Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Le mystère de La Pérouse

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yann sinclair

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MessageSujet: Le mystère de La Pérouse   Le mystère de La Pérouse Icon_minitimeMer 7 Fév - 19:11

Le mystère de La Pérouse Captre12




Le Puy du Fou est un parc vendéen mondialement connu. Ce projet spécialement porté par Philippe de Villiers longtemps à la tête du conseil général local est un succès attirant des millions de visiteurs venant des quatre coins de la planète. Les prix pleuvent depuis Orlando, Vérone, Los Angeles, Rome, Milan: « meilleure création mondiale », « meilleure création européenne », « meilleur événement européen », « meilleur parc au monde »… Même la Russie veut se doter de plusieurs parcs équivalents. Quoi qu’il en soit, en Vendée, le millésime 2018 nous promet un magnifique spectacle sur La Pérouse.
Le Mystère de La Pérouse

C’est le nom du nouveau spectacle proposé en 2018 par le parc du Puy du Fou. Cela donnera un bon air marin à ce site touristique pas si loin que ça de l’océan Atlantique. Comme toutes les précédentes, cette nouvelle création nous promet des décors, costumes, animations et effets époustouflants. C’est en tout cas ce à quoi l’on peut s’attendre à la vue de cette bande-annonce digne d’Hollywood:
Une once d’obscurité et de mystère plane pour offrir un suspense haletant. Pourtant, la fin de l’expédition est connue de la plupart des spectateurs… L’ensemble nous offrira sans nul doute un voyage aussi dépaysant qu’impressionnant. C’est comme du cinéma en vrai !

Votre séjour au Puy du Fou pourra aussi être l’occasion de visiter la Citadelle ou d’assister à la Cinéscénie ainsi qu’au Dernier panache. Entre histoire et divertissement, c’est un lieu incontournable qui fait rayonner la culture française à l’international.
Courte notice biographique de La Pérouse

Comme Surcouf, La Pérouse est l’un des marins les plus connus de la fin des Temps modernes. Jean-François de Galaup, plus connu par son titre de comte de La Pérouse, est né en 1741 dans l’Albigeois. Il étudie chez les jésuites de la ville d’Albi avant de partir pour Brest en 1756 où il intègre la Royale, c’est-à-dire la Marine.

Au fil des années, naviguant en tant qu’officier sous les ordres d’autres commandants et participant à plusieurs guerres, La Pérouse emmagasine les connaissances. Il voyage à travers toutes les mers (ou presque), vivant même une histoire d’amour aussi romantique qu’épique. La légende veut que sa mésalliance fût permise par le marquis de Castries, ministre de la Marine sous Louis XVI, à la condition de diriger une expédition scientifique à l’échelle planétaire… Une autre prête à Louis XVI cette parole en sortant de prison pour être guillotiné en 1793 : « A-t-on des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ? »
Le mystère de La Pérouse Louis_37
Louis XVI donnant des instructions à La Pérouse, le 29 juin 1785: huile sur toile de 1817 par Nicolas-André Monsiau (1754-1837)

Et c’est ce dernier voyage, sans retour, qui fit définitivement entrer dans l’histoire La Pérouse. Les navires de l’expédition sombrent en 1788, 3 années après être partis de Brest, vers les îles Santa Cruz. Les secours du vice-amiral d’Entrecasteaux ne trouvèrent rien en 1791-1794. Il fallut attendre 1826-1828 pour que les restes de L’Astrolabe soient retrouvés grâce à Dillon et Dumont d’Urville, tandis que l’épave de La Boussole n’a été visitée qu’en 1964 ! Le naufrage serait dû à un cyclone.

C’est donc un terreau fertile pour l’imagination ! Les artistes du Puy du Fou vont nous le démontrer… Avis aux amateurs de cape et d’épée !





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madame antoine

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MessageSujet: Re: Le mystère de La Pérouse   Le mystère de La Pérouse Icon_minitimeJeu 8 Fév - 6:06

Bonjour Yann Sinclair,

Merci pour ce très intéressant renseignement. Les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette peuvent également se référer à ce sujet antérieur.
https://maria-antonia.forumactif.com/t2605-sur-les-traces-de-la-perouse

Il y a également cette question.
https://maria-antonia.forumactif.com/t7377-louis-xvi-serait-il-parti-avec-la-perouse

Bien à vous

madame antoine

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Chakton

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MessageSujet: Re: Le mystère de La Pérouse   Le mystère de La Pérouse Icon_minitimeMar 16 Oct - 10:12

Ambiance tongue

Le mystère de La Pérouse Zzantb10

Enrôlé parmi l'équipage du vaisseau "La Boussole", le public partage le quotidien des marins du XVIIIe, confrontés aux mers les plus inhospitalières de la planète.


