Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette

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MessageSujet: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeDim 27 Sep - 20:20

En cherchant la signature de Madame Élisabeth, je suis tombé sur cela qui devrait t'intéresser, Pim, malgré cet aspect abracadabrantesque :


Le cycle royal


S’il me fallait donner à ce cycle une
place proportionnée à celle qu’il occupe dans la vie somnambulique de
Mlle Smith, cent pages n’y suffiraient pas. Mais on me permettra de
passer rapidement sur des faits où je ne pourrais que me répéter, la
plupart des observations suscitées par les romans précédents
s’appliquant aussi bien,
mutatis mutandis, à la personnification de Marie-Antoinette par Hélène.

Le choix de ce rôle s’explique
naturellement par les goûts innés de Mlle Smith pour tout ce qui est
noble, distingué, élevé au-dessus du vulgaire — et la rencontre de
quelque circonstance extérieure qui aura fixé son attention hypnoïde
sur l’illustre reine de France, de préférence à mainte autre figure
historique également qualifiée pour servir de point d’attache à ses
rêveries mégalomaniaques subconscientes. À défaut de renseignements
absolument certains sur ce point, je soupçonne fortement la gravure des
Mémoires d’un Médecin représentant la scène
dramatique de la carafe entre Balsamo et la Dauphine d’avoir donné
naissance à cette identification d’Hélène avec Marie-Antoinette, en
même temps qu’à celle de sa sous-personnalité Léopold avec Cagliostro.


On a, en effet, vu (p. 97-98) que cette
gravure, bien faite pour frapper l’imagination, avait été présentée à
Mlle Smith par Mme B. à la fin d’une séance, c’est-à-dire un moment où
l’on n’est jamais sûr que le retour d’Hélène à son état normal soit
complet, et où sa personnalité hypnoïde, encore à fleur de conscience
pour ainsi dire, est toute prête à absorber les suggestions
intéressantes que lui fournira le milieu. C’est quelques mois — un an
et quart au plus, peut-être beaucoup moins — après cet incident (dont
il est impossible de fixer la date précise en 1892 ou 1893) qu’on
apprit par la table, le 30 janvier 1894, qu’Hélène était la
réincarnation de Marie-Antoinette. On se rappelle que dans l’intervalle
elle avait cru, pendant un certain temps, être celle de Lorenza
Feliciani ; il est à noter toutefois que ces deux identifications
successives n’ont pas eu la même garantie ou signification
psychologique. En effet, c’est Mlle Smith à l’état de veille,
c’est-à-dire sa personnalité normale, qui accepta la supposition de
Mme B. qu’elle réincarnait Lorenza [1],
mais la table, c’est-à-dire la subconscience, resta toujours muette sur
ce point. Au contraire, l’idée d’avoir été Marie-Antoinette ne paraît
pas avoir abordé la conscience ordinaire d’Hélène jusqu’au jour où
Léopold révéla ce secret par la table. Si l’on en devait conclure
quelque chose, c’est que, sous les suggestions multiples de la gravure
des oeuvres de Dumas et des suppositions de Mme B., l’imagination
hypnoïde de Mlle Smith a d’emblée préféré au rôle de Lorenza celui de
Marie-Antoinette, sans contredit plus flatteur et plus conforme au
tempérament d’Hélène, puis l’a élaboré et mûri avec une lenteur
assurément très grande, mais qui n’a pourtant rien d’excessif si on la
rapproche d’autres exemples d’incubation subliminale chez M" Smith [2].


Au point de vue de ses formes
psychologiques de manifestation, le cycle royal suivit dès lors une
évolution analogue à celle de ses congénères décrits dans les chapitres
précédents. Après quelques mois où il se déroula en visions décrites
par Hélène et accompagnées de dictées typtologiques explicatives, la
trance devint plus profonde et Mlle Smith commença à personnifier la
Reine dans des indications digitales. La parole s’y joignit l’année
suivante à une date que je ne puis fixer, car d’autres milieux en
eurent la primeur avant que j’en fusse témoin pour la première fois le
13 octobre 1895. L’écriture ne fit son apparition, à ma connaissance,
que deux ans plus tard (11, novembre 1897 ; voir fig. 39), quand
l’incarnation royale eut atteint son apogée et qu’Hélène en fut venue à
soutenir plusieurs heures de suite le rôle somnambulique de
Marie-Antoinette. Depuis lors, ce rôle se maintient à un niveau de
perfection très remarquable, mais il ne fait plus guère de progrès et
il paraît en voie de se stéréotyper.


Il convient de distinguer, dans cette
brillante personnification, l’objectivation du type général de
souveraine, ou du moins de très grande dame, et la réalisation des
caractères individuels de Marie-Antoinette d’Autriche. Le premier point
ne laisse rien à désirer. Mlle Smith semble posséder par nature tout ce
que réclame ce rôle, et l’autosuggestion hypnoïde ne s’y est pas
trouvée à court de matériaux à mettre en valeur. Il faut voir, quand la
trance royale est franche et complète, la grâce, l’élégance, la
distinction, la majesté parfois, qui éclatent dans l’attitude et le
geste d’Hélène. Elle a vraiment un port de reine. Les plus délicates
nuances d’expression, amabilité charmante, hautaine condescendance,
pitié, indifférence, mépris écrasant, se jouent tour à tour sur sa
physionomie et dans son maintien, au défilé des courtisans qui peuplent
son rêve. Ses jeux de mains avec son mouchoir réel et ses accessoires
fictifs : l’éventail, le binocle à long manche, le flacon de senteur
fermé à vis qu’elle porte dans une pochette de sa ceinture ; ses
révérences ; le mouvement plein de désinvolture dont elle n’oublie
jamais, à chaque contour, de rejeter en arrière sa traîne imaginaire ;
tout cela, qui ne se peut décrire, est parfait de naturel et d’aisance.



Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Fig3910
FIGURE 39. Premier exemple connu des irruptions automatiques de
l’orthographe et de l’écriture dites « de Marie-Antoinette » au milieu
de l’écriture normale de Mlle Smith. — Fragment d’une lettre d’Hélène
du 1er novembre 1897, racontant une séance où elle avait incarné
successivement la reine de France et la princesse hindoue. [Collection
de M. Lemaître.] — Voir aussi p. 68.



Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Fig4010
FIGURE 40. Écriture de Mlle Smith incarnant Marie-Antoinette. —
Séance du 7 novembre 1897. Commencement, écrit à l’encre, d’une lettre
à Philippe d’Orléans (M. A. de Morsier, non présent à cette séance).
Après les taches de la dernière ligne, Hélène a jeté la plume, puis
recommencé et achevé sa lettre au crayon, d’une écriture encore plus
régulière et penchée que celle-ci.



Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Fig4110
FIGURE 41. Écriture et signature de Marie-Antoinette. — Fragment
d’une lettre écrite du Temple au général de Jarjayes et reproduite dans
l’Isographie des hommes célèbres (collection de fac-simile publiée sous la direction de Duchesne aîné, Paris, 1827-1830).


Quant à la personnification spéciale de
la malheureuse Autrichienne, épouse de Louis XVI, elle est d’une
exactitude moins évidente, et même très problématique. À en juger par
le seul point de comparaison objectif à notre disposition, l’écriture
(voir fig. 39 à 41), la Marie-Antoinette des somnambulismes d’Hélène ne
doit guère ressembler à son prototype supposé ; car il y a encore moins
de différence entre les autographes de Cagliostro et de Léopold (voir
p. 112) qu’entre ceux de la souveraine authentique et de sa prétendue
réincarnation en Mlle Smith, cette dernière ayant une calligraphie
arrondie, penchée, beaucoup plus régulière et appliquée qu’à l’état
normal, au lieu de l’écriture anguleuse et pénible de la reine de
France, sans parler des différences criantes dans la formation de
beaucoup de lettres. Les quelques analogies orthographiques — Hélène
écrit
instans, enfans, étois, etc. — n’ont rien de spécifique et rappellent simplement les habitudes générales du siècle dernier (voir p. 110).

N’ayant nulle part trouvé d’indication
sur le parler de Marie-Antoinette, j’ignore si l’imagination hypnoïde
d’Hélène a deviné plus juste qu’avec l’écriture en lui faisant adopter,
dans ses incarnations royales, des intonations et une prononciation qui
n’ont rien de germanique et rappelleraient davantage l’accent anglais.
Le timbre de la voix ne change pas, mais la parole devient traînante,
avec un léger roulement des
r, et prend quelque
chose de précieux et d’affecté, très joli quoique un peu impatientant à
la longue. — On sait déjà qu’il n’y a pas une absolue séparation entre
les diverses trances d’Hélène. De même que le martien et l’hindou,
l’écriture ou l’orthographe de la reine se glissent parfois dans la
correspondance de Mlle Smith (voir fig. 39), et il lui arrive de
prendre son accent de Marie-Antoinette, sinon à l’état de veille
ordinaire (je n’en sais pas de cas), du moins en dehors de son cycle
royal, surtout dans les phases de transition où elle commence ou finit
d’incarner Léopold, les Martiens, etc. (voir, par exemple, p. 125).


Au point de vue de son contenu, le
cycle royal forme une collection de scènes et de tableaux variés, aussi
dépourvus que le rêve martien de toute trame continue, et où les
événements historiques marquants ne tiennent à peu près aucune place ;
jamais, par exemple, on n’y a vu la reine monter sur l’échafaud comme
Simandini sur son bûcher. On ne sait pas même toujours si le spectacle
qu’on a sous les yeux est censé être la répétition, le souvenir exact,
d’épisodes ignorés mais réels de la vie de Marie-Antoinette — ou bien
s’il s’agit d’incidents nouveaux, actuels, se passant entre la reine
maintenant réincarnée et ses anciennes connaissances qu’elle retrouve
dans les personnes assistant à la séance ou dans les désincarnés en
relation médianimique avec elle. Cela dépend des cas.


