The Affair of the Necklace, avec Joely Richardson (Shyer)

Un film que, j'avoue, j'aime bien : the Affair of the Necklace

Bien sûr, il est historiquement douteux, il flatte les voleurs et fait de cette sordide escroquerie une romanesque aventure. Nous entrons dans la subjectivité de Jeanne de Lamotte, qui lutte pour sa lignée Valois et nous sommes invités (avec une lourdeur certaine) à épouser son parti.

Mais, bon... Les images en sont belles, pourdrées, délicates ou mystérieuses, Joely Richardson décline une Marie Antoinette toute en nuances.

Et, surtout, les commentaires du réalisateur, du décorateur et de la costumière rehaussent incontestablement le niveau. Ce film est très documenté, les maladresses ne sont pas des erreurs, mais bien des choix délibérés.

Qu'importe... ne boudons pas notre plaisir !   Même s'il est aigre-doux...  



Notre première rencontre avec Marie Antoinette nous la montre sur scène. Elle chante, entourée d'un choeur d'hommes qu'elle dépasse d'une royale tête, plaisir d'amour. Avec une grâce mâtinée de coquetterie.

Applaudissements nourris autant que les commérages qui s'imposent. Le triomphe de la reine se poursuit.



Et voici Jeanne, qui ne trouve rien de mieux pour se faire remarquer de Marie Antoinette que feindre l'évanouissement.

Marie Antoinette se contente d'un petit écart infiniment délicat...



J'ouvre ici une parenthèse. C'est la première confrontation entre l'aventurière et la reine de France. Le point de vue de la costumière, Milena Canonero, est très intéressant. Elle a voulu mettre en opposition deux mondes, celui de la rue qui gronde, symbolisé par Jeanne de Lamotte en rouge.



Rouge comme la révolution, rouge comme le sang des souverains qui coulera bientôt, et comme la pourpre cardinalice de Rohan, responsable lui aussi de tout ce carnage.



Face à la cour, éthérée dans ses couleurs pâles, si grisées, blanchies, poudrées qu'elles en semblent vêtir des fantômes.





Marie Antoinette, dans ses atours évanescents, est déjà prête à sombrer. Et ce premier face à face avec son bourreau s'avèrera essentiel. Elle aurait pu... Mais, non... Elle fait simplement un pas de côté.

Bien sûr, le scénario nous offre ici une vision largement romancée. Madame de Lamotte n'a rien d'une révolutionnaire. Mais il est vrai qu'on peut la considérer, au même titre que Rohan, comme un détonnateur. A cet égard, le rouge leur va bien.

Licence aussi au sujet des événements. Jeanne a-t-elle une seule fois été en présence de la reine ? Ce serait plutôt devant Madame Elisabeth qu'elle se serait évanouie.

Tableau suivant... Bon, il y en a plein que je passe, Jeanne avec Réteaux, Jeanne se souvient, Jeanne se la joue jet set...

Bref, voici le couple royal à la messe.


Le roi (Simon Shakleton) et la reine

C'est Rohan qui officie.

Rohan pour qui Marie Antoinette éprouve un tel dégoût qu'elle refuse la communion de ses mains.



Réteaux et Lamotte assistent d'en haut au spectacle, et Réteaux dénoue pour la fausse comtesse l'écheveau des intrigues de cour.

Lorsque son bijoutier Boehmer demande audience à la reine, elle n'y prête pas attention.

On pourrait presque dire qu'elle en parle à son chien !  

Mais c'est que l'orfèvre a des arguments...



"Still I decline", finit-elle par susurrer, avec une expression qui signifie, "j'en veux pas et puis c'est tout !" et elle ajoute qu'elle n'a pas à se justifier. Pour Boehmer et Bassenge, le monde s'effondre.

Pour Marie Antoinette, dès qu'il sont sortis, c'est l'explosion.



Bien sûr, on pense à la très officielle réponse de Geneviève Casile dans la série... Mais cet angle de vue a son charme aussi. Les scénaristes se sont documentés, assez pour avoir lu le récit de Madame Campan, pas assez pour savoir que la brave dame gonflait son importance.

Et, fait curieux, Milena Canonero a pris la liberté de faire changer la forme du collier. D'accord, l'objet est lourd et, pour tout dire, hideux. Sans doute la responsable des costumes a-t-elle estimé que la lueur d'intérêt dans les yeux de la reine n'eût pas été crédible sans cet allégement.

La vie de Marie Antoinette continue donc son cours.

Pendant ce temps, la machination se met en place.

Petit détour par la psychologie de Rohan. Il est montré comme un débauché cynique, qui n'hésite pas à manipuler les autres pour servir ses ambitions.

Mais Marie Antoinette est sa faiblesse romantique, dirait-on. C'est plus que les mensonges de Cagliostro... Il faut avouer à la décharge du cardinal que la scène du bosquet est sublime.



Qui résisterait à cette apparition ?  

Merci , Pim !
Ce film bien que farfelu dans le scénario pro-Jeanne de Lamotte, est fort soigné dans ses reconstitution et le travail de Milena Cannonero y est plus proche de ses prouesses avec Stanley Kubrick que de ses froufrouteries roses pour Miss Coppola ...
Les costumes sont admirables...L'oiseau en cage capturé dans la coiffure de la Reine est savoureux .
La composition de Joely Richardson (que l'on peut voir en Julia McNamara dans "Nip Tuck ") est fort sobre et juste...
Il est vrai que le scénario s'appuie fort sur les écrits d'Henriette Campan...à un point tel que j'ai longtemps pris la comédienne qui l'incarne pour Madame de Polignac vu l'intimité qui la lie à la Reine......

Bien à vous.

Nous connaissons la suite de l'histoire. L'affaire éclate. Marie Antoinette exprime à Rohan toute sa colère.

Le roi se tient à ses côtés, le cardinal passera en jugement. Et la reine attend.

Lorsque le verdict tombe, la désavouant, son désespoir ne connaît pas de bornes. Elle en détruit son joli boudoir et brise son reflet dans la glace.

Une originalité du scénario : Marie Antoinette fait organiser par Breteuil une rencontre entre elle et la voleuse. La reine apparaît ainsi, sombre dans la nuit noire, écho déchirant de la vision enchanteresse du bosquet.



La reine joue sa dernière carte. Elle voudrait étouffer l'affaire. Mais, on le sent, elle voudrait comprendre, aussi, les motivations de Lamotte.

Celle-ci, défaite, mais en rouge sang, toujours, laisse simplement tomber "You ignored me".



Tout est dit, la reine, du haut de sa position, a refusé à l'obscure descendante des Valois l'entrée du paradis. Et il est trop tard pour revenir en arrière. Jeanne tient sa vengeance.

Evidemment, nous savons que tout cela est romancé à outrance, que le lucre constituait un mobile suffisant, mais la confrontation n'en reste pas moins séduisante.

Le film, qui concerne la voleuse bien plus que la reine, abandonne cette dernière pour ne nous la rendre qu'à l'extrême fin.



Non sans un dernièr écho. Le visage de la condamnée, qui nous apparaît refleté dans une flaque d'eau, déformé, comme celui du miroir qu'elle avait elle-même brisé...

Apparitions diverses de Marie Antoinette sur fond musical :
http://fr.youtube.com/watch?v=w_rxA3yZGBw

Ah! là j`adore ce clip, la musique et les scènes, c`est magnifique, comme le titre, la reine nous fait rêver, certains d`entre nous.
Fleurdelys

La fin de la reine de la nuit :
http://fr.youtube.com/watch?v=uHRAdMLDwjA

A ne visionner que le coeur extrêmement bien accroché...

Un article sur ce film vient de paraître :

Film "Affair of the Necklace (The)": Pour une description de cette époque superficielle!

J'aime ce genre de film, qui me rappelle à chaque fois celui qui était le summum du genre: "Ridicule". Dans "L'affaire du collier", voilà qu'une jeune femme qui a subit une injustice plus jeune décide de se venger. Pour ce faire, elle emberlificotera un cardinal qui tente désespérément d'apparaître aux rencontres sociales de Marie-Antoinette. Elle lui fera accroire que cette dernière l'accepterait à condition de recevoir un collier. Et par une série de supercherie, et lui fera payer le collier et partira avec. Mais, lorsque le tout sera découvert, la révolution française étant aussi sur le point d'aboutir, c'est le drame pour la famille royale et son aréopage, ainsi que la petite voleuse.

Le film est intéressant pour cette reconstitution fascinante que fut cette époque où tous étaient prêts à n'importe quelles bassesses pour être bien vue de la bourgeoisie. Par contre, une réputation se détruisait aussi vite qu'elle ne se créait.

Bien que les jeux de coulisses soient intéressants, le film n'a pas l'envergure de "Ridicule", ni le casting par ailleurs. Les décors et les costumes, par contre, sont à la hauteur de la situation. Ça demeure un film honnête qui saura distraire ceux qui aiment le genre!"

Le casting, c'est parce que l'auteur ne connaît pas les acteurs anglais ! Joely Richardson, la fille de Vanessa Redgrave et de Tony Richardson, c'est pas rien, outre-Manche !

J'les connais pas

Tony Richardson était réalisateur et Vanessa Redgrave est une des plus grandes actrices anglaises, très engagée. Elle a joué notamment dans Blow Up, The Devils, Howard Ends, Wilde...

La voici dans le rôle de Mary Stuart (la blonde) rencontrant Elizabeth (la rousse) :

Je n'ai jamais vu ce film

Est-il disponible en dvd ?

Ah ! Vanessa Redgrave, je l'apprécie beaucoup !
Elle ne fait qu'une courte apparition dans ce film, mais comme c'est l'un de mes préférés, je vous le conseille (si vous aimez le style et les films de James Ivory).

Retour à Owards End :

Pim a écrit :

Citation :

Tony Richardson était réalisateur et Vanessa Redgrave est une des plus grandes actrices anglaises, très engagée. Elle a joué notamment dans Blow Up, The Devils, Howard Ends, Wilde...

Heu....oui bien sûr je suis d'accord!

La rose de Versailles a écrit :

Citation :

Je n'ai jamais vu ce film

Est-il disponible en dvd ?

C'est un bon film, original car il est centré sur le personnage de la Comtesse de la Motte donc on a une vision de l'affaire du collier subjective mais intéressante
Malheureusement je ne crois pas qu'il soit disponible en DVD...mais je crois que nous en avions parlé il y a peu de temps...peut-être va-t-il bientôt sortir en DVD? A vérifier :s:

Et bien j'espere qu'il sortira en DVD afin que je puisse le voir

Citation :

Ah ! Vanessa Redgrave, je l'apprécie beaucoup !
Elle ne fait qu'une courte apparition dans ce film, mais comme c'est l'un de mes préférés, je vous le conseille (si vous aimez le style et les films de James Ivory).

Retour à Owards End :

...  

La rose de Versailles a écrit:

Et bien j'espere qu'il sortira en DVD afin que je puisse le voir

Il est sorti depuis bien longtemps, soldé souvent et disponible sur le net !
http://www.amazon.fr/Affair-Necklace-Hilary-Swank/dp/B000067A86

Ah désolé alors La Rose de Versailles j'ai confondu avec un autre film
J'ai du mal décidément

pimprenelle a écrit:

La rose de Versailles a écrit:

Et bien j'espere qu'il sortira en DVD afin que je puisse le voir

Il est sorti depuis bien longtemps, soldé souvent et disponible sur le net !
http://www.amazon.fr/Affair-Necklace-Hilary-Swank/dp/B000067A86

merci

et c'est pas grave Chou d'amour !

Pour ls chanceux qui ont la chaîne de TV "Cinecinema Premier", le film "L'affaire du collier" est diffusé ce soir :

http://teleobs.nouvelobs.com/tv_programs/2009/4/9/chaine/cinecinema-premier/20/40/l-affaire-du-collier

En effet Chou, et j'ai revu avec plaisir ce film hier soir.

Très bon film, même s'il est un peu trop gentil avec La Motte

J'aime beaucoup ce film aussi, je trouve la prestation de Joely Ridcharson très intéressante. Mais le scénario repose sur un postulat incohérent. En effet, ils prennent le point de vue de la Lamotte, autour de laquelle toute l'action tourne, tout en n'étant pas fidèles à ses propres souvenirs. Le tout donne malheureusement une aventurette à l'eau de rose.