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Sujet: 06 octobre 1789: La Reine échappe au massacre Ven 9 Mar - 11:31
C'est à la Reine que la foule en veut
Dans la cour Royale, dans l'escalier et dans les deux salles des gardes qu'elle a investies, on l'entend crier: "Tue ! Tue ! point de quartier" Allons chez la Reine!"
"C'est par là!"
"A mort!"
"Il nous faut le cœur de la Reine!"
Le comte de Paroy, qui loge dans un appartement donnant sur la cour Royale, est réveillé vers 6 heures par un bruit sourd et confus: "A ce bruit, je me précipite de mon lit, cours à ma fenêtre. Je vois la place remplie d'hommes et de femmes armés de piques et de bâtons, criant "Point de quartier, à ces gueux-là, courons chez la Reine!" Je restai immobile longtemps, je vis deux groupes différents qui entraînaient vers la grille (...) deux gardes du corps. J'entendais dans mon escalier un bruit horrible de ces furieux qui montaient et descendaient"
A propos de sa sœur, qui vient d'ouvrir la porte de l'antichambre du Grand Couvert donnant sur la salle des gardes de la Reine, Madame Campan poursuit son récit: "Elle ferma soudain la porte sur cette malheureuse victime de son devoir, poussa le grand verrou et prit la même précaution en sortant de la pièce suivante (salon des Nobles) et, après être arrivée à la chambre de la Reine, elle lui cria: "Sortez du lit, Madame, ne vous habillez pas, sauvez vous chez le Roi"
La Reine épouvantée se jette hors du lit, on lui passe un jupon sans le nouer et ces deux dames la conduisent vers l'Œil-de-Bœuf
Une porte du cabinet de toilette de la Reine, qui tenait à cette pièce, n'était jamais fermée que de son côté
Quel moment affreux!
Elle se trouva fermée de l'autre côté
On frappe à coups redoublés
Dans ses Mémoires (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49961n.image.r=b%c3%bbche.f4.langFR.pagination), le page Hézecques (Félix, comte de France d’Hézecques) relate l'affolement de la reine: "Marquant, garçon de garde-robe, qui était de service chez le Roi, entend frapper à coups précipités à une petite porte placée à l'extrémité de l’Œil-de-Bœuf. Il court ouvrir et quel ne fut pas son étonnement en voyant sa souveraine à moitié nue, se dérobant aux coups des assassins!"
19- Antichambre de l'œil de Bœuf
Selon la déposition des deux garçons de la Chambre de l'Œil-de-Bœuf, Rabel et Marquant, la reine est en pleurs et crie: "Mes amis, mes chers amis, sauvez-moi!"
Elle n'est vêtue que d'un jupon et d'un mantelet jeté sur ses épaules
Deux nouvelles détonations se font entendre pendant que la reine traverse l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf, remplie de gardes du corps, pour rejoindre la chambre de Louis XIV (Deuxième antichambre de l’appartement royal, le salon de l’Œil-de-Bœuf tire son nom de la fenêtre arrondie qui donne de la lumière à la pièce du côté sud. À l’origine, cette pièce en contenait deux, séparées par une cloison: l’antichambre et la chambre du Roi, dont le lit était placé dans l’angle à gauche de l’actuelle cheminée. Gêné par les dimensions réduites de ces pièces qui peinaient à contenir l’ensemble des courtisans présents à son lever et à son coucher, Louis XIV décida en 1701 de faire abattre le mur, de réunir les deux pièces en une seule et de déplacer sa chambre dans la pièce suivante qui n’était alors qu’un salon. Le salon de l’Œil-de-Bœuf est un point stratégique de l’appartement royal: au nord, il conduit à la chambre du Roi; à l’ouest, de hautes portes de glaces ouvrent directement sur la galerie des Glaces et permettaient aux courtisans de pénétrer chez le roi ou d’en sortir; sur le mur sud, à droite de la fenêtre, une porte conduit directement chez la reine, tandis qu’un escalier, ouvrant sur le mur est, mène à l’appartement du dauphin, situé au rez-de-chaussée. La décoration qui règne dans la pièce témoigne, comme celle des pièces précédentes, de l’évolution du goût personnel du roi, qui, au tournant du siècle, abandonne les riches décors de marbre et les plafonds peints pour les plafonds blancs et les boiseries dorées. Une frise de jeux d’enfants règne au niveau de la corniche.)
