Un pas de franchi vers la reconnaissance du génocide vendéen ?
Deux députés ont proposé une loi pour reconnaître « des crimes commis contre la population vendéenne » au XVIIIe siècle, rapporte « Ouest-France ».
Peut-on parler de « génocide vendéen » ? La question agite l'historiographie et le monde politique depuis de nombreuses années. Le 7 février dernier, deux députés ont proposé à l'Assemblée nationale une loi qui vise à reconnaître « des crimes commis contre la population vendéenne », rapporte Ouest-France. Dans le texte, il est déclaré « que les violences commises en Vendée entre 1793 et 1796, par des troupes aux ordres de la Convention et de son Comité de salut public, sont des faits qui seraient aujourd'hui qualifiés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et, s'agissant notamment de l'expédition dite des colonnes infernales, de génocide », peut-on lire dans les colonnes du journal.
Deux députés sont à l'origine de cette proposition de loi : Emmanuelle Ménard (Hérault) et Marie-France Lorho (Vaucluse). Toutes deux, élues d'extrême droite, précisent que le texte « n'ouvre la voie ni à des sanctions ni à des réparations qui, après deux siècles, seraient dépourvues de sens ». La loi viserait en revanche à annuler « les lois en exécution desquelles ils ont été commis », explique Ouest-France.
Le « génocide vendéen », débat historique
La proposition de loi des députées à l'Assemblée est la quatrième tentative de reconnaissance du « génocide vendéen » depuis 2007, rappelle le journal. Il faut dire que le débat agite depuis de nombreuses années élus et historiens. « Les atrocités commises par les troupes révolutionnaires relèvent du crime de guerre, pas d'un génocide », expliquait au Point l'historien Laurent Avezou. « De nombreux auteurs affirment la nature génocidaire de la répression infligée par la République criminelle à la révolte de 1793, mais, dans les faits, la Vendée n'a subi aucun génocide », ajoutait-il. « Même si le dire ne revient pas à les excuser ni à en nier l'ampleur : 170 000 morts, contre tout de même 70 000 soldats républicains tués ».
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Depuis une trentaine d'années, plusieurs personnalités demandent l'emploi du mot « génocide » pour qualifier les massacres en Vendée entre 1793 et 1796. Parmi eux, Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France. Ce dernier exprime depuis des années sa volonté de reconnaissance du génocide. En ce sens, il avait signé la préface de La Grande Histoire des guerres de Vendées, écrit par Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Élysée. Un ouvrage dans lequel l'auteur emploie le terme « génocide », ce qui n'avait pas manqué de relancer le débat.
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Au Puy du Fou, le parc de loisirs historique fondé par Philippe de Villiers, les visiteurs peuvent se plonger dans « Le dernier panache », l'histoire – version Puy du Fou – d'un « héros de la guerre d'Indépendance Américaine, dont la vie va basculer en 1793 dans un ultime combat pour la liberté », justement en plein « génocide vendéen ».
http://www.lepoint.fr/histoire/le-genocide-vendeen-peut-il-etre-reconnu-17-02-2018-2195794_1615.php
A suivre...