Quand, par exemple, le 25 décembre
1896, Mlle Smith intrancée adresse de touchantes exhortations à une
dame présente qu’elle prend pour la princesse de Lamballe, il y faut
voir, selon Léopold, la reproduction de la dernière soirée de Noël que
la malheureuse reine, soutenue par sa compagne de captivité, passa en
ce monde. [Il est vrai qu’à Noël 1792, il y avait trois mois que la
princesse de Lamballe était tombée victime des massacres de septembre,
mais on n’en est pas à cela près en matière de chronologie spirite.]
Quand, d’autre part, l’abbé Grégoire vient dicter par la table qui
s’incline significativement vers Hélène :
J’aurais voulu te sauver, mais je n’ai pas pu ; ou que le sinistre Hébert lui dit par le même procédé : Je t’ai fait mourir... je souffre, priez pour moi ;
on doit regarder comme actuels l’hommage et le remords posthumes que
ces deux désincarnés apportent, après un siècle, à leur souveraine
enfin reconnue dans la personne de Mlle Smith. Mais le plus souvent il
est impossible de décider si l’incident auquel on assiste prétend
simplement rééditer le passé, ou constitue un fait nouveau. Léopold
lui-même ne paraissant pas bien au clair sur ces scènes composites où
les souvenirs d’une antériorité écoulée se mêlent à la réalité
d’aujourd’hui, le psychologue ne doit pas se montrer plus spirite que
les esprits et exiger des distinctions dont il n’a d’ailleurs que faire.


Le lieu des scènes et visions royales
est souvent indéterminé. Beaucoup se passent dans les jardins ou les
appartements du Petit Trianon, et les ameublements qu’Hélène y décrit
sont bien toujours du pur Louis XVI. Plus rarement, Marie-Antoinette se
trouve au Temple, ou à des rendez-vous — innocents au fond, mais bien
imprudents — dans quelque pied-à-terre secret à Paris. Jamais on ne la
voit en Autriche ; car, à la différence de la princesse hindoue toute
pleine encore de ses souvenirs arabes, elle semble avoir complètement
perdu de vue son passé de jeune fille.


Dans l’entourage de la reine, le roi
brille par son absence ; à peine lui a-t-elle fait quelques rares
allusions, avec une indifférence marquée. La plupart des personnages
connus de l’époque, que je me dispense d’énumérer, y figurent
incidemment et pêle-mêle, mais il y en a trois qui reviennent
continuellement et occupent le premier plan. C’est d’abord, cela va de
soi, le comte de Cagliostro,
mon sorcier ou ce cher sorcier,
comme l’appelle familièrement la souveraine, qui n’a jamais assez de
ses visites et de ses entretiens roulant sur tout au monde, depuis les
sujets philosophiques, tels que la vie future et l’existence de Dieu,
jusqu’aux commérages de la dernière fête de Versailles en passant par
la politique. C’est ensuite Louis-Philippe d’Orléans (Égalité), et le
vieux marquis de Mirabeau, qui ont, le premier surtout, servi
d’interlocuteurs hallucinatoires à Hélène dans de nombreuses scènes —
jusqu’au jour où, pour le plus grand amusement des assistants, le
monologue somnambulique s’est transformé en réelles et vivantes
conversations, par suite de l’introduction aux séances de M. Eugène
Demole, puis de M. Auguste de Morsier, dans lesquels Marie-Antoinette a
immédiatement reconnu les deux personnages ci-dessus. On ne se doute
pas de toutes les célébrités de l’Ancien Régime qui se sont donné
rendez-vous à Genève à leur insu, en cette fin de siècle, et qui y
disputent l’incognito de très bourgeoises enveloppes aux illustres
représentants de l’Inde moyenâgeuse.


Depuis cette rencontre inattendue de
deux de ses contemporains réincarnés comme elle, la reine somnambulique
s’accorde volontiers, à l’occasion, le plaisir de renouveler les petits
soupers et les joyeuses soirées d’antan. Quand on croit qu’est finie
une séance qui a déjà duré de 4 à 7 heures de l’après-midi, et qu’on
invite Mlle Smith, enfin réveillée d’une longue série de scènes
hindoues, martiennes et autres, à venir dîner et se réconforter avant
de reprendre le chemin du logis, il arrive souvent qu’apercevant
M. Demole ou M. de Morsier parmi les assistants, elle tressaille
légèrement, avec un changement de physionomie parfois tout juste
perceptible, mais auquel il n’y a pas à se méprendre ; puis, de son
accent si caractéristique de Marie-Antoinette : « Oh, marquis, vous
êtes ici et je ne vous avais point encore aperçu ! » Et la voilà dans
un somnambulisme vigil qui pourra se prolonger jusque vers dix heures
du soir, entretenu par la bonne volonté suggestive de ses partenaires
improvisés, soutenant de leur mieux leur rôle de Mirabeau ou de
Philippe d’Orléans.


On descend à la salle à manger. La
reine prend place à table à côté du marquis (ou de Philippe). Elle n’a
d’yeux et d’oreilles que pour lui, les autres convives et les
domestiques restant exclus de son rêve. Elle ne mange et ne boit que ce
qu’il lui sert, et ce n’est point une sinécure que d’avoir le soin de
cette auguste voisine, car elle possède vraiment un royal appétit ; on
est d’autant plus confondu de ce qu’elle dévore, et des rasades de vin
qu’elle vide coup sur coup sans inconvénient, qu’à l’état normal Mlle
Smith est la sobriété même et mange excessivement peu. Après le dîner,
on passe au salon, non sans force compliments et révérences, et
Marie-Antoinette prend le café. Les premières fois, elle accepta aussi
de Philippe une cigarette et la fuma — M" Smith ne fume jamais à l’état
de veille —, mais les remarques des assistants sur l’invraisemblance
historique de ce trait ont dû être enregistrées et porter leur fruit,
car aux séances suivantes elle ne parut plus comprendre l’usage du
tabac sous cette forme ; elle accepta en revanche avec empressement une
prise d’une tabatière imaginaire, ce qui lui procura presque aussitôt
une série d’éternuements par autosuggestion admirablement réussis.