Inaugurée cet été, la nouvelle attraction du Puy du Fou ne va pas décevoir les habitués du grand parc et de ses reconstitutions historiques flamboyantes. Le parcours proposé aux visiteurs, en immersion à bord du vaisseau La Boussole, de l'explorateur Jean-François de La Pérouse, perdu corps et biens avec son compagnon de route, l'Astrolabe, au printemps 1788, dans le Pacifique, est impressionnante de réalisme. Le public déambule librement à bord du navire, revivant les temps forts de cette expédition scientifique commandée par Louis XVI afin de reconnaître ou prendre possession de terres encore vierges.

Les 3 000 m2 de décors et les 400 m de coursives agrémentés de près de 15 000 accessoires, invitent les visiteurs à suivre les préparatifs de l'appareillage, la constitution des vivres et de l'équipage, puis à assister aux expériences menées dans le laboratoire du bord. Les visiteurs abordent l'île de Pâques, en avril 1786, vivent le drame de l'escale en Alaska, en juillet de la même année, avec la noyade de 21 marins dans un courant incontrôlé, observent l'incident des îles Samoa, en décembre 1787, marqué par l'attaque mortelle de plusieurs marins par des autochtones, et enfin assistent impuissants à la perte des deux bateaux sur la barrière de corail de l'atoll de Vanikoro. L'atmosphère du bord, souvent tendue et étouffante, l'exiguïté des compartiments, les mouvements incessants du navire dans les flots déchaînés ainsi que le défilement des côtes explorées sont d'une précision à couper le souffle. Tout comme saisissent le visiteur les nombreuses saynètes mêlant mannequins animés et personnages en chair et en os. Quant à l'envahissement final de la coque, brisée par les déferlantes, les moussaillons de tous âges devront avoir le coeur bien accroché...

  • Jusqu'au 4 novembre 2018 et à partir du 6 avril 2019. Puy du Fou, 85590 Les Épesses. Renseignements et réservations : 08 20 09 10 10.

https://www.laprovence.com/

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Harry Tuttle

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MessageSujet: Re: Le mystère de La Pérouse   Le mystère de La Pérouse Icon_minitimeLun 2 Mai - 7:56

Regard moins bienveillant sur tout ça Le mystère de La Pérouse 49856

  • Le mystère de La Pérouse Le-puy10

    Alors que nombre d’acteurs de la vie publique assimilent le roman national à l’Histoire, voire cèdent à des thèses révisionnistes, des historiens se mobilisent pour restaurer un certain nombre de vérités historiques. C’est dans ce contexte que Chronik a eu le plaisir d’interviewer Florian Besson, historien et co-auteur (avec Pauline Ducret, Guillaume Lancereau et Mathilde Larrère) de l’ouvrage « Le Puy du Faux. Enquête sur un parc qui déforme l’histoire » (Arènes, 2022).



    Chronik – Dans votre livre « Le Puy du Faux. Enquête sur un parc qui déforme l’histoire », vous mettez en lumière le roman national à forte connotation réactionnaire que promeut le célèbre parc d’attractions vendéen. Quels sont les principaux traits de cette histoire revisitée ?


    Créé en 1977, le Puy du Fou n’a cessé de s’étendre, porté par un succès public remarquable. Aujourd’hui, en plus de la Cinéscénie, un grand son et lumière nocturne qui existe depuis la création du parc, il propose près d’une vingtaine de spectacles couvrant toutes les périodes, des persécutions contre les chrétiens dans la Gaule du ive siècle jusqu’aux tranchées de Verdun en passant par Clovis, la guerre de Cent Ans, les mousquetaires de Louis XIII, la Révolution française…

    Tous ces spectacles sont mis au service, en effet, d’une histoire totalement réinventée. Il s’agit d’abord d’une histoire bourrée d’erreurs, qu’il s’agisse d’imprécisions, d’anachronismes ou d’inventions pures et simples. Le Puy du Fou triche avec la chronologie, par exemple en faisant dialoguer le navigateur La Pérouse en train de couler (1788) et Louis XVI enfermé au Temple (1792) ; certains spectacles inventent des sources, par exemple avec un pseudo « Anneau de Jeanne d’Arc » présenté comme parfaitement authentique alors qu’il a très peu de chances de l’être. Plusieurs spectacles reprennent la thèse du « génocide vendéen », chère au cœur de la droite extrême, mais totalement rejetée par les spécialistes de la période, qui expliquent que le terme de génocide ne convient pas pour désigner les massacres – certes terribles – commis par les armées révolutionnaires en Vendée. Bref, les erreurs sont omniprésentes, jusqu’aux livrets racontant les spectacles vendus dans les boutiques du parc, qui nous expliquent par exemple que « l’empereur Jules César a conquis la Gaule », ce qui fait tout de même trois erreurs en huit mots. Un tel degré de faux est très problématique, car le parc joue d’une promesse de vérité pour attirer visiteurs et visiteuses – dans un récent spot de pub diffusé à la radio, on entend un homme s’extasier « et ici, tout est vrai ! » en parlant du parc…