Elle gagne ensuite le cabinet du Conseil et la chambre du roi, où elle constate que son époux n'est pas là
Elle traverse alors le cabinet de la Pendule, l'antichambre des Chiens et trouve refuge, loin du tumulte, dans l'ancienne salle à manger, dite des Retours de chasse
Plan du petit appartement du roi en 1789; le cabinet de la pendule est indiqué en 2
Le cabinet de la pendule est situé dans le Petit appartement du Roi, au premier étage du bâtiment principal du château de Versailles.
La pièce communique au nord avec la salle à manger des retours de chasse, à l'est avec le degré du Roi et au sud avec le cabinet de la Pendule
Plan du petit appartement du roi en 1789; La salle à manger des retours de chasse est indiquée en 5
La salle à manger des retours de chasse est située dans le Petit appartement du Roi, au premier étage du bâtiment principal du château de Versailles.
La pièce communique au nord avec la cabinet de l'artillerie, à l'est avec la pièce des buffets et au sud avec le cabinet des chiens.
À l'ouest, la pièce surplombe la cour des Cerfs
Plan du petit appartement du roi en 1789; Le cabinet des chiens est indiqué en 3 Le salon communique au nord avec l'antichambre des chiens, à l'ouest avec la chambre de Louis XV et à l'est avec le cabinet intérieur. Au sud, le salon surplombe la cour de Marbre.
Le Roi a été réveillé par le bruit de la foule dans la cour, sans doute avant même que le premier coup de feu n'ait été tiré contre Lhéritier
Lorsque le prince de Luxembourg, capitaine des gardes, et le garde du corps Mathieu Joseph d'Arbonneau (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathieu_Joseph_d%27Arbonneau) montent précipitamment, traverse le cabinet du Conseil, la petite salle de bains qui ouvre sur la cour des Cerfs, descend le degré semi-circulaire pour emprunter le passage du Roi, aménagé en entresol depuis 1775 pour lui permettre de gagner incognito l'appartement de la Reine, sans avoir à traverser les grandes pièces du premier étage, notamment l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf, dont il se dit qu'elle est peut-être déjà investie par les émeutiers, ou tout au moins encombrée par les gardes du corps en retraite
Au moment où, sortant du passage du Roi, louis XVI entre directement dans l'alcôve de la chambre de la Reine, il rencontre cinq gardes du corps qui y ont trouvé refuge, dont La Roque, qui a laissé un récit de cet épisode
Le Roi leur demande, "avec empressement et d'un air fort inquiet", où est passé la Reine
Les gardes du corps lui disent qu'elle est chez lui
Ils se proposent de l'accompagner, mais il leur demande de rester sur place et d'y attendre ses ordres
Il regagne son appartement par le cabinet de toilette de la Reine, qui, on l'a vu, donne accès à l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf
Voyant que cette dernière est encore sûre, il fait dire aux gardes du corps restés dans la chambre de la Reine de se replier sur l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf
Les cinq gardes du corps rencontrés par le Roi dans la chambre de la souveraine venaient de la salle des gardes de la Reine https://fr.wikipedia.org/wiki/Salle_des_Gardes Ils s'y sont cachés, derrière des paravents ou dans l’embrasure des fenêtres, pendant que leurs collègues Du Repaire et Miomandre de Sainte-Marie étaient pris à partie par la foule
Ils ont laissé les émeutiers s'acharner sur la porte de l'antichambre du grand Couvert, derrière laquelle, selon le comte de Saint-Priest, les valets de pied de la Reine ont eu le temps d'accumuler des banquettes et des tabourets avant de crier que la Reine n'était plus là
A cet égard, Madame Campan précise: "Il n'est pas vrai que les brigands aient pénétré jusqu'à la chambre de la Reine et percé de coups d'épée ses matelas. Les gardes du corps réfugiés furent les seuls qui entrèrent sans cette chambre et, si la foule y eût pénétré, ils auraient été massacrés"
