La défense de la constitution monarchique

Jacob-Nicolas Moreau le dernier des légistes : Une défense de la constitution monarchique au siècle des Lumières par Blandine Hervouët
LGDJ , 2009, 592 p : 47 euros

Voici ce que dit le résumé d'Amazone :

"Face à l'impressionnante offensive des philosophes des Lumières, face aux multiples revendications des parlements, peu de voix se font entendre pour soutenir la cause de la monarchie. Poursuivant la lignée des légistes, Jacob-Nicolas Moreau (1717-1803) consacre toute son œuvre de publiciste à défendre les droits de la Couronne. Tour à tour avocat au parlement de Paris, député à la cour des comptes de Provence, bibliothécaire de Marie-Antoinette, premier conseiller du comte de Provence, historiographe de France et directeur du Cabinet des chartes, il dispose d'une place de choix pour observer le fonctionnement du régime. Son discours encouragé par la monarchie dessine la conception qu'elle se fait d'elle-même, associant à la fois le legs de la pensée absolutiste classique et les évolutions propres au XVIIIe siècle. Formulant la constitution du royaume de France, la pensée de Moreau représente un point d'achèvement de la doctrine monarchiste avant la Révolution. A plus longue échéance, elle n'a pu rester sans incidence sur les trois futurs rois qui ont bénéficié de son enseignement : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Cette œuvre est celle d'un " antiphilosophe ", une catégorie d'auteurs n'appartenant pas moins aux Lumières que ses adversaires. Moreau s'empare avec vigueur des problématiques et des concepts de son temps pour plaider sa cause devant l'opinion publique, pour tenter de concilier monarchie absolue et État de droit."

Jacob Nicolas Moreau ( 1717 - 1803 ) était historiographe de France, bibliothécaire de la Reine, premier conseiller de l'Enflure et secrétaire de ses commandements, conseiller à la cour des comptes, aides et finances, de Provence. Proche du parti dévot, il l'était aussi de la mouvance de Mesdames Tantes du Roi.
Il était oncle " à la mode de Bretagne ", comme il le dit lui-même, de la comtesse Jules de Polignac, par son mariage avec mademoiselle de Coulange; et quoique cette union n'ait duré que deux ans au bout desquels il perdit sa jeune épouse, il resta très lié avec la famille de Polastron. Tuteur honoraire de la future amie de Marie-Antoinette à laquelle il vouait une vive affection, il a rédigé et signé son contrat de mariage.
Il a laissé deux substantiels volumes de " Souvenirs " fort intéressants ......

Citation :

Il a laissé deux substantiels volumes de " Souvenirs " fort intéressants ......

Ah oui ? C'est à dire svp ?

Je n'ai que la seconde partie celle qui couvre les années 1774 à 1797 ... c'est à dire le plus palpitant , la période qui comprend la Révolution. C'est très singulier parce que Jacob Nicolas Moreau envisage ce naufrage de la royauté comme un châtiment divin foudroyant une société corrompue et impie !

Ainsi proclame t-il :

" Un Roi, que Dieu donne dans sa colère à une nation dont il veut punir en masse les infidèles, peut-être un saint, car il suffit qu'il soit faible pour faire le malheur de ses peuples, et chez lui la faiblesse même peut-être jointe à la pyreté des intentions qui excuse les fautes, et à cette foi résignée qui expie même les crimes. En quelques mots, je viens de caractériser le malheureux Louis XVI . "

... un peu allumé, Jacob Nicolas, non ?

La pyreté ? Connais pas !

Citation :

... un peu allumé, Jacob Nicolas, non ?

Un peu oui...
Mais il n'est pas le seul à mettre en parallèle la révolution et le diable, ou le châtiment divin, je pense notamment à Maistre.

En tous cas, merci pour votre commentaire.  

... tout juste une réflexion ...

Enfin, Moreau traite de tout ce qui nous passionne sur le plan politique, choix des ministres, comment ils mènent les affaires et l'Etat au crash final, mais son discours très sérieux est agrémenté, pimenté, de ces anecdotes dont nous sommes si friands sur l'intimité des grands de ce monde .
Je me souviens d'avoir été très étonnée de l'entendre dire que tous appelaient de leurs voeux quelque révolution . J'essaye de vous retrouver le passage !

Je pense que même le roi voulait réformer . Dites moi si je me trompe , il avait conscience que le système était arrivé à bout de souffle et qu'il fallait quelque chose de neuf d'où les Etats Généraux.
Mais de cette réforme royale, beaucoup n'en voulaient pas.

Madame de Chimay a écrit:

Mais de cette réforme royale, beaucoup n'en voulaient pas.

Comme toujours, celles et ceux qui profitent du système à réformer...

Eh bien oui, c'est là tout le problème !

Ah ! ça y est, j'ai retrouvé :

" Je ne sais quelle curiosité s'était emparée de tous les esprits; il n'y avait aucun accord dans les motifs, mais les résultats étaient semblables : la Reine, les princes, le Clergé, les grands, le Roi lui-même, se formèrent l'idée la plus agréable d'un changement universel .... Non seulement on voulait les États (Généraux ), mais on insista, et Mme de Polignac ne fit là-dessus que répéter le vœu de la Reine, pour qu'ils se tinssent à Versailles.
Depuis longtemps déjà toutes les factions s'agitaient; on annonçait à l'avance que telle maison devait être fréquentée par les aristocrates et donnerait à souper à la Noblesse et aux ecclésiastiques; que telle autre fêterait le Tiers État ... "

Mes Souvenirs Jacob Nicolas Moreau

Avez-vous lu ce livre suivant :

-Louis XVI l'échec de la révolution royale par Lafue Pierre
librairie Hachette, 1949, 294 p

Non, je ne le connais pas !