    Au-delà du faux, cette histoire reprend les principales caractéristiques du « roman national » élaboré à la fin du xixe siècle : on y trouve le même focus sur les « grands hommes » qui ont « fait la France », comme l’incontournable Clovis dont le baptême est explicitement présenté comme la naissance de la France, ce qui est une énorme erreur historique, et même un pur non-sens. On y trouve la même exaltation de la grandeur française, qu’il s’agisse de rappeler les victoires militaires françaises, de convoquer de grandes figures littéraires ou artistiques (toutes masculines, évidemment) ou encore de jouer sur l’image dorée de la cour de Versailles. Le discours en devient totalement caricatural tant il est exagéré : dans le spectacle Le signe du Triomphe, qui se passe au IVe siècle, les spectateurs sont invités à scander en chœur « nous sommes tous des Gaulois ! nous sommes tous des coqs Gaulois ! Vive la Gaule libre ! ».

    Le roman national inventé à la fin du XIXe siècle était alors pensé pour faire aimer la (IIIe) République. Au Puy du Fou, il est réécrit à la sauce de la droite réactionnaire. S’y ajoutent donc plusieurs ingrédients. D’abord, un message qui fait l’éloge du catholicisme : dans la quasi-totalité du spectacle, des méchants attaquent les gentils Gaulois/Francs/Français, avant d’être vaincus grâce à une intervention divine. Dans « L’Attaque des Vikings », par exemple, les redoutables Vikings se convertissent au christianisme suite à l’apparition d’un saint : ils tombent immédiatement à genoux et jurent de devenir des « croisés » qui mettront leur énergie guerrière au service du christianisme.

    Le deuxième ingrédient est un discours clairement réactionnaire, qui fait systématiquement l’éloge du passé, pensé comme une période plus simple, plus calme, plus apaisée, dans laquelle paysans et nobles vivraient dans une société parfaitement hiérarchisée et donc harmonieuse. L’histoire est présentée comme immobile, comme un long fleuve tranquille : les paysans vendéens du XVIIIe siècle seraient exactement les mêmes, par leurs pratiques comme par leurs valeurs, que ceux du XIVe siècle, eux-mêmes identiques à ceux du VIIIe siècle, etc. Au contraire, la modernité, incarnée d’abord par la Révolution puis par la République, est présentée comme quelque chose de délétère, qui vient détruire les « traditions » et menacer donc l’identité profonde de la France. Enfin, troisième ingrédient : les spectacles exaltent la noblesse en général, en reprenant notamment les valeurs aristocratiques, et la royauté en particulier. Les rois sont toujours des figures positives : Louis XIII intervient pour sauver la comédienne enlevée par des brigands (Les mousquetaires de Richelieu), Louis XVI lance « la plus grande expédition scientifique de tous les temps » (Le Mystère de La Pérouse), etc. C’est enfin une vision de l’histoire qui fait disparaître les tensions sociales et les luttes politiques, qui gomme les autres religions, comme le protestantisme, et qui ne questionne aucunement les dominations de genre.

    Une histoire revisitée, donc, qui reprend des clichés, des images et des épisodes solidement ancrés dans nos imaginaires collectifs – « le vase de Soissons » – et y ajoute un message politique très ancré à droite, en exaltant pêle-mêle la grandeur des rois et la puissance de la France, la supériorité du catholicisme et l’importance de respecter les traditions.



    Chronik – Cette lecture réactionnaire (« anti-universaliste, antirépublicain, anti-égalitaire, xénophobe, qui masque les dominations de classe et de genre ») de notre histoire ne rejoint-elle pas le discours de Philippe de Villiers, créateur du parc, auteur de tous les spectacles et … soutien d’E. Zemmour ? Autrement dit, le parc n’est-il pas d’abord un instrument politique au service d’un homme politique ?