La soirée se passe dans la conversation
la plus variée, jusqu’à ce que, la fatigue se faisant sans doute
sentir, la reine finisse par se taire, baisse les paupières et
s’assoupisse dans quelque fauteuil. Dès cet instant, Léopold, qui ne
donne pas signe de vie et dont on ne peut obtenir aucune réponse
pendant le vif du somnambulisme royal, reparaît et répond par le doigt,
ou se manifeste en gestes spontanés : la main d’Hélène se lève, par
exemple, et fait des passes sur son front pour accentuer le sommeil
réparateur qui va la ramener à l’état normal. Au bout de quelques
minutes, une demi-heure au plus, elle se réveille sans aucun souvenir
de la soirée, croyant que l’on n’a pas encore dîné, et se plaignant de
faim et de soif, comme si la sensibilité stomacale participait à
l’amnésie et aux modifications accompagnant le changement de
personnalité. Cependant je ne l’ai jamais vue accepter à ce moment-là
autre chose qu’un ou deux verres d’eau, après lesquels elle se sent
bien réveillée. En la reconduisant à son domicile, j’ai assisté une
seule fois à un retour du somnambulisme royal : elle voulut à toute
force se rendre chez un personnage connu (perçu en vision pendant la
séance) qui fut reçu à la cour de Marie-Antoinette et mourut à Genève
dans le premier tiers de ce siècle ; ce n’est qu’arrivée devant la
maison où il habita, et sur le point d’y entrer, que je réussis enfin à
la réveiller et à la ramener chez elle, amnésique sur cet incident et
tout étonnée des rues inaccoutumées où nous nous trouvions.


Il est inutile de faire un récit plus
circonstancié de ces dîners et soirées de Marie-Antoinette. Très
amusants pour les spectateurs, ils perdraient beaucoup de leur sel à
être narrés tout au long. Les détails en sont ce qu’on peut attendre
d’une imagination subliminale vive, alerte et pleine de verve,
abondamment pourvue sur le compte de l’illustre souveraine de notions
encore plus facilement explicables que celles du cycle hindou grâce à
l’atmosphère intellectuelle de notre pays. Il s’y glisse d’ailleurs de
nombreux anachronismes, et Sa Majesté donne parfois dans les pièges que
le marquis ou Philippe se font un malin plaisir de lui tendre. Elle les
évite souvent, quand ils sont trop grossiers, et c’est avec un naturel
du plus haut comique qu’elle reste d’abord interdite, puis s’informe
curieusement, ou manifeste de l’inquiétude sur la santé mentale de ses
interlocuteurs, lorsque ceux-ci introduisent et maintiennent le
téléphone, la bicyclette, les paquebots ou le vocabulaire scientifique
moderne dans leur conversation XVIIIe siècle. Mais, d’autre part, elle
emploie elle-même sans sourciller des termes d’un usage plus invétéré,
tels que dérailler (au figuré), mètre et centimètre, etc. Certains
mots, comme ceux de tramway et photographie, ont donné lieu à de
curieux conflits : Marie-Antoinette laisse d’abord passer le vocable
perfide, et l’on voit qu’elle l’a bien compris, mais, sa propre
réflexion ou le sourire des assistants réveillant en elle le sentiment
d’incompatibilité, elle se reprend et revient sur le terme de tout à
l’heure en jouant l’ignorance et l’étonnement le plus spontané. Le
spiritisme explique ces bévues en accusant les machiavéliques
partenaires de la reine d’abuser lâchement de la suggestibilité liée à
l’état de trance pour brouiller ses idées et l’induire en confusion ;
la psychologie n’est point surprise que le pastiche subliminal, si
remarquable soit-il, présente quelques petites défaillances ; et tout
le monde est d’accord dans la façon de s’exprimer, sinon de penser, en
attribuant ces anachronismes à un mélange accidentel des souvenirs de
la personnalité ordinaire et de la vie présente avec ceux de la
personnalité royale ressuscitée pendant le somnambulisme.


Dans son rôle de Majesté, Mlle Smith
fait preuve de beaucoup de finesse et d’à-propos. Elle a des reparties
fort spirituelles, qui désorientent ou clouent ses interlocuteurs, et
dont le style est parfois tout à fait dans la manière de l’époque.
Cette aisance et cette promptitude de dialogue, excluant toute
préparation réfléchie et calculée, dénotent une grande liberté d’esprit
et une remarquable facilité d’improvisation. Il s’y mêle, d’autre part,
des saillies ou des épisodes qui n’ont plus rien d’impromptu, et qui
sont le résultat évident d’une élaboration préalable au cours des
rêveries subconscientes et des automatismes divers que le roman royal
fait surgir dans la vie ordinaire d’Hélène. Il y a des scènes dont on
peut suivre le développement ou la répétition dans une série de séances
et de visions spontanées, comme cela se passe pour les autres cycles.
En voici un exemple entre beaucoup.


