Le départ et la mort de Madame de Polignac

pimprenelle a écrit:

Ah, pour les antécédents, c'est une idée à creuser...  

Madame de Polignac était une Polastron, pour l'hérédité familiale du capital santé !
En tout cas, nous savons qu'elle avait de bonnes et jolies dents, un sourire " bien meublé ", comme l'on disait alors . Comme celui-ci : que je vous décoche de tout coeur !    

Votre mari médecin pense que le laudanum a empoisonné Madame de Polignac ?   pauvre petite...

Les Polastron jouissaient-ils d'une bonne santé ? Son frère oui, dirait-on...

Les Polastron juoissaient-ils d'une bonne santé ? Grave question ! En amont, je ne sais pas trop. J'ai des noms, des dates, c'est à peu près tout. En aval, je les connais plutôt bien. Leurs santés n'ont pas l'air mauvaises. J'ai quelques morts en duel, ce qui exclut le paramètre santé comme cause de décès intempestif !

pimprenelle a écrit:

Votre mari médecin pense que le laudanum a empoisonné Madame de Polignac ?  .

Il en est convaincu.

Oh... Ça laisse songeur... Que se serait-il passé, si on ne lui en avait pas administré ?

Le laudanum pouvait être si mauvais que ça?

C'est de l'opium.

pimprenelle a écrit:

Oh... Ça laisse songeur... Que se serait-il passé, si on ne lui en avait pas administré ?

N'est-ce pas ! C'est toute la question.
On est en droit de penser que sans l'administration excessive de laudanum, Mme de Polignac aurait survécu à cette nouvelle crise, comme elle en avait déjà surmonté d'autres avant . La différence, c'est que auparavant, elle souffrait mais traînait son existence. Elle continuait à vaquer à ses occupations, à s'occuper de sa famille ... Elle savait avoir des hauts et des bas.
Or là, l'émotion est si forte que ses jambes ne la portent plus. Elle pourrait tomber dans un fauteuil, pleurer tout son saoûl . Ce serait une saine réaction. Non, elle se couche, comme pour mourir. Elle est sans réaction: elle ne réclame pas ses enfants, comme elle faisait sans cesse avant ce dernier coup, ni le duc. Seuls, Vaudreuil et Diane ont encore accès à sa chambre. Elle est comme inerte, avant la mort.
" Tous les liens qui l'attachaient à la vie se sont insensiblement relâchés sans violence et sans effort, ses traits même n'étaient point altérés. La douleur était toute pour les autres et non point pour elle."
( Elzéar de Sabran )

Oui, la question se pose... Mais les faits sont là, et les témoignages particulièrement explicites. Le coup a frappé notre petite duchesse à mort. Elle n'a plus de force, plus de souffle vital.

Le laudanum n'aura servi qu'à anesthésier ses dernières souffrances, comme actuellement la morphine.

Qu'on prenne les faits par n'importe quel bout, ce n'est pas une légende, Madame de Polignac est bien morte de douleur.  

En effet vu comme ça je ne peux que constater que c'est dangereux

C'est un poison employé dans les enquêtes d'Agatha Christie.

Ah oui quand même

Dans quel sens faut-il entendre l'expression ? "A quel point elle est frappée par ce qui l'entoure" ou "à quel point elle s'en veut" ?

Il parle de l'extrême sensibilité de Yolande au quotidien même.  Un petit rien peut facilement beaucoup la peiner.
Alors vous imaginez ! les malheurs de la famille royale !!!!!!
Il faudrait que je retrouve exactement ma citation.  

Oui, d'accord, c'est comme ça que je l'avais entendu aussi.  

Nous ne sommes que deux.

Hop ! ça y est, Pim ! J'ai retrouvé le "vous savez à quel point elle se frappe" de Vaudreuil.
Eh bien voici, Vaudreuil écrit le 11 septembre 1790, de Venise, au comte d'Artois :

" Madame de Polignac a été beaucoup plus malade, hier dans la nuit; elle a eu des coliques et des vomissements, causés par l'abondance des humeurs; elle a pris ce matin de l'émétique par ordonnance de son médecin, qui nous assure que cela n'aura aucune suite. Je crois en effet qu'elle n'aura pas de maladie; mais il n'en n'est pas moins vrai que les chagrins ont terriblement altéré sa santé, et que mon pauvre cœur est brisé par tous les côtés........."

et, le 15 :

" L'émétique a fait beaucoup de bien à Madame de Polignac, elle en avait un furieux besoin. Elle avait une prodigieuse quantité de bile fermentée, et le chagrin la renouvelle sans cesse. Je ne suis pas content du tout de son état; mais ne lui en parlez pas, parce que vous savez à quel point elle se frappe........."

Que veut-il dire par là? :s:

Chou d'amour a écrit:

Que veut-il dire par là? :s:

Par "elle se frappe" ? Cela signifie qu'elle se peine, qu'elle s'inquiète, ou se contrarie ...

Ah ok je préfère ça  

On peut mourir d'une pancréatite?

Chou d'amour a écrit:

On peut mourir d'une pancréatite?

On peut mourir d'une pancréatite aigüe, forme assez horrible due à une autodigestion de la glande. C'est un syndrome dramatique évoluant vers la mort en quelques heures ou quelques jours .... La forme subaigüe peut débuter de la même manière, mais présente des rémissions avec rechutes; elle peut aboutir à la formation d'un pseudo-kyste, ou à la forme chronique que caractérisent l'amaigrissement rapide, l'asthénie, la douleur au point pancréatique, l'ictère avec distension de la vésicule biliaire et les troubles digestifs dus à l'insuffisance de l'organe.

Mais, je le répète, nous n'avons aucune certitude quant au diagnostic de la maladie organique de Mme de Polignac. Tout n'est que suppositions, hypothèses, dans le flou (le moins) artistique ...

La pancréatite est donc une possibilité supplémentaire  

En effet, j'ai de l'aide, j'ai la Faculté à domicile pour répondre à mes questions, ce qui m'arrange bien !

Tout ce que nous pouvons dire, concernant la maladie organique de Mme de Polignac, c'est qu'elle était d'origine digestive, chronique, considérablement aggravée par l'élément psychosomatique et accompagnée de spasmes très douloureux et d'une extrême faiblesse . Il est certain aussi que Mme de Polignac, apprenant la mort de Marie-Antoinette, renonce à lutter et même à vivre, et que le traitement administré par son médecin, à base de laudanum en quantité massive, l'achève.
Nous n'avons aucune certitude concernant plus une pancréatite qu'autre chose. Ce serait de l'extrapolation pure.
Nous ne pouvons rien affirmer de plus.

Yolande mourut à Vienne, au 8 Paniglglasse. L'acte de décès est au Rathaus. Le cimetière n'a pu être retrouvé, mais se trouvait hors de la ville, Joseph II ayant interdit les inhumations intra muros.
Sur sa tombe on grava : "Morte de douleur"
Et tout porte à croire qu'en effet Mme de Polignac est morte de douleur.