucet
Ce recueil subit deux contrefaçons la même année : l'édition de Jacques Desbordes, à Amsterdam,
Histoire ou Contes du temps passé. Avec Moralitez, et l'édition du Prince de Dombes, à Trévoux,
Histoires ou Contes du temps passé. Avec des Moralitez Enfance et débuts
Charles Perrault est né dans une famille bourgeoise tourangelle installée à Paris.
Son grand-père a été brodeur du roi, son père Pierre († 1652) avocat au Parlement de Paris s'est marié en 1608 à Paquette Le Clerc († 1657) qui lui donne sept enfants.
Charles est le dernier de cette fratrie: Jean, l’aîné, avocat comme son père, meurt en 1669; Pierre (1611-1680), receveur général des finances, perd pour indélicatesse son crédit auprès de Colbert en 1664; Claude (1613-1688), médecin et architecte, membre de l'Académie des sciences et du Conseil des bâtiments, publie des ouvrages d’histoire naturelle et d’architecture, on lui doit notamment la colonnade du Louvre; Nicolas (1624-1662), amateur de mathématiques et théologien, est exclu de la Sorbonne pour jansénisme en 1656; Marie, l’unique fille, meurt à treize ans; il a également un frère jumeau, François, mort en bas âge, à 6 mois
Charles Perrault fait des études littéraires brillantes au collège de Beauvais à Paris dont il raconte, dans ses
Mémoires, qu’y étant élève de philosophie, il quitta la classe à la suite d’une discussion avec son professeur, en compagnie d’un de ses camarades.
Tous deux décident de ne plus retourner au collège, et ils se mettent avec ardeur à la lecture des auteurs sacrés et profanes, des Pères de l'Église, de la Bible, de l’histoire de France, faisant de tout des traductions et des extraits.
C’est à la suite de ce singulier amalgame de libres études qu’il met en vers burlesques le sixième livre de
l'Énéide et écrit
les Murs de Troie ou l’Origine du burlesque.
Reçu avocat en 1651 après avoir obtenu sa licence de droit, il s’inscrit au barreau mais, s’ennuye bientôt de « traîner une robe dans le Palais »
En 1653, Charles et son frère Claude publient un poème, « Les murs de Troie ou L'origine du burlesque »
Un an plus tard, Charles Perrault entre en qualité de commis chez son frère qui était receveur général des finances.
Cette place lui laissant du loisir, il en profite pour se livrer à son goût naturel pour la poésie
Au service des Académies
Il est chargé par Colbert de la politique artistique et littéraire de Louis XIV en 1663 en tant que secrétaire de séance de la Petite Académie, puis en 1672 en tant que contrôleur général de la Surintendance des bâtiments du roi
Dès lors, Perrault use de la faveur du ministre au profit des lettres, des sciences et des arts.
Il n'est pas étranger au projet d’après lequel des pensions sont distribuées aux écrivains et aux savants de France et d’Europe.
À 44 ans, il épouse une jeune femme de 19 ans, Marie Guichon, avec qui il a quatre enfants
Perrault contribue également à la fondation de l’Académie des sciences et à la reconstitution de l’Académie de peinture
Il fait partie, dès l’origine, de la commission des devises et inscriptions qui devint l’Académie des inscriptions et belles-lettres mais à la mort de Colbert en 1683, il perd sa charge de contrôleur général et est exclu de cette Académie.
Entré à l’Académie française en 1671, il y donne l’idée des jetons de présence, de rendre publiques les séances de réception et de faire les élections « par scrutin et par billets, afin que chacun soit dans une pleine liberté de nommer qui il lui plairait »
C’est lui encore qui rédige la préface du
Dictionnaire de l'Académie en 1694.