Dimanche 17 mars 1680
2ème de carêmeSt Patrick, évêque François de La Rochefoucauld
dit François VI, duc de La Rochefoucauld, prince de Marcillac
Né le 15 septembre 1613
à Paris
Royaume de France
Décédé le 17 mars 1680 à l'âge de 66 ans à Paris
Royaume de France
écrivain, moraliste et mémorialiste
urtout connu pour ses Maximes. Bien qu'il n'ait publié officiellement que ses Mémoires et ses Maximes, sa production littéraire est dense.
Il a un style qui plaît beaucoup, c'est pourquoi il aurait pu candidater à l'Académie française, ce qu'il ne fait pas.
Biographie
Appartenant à l'une des plus illustres familles de la noblesse française, le jeune La Rochefoucauld, alors prince de Marcillac, succède à l'âge de 16 ans (le 1er mai 1629) à son oncle Benjamin de La Rochefoucauld, comte d'Estissac, en tant que mestre de camp du régiment d'Estissac.
Son père François est gouverneur du Poitou.
En 1628, La Rochefoucauld épouse sa cousine Andrée de Vivonne, riche héritière de la baronnie de la Châtaigneraie qui lui donnera huit enfants2.
Très jeune, il se mêle activement à toutes les intrigues de l'époque et prend part aux complots de Gaston de France et de la duchesse de Chevreuse contre le cardinal de Richelieu.
Sa vie se voit dès lors ponctuée de disgrâces; arrêté puis emprisonné à La Bastille pendant huit jours3, il opte pour l'exil et se retire sur ses terres.
À la mort de Richelieu (1642), il revient à la cour. Le cardinal Mazarin succède à Richelieu, mais l'animosité ne s'étiole pas.
Il fut fait maréchal de camp le 19 mai 16464.
Pendant la Fronde, il prend le parti de la révolte nobiliaire encouragé par sa maîtresse la duchesse de Longueville, la propre sœur du Grand Condé.
Leur fils né pendant le siège de la capitale sera nommé Charles-Paris.
Après la mort de son père en 1650, il prend le titre de duc de La Rochefoucauld. Blessé à plusieurs reprises au combat, il évitera de peu la cécité.
Assagi, c'est alors que, dans son château de Verteuil5 en Angoumois, il rédige ses « Mémoires » qu'il consacre à la régence d'Anne d'Autriche et qui sont publiés sans son autorisation à Cologne en 1662.
Le scandale le pousse à désavouer son œuvre.
Il publia lui-même sa propre édition en 16656.
Jouissant de la faveur de Louis XIV, il se consacre à la réflexion.
Il fréquente dès lors les salons des « honnêtes gens » et se lie d'amitié avec la marquise de Sévigné, la marquise de Sablé et plus particulièrement avec la comtesse de La Fayette.
Ses réflexions successives l'amèneront à publier un ouvrage inédit en 1665: les Réflexions ou sentences et maximes morales (communément nommé « Maximes »), ponctué d'aphorismes philosophiques.
La Rochefoucauld s'éteindra après avoir reçu l'extrême-onction des mains mêmes de Bossuet7.
Participation aux salons
La Rochefoucauld fit partie du salon de Madeleine de Sablé, membre de la coterie de Rambouillet. Il s'était consacré dans la solitude à l’écriture de ses mémoires alors que la fréquentation des salons lui servit pour la composition de ses fameuses Maximes.
En 1662, la publication de ses mémoires par les Elzeviers causa du trouble dans le petit monde des salons. Beaucoup de ses amis furent profondément blessés et il se hâta d’en nier l’authenticité. Trois ans plus tard, il publia sans son nom les Maximes, qui l’établirent d’un coup parmi les plus grands hommes de lettres. À peu près à la même époque commença son amitié avec Marie-Madeleine de La Fayette (1655), qui dura jusqu’à la fin de sa vie. Les aperçus que nous avons de lui proviennent surtout des lettres de Marie de Sévigné et, bien qu’elles montrent son agonie souffrant de la goutte, sont généralement plaisantes. Il avait un cercle d’amis dévoués dans les salons et à la cour (Simon Arnauld de Pomponne…); il était reconnu comme un moraliste et un écrivain de la plus haute valeur et il aurait pu entrer à l’Académie française sur demande.
Son fils, François, prince de Marcillac, auquel il avait donné un peu avant sa mort ses titres et honneurs, bénéficia d’une position supérieure à la cour.
Comme la plupart de ses contemporains, il voyait la politique comme un jeu d’échecs.
Les Maximes forment une dénonciation inlassable de toutes les apparences de vertu.
Jean de La Fontaine lui a dédié sa fable no XI, située dans le premier recueil des Fables de La Fontaine: L'Homme et son image.
Sa force militaire
À 16 ans, en mai, il prend la place de mestre de camp à son oncle Benjamin de la Rochefoucauld.
Il part faire la guerre lors de la guerre de trente ans.
Il combat lors de la Fronde.
Un amant reconnu
Il fut marié à l’âge de 15 ans à Andrée de Vivonne.Il s'agit de sa cousine.
Huit enfants naîtront de cette alliance.
En 1637, il se lie avec Mademoiselle de Chevreuse, Marie de Rohan.
Il s'est rapproché d'Anne d’Autriche dont il devient le confident.
En 1645, il tombe amoureux de la sœur du prince de Condé, la duchesse de Longueville.
Elle était connue pour être proche des frondeurs.
Il aura un fils de cette union, Charles-Paris (1649-1672), reconnu généreusement par le duc Henri II d'Orléans-Longueville.
Il était aussi proche de Mademoiselle de Scudéry, de Madame de Sablé et de Mademoiselle de Montpensier.
Publications
François de La Rochefoucauld, Mémoires, Elzevier, 1662
François de La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales, Paris, 1665 [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8610772q/f15.image.r=maximes%20la%20rochefoucauld].
Notes et références
↑ Marcillac également écrit Marsillac.
↑ Jean-Marie Constant, C'était La Fronde, Flammarion 2016 p. 29 https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Constant
↑ Pascal Mougin, Karen Haddad-Wotling, Dictionnaire mondial des littératures, Larousse, 2002
↑ Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, vol. 8, 1827, p. 53
↑ Le château de Verteuil par le marquis d'Amodio [PDF] « L'œuvre fut entièrement écrite à Verteuil » [http://andre.j.balout.free.fr/charente(16)_pdf/verteuil_chateau003.pdf]
↑ Encyclopédie de l'Agora [http://agora.qc.ca/Dossiers/La_Rochefoucauld]
↑ Louis-François de Bausset, Histoire de J.-B. Bossuet, évêque de Meaux, composée sur les manuscrits originaux, 1814, p. 32