Et le comte d'Hézecques est lui aussi formel: "On a dit, dans le temps, que ces monstres, ayant pénétré jusqu'au lit de la Reine, furieux de ne l'y plus trouver, avaient percé les matelas à coups de baïonnettes. Le fait est qui s'engagea donna le temps d'assurer la porte. J'ai examiné moi-même le lit de la Reine deux jours après sans y trouver aucune trace de violence"
Après le reflux de la foule vers la troisième salle des gardes, celle du Roi, les cinq gardes du corps restés dans la salle des gardes de la reine sortent de leurs recoins, parviennent à se faire ouvrir la porte de l'antichambre de Grand Couvert. (La salle des Gardes de la Reine est la seule pièce de l’enfilade dont le décor du XVIIe siècle a été conservé: la reine n’ayant pas l’occasion de s’y tenir, il ne parut jamais nécessaire de le moderniser. C’est pourquoi on y voit encore les lambris de marbre caractéristiques du premier état des Grands Appartements ainsi que des peintures, placées là en 1680, qui proviennent de l’ancien salon de Jupiter, devenu salon de la Guerre)
La salle est située entre le salon des Nobles et la salle des Gardes et faisait office de première antichambre de l'appartement. Initialement salle des Gardes de la reine Marie-Thérèse, elle devint la première antichambre de l'appartement de la reine, dite antichambre du Grand Couvert car elle était utilisée par le roi et la reine pour leur souper en public. Louis XIV y soupe tous les soirs avec la reine et la famille royale. Après la mort de la reine Marie-Thérèse en 1683, l'appartement de la souveraine est attribué à la Dauphine, Marie Anne Victoire de Bavière et le roi continue de venir souper chez sa belle-fille. Après la mort de celle-ci en 1690, Louis XIV préfère désormais souper dans son propre appartement, dans sa première antichambre. Du temps de Louis XV, la cérémonie du Grand Couvert revient de nouveau dans l'appartement de la reine. À la fin de l'Ancien Régime, Louis XVI et Marie-Antoinette ne soupent plus au Grand Couvert que les dimanches
La salle est située entre l'antichambre du Grand Couvert et la chambre de la Reine et faisait office de seconde antichambre de l'appartement
https://fr.wikipedia.org/wiki/Salon_des_Nobles Antichambre sous la reine Marie-Thérèse, c’est dans cette salle que Marie Leszczinska accordait ses audiences solennelles, assise sous un dais. Elle y tenait également son cercle, comme on appelait ce temps de conversation réglé avec les dames de la Cour. Marie-Antoinette fit refaire entièrement la décoration, ne conservant que les peintures du plafond, et pour elle, on tendit les murs de damas vert pomme bordé d’un large galon d’or. Un nouveau mobilier fut livré, à la fois extrêmement moderne et raffiné. En effet, pour les majestueuses commodes et encoignures destinées à cette pièce, Riesener, l’ébéniste préféré de la reine, sacrifia à la dernière mode anglaise, abandonnant ses marqueteries fleuries habituelles pour de grands à-plats d’acajou, tandis que les bronzes dorés ainsi que les tablettes de marbre bleu turquin de ce majestueux ensemble étaient assortis à ceux de la cheminée, elle aussi nouvelle A la porte du salon des Nobles, La Roque rassure Madame Auguié en lui parlant par la trou de la serrure
Cette dernière les fait passer jusque dans la chambre de la Reine, où ils trouvent provisoirement refuge
Le capitaine Gondran
Après avoir investi la grande salle des gardes (actuelle salle du Sacre), où elle est rejointe par des émeutiers venus de l'escalier des Princes, et la salle des gardes de la Reine, la foule se porte vers la loggia de l'esalier de la reine et parvient à entrer dans la salle des gardes du Roi Comme on l'a vu, elle y a été précédée par Du Repaire et plusieurs autres gardes du corps, qui y ont transporté Miomandre de Sainte-Marie, blessé à la tête
La salle du Sacre est située au premier étage du château de Versailles, elle est contiguë à la salle des gardes de la reine.