À la fin d’une séance où assiste M. de
Morsier (10 octobre 1897), Mlle Smith entre dans son rêve de
Marie-Antoinette. Pendant le dîner, elle fait plusieurs allusions à son
fils le dauphin, parle de sa fille, raconte avoir demandé à son sorcier
le sexe de son prochain enfant, etc. -— toutes choses étrangères à la
conversation de Philippe, et qui semblent annoncer quelque scène
sous-jacente prête à éclore. En effet, au milieu de la soirée, la reine
devient absorbée et distraite, puis finit par aller s’agenouiller dans
un angle peu éclairé du salon : son monologue indique qu’elle est
devant le berceau où reposent le petit dauphin et sa soeur. Bientôt
elle revient chercher Philippe et l’emmène admirer ses enfants
endormis, auxquels, d’une voix très douce, elle chante une romance
inédite (« Dormez en paix, etc. »), d’une mélodie plaintive analogue à
celle du chant hindou ; les larmes jaillissent de ses yeux ; de tendres
baisers sur le berceau imaginaire, et une fervente invocation à la
Vierge, terminent cette scène maternelle extrêmement touchante.


Plusieurs semaines après (1er
décembre), une nouvelle romance fit son apparition dans un accès
spontané d’automatisme visuel, auditif et graphique dont Hélène
m’envoya le récit le lendemain. Le soir, seule avec sa mère, elle avait
interrogé Léopold sur une affaire qui la préoccupait, et en avait
obtenu une réponse.


Aussitôt la communication terminée, je
vis tout trouble autour de moi ; puis à ma gauche, à une distance
d’environ dix mètres, se dessina un salon Louis XVI pas très grand, au
milieu duquel était un piano carré ouvert. Devant ce piano était assise
une personne jeune encore, dont je ne pus distinguer la couleur des
cheveux. Etaient-ils blonds, étaient-ils gris, je n’ai su voir. Elle
jouait et chantait en même temps. Les sons du piano, la voix même
arrivaient jusqu’à moi, mais je ne pus saisir les paroles de la
romance. Un jeune garçon ainsi qu’une jeune fille se tenaient de chaque
côté du clavier. Non loin d’eux était assise une jeune dame tenant un
tout jeune enfant sur ses genoux [3]. Cette vision charmante ne dura malheureusement que fort peu de temps, tout au plus dix minutes.


Après l’effacement de la vision, Hélène eut l’idée de prendre un crayon :

Le crayon dans la main, j’étais là à me
demander ce que je pourrais bien écrire, lorsque tout à coup j’entendis
de nouveau la mélodie, puis, cette fois-ci très distinctement, les
paroles, mais sans aucune vision à ce moment. Le tout se passait dans
ma tête, dans mon cerveau, et instinctivement je me prenais le front
pour mieux entendre et comprendre, à ce qu’il me semblait. Je me
sentais obligée à tenir le crayon d’une autre façon que je le tiens
habituellement. Voici les paroles de la romance entendues et tracées à
cet instant ; comme vous le voyez, l’écriture n’est point la mienne, il
y a aussi des fautes d’orthographe même très criantes.


[Voici ce morceau :]

Approchez-vous | approchez-vous enfans
chéris approchez-vous | quand le printems sur nous ramène | ses frais
parfums ses rayons d’or | venez enfans sous son haleine | gazouiller
bas mes doux trésors | approchez-vous approchez-vous | enfans chéris
approchez-vous | êtres chéris enfans bénis | approchez-vous de votre
mère | son doux baiser petits amis | calme et guérit toutes misères |
approchez-vous approchez-vous | enfans chéris approchez-vous [4].


Quelques mois plus tard (4 septembre
1898), les deux scènes précédente se reproduisent, avec des variantes
de détail, dans une nième soirée, où Marie-Antoinette mène d’abord
Philippe vers la couchette fictive de ses chérubins et leur chante sa
première romance :
Dormez en paix, etc. Puis elle
le conduit au piano, et lui déployant un cahier imaginaire sous les
yeux, elle l’oblige à l’accompagner, tandis qu’elle chantera la
« romance d’Élisabeth ». M. de Morsier, qui n’est heureusement pas
embarrassé pour si peu, improvise à tout hasard un accompagnement dont
la reine s’accommode après quelques critiques, et sur lequel elle
chante d’une voix très pure et douce des paroles qui se trouvent être
mot pour mot celles ci-dessus, écrites automatiquement le 1er décembre
précédent.


On voit, par cet exemple, le mélange de
préparation, de répétition et l’impromptu, que supposent les incidents
variés qui font les frais des soirées royales. Il est probable que si
l’on pouvait être témoin, ou si Mlle Smith se souvenait, de tous les
automatismes spontanés qu’alimente le roman royal, songes nocturnes,
visions hypnagogiques, rêveries subconscientes pendant la veille, etc.,
on y assisterait à d’interminables conversations imaginaires avec le
marquis, Philippe, Cagliostro et tous les personnages fictifs qui
apparaissent occasionnellement dans les scènes somnambuliques de
Marie-Antoinette. C’est par ce travail sous-jacent et ignoré, peut-être
jamais interrompu, que se prépare et s’élabore lentement la
personnalité de la reine de France qui éclate et se déploie avec tant
de magnificence dans ses soirées avec Philippe d’Orléans et le marquis
de Mirabeau.