    Absolument. Et d’ailleurs le dire ne relève pas d’une paranoïa de gauchistes susceptibles : Philippe de Villiers l’écrit en toutes lettres dans sa biographie, le dit explicitement dans de nombreuses interviews (comme ici https://www.liberation.fr/france/2016/06/15/philippe-de-villiers-ecarte-l-idee-d-une-candidature-en-2017_1459657/). Il explique avoir créé le parc pour livrer une « bataille culturelle », d’abord au service de sa vision (fausse) de l’histoire vendéenne et plus généralement de l’histoire de France, ensuite au service d’un ensemble d’idées politiques articulées autour d’un certain nombre de « valeurs » traditionnelles qu’il faudrait mettre en scène et de « racines » auxquelles les gens auraient désespérément besoin de se raccrocher. Autrement dit, le Puy du Fou n’est pas un parc d’attractions : c’est un discours politique qui a choisi de prendre la forme d’un parc d’attractions pour être le plus efficace possible.

    Vous citez Eric Zemmour, et évidemment ce n’est pas un hasard si De Villiers a rejoint et soutenu sa campagne. Bien sûr Eric Zemmour va plus loin que De Villiers dans sa manipulation et sa réécriture systématique de l’histoire : on ne trouve pas au Puy du Fou les entreprises de réhabilitation de Vichy ou de la colonisation dont l’ancien candidat à la présidentiel avait fait l’un de ses chevaux de bataille.

    Reste que bien des thèmes que l’on voit mis en scène dans les spectacles du Puy du Fou se retrouvent dans le programme de Zemmour, sous la forme de propositions politiques : méfiance envers les étrangers/ennemis, exaltation du catholicisme, patriotisme débridé, esprit militariste, etc. Cela ne revient pas bien sûr à dire qu’aller visiter le Puy du Fou, ni même l’apprécier, c’est être zemmourien : mais il y a une continuité évidente entre les deux, dont il faut être conscients afin de pouvoir la critiquer – c’est-à-dire avant tout s’en détacher.



    Chronik – Votre travail a fait l’objet d’attaques violentes de la part de courants d’extrême droite, les mêmes qui fustigent la Cancel culture. Ces courants réactionnaires omniprésents dans notre vie publique ne sont-ils pas les principales menaces pour la liberté académique, la liberté de penser et la liberté d’expression ?


    – En réalité je dirais que les « principales menaces » pour la liberté académique et, plus globalement, pour la recherche universitaire viennent avant tout des massives coupes budgétaires dans le budget de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, ainsi que des réformes délétères de ces dernières années, qui mènent les universités dans le mur et les universitaires au burn-out (lien vers http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8594). Mais bien sûr il y a un lien entre ces politiques néolibérales de destruction de l’université publique et ces courants réactionnaires qui tournent en dérision et appellent à faire taire les universitaires : on rappellera par exemple qu’en juin 2020 c’est Emmanuel Macron – et pas un chroniqueur de CNEWS – qui a accusé les universitaires d’avoir « cassé la République en deux ». Le ministre de l’Éducation nationale renchérissait en octobre en dépeignant une Université parcourue de « courants de pensée » qui mènerait inévitablement « au pire », avant que la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche ne porte le coup de grâce en commissionnant une enquête au CNRS sur l’islamo-gauchisme suspecté de « gangréner la société dans son ensemble », Université comprise…

    Il y a donc clairement une continuité, qui va d’un gouvernement qui n’a cessé de diffuser méfiance, voire hostilité, vis-à-vis de la communauté universitaire, tout en œuvrant efficacement à réduire les libertés académiques, notamment la liberté pédagogique essentielle à notre métier, à toute cette galaxie d’extrême droite qui multiplie les paniques morales et hurle au « wokisme » dès qu’un ou une chercheuse livre un travail un peu critique.



    Florian Besson est historien, spécialiste des croisades. Avec Pauline Ducret, dont les recherches portent sur la République romaine, Guillaume Lancereau, qui travaille sur la mémoire de la Révolution française, et Mathilde Larrère, spécialiste des luttes sociales et féministes du xixe siècle, il vient de publier Le Puy du Faux. Enquête sur un parc qui déforme l’histoire (Arènes, 2022).
    https://chronik.fr/
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MessageSujet: Re: Le mystère de La Pérouse   Le mystère de La Pérouse Icon_minitimeDim 13 Nov - 17:12

Cher Harry Tuttle, j'ai moi aussi à faire entendre une voix dissonante.

  • Le Puy du Fou n’est « pas un parc historique mais un discours politique » pour ces historiens

    Philippe de Villiers raconte l’histoire de son « Puy du Fou » dans un documentaire sur C8. Mais le parc n’est pas au goût de tous les historiens.

    Par Albane Guichard

    Sur ses affiches publicitaires, il promet que « l’Histoire vous attend. » Mais selon des historiens, c’est plutôt une version déformée de cette histoire qui attend les nombreux visiteurs du Puy du Fou. Le parc d’attractions vendéen est le plus fréquenté de France, derrière Disneyland Paris, avec 2,3 millions de visiteurs en 2022. Il est l’objet du documentaire Le Puy du Fou raconté par Philippe de Villiers, diffusé ce samedi 12 novembre sur C8. On y retrace son histoire, de sa création en 1977 à son succès mondial.

    Il y en a pourtant que ce succès dérange. Pour leur livre
    Le Puy du Faux, sorti en avril 2022 aux éditions Les Arènes, quatre historiens ont mené l’enquête. Comme ils l’expliquent dans la vidéo en tête d’article, ils ont découvert un parc faussement historique, et très politique.

    Florian Besson, médiéviste, Pauline Ducret, spécialiste de la Rome antique, Guillaume Lancereau, spécialisé dans la Révolution française, et Mathilde Larrère, spécialiste du dix-neuvième siècle, dénoncent une déformation de l’histoire et un parc du Puy du Fou chargé de promouvoir l’idéologie de Philippe de Villiers.


    • La thèse du « génocide vendéen »


    L’existence d’un « génocide vendéen » est par exemple évoquée dans le spectacle Le Dernier Panache sur Charette, figure historique régionale. S’il y a bien eu des massacres violents dans la région en 1793 pendant la Révolution française, ils n’étaient pas spécifiques à la Vendée, précise Guillaume Lancereau. Et la population vendéenne ne constituait pas un groupe identitaire marqué, nécessaire à l’emploi du terme « génocide ».

    Même si de nombreux historiens l’ont déjà contestée dans des travaux détaillés, cette thèse revient régulièrement dans le débat politique, poussée par l’extrême droite. Dans le documentaire diffusé ce samedi sur C8, Philippe de Villiers va même plus loin. Il affirme que des femmes ont été « enfournées » aux Épesses en Vendée, là où le parc est construit, et qu’on les a « fait rôtir. »

    Pour les historiens, le fondateur fait ici appel à l’imaginaire des téléspectateurs ou visiteurs du parc, qui ne pourront s’empêcher de faire un lien entre la guerre de Vendée, et le génocide des juifs pendant la Seconde guerre mondiale.


    • La religion catholique omniprésente dans le parc


    Autre détail notable pour les auteurs du livre, dans les spectacles qui couvrent de longues périodes de l’Histoire, une seule religion est représentée : le christianisme, et plus spécifiquement le catholicisme.

    « Aucune autre identité religieuse n’est représentée mais en plus il y a une forme d’histoire du christianisme qui serait la racine de la France depuis la Gaule, jusqu’à ce que la Révolution ne limite la place de l’Église française », détaille Pauline Ducret.

    Ces représentations participent à diffuser implicitement l’idéologie politique de Philippe de Villiers, donc de l’extrême droite, aux visiteurs du parc, selon les auteurs. « Il y a toujours cette image de l’étranger comme hirsute, effrayant, avec un jeu de couleurs », note Guillaume Lancereau.


    • Quand Villiers préférait son parc à une campagne présidentielle


    Même s’ils reconnaissent de bon cœur avoir été divertis lors de leur visite du parc, les auteurs du Puy du Faux eprochent un manque de transparence quant aux intentions de son créateur. « Il n’y a aucun problème à faire un spectacle de divertissement historique sans consulter d’historiens, précise Pauline Ducret. Le problème c’est qu’ici, le but c’est de construire un discours politique. »

    L’historienne rappelle que l’ancien secrétaire d’État à la Culture (1986-1987) avait dit que s’il ne se présentait pas à l’élection présidentielle, c’est « parce qu’il pouvait faire passer beaucoup plus d’idées dans son parc que dans une campagne. » En 2022, Philippe de Villiers avait publiquement soutenu Éric Zemmour.

    Pauline Ducret l’affirme : « Nous, ce qui nous dérange, c’est que la communication qui est maintenant celle du parc est ’Nous ne faisons pas d’histoire, nous faisons du divertissement.’ Et nous, on répond ’non, vous faites de la politique’. » Le message n’est évidemment pas le même dans le documentaire de C8.

    https://www.huffingtonpost.fr/culture/video/le-puy-du-fou-n-est-pas-un-parc-historique-mais-un-discours-politique-pour-ces-historiens_210053.html

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