Histoire La salle a été construite à l'emplacement de la deuxième chapelle du château, transférée en 1682 dans l'aile du Nord, à l'emplacement de l'actuel salon d'Hercule. Elle est alors planchéiée et le rez-de-chaussée devient l'appartement de la Dauphine3 tandis que l'étage devint alors une salle des garde, destinée à regrouper les gardes du château pour les affecter à leur journée de service. La salle servit à quelques événements marquants: Louis XV y congédie le parlement le 13 avril 1771 et les émeutiers révolutionnaires pénètrent dans les appartements de la Reine par cette pièce le 6 octobre 1789. Dans le but de compléter son projet de musée de l'histoire de France, la salle est profondément remaniée par Louis-Philippe, qui l'édifie à la gloire de Napoléon Ier, en y regroupant des tableaux marquants le règne de l’empereur
Les gardes du corps ont tous opéré un repli jusqu'à l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf, où ils sont barricadés en accumulant des banquettes derrière les portes de communication avec la première antichambre La foule pénètre donc sans rencontrer d'obstacle dans la salle des gardes, dont elle jette le mobilier par les fenêtres, et dans la première antichambre de l'appartement du Roi
Venu en hâte de la chapelle du couvent des Récollets, où il a passé la nuit, un détachement de la garde nationale de Paris, commandé par le capitaine Gondran, parvient à sauver le garde du corps De L'Isle, que la foule s'apprête à sacrifier dans la cour Royale, et entreprend de faire évacuer l'appartement du Roi Parvenu à l'une des portes barricadées de l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf, des gardes nationaux, anciens grenadiers des gardes françaises, s'adressent aux gardes du corps: "Ouvrez aux grenadiers des gardes françaises" "Qui frappe?" "Grenadiers!" "Que voulez-vous?" "Que vous preniez la cocarde nationale!" "nous avons la cocarde de notre uniforme telle que nous l'avons toujours portée!" "Tout Paris croit que vous portez la cocarde noire!"
Selon Madame de Tourzel "M. de Chavannes, brigadier des gardes du corps, dit alors à ses camarades: "Mes amis, il faut que l'un de nous se présente à eux pour voir s'ils disent la vérité. Ce sera moi. Retirez-vous tous pour défendre les autres pièces, si nous n'avons rien de bon à en attendre" C'était un homme de la plus haute stature et de la plus belle figure. Il leur ouvre la porte, enfonçant fièrement son chapeau sur sa tête et leur disant: "Venez-vous nous assassiner, ou défendre avec nous votre Roi?" Ils se mirent à crier: "Vive le Roi!" Nous venons le défendre et vous aussi" Les gardes nationaux ajoutent: "Prenez vite nos cocardes!" Madame Campan précise: "M. de Chavannes leur montre qu'il portait, ainsi que tout le corps, la cocarde de son uniforme. Il promet que les gardes allaient la remplacer par celle de la nation. L'échange se fait. On va même jusqu'à faire celui des bonnets de grenadiers contre les chapeaux des gardes du corps. Ceux qui étaient en poste ôtent leurs bandouières. Les embrassements, la joie de fraterniser succèdent à l'instant au désir furieux d'égorger cette troupe fidèle à son souverain. On cria: "Vivent le Roi, la nation et les gardes du corps!"