J’ai dit que, sauf ces deux messieurs
réels qui font toujours partie du rêve royal lorsqu’ils sont présents
(et même parfois en leur absence), les autres assistants des séances en
sont exclus. On devine qu’ils ne passent pas inaperçus pour cela. De
même que, dans les hallucinations négatives ou l’anesthésie
systématique des sujets hypnotisés, ce qui semble non senti est
cependant enregistré, ne fût-ce précisément que pour être distrait de
l’ensemble et traité comme n’existant pas ; de même il est infiniment
probable que rien n’échappe à l’individualité fondamentale et totale de
Mlle Smith de ce qui se passe autour d’elle. La personnalité royale qui
occupe le devant de la scène et se trouve dans un rapport électif
limité à Philippe et au marquis ne fait qu’éclipser ou reléguer dans
les coulisses les autres personnalités sans rompre leurs attaches avec
l’environnement. On en a de nombreuses preuves.



Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Fig4210
FIGURE 42. Différences d’écriture de Mlle Smith à la fin d’une
incarnation de Marie-Antoinette, selon qu’elle est dans une phase
d’état normal (lignes supérieures, de son écriture habituelle) — ou
dans un retour du rêve royal (lignes d’en bas : noter le mot foisoit).
Grandeur naturelle. — Les tremblements de quelques traits ne sont pas
dans l’original, mais proviennent de ce qu’il a été repassé à l’encre
pour être reproduit.


Par exemple, en marchant,
Marie-Antoinette ne se heurte jamais sérieusement aux autres
assistants. Les remarques et critiques de ces derniers ne sont pas
perdues, car bien souvent sa conversation en trahit l’influence au bout
de quelques minutes. De même si on lui pince ou pique la main, lui
chatouille le conduit auditif, les lèvres, les narines, et même la
cornée, elle semble anesthésique ; cependant, au bout de quelques
secondes, sa tète se détourne sans en avoir l’air et, si l’on persiste,
elle entre dans une sorte d’agitation accommodée à son rêve, change de
position sous un prétexte quelconque, etc. Je brisai un jour une
assiette sur le parquet, derrière elle, dans des conditions excluant
toute attente ou prévision de sa part ; le fracas fit ressauter toute
la société ; Hélène seule ne broncha pas et parut n’avoir rien
entendu ; mais, quelques minutes plus tard, elle commença à se
trémousser, se leva et quitta la table (ce qu’elle n’avait jamais fait)
en se plaignant de ce qu’aucune de ses suivantes ne se trouvait là,
alla tirer une sonnette fictive dans un angle de la chambre, puis se
promena en proie à une grande impatience et à des explosions de colère,
jusqu’à ce que le calme fût peu à peu revenu. Il est manifeste en
résumé que les excitations auxquelles elle paraît insensible sur le
moment, loin de rester sans effet, s’emmagasinent et produisent par
leur sommation des réactions retardées de plusieurs minutes et
intelligemment adaptées à la scène somnambulique, mais d’une intensité
plutôt exagérée que diminuée par cette période de latence. — La musique
agit également sur elle, et d’une manière presque immédiate, en la
précipitant du rêve de Marie-Antoinette dans un état hypnotique
vulgaire, où elle prend des attitudes passionnelles, qui n’ont plus
rien royal, conformes au caractère varié des airs qui se succèdent au
piano.


Il est arrivé parfois que le rêve
royal, commencé à la fin d’une séance, n’a pu prendre pied par suite du
départ de ses deux provocateurs par excellence. Le retour à l’état
normal s’est alors effectué sans sommeil, par une série d’oscillations
psychophysiologiques, se succédant, par exemple, pendant toute la durée
du dîner, et permettant d’observer les variations corrélatives des
diverses fonctions. Dans ses phases de Marie-Antoinette, Hélène en a
l’accent caractéristique ; elle me reconnaît vaguement, sans pouvoir
dire qui je suis non plus que les autres personnes présentes ; elle a
de l’allochirie, une insensibilité complète des mains (avec
représentation visuelle du doigt que je pince, etc.) et grand appétit,
tout en se plaignant parfois de ne pouvoir manger malgré sa faim ; elle
ignore qui est Mlle Smith ; si on lui demande la date actuelle, elle
répond juste pour le mois et le jour, mais indique une année du siècle
dernier, etc. Puis, tout à coup, son état change ; l’accent royal fait
place à sa voix ordinaire ; elle semble absolument réveillée, toute
confusion mentale a disparu, elle est parfaitement au clair sur les
personnes, les dates et les circonstances actuelles, mais n’a aucun
souvenir de son état de tout à l’heure ; elle n’a plus ni faim, ni
allochirie, ni anesthésie, et elle se plaint d’une vive douleur au
doigt (celui que j’ai pincé dans la phase précédente). J’ai profité un
jour de ces alternatives pour lui tendre un crayon et lui dicter la
phrase de la fig. 42 ; dans ses moments normaux, elle tient le crayon
selon son habitude entre l’index et le médius et a son écriture
ordinaire ; pendant les retours du somnambulisme royal, elle le tient
entre le pouce et l’index, et prend son écriture et son orthographe
dites de Marie-Antoinette, exactement comme sa voix en revêt l’accent.
Il est à présumer que toutes les autres fonctions, si on pouvait les
examiner, présenteraient des variations parallèles analogues, le
changement de la personnalité étant naturellement accompagné — et, pour
mieux dire, constitué — par des changements connexes, non seulement de
la mémoire et de la sensibilité, mais de la motilité, des dispositions
émotionnelles, bref de toutes les facultés de l’individu. J’ajoute que
dans chacun de ses états Hélène a le souvenir des périodes précédentes
de même espèce, mais non de l’autre état ; il a par exemple fallu lui
dicter à nouveau, pour le second essai, la phrase de la fig. 42 qu’elle
ne se souvenait point d’avoir entendue ni écrite quelques instants
auparavant. Cette séparation en deux mémoires distinctes n’est
cependant pas absolue ni très profonde : la personnalité de
Marie-Antoinette est en somme une modification, d’intensité et
d’étendue très variables suivant les séances et les moments, de la
personnalité ordinaire de Mlle Smith, plutôt qu’une personnalité
alternante et exclusive comme on en a observé des cas si frappants.


