5 et 6 octobre 1789 : un hasard ou un complot ?

Je ne nie pas l'exaspération du peuple non plus. Je serais la première à m'indigner devant la misère du peuple face au luxe de ses dirigeants.

Oui, cette exaspération du peuple fait partie de ces complots, donc nous ne pouvons les dissocier

Oui l'exaspération ne suffit pas. Il faut des chefs, des meneurs, de l'argent.

Ce qui est aussi un bien finalement, sinon ça tourne à l'anarchie la plus totale et ça n'est pas beau non plus

Ça dépend des chefs, trouvez m'en un sympathique dans cette joyeuse bande : Marat, Danton (à l'extrême limite), Robespierre, Saint-Just ou plus contemporains Lénine, Staline, Pol-Pot, Castro, même le Che n'était pas si cool.
Sans parlers des sous-fifres comme Hébert.

Je suis bien d'accord avec vous, mais imaginez aussi aucun chef ni aucune organisation fédératrice : le peuple seul face à sa colère. Honnêtement les deux ne m'attirent pas

Mais y a-t-il eu des colères du peuple sans chef ? Je ne vois pas.

olivia a écrit:

Mais y a-t-il eu des colères du peuple sans chef ? Je ne vois pas.

Baah ! Ce qui sûr, c'est qu'un chef, à s'agiter tout seul et contre le vent, est pour le coup bien inoffensif...

Avec de gros moyens,  il peut payer des meneurs pour entraîner la masse !!!
C'est ce que Mirabeau explique noir sur blanc .

Bizarrement je pense à quelqu'un qui lui aussi avait de gros moyens.

Citation :

Avec de gros moyens,  il peut payer des meneurs pour entraîner la masse !!!
C'est ce que Mirabeau explique noir sur blanc .

Je ne crois pas écrire tout à fait le contraire, mais bon, c'est notre semaine incompréhension.
Nous n'allons pas refaire -aussi- ce débat. Passons...

Alors, autant pour nous, et VIVE les vacances, nous nous retrouverons à votre retour...

Les émeutiers ont pus passer par le passage Sud vers les jardins ?
En 1789, il n'y avait plus que l'escalier de marbre comme escalier principale (escalier des ambassadeurs, détruit pour la construction des petits appartement du Roi).
Les portes des appartements en plus des gardesn'étaient pas fermées à clé ?

Bien à vous.

Ils sont passés par l'entrée principale je crois (mais je ne suis pas sûr), en tuant les gardes et en forçant les accès

olivia a écrit:

Mais y a-t-il eu des colères du peuple sans chef ? Je ne vois pas.

Heureusement que non

Voici ce qu`il raconte l`auteur du livre Fersen et son secret
" Cependant, les membres de la famille royale et les ministres arrivent, les uns après les autres, chez le roi, escortés par des gardes parisiens. Monsieur parait d`abord, « paré, poudré, revêtu de toutes de ses décorations, l`air fort calme». Madame Élisabeth arrive, protégée par un détachement de grenadiers. « Le bruit ma réveillée, dit-t-elle à la reine, j`ai dormi jusqu'à à 7 heures et demi, que l`on m à dit le Roi me demandait. » Necker porte un bel habit brodé. Le duc d`Orléans se montre le dernier. Personne ne lui adresse la parole. L`air rêveur, il se tient adossé au jambage d`une porte. « Croyez-vous que le roi se décide à aller à Paris ?» demande-t-il au comte de Brion, lieutenant des gardes. L officier ne lui répond point."
Le Duc d`Orléans était présent à Versailles du 5 au 6 octobre ?

Fleurdelys

Ah oui c'est la première fois que je lis ça.

J'avoue ne pas m'en souvenir, dans un sens comme de l'autre

fleurdelys a écrit:

Voici ce qu`il raconte l`auteur du livre Fersen et son secret
" Cependant, les membres de la famille royale et les ministres arrivent, les uns après les autres, chez le roi, escortés par des gardes parisiens. Monsieur parait d`abord, « paré, poudré, revêtu de toutes de ses décorations, l`air fort calme». Madame Élisabeth arrive, protégée par un détachement de grenadiers. « Le bruit ma réveillée, dit-t-elle à la reine, j`ai dormi jusqu'à à 7 heures et demi, que l`on m à dit le Roi me demandait. » Necker porte un bel habit brodé. Le duc d`Orléans se montre le dernier. Personne ne lui adresse la parole. L`air rêveur, il se tient adossé au jambage d`une porte. « Croyez-vous que le roi se décide à aller à Paris ?» demande-t-il au comte de Brion, lieutenant des gardes. L officier ne lui répond point."
Le Duc d`Orléans était présent à Versailles du 5 au 6 octobre ?

Il est à Versailles le 5, à l'Assemblée, puis repart sur Paris.
Ou feint de repartir, c'est comme vous voulez : si vous êtes de ceux qui pensent qu'il a dirigé l'investissement du château dans la nuit.
Une procédure sera d'ailleurs ouverte à ce sujet.
En tous cas le 6, il est censé être aux côtés de Mme de Genlis et ses enfants, sur le balcon de la demeure louée à Passy...et regarde passer le cortège.

C'est ce qui me semblait aussi.
En tout cas, il n'avait pas peur de faire des allers-retours!

Franchement, je ne crois pas qu'il est lui-même ouvert le chemin aux émeutiers le matin du six octobre. S'il a participé, c'est de haut. Il avait assez d'hommes de main pour galvaniser les troupes qui lui permettaient de rester tranquille au Palais-Royal.
Ce serait même ridicule de voir un prince agir de la sorte. Aurait-il été déguisé en femme également ?

J'en doute aussi

olivia a écrit:

Ce serait même ridicule de voir un prince agir de la sorte.

Provence s'est trouvé aussi confronté à cette rumeur, mais dans de moindres proportions qu'Orléans.
Sérieusement inquiété par la procédure juridique ordonnée suite à cette émeute...il décampe opportunément à Londres !

olivia a écrit:

Aurait-il été déguisé en femme également ?

Des témoins le décriront plutôt en bottes, avec un fouet !

Il revenait de la chasse!

Dans le même livre il est écrit :Le colonel du Royale-Suédois ajoute que la première bande d`insurgés, conduite par le frère d`un huissier, un certain Maillard, est en majorité, composée de femmes, poissardes, filles de la rue du Pélican et de Percherons, ménagères affamées, bourgeoise recrutées de forces...

En note :Maillard (Stanislas-Marie) (1763-1794) capitaine de la Garde national. Meneur dans les journées des 14 juillet et 5 octobre 1789, et pendant celles de septembre 1792 à la prison de l`Abbaye).

Je suppose qu`il mourut sur l`échafaud

Fleurdelys

D'un point de vue statistique c'est effectivement possible

Mais non ! En fait , Maillard meurt dans son lit, tout bêtement, de la phtisie, le 15 avril 1794, à Paris.
Il n'y a pas de justice !

Ah? L'heureux veinard en quelques sortes