Selon le comte de Saint-Priest, lorsque le marquis de La Fayette arrive enfin et monte à l'appartement du Roi, il trouve l'antichambre de l'Œil-de-Bœuf occupée par les gardes nationaux de Paris et les gardes du corps, qui ont pactisé
La famille Royale au complet
Au rez-de-chaussée, le comte de Saint-Aulaire, dont il a déjà été question, fait fermer la porte de la salle des gardes du Dauphin, ainsi que les volets intérieurs des fenêtres (Cosme-Joseph de Beaupoil, comte de Saint-Aulaire, né en 1741. De service auprès du Dauphin, dans la nuit fatale du 6 octobre 1789, il parvint à conduire ce jeune prince jusqu'au cabinet du roi, où toute la famille s'était réunie, et, malgré les instances de la reine qui exigeait que M. de Saint-Aulaire se retirât s'il voulait échapper aux fureurs de la foule, il quitta son uniforme, prit un habit bourgeois, se couvrit la tête d'un bonnet de grenadier de la Garde nationale, et, posant la main sur la portière de la voiture où était la famille royale, il suivit le chemin de Versailles à Paris. Après le licenciement des gardes du corps en 1791, le comte de Saint-Aulaire suivit les princes en émigration) Il donne l'ordre aux autres gardes du corps présents de mettre les matelas contre la porte et les fenêtres les gardes du corps se replient ensuite dans la première antichambre du Dauphin Saint-Aulaire se rend en toute hâte dans la chambre du Dauphin (actuel grand cabinet du Dauphin), où se trouve aussi sa gouvernante Madame de Tourzel cette dernière témoigne: "M. de saint-Aulaire, chef de brigade des gardes du corps et de service auprès de Mgr le dauphin, entra dans la chambre de ce jeune prince et m'avertit que le château était investi. Je me levai précipitamment et je portai sur-le-champ Mgr le Dauphin chez le Roi, qui était alors avec la Reine Le danger qu'elle venait de courir n'avait point altéré son courage. Son visage était triste mais calme" Madame de Tourzel poursuit: "Ne voyant point avec moi Madame, que je n'avais eu le temps de faire avertir, elle descendit chez elle par un petit escalier intérieur qui y communiquait par mon appartement"
La Reine emprunte donc le passage du Roi pour rejoindre, tout en restant prudemment en entresol, un escalier situé au-delà de l'appartement de l'appartement de la fille de Madame de Tourzel, Pauline La Reine rencontre alors cette dernière, qui a dormi dans l'appartement de Madame Royale (actuel appartement de la Dauphine) et qui a consigné le souvenir de cet épisode: "J'entendis les portes s'ouvrir vivement. la Reine parut. Elle était à peine habillée et avait l'air très effrayée. Elle prit Madame, l'emmena (...). Malgré son agitation, la reine remarqua mon trouble. bonne comme toujours, elle me fit un geste de la main: "N'ayez pas peur, Pauline, restez tranquille", me dit-elle. Je restai, mais je pouvais me rendre compte du bruit qu'on faisait dans le château C'était le retentissement de pas lointains, des portes ouvertes et fermées avec fracas, des clameurs"
La Reine revient avec madame Royale dans l'appartement du Roi, où les retrouvailles sont chargées d'émotion Il n'est pas impossible que, s'étant peut-être reproché de n'avoir pas pensé à son fils au moment de l'invasion du château, elle ait tenu à prendre le risque de partir elle-même chercher sa fille Quoi qu'il en soit, elle ne cède plus, dès lors, et ce jusqu'à la fin de sa vie, à un quelconque mouvement de panique La famille Royale est alors rejointe par le comte de Paroy, qui se fraye un chemin à travers la foule dans l'appartement du Roi: "Je fus (...) heureux de parvenir jusqu'à la porte de la chambre du Roi, qui était fermée. Je frappai, un huissier de la Chambre vint m'ouvrir. Je lui dis que j'allais trouver le Roi, il me laissa entrer Je traversai le