Pour les simples spectateurs, le
somnambulisme royal est peut-être le plus intéressant de tous les
cycles d’Hélène par l’éclat et la vie de ce rôle, le temps prolongé
pendant lequel il peut se soutenir, l’imprévu qu’y apporte la
participation d’autres personnes réelles. On y est vraiment à la
comédie. Mais, pour les amateurs du supranormal, c’est la moins
extraordinaire des créations subliminales de Mlle Smith, parce que le
milieu général, dans notre pays, est tellement imbibé des souvenirs
historiques ou légendaires de l’illustre et malheureuse souveraine
qu’il n’y a rien de surprenant dans la reconstitution hypnoïde d’un
personnage aussi connu. Quant au psychologue et au moraliste enfin, qui
se prend à réfléchir sur les raisons internes des choses, il ne peut
échapper à l’impression de poignant contraste qui se dégage de ce roman
étincelant comparé à la réalité. En eux-mêmes, les somnambulismes
royaux de Mlle Smith sont presque toujours gais, joyeux, désopilants
parfois ; mais, considérés dans leur racine cachée, en tant que
revanche éphémère et chimérique de l’idéal sur le réel, du rêve
impossible sur les nécessités quotidiennes, des aspirations
impuissantes sur le destin écrasant et aveugle, ils prennent une
signification tragique. Ils expriment la sensation vécue, éprouvée, de
l’amère ironie des choses, de la révolte inutile, de la fatalité
dominant l’être humain. Ils veulent dire que toute vie heureuse et
brillante n’est qu’une illusion bientôt dissipée. L’anéantissement
journalier du désir et du rêve par l’implacable et brutale réalité ne
pouvait trouver dans l’imagination hypnoïde une représentation plus
adéquate, un symbole d’une tonalité émotionnelle plus exacte, que la
royale Majesté, dont l’existence semblait faite pour les plus hauts
sommets du bonheur et de la gloire et aboutit à l’échafaud.


P.-S.

Texte établi par PSYCHANALYSE-PARIS.COM à partir de l’ouvrage de Théodore Flournoy, Des Indes à la planète Mars. Étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie, Éditions Alcan et Eggimann, Paris et Genève, 1900.

Notes

[1]
Mlle Smith assure actuellement, qu’elle n’a jamais cru être la
réincarnation de la Feliciani ; mais que, n’ayant pas davantage de
raison de repousser absolument cette hypothèse de Mme B. elle se
renferma sur ce point dans un silence dubitatif, que son entourage
interpréta à tort comme un acquiescement.


[2]
On a vu que l’écriture a pris cinq mois, et la parole quinze, avant de
se manifester avec succès chez Léopold (p. 101-107). Dans ce rêve
martien, on trouve des durées d’incubation encore plus longues, par
exemple un an et demi pour l’écriture (p. 180).



[3] On devine aisément que cette vision représente Marie-Antoinette avec ses trois enfants et Madame Elisabeth.


[4]
J’ai respecté l’orthographe ainsi que la complète absence de
ponctuation et d’alinéas de ce morceau d’écriture automatique, me
bornant à y marquer par des traits verticaux la séparation évidente en
vers de huit pieds. Il est de la calligraphie appliquée et régulière
dite de Marie-Antoinette (semblable à celle de la fig. 40), mais d’un
crayon trop pâle pour en permettre la reproduction.


Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeDim 27 Sep - 20:26

J'avoue avoir décroché en route ... C'est quoi ce délire ? Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette 564218
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MessageSujet: Re: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeLun 28 Sep - 12:56

Notre reine est un des grands hits des mediums et réincarnés divers. La plus célèbre d'entre eux est sans doute celle qui se faisait appeler Helen Smith :
http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9l%C3%A8ne_Smith

Parmi les personnalités dont elle se disait possédée, Marie Antoinette revenait de manière récurrente. Je me souviens avoir lu qu'Helen Smith, une fois "en Marie Antoinette", s'asseyait de façon très différente, en tenant compte de ses grands paniers. Supercherie ? Désordre mental ? Un fond de vérité ? Je ne me prononcerai pas, faute de connaissances me permettant de juger. Toujours est-il que les états seconds de la medium impressionnaient beaucoup les spécialistes de son époque.
http://www.themystica.com/mystica/articles/s/smith_helene.html

Bon... Cela étant, je ne trouve que l'écriture qu'elle produit rappelle très fort celle de notre reine. Feuillet de Conche faisait plus fort ! Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette 194575

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MessageSujet: Re: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeLun 28 Sep - 13:08

pimprenelle a écrit:

Bon... Cela étant, je ne trouve que l'écriture qu'elle produit rappelle très fort celle de notre reine. Feuillet de Conche faisait plus fort !  Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette 499746

J'en pense pas moins que toi quant à Helen Smith Wink

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeLun 28 Sep - 13:24

Je serais bien incapable de me prononcer sur la véracité ou non des manifestations observées sur Helen Smith. Mais l'orthographe qu'elle affiche "en Marie Antoinette" reste troublante, même si l'écriture ne ressemble pas beaucoup. En effet, son orthographe sous-entend que miss Smith avait vu des lettres authentiques ou, à tout le moins, entendu parler de l'orthographe en usage au XVIIIe siècle. Or, les publications étaient moins évidentes que maintenant... Ou alors, Helen Smith était medium. Wink

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MessageSujet: Re: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeLun 28 Sep - 22:04

Je n'y connais pas grand chose, mais on peut penser qu'elle souffrait de dédoublement de personnalités, non ? Je ne pense pas qu'il s'agissait de supercherie, car elle avait l'air très convaincue. Son comportement se métamorphosait de façon frappante, à ce que j'ai lu. Ce qui me trouble un peu, ici, c'est la connaissance qu'elle avait des particularités orthographiques de Marie Antoinette... ou, à tout le moins, de l'époque. De plus, si l'écritude ne ressemble pas vraiment, on voit bien ce vers quoi elle tend. Cette femme avait dû voir une lettre de Marie Antoinette. Mais où ? En quelles circonstances ? Elles n'étaient pas publiées sur le net, alors ?! Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette 194575

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MessageSujet: Re: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeLun 28 Sep - 22:12

Madame Sophie a écrit:
Personnellement je crois plutot au désordre mental en ce qui concerne cette dame : j'observe parfois ce type de manifestations lorsque je suis affectée en psychiatrie .



Moi aussi !
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MessageSujet: Re: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeLun 28 Sep - 22:14

Citation :
Citation :
Personnellement je crois plutot au désordre mental en ce qui concerne cette dame : j'observe parfois ce type de manifestations lorsque je suis affectée en psychiatrie .
Moi aussi !
Quand tu viens dans le boudoir, tu veux dire ?!  Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette 580524

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MessageSujet: Re: Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette   Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Icon_minitimeDim 16 Nov - 13:25

Bonjour,

Nous parlions de l'âge d'or du spiritisme dans un autre sujet.

https://maria-antonia.forumactif.com/t6039-le-fantome-des-tuileries#319089

Voici dans le même ordre d'idées un article sur Théodore Flournoy, le professeur genevois qui a étudié le cas d'Helen Smith, la patiente qui prétendait avoir été Marie-Antoinette dans une autre vie.

Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette Theodo10

«D ode ne ce haudan te meche metiche.» Ça signifie «Ceci est la maison du grand homme»: c’est du martien. La phrase sort de la bouche d’une médium, dans un salon genevois, en 1896. La femme en transe s’appelle Catherine Elise Müller, mais l’homme qui raconte son histoire la rebaptisera «Hélène Smith». Il s’appelle, lui, Théodore Flournoy. Il est professeur à l’Université de Genève, où il a créé un laboratoire de psychologie expérimentale. En quête de processus mentaux plus palpitants, il s’est laissé inviter par un collègue à des séances où «une grande et belle personne d’une trentaine d’années» se livre à des démonstrations de ses «facultés apparemment supranormales». Les expériences à base de tables tournantes et de possessions spirites vivent alors un boom mondial.

Sous les yeux du savant, «Hélène» embarque en esprit dans des voyages médiumniques où elle détaille la flore, la faune et la civilisation martiennes, puis elle part revisiter ses vies passées: elle a été la princesse arabe Simandini, mariée à un maharadjah vers 1400, puis elle est revenue sur Terre sous les traits de Marie-Antoinette. Parfois, le corps de la médium est habité par un autre personnage, appelé Léopold, qui est en fait un déguisement du comte de Cagliostro – et avec lequel la jeune femme entretient un rapport compliqué… En observant ces «transes somnambuliques» et en les analysant à la lumière des informations qu’il récolte sur la vie de la médium, Théodore Flournoy élabore des réflexions inédites sur la manière dont les impressions, les souvenirs, les élans et les productions imaginaires de l’esprit voyagent dans les coulisses de la vie consciente. Il plonge ainsi dans une strate du psychisme qu’il nomme «subconscient»: contrepartie genevoise, si on veut, de l’inconscient que Freud explore au même moment.


Helen Smith, le medium qui se disait réincarnation de Marie-Antoinette P10_fl10
Séance médiumnique en Angleterre, vers 1910. (Corbis)

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5dc9613c-6c07-11e4-869e-7e370c0bf9b8/Th%C3%A9odore_Flournoy_le_psy_qui_analysait_les_esprits

madame antoine

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Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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