Biblio autour de Mirabeau

Un de mes élèves pas très fut-fut (pour rester polie) a cru que le féminin de son prénom était cantine. Je vous laisse deviner son prénom.

Excellent Madame Sophie

Madame de Chimay a écrit:

Pourquoi le secret sur cet empoisonnement ?

Vicq d'Azyr son médecin personnel , sous l'égide duquel avait été opérée l'ouverture du corps de Mirabeau, aurait dit à Marie-Antoinette que le procès-verbal qui avait été fait sur l'état des intestins était aussi applicable à une mort produite par des remèdes violents que par le poison . Il disait aussi que les gens de l'art avaient été fidèles dans leurs rapport, mais qu'il était plus prudent de le conclure par une mort naturelle puisque dans l'état de crise où était la France, un parti innocent d'un tel crime pourrait être victime de la vengeance publique .

Je trouve ce raisonnement un peu curieux, car enfin le couple royal n'avait aucun intérêt dans la mort du tribun, au contraire puisqu'il proposait son plan de sauvetage de la monarchie ...  Vicq d'Azyr ne pouvait l'ignorer !

C'est tellement vrai que Mercy-Argenteau écrit à La Marck sur l'entrefaite :
Toutes les chances tournent contre nous; on ne peut lutter contre un guignon aussi décidé .

Si crime il y eut, ce n'est évidemment pas au couple royal qu'il profite.

La rumeur d'empoisonnement de Mirabeau qui plombait déjà l'atmosphère parisienne fut accréditée par l'apparition d'affiches placardées partout.
Elles accusaient nommément les Lameth et Barnave et avaient certainement été commandées à l'imprimeur par Talon ou Sémonville, tous deux ardents royalistes et amis du tribun .

Citation :

Toutes les chances tournent contre nous; on ne peut lutter contre un guignon aussi décidé .

Elle me fait rire son expression !   Même si évidemment le sujet ne l'est pas.

olivia a écrit:

Citation :

Toutes les chances tournent contre nous; on ne peut lutter contre un guignon aussi décidé .

Elle me fait rire son expression !  

Moi aussi, j'aime bien !                

Merci pour toutes ces informations.  

Quoique je sois sûre d'en avoir donné déjà donné le détail, voici le résultat de l'autopsie pratiquée par le docteur Lefèvre . Il fut constaté une inflammation générale des viscères, l'hypertrophie d'un rein, un énorme amas de cholestérol dans la région cardiaque, et une virilité posthume.
Vicq d'Azyr, que ces traces d'excès ne faisaient toutefois pas écarter la thèse de l'empoisonnement, dit à ses confrères ( et néanmoins amis ) : Il n'est pas empoisonné, il ne peut pas être empoisonné, m'entendez-vous, imprudents !  Voulez-vous faire égorger le Roi, l'Assemblée et nous tous ?

Et par hasard il ne serait pas mort d'avoir été trop heureux dans les bras d'une belle ?

Tu parles ! le pauvret est mort dans d'atroces souffrances et convulsions !

Oui ça me semble plus plausible

Citation :

Tu parles ! le pauvret est mort dans d'atroces souffrances et convulsions !

La petite mort aura donc entraîné la grande...

Bien à vous.

Pas du tout, Majesté ! Tu rêves !  rien à voir avec un trop plein de plaisir !  

J'emporte dans mon cœur le deuil de la monarchie dont les débris vont devenir la proie des factieux , peut-il encore articuler ...

Cette mort là lui correspond plus en effet

Les amours qui finissent ne sont pas les nôtres : Lettres à Sophie de Monnier 1777-1780 de
Mirabeau
Tallandier (14 octobre 2010), 340 p : 20,90 euros

Résumé Amazone :

"1789 a figé l'image de Mirabeau en tribun de la Révolution. On oublie trop souvent la vie romanesque aux mille rebondissements qui fut la sienne avant son entrée en politique. Incarcéré au fort de Joux par lettre de cachet à la demande de son père en raison de son inconduite notoire, il parvient à séduire Sophie, la très jeune épouse du vieux président de la chambre des comptes de Dole. Il s'évade, l'enlève et ils s'enfuient tous deux jusqu'en Hollande où ils passent plusieurs mois dans des conditions assez précaires. Recherchés, poursuivis, ils sont arrêtés et reconduits en France. Mirabeau est prisonnier à Vincennes, Sophie dans un couvent. Grâce à quelques complicités, les deux amants parviennent à échanger une correspondance passionnée de 1777 à 1780. Cependant, malgré une captivité désespérante, Mirabeau reste un homme libre capable d'élargir son esprit aux dimensions du monde, tandis que Sophie ne fait que ressasser leur bonheur perdu. La rupture s'inscrit peu à peu entre les lignes.

J'ai enfin terminé de lire la biographie de Mirabeau :
"Mirabeau", par Charles Zorgbibe.


Je la conseille vraiment, elle est facile à lire, complète, objective et on y trouve quelques illustrations en couleur au milieu du livre

Mirabeau est une personne vraiment intéressante, incroyablement précurseur, limite visionnaire même c'en est troublant. Le voir s'inquiéter et entrer en guerre contre les spéculateurs et la spéculations en son temps déjà est fascinant (et navrant aussi du coup ). En ce qui concerne le révolutionnaire à proprement parler là aussi par de surprise : il était l'un des rares à avoir senti les dangers de la Révolution, il a été presque le seul à pouvoir la freiner. Et c'est d'ailleurs après sa mort que cette révolution est partie en roues libres, ses adversaires les plus acharnés n'ayant alors plus d'opposition.
Je n'ai pas pu mettre ici des extraits je suis désolé car j'ai lu ce livre à Grenoble sans mon pc Mais certains écrits de Mirabeau m'ont touché tant ils sont excellents et percutants.
Une partie de lui était cependant moins noble, lorsqu'il cherchait véritablement à avoir un poste de ministre quitte à magouiller discrètement.
Sa mort est arrivée bien trop tôt, alors que la famille royale, même si elle ne l'a pas vraiment soutenu, avait néanmoins besoin de lui et de son influence à l'Assemblée Nationale.

Ton analyse donne envie de découvrir cette biographie.

Je te la conseille vraiment

Ce vraiment repoussant Mirabeau est terriblement fascinant, voire attirant, par son intelligence ...
Où va nicher la séduction !

Il a eu du succès avec les femmes en plus....c'est d'autant plus fou qu'en plus il n'avait pas une thune
Quelle belle époque en fait

C'est dire si son éloquence et son intelligence étaient impressionnantes...

Oui, c'était un homme brillant et intelligent , fin et plein d'esprit .
Son sens de la répartie et son esprit compensaient son physique repoussant d'où son succès auprès des femmes.
Il savait vraiment retourner les situations et se faire apprécier de tous ( sauf de son père ! )
Quel homme fascinant !

Il faut que je la trouve.

Je l'avais achetée sur Amazon mais je pense qu'elle reste disponible un peu partout

Je me ferai prochainement une petite commande bios de révolutionnaires. J'attends toujours de trouver Danton.

J'ai eu ma période révolutionnaires moi aussi
Par contre pour Danton j'avoue être resté sur ma faim : je n'ai pas pu trouver un sur livre sur lui, neuf ou d'occasion