cabinet de la Pendule sans rencontrer personne Enfin je parvins à une petite pièce (l'antichambre des Chien) où étaient quelques valets de chambre un d'eux vint à moi et me demanda si je voulais qu'il m'annonçât Lui ayant dit que oui, il ouvrit la porte d'un cabinet à côté (la salle à manger des Retours de chasse) et dit que je demandais à entrer J'entendis le Roi dire: "Oui, oui, qu'il entre"et je vis ce prince venir au-devant de moi Il me questionna sur ce que j'avois su. Lui en ayant rendu compte, la Reine eut la bonté de me dire qu'elle se doutait bien que je n'aurais pas été un des derniers à me rendre auprès d'eux Je lui témoignai ma satisfaction de la trouver auprès du Roi Elle eut la bonté de me raconter la minière miraculeuse dont elle était parvenue auprès de lui avec ses enfants il n'y avait, dans le cabinet intérieur où je trouvai le Roi, que le Roi, la Reine, le petit Dauphin, Madame Royale, Madame de Tourzel, gouvernante des enfants, Mesdames de Mackau et de Souci, sous-gouvernantes, et le duc de Liancourt, M. de Vaudreuil y arriva presque aussitôt que moi et de la même manière". Selon Madame Royale, "mes grand'tantes Adélaïde et Victoire y arrivèrent peu après. Les brigands avaient forcé la porte du château du côté de la chapelle, où elles demeuraient, et blessé le garde du corps qui était dans leur antichambre. On était très inquiet de Monsieur, de Madame et de ma tante Élisabeth, dont on n'entendait rien. Mon père envoya des gentilshommes pour savoir ce qu'il en était. On les trouva tous dormant profondément. Les brigands n'étaient pas venus de leur côté, ni eux ni leurs gens ne savaient ce qui se passait. Dès qu'ils furent informés, il se rendirent tous chez mon père. Ma tante Élisabeth était tellement troublée du danger que le Roi avait couru qu'elle traversa les chambres inondées de sang et remplies de garde nationale parisienne sans s'en apercevoir. Vers les huit heures, à peu près toute la famille se trouva rassemblée chez mon père avec ceux de la suite qui pensaient bien"
A propos de Madame Élisabeth, le comte de Paroy indique que "cette princesse se jeta dans les bras de son frère tout en larmes. Tout le monde avait l'air consterné, la Reine seule montrait un grand courage et bonne contenance. Successivement, il vint beaucoup de monde. On gardait un morne silence, les ministres ne vinrent qu'une grande demi-heure après. M. de Necker se fit seul remarquer par un bel habit brodé, tout le reste de la compagnie était en frac ou en redingote" Le Dauphin répète:"Maman, j'ai faim"
Vers 5 heures
Par un piqueur qui lui apprend que la foule assiège le château depuis la veille, le duc d'Orléans a quitté Paris vers 7 heures
il est à Versailles, auprès du Roi, seulement vers 8 heures Selon Madame Royale, il feint"d'être au désespoir des horreurs qui s'étaient commises", mais il est impossible qu'il y ait pris part, ainsi qu'on l'en a accusé (Les derniers jours de Versailles: Alexandre MARAL)
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yann sinclair
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Sujet: Re: 06 octobre 1789: La Reine échappe au massacre Mar 13 Mar - 16:05
Derrière la porte du salon de l’Œil-de-Bœuf au bout du passage qui traverse les petits appartements de la reine:
La porte de l'escalier donnant accès aux entresols dans les petits appartements de la Reine:
L'enfilade des pièces du petit appartement de la Reine.
Au fond, la porte de l'Œil-de-Bœuf:
Le passage entresolé qui passe sous les antichambres de l'appartement de Louis XIV et qui relie le petit appartement de la Reine à celui du Roi.
C'est par ce passage que Louis XVI se précipite au secours de son épouse le matin du 6 octobre 1789:
La porte se l’Œil-de-Bœuf qui donne sur les appartements de la Reine: