Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal

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madame antoine

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MessageSujet: Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal   Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Icon_minitimeMar 3 Avr - 9:40

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

N'ayant trouvé sur le forum que peu de renseignements concernant les Poids et Mesures, j'ai pensé qu'il ne serait pas inintéressant d'ouvrir un nouveau sujet. Vous trouverez nonobstant quelques matières à réflexion ici.
https://maria-antonia.forumactif.com/t1985p45-le-9-thermidor

Nous le savons, le système était particulièrement compliqué sous l'Ancien Régime. On distinguait les mesures de longueur, de surfaces, de capacité et de poids.

Mesures de longueur :
Le pied de roi : 0, 32483 m (censé être la mesure du pied de Charlemagne : 12 pouces). Il se subdivise en 12 pouces, le pouce (2,706 cm) en 12 lignes, la ligne (0,226 cm) en 12 points (le point =0,188mm). De 1812 à 1840, le pied métrique était de 0,33 m., le pouce métrique de 0,0275 m. et la ligne de 0,0023 m. Voir aussi le pied carré, le pouce carré.

L’aune : elle était utilisée surtout pour mesurer les étoffes.
L’aune de Paris : 1 m 1884 (soit 3 pieds 8 pouces)
L’aune de Bordeaux : 1 m 4561
L’aune de Troyes : 0 m 812...

La brasse : utilisée dans la marine. Il s’agit d’une longueur de corde entre les bras étendus. Elle varie de 7, 6 à 5 pieds (1,624 m).

La toise : du latin tensa, « étendue ». Elle était d’environ 6 pieds, soit 1,949 m. De 1812 à 1840, la toise métrique était de 2 m. Voir aussi la toise carée.

La canne : utilisée en Provence, elle valait environ 1,98765 m. (mais 2,01265 à Marseille).

La perche de Paris : elle équivalait à 18 pieds, soit environ 5,8471 m. Voir aussi la perche de Paris (mesures de surface).

La perche ordinaire : cette mesure était égale à 20 pieds, soit 6,496 m.

La perche des eaux et forêts : 22 pieds, soit 7,1464 m. Voir aussi la perche des forêts (mesures de surface).

Le pas : 0,624 m.

La lieue de Paris : (du gaulois leuca, « distance entre deux pierres »). Jusqu’en 1674, elle valait 1 666 toises. De 1674 à 1737, elle représente 2 000 toises, soit 3,898 km. En 1737, elle mesure 2 400 toises pour les tarifs du transport de grains, 2 000 pour les Ponts et Chaussées, et 2 200 pour les Postes.

La lieue marine : 3 milles marins, soit 5 556 m.

Le mille marin : 1 852 m.

L’encâblure : cette unité marine représentait 1/10 mille, soit 185,2 m.



Mesures de surfaces :
Le journal : c’était l’unité de superficie la plus utilisée sous l’Ancien Régime. Il s’agissait de la quantité de terre qu’une charrue pouvait labourer, ou qu’un homme pouvait travailler, ou la quantité de pré qu’il pouvait faucher, etc. en une journée.
Le journal de Paris : 32 ares 86
Le journal de Bordeaux : 31 ares 93...

L’arpent : (du gaulois arepenn, « portée de flèche »). Cette autre mesure agraire était également très usitée.
L’arpent de Paris : 100 perches carrées de 18 pieds de côté, soit 34,19 ares, soit 3 417 m2.
L’arpent commun : 42,21 ares, soit 4 221 m2
L’arpent du roi ou d’ordonnance : 51,07 ares
L’arpent des eaux et forêts : 100 perches carrées de 22 pieds de côtés, soit 48 400 pieds carrés, soit 5 104 m2.

La perche des forêts : 22 pieds de côté, soit 484 pieds carrés, soit 51,04 m2.

La perche de Paris : 18 pieds de côté, soit 324 pieds carrés, soit 34,17 m2.

La toise carrée : 36 pieds, soit 3,796 m2.

Le pied carré : 144 pouces, soit 0,10546 m2.

Le pouce carré : 0,0007323 m2.

La verge : (du préceltique vège, « champ plat », contaminé par vergée, « terrain mesuré à la verge »). Elle correspond à 1/4 d’arpent, soit 1 276 m.

L’acre : correspond à 2 arpents ou 4 vergées.

L’ânée : il s’agit de la quantité de terre pouvant être ensemencée avec la charge normale d’un âne, soit environ 7 arpents.

Le bonnier : en moyenne 128 ares en Flandre et Artois.

La rasière ou mencaudée : c’est la quantité de terre pouvant être ensemencée avec le grain contenu dans une rasière, soit environ de 35 à 45 ares.

L’hommée, la bicherée, la coupée, l’ouvrée, la quarterée, la séterée, la poignerée : ce sont des quantités de terre pouvant être ensemencées avec le grain contenu dans une quartière, un setier, une poignère, un boisseau, une émine (la moitié du setier).

L’éminée : en moyenne 8 ou 9 ares en Provence.

La salmée : en moyenne de 63 à 70 ares.



Mesures de capacité :
Le litron : 0,79 litres

Le boisseau : dérivé de boisse, bas-latin bostia et gaulois bosta, « creux de la main ». C’était la mesure la plus utilisée pour les grains (blé, avoine, seigle) ou pour le sel, le charbon de terre et le charbon de bois.
Le boisseau de Paris : environ 16 litrons, soit 13 litres
Le boisseau de Bordeaux : 78,808 litres
Le boisseau de Saint-Brieuc : 33,86 litres

Le setier : 12 boisseaux, soit 152 litres. Voir aussi la chopine.

Le minot : diminutif de mine, du gréco-latin hemina, « mesure de 28 cl ».
Correspond à 6 boisseaux pour l’avoine et le charbon de terre
4 boisseaux pour le sel
3 boisseaux pour le blé
2 boisseaux pour le charbon de bois.

Le muid : (du latin modius, « mesure »). Elle correspond à 12 sétiers, soit 1 872 litres pour les matières sèches et à 2 feuillettes, soit 274 litres pour les matières liquides (le muid de Bourgogne = 268 litres.).

L’émine : 1/2 sétier, soit 78 litres.

La chopine ou sétier : (du latin sextarius, « sixième »). Elle valait 0,476 litre.

La pinte : 2 chopines, soit 0,9305 litre.

Le pot ou quade (cade) : 2 pintes, soit 1,861 litre (2,2648 litres à Bordeaux).

La velte : (du latin médiéval gualguita, « petite jauge ». elle correspond à 8 pintes, soit 7,62 litres.

Le quartaut : 9 veltes, soit 68,5 litres.

La feuillette : il s’agit d’un tonneau marqué d’une feuillure « entaille de jauge ». Elle correspond à 2 quartauts, soit 137 litres.

La mesure : en Alsace, elle valait 64 pintes de Paris.

La barrique : a Bordeaux, elle valait 32 veltes et environ 110 pots bordelais.

La pipe : a Paris, elle correspond à 1 muid et demi, soit 432 pintes. En Bretagne, elle sert de mesure de grains (40 boisseaux).

La ruche : en Normandie, cette mesure correspond à 25 pots. Le demeau est la moitié d’une ruche.

La queue : en Champagne, elle valait environ 266 litres (mais 396 litres à Reims).

Le scandal : de 12 à 20 litres en Provence, selon les localités. Elle servait pour l’huile.

La foudre : 4 muids, soit 1 072 litres.

Note : Les mesures de froment et de seigle sont « rases », mais celle d’avoine sont « combles », d’où une augmentation d’1/3.



Poids :
La livre : 489,5 grammes. Elle était divisée en 2 marcs (le marc = 8 onces, soit 4 608 grains, soit 244,75 g.), ou en 16 onces, ou en 9 216 grains. L’once (8 gros, soit 30,59 g.) en 8 gros, et le gros (3 deniers soit 3,824 g.) en 8 grains. La livre se divisait aussi en 4 quarterons, et le quarteron (122,4 g.) en 4 onces. A Lyon, la livre ne comprenait que 13 onces trois quart (15 pour la soie).

Le grain : 53 mg., soit 0,053 g.

Le denier ou scrupule : 24 grains, soit 1,275 g.

Le quintal : 100 livres, soit 48,95 kg.

Le millier : 1 000 livres, soit 489,5 kg.

Le tonneau de mer : 2 000 livres, soit 979 kg.
https://www.histoire-genealogie.com/Les-poids-et-mesures

La création du système métrique décimal remonte à la Révolution française avec l’insertion, en juin 1799 dans les Archives de la République à Paris, de deux objets en platine représentant ce qu’on décida péremptoirement qu'ils seraient un mètre et un kilogramme. Un renouvellement de ces étalons est accepté en 1889, simultanément à la définition de la seconde astronomique (basée alors sur le jour moyen) comme unité de temps. S’y ajouteront celles de l’ampère, du kelvin, et de la candela (unité de luminosité). Le nom Système international d’unité (SI), en français, est donné à cet ensemble en 1960.

Nous signalerons une modification dans le Système à l'échelle internationale.
https://www.letemps.ch/sciences/kilo-aura-bientot-un-nouveau-poids

Bien à vous

madame antoine



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Chakton

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MessageSujet: Re: Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal   Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Icon_minitimeSam 7 Avr - 11:52

Ce passage au système décimal n'aura pas été sans mal. tongue
(et je fais des vers, sans en avoir l'air)

7 avril 1795 : abolition du système de temps décimal imposé en 1793
(D’après « Réimpression de l’ancien Moniteur, seule histoire authentique et inaltérée de la Révolution française depuis la réunion des États-Généraux jusqu’au Consulat » (Tome 18) paru en 1860, « Quand l’homme civilise le temps : essai sur la sujétion temporelle » (par Ali Magoudi) paru en 1992, « Le mètre du monde » (par Denis Guedj) paru en 2000 et « Les lieux des erreurs scientifiques » (par Girolamo Ramunni) paru en 2012)
Publié / Mis à jour le VENDREDI 6 AVRIL 2018, par LA RÉDACTION

Le temps décimal avait été adopté en vertu de la loi du 24 novembre 1793, sur l’instigation de Charles-Gilbert Romme, auteur d’une charge violente contre l’ère vulgaire en dénonçant « un monument de servitude, d’ignorance, auquel les peuples ont successivement ajouté une empreinte de leurs avilissements »

À l’origine du calendrier républicain, Charles-Gilbert Romme (1750-1795) usa le 20 septembre 1793 d’un argumentaire acéré contre le vieux code temporel clérical, et se concentra sur l’ère chrétienne, qui selon lui « prit naissance chez un peuple ignorant et crédule, au milieu des troubles persécuteurs de la chute prochaine de l’Empire romain. Pendant dix-huit siècles elle servit à fixer, dans la durée, les progrès du fanatisme, l’avilissement des nations, le triomphe scandaleux de l’orgueil, du vice et de la sottise, les persécutions et les dégoûts qu’essuyèrent la vertu, le talent, et la philosophie (...) L’ère vulgaire fut l’ère de la cruauté, du mensonge, de la perfidie et de l’esclavage ».

Dans ces conditions, les deux premiers articles du décret de la Convention promulgué le 4 frimaire an II (24 novembre 1793) prennent tout leur sens :

« Art. Ier — L’ère des Français compte de la fondation de la République, qui a eu lieu le 22 septembre 1792 de l’ère vulgaire, jour où le soleil est arrivé à l’équinoxe vrai d’automne, en entrant dans le signe de la Balance, à neuf heures dix-huit minutes trente secondes du matin, pour l’Observatoire de Paris.

« Art. II — L’ère vulgaire est abolie pour les usages civils. »

Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Horlog10
Montre de poche révolutionnaire en argent
©️ Crédit photo : Fondation de la haute horlogerie https://www.hautehorlogerie.org

Après sa charge contre l’usage généralisé de l’ère vulgaire, Romme pousse son réquisitoire contre des unités de mesure qui définissent une durée moindre mais n’en piègent pas moins un espace sacré honni : « La superstition a transmis jusqu’à nous, au grand scandale des siècles éclairés, cette fausse division du temps qui n’a pas peu servi à étendre l’influence sacerdotale par les jours de repos qu’elle ramène régulièrement et qui sont devenus, dans les vues de la cour de Rome, des jours de prosélytisme et d’initiation. Vous n’hésiterez sans doute pas à la retrancher de notre calendrier qui doit être indépendant de toute opinion, de toute pratique religieuse, et recevoir de votre sagesse ce caractère de simplicité qui n’appartient qu’aux productions d’une raison éclairée. »

Devant cette évidence, il est impérieux de décréter les nouvelles règles de division temporelle :

« Art. VII — L’année est divisée en douze mois égaux de trente jours chacun ; après les douze mois suivent cinq jours pour compléter l’année ordinaire ; ces cinq jours n’appartiennent à aucun mois.

« Art. VIII — Chaque mois est divisé en trois parties égales, de dix jours chacune, qui sont appelées décades.

Pour les mois, on a donc choisi l’égalité. Finie l’alternance pair/impair, avec en prime le redoublement juillet-août et, greffés au coeur de l’hiver, les saut 28/29 de février ! Fini d’être obligé d’égrener les mois de l’année sur les os de la main pour savoir s’ils sont de 30 ou 31 jours ! Dix jours feront une décade ; trois décades feront un mois ; douze mois et cinq jours feront une année ; quatre années et onze jours feront une franciade ; cent franciades simples, moins trois jours, feront une franciade séculaire et dix franciades séculaires, moins un jour, feront une franciade miliaire.

Le même décret rend obligatoire la division décimale du jour, et précise :

« Art. XI — Le jour, de minuit à minuit, est divisé en dix parties ou heures, chaque partie en dix autres, ainsi de suite jusqu’à la plus petite portion commensurable de la durée. La centième partie de l’heure est appelée minute décimale ; la centième partie de la minute est appelée seconde décimale. Cet article ne sera de rigueur pour les actes publics qu’à compter du 1er vendémiaire, l’an 3 de la République. »

Particulièrement attachés au système décimal qu’ils portent aux nues d’un nouvel ordre social, les révolutionnaires divisent donc chaque mois en trois décades et chaque jour en heure, minute et seconde décimales. Ce découpage original de la durée contient des avantages dogmatiques indéniables : exit la semaine de sept journées ainsi que son détestable « Jour du Seigneur » hebdomadaire à retour automatique ; exit le découpage canonique de la journée en matines, laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres, et autres complies divisant les livres d’heures qui avaient rythmé la vie des prêtres, des nonnes comme celle des laïcs.

Le décret bouleversant l’ordre séculaire établi est aboli le 7 avril 1795. Mais quoi de plus étonnant qu’un projet de décimaliser l’heure soit ressorti au moment où la France s’apprêtait à célébrer le premier centenaire de la Révolution ? Voilà donc que sous la IIIe République, cette question est posée à nouveau. En pleine époque positiviste, à côté de l’ancien argument sur l’utilité pour le monde scientifique, un argument de plus est employé : les arts de précision en ont besoin. SI les scientifiques l’adoptent, les travaux techniques seront obligés de s’en servir, rendant ainsi la nouvelle définition familière aux habitants des villes.

Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Horlog11
Montre de poche révolutionnaire de 1793 en argent, portant
les heures décimales et les heures conventionnelles

Le moment paraît favorable, car les organisations internationales nouvelles faciliteraient l’adoption « universelle ». Argument supplémentaire, de taille, pour une République imprégnée de l’esprit positiviste : se conformer à la hiérarchie philosophique des sciences : 1. l’Arithmétique ; 2. la Géométrie ; 3. la Mécanique ; 4. l’Astronomie et ainsi de suite. Le rêve de créer une ère scientifique, cette fois-ci non plus révolutionnaire mais simplement rationnelle, sert d’argument à conviction.

Une fin de non-recevoir ayant pour titre La décimalisation du temps et de la circonférence est publiée en 1897 dans l’Année scientifique et industrielle, revue fondée par le célèbre Louis Figuier. Exposant trois propositions de promoteurs de l’idée « nouvelle », l’auteur de l’article livre ensuite les points de vue de plusieurs sociétés scientifiques : « La Société de Physique d’une part, la Société internationale des Électriciens de l’autre, ont soumis aux pouvoirs publics des rapports sur la question ; ils concluent, avons-nous besoin de le dire, au maintien du système actuel. La Société des Ingénieurs civils, plus tolérante, ne repousse que la décimalisation du temps ; quant à celle de la circonférence, elle a décidé qu’entre la division en 360 degrés ou la division en 400 grades il n’y avait pas lieu, pour les ingénieurs du moins, de préférer l’un des systèmes à l’autre. »


Et l’Année scientifique de dire qu’ « en résumé, la seconde sexagésimale est trop étroitement liée avec les plus anciennes habitudes de la vie de société, en même temps qu’avec les besoins les plus modernes de la science, pour qu’il soit possible de la changer. »
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article14416

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MessageSujet: Re: Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal   Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Icon_minitimeSam 22 Sep - 11:36

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Sur cette matière, nous pourrons aussi nous référer utilement aux sujets proposés ici.
https://maria-antonia.forumactif.com/t21747-08-mai-1790-decret-portant-etablissement-de-l-uniformite-des-poids-et-mesures-en-france#358672

Nous signalerons également un cycle de visites organisées à La Maison du Patrimoine et de La Mesure.

Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Illust10

A l'occasion de la Fête de la science, la Maison du Patrimoine et de la Mesure vous invite à redécouvrir ses collections. Si les bâtisseurs utilisaient les pieds et les pouces pour élever les cathédrales, les voyageurs la lieue pour se déplacer et les marchands la livre pour peser, la Révolution française tentera de balayer ses anciennes mesures en imposant le mètre, le litre ou encore le kilogramme. Cette longue et chaotique histoire du système métrique décimal vous sera racontée lors d'une visite guidée le dimanche 7 octobre, à 15h. L'ensemble des collections sera en accès libre et gratuit dimanche 7, jeudi 11 et vendredi 12 octobre, de 14h à 18h.
https://www.auvergnerhonealpes.fr/

Renseignements pratiques
Fête de la Science
QUAND, OÙ ?
le 07/10/2018, du 11/10/2018 au 12/10/2018 de 14h00 à 18h00
Maison du patrimoine et de la mesure
La Talaudière

ORGANISATEUR
Maison du Patrimoine et de la Mesure
04.77.01.06.63

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Accès adapté aux personnes à mobilité réduite
TARIFS
Gratuit

Bien à vous

madame antoine

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MessageSujet: Re: Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal   Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Icon_minitimeMar 21 Jan - 9:16

En avril tongue

Conférence : La fabuleuse histoire du mètre, premier étalon universel Maison des jeunes et de la culture, le vendredi 10 avril à 18:00

Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Maison10

  • Les savants des Lumières avaient rêvé d’une unité de mesure universelle, qui concernerait tous les humains, acceptable par tous, pour tous les temps. Cette mesure serait éternelle car liée à la terre, elle-même éternelle. La révolution française allait réaliser ce rêve, avec l’invention du mètre. Nous raconterons cette fabuleuse histoire, du XVIIe siècle à notre époque contemporaine, avec ses rebondissements parfois rocambolesques, cette rencontre entre philosophes, scientifiques et politiques et répondront peut-être à la question : qu’est-ce qu’un mètre finalement ?


Par Anne BOYE. Public
https://www.unidivers.fr/

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MessageSujet: Re: Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal   Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Icon_minitimeLun 13 Juil - 21:26

Les grands hommes de la Révolution ont voulu imposer le système décimal à tous les niveaux. Dans l'espace, ça a bien pris, comme le montre le post de Madame Antoine. Mais pour le temps (voir le post de Chakton), il y a eu d'immenses réticences et le peuple est vite revenu à ses anciens repères.
Raisons pratiques (un seul décadi en dix jours, pour un dimanche pour sept jours) ou religieuses ? Sans doute les deux à la fois.
Remontons le temps pour retracer l'histoire de ce fameux dimanche.


  • L’origine du repos dominical est liée au Décalogue : "Tu sanctifieras le jour du Seigneur". Si les Juifs sanctifient le samedi, dernier jour de la création, jour du repos de Dieu, les chrétiens choisissent avec logique le dimanche, jour de la résurrection, premier jour de la semaine. L’assistance à la messe empêche de facto le travail, au moins une partie de la journée. Pour les chrétiens, l’assistance à la messe ne suffit pas pour honorer Dieu, et le dimanche est un jour tout entier consacré à la vie spirituelle, à la relation personnelle avec Dieu ; un jour où l’on se préoccupe davantage de son prochain, un jour sans activité rémunératrice. C’est aussi le jour où on ne fait pas travailler les autres, on évite ainsi d’aller faire ses courses le dimanche.
    Dès le IIe siècle, le dimanche devient progressivement chômé parmi les chrétiens, et, en 321, l’empereur Constantin fait du dimanche le jour de repos légal au sein de l’Empire romain, ordonnant que « les fonctionnaires et tous les habitants se reposent, et que tous les ateliers soient fermés ».

    Sous l’Ancien Régime, le travail est interdit le dimanche, sous peine de sanctions. Même si ces dernières s’allègent au cours des siècles, le principe de l’interdiction est maintenu et réaffirmé par diverses ordonnances et édits royaux. Bien sûr, les contrevenants existent, ils sont même de plus en plus nombreux, cependant, il est impossible d’obliger quelqu’un à travailler un dimanche. La contestation commence au XVIIIe siècle avec Voltaire et Montesquieu qui réprouvent l’institution d’un jour chômé et dénoncent ses « effets pervers » dans le domaine économique.

    Le dimanche remplacé par le décadi

    Au nom de la laïcité, la Révolution française met fin à la tradition pluriséculaire du dimanche. En 1792, le calendrier grégorien est remplacé par le calendrier républicain organisé sur un système décimal : les mois sont tous d’égale durée, divisés en trois décades de 10 jours. Le décadi remplace le dimanche. Le Corps législatif impose le repos décadaire et ordonne que tout ouvrier qui souhaite s’arrêter le dimanche et non le décadi soit renvoyé. À peine promulgué, ce nouveau calendrier entraîne l’incompréhension et le mécontentement de la population. En effet, le nombre de jours fériés sur l’année réduit considérablement et passe à 36 jours, au lieu des quelques 75 jours chômés sous l’Ancien Régime (52 dimanches plus environ 25 jours de fêtes religieuses). Ce changement pose en outre de nombreuses difficultés dans les régions frontalières pour les échanges économiques.

    Par la loi du 18 novembre 1814, Louis XVIII rétablit l’obligation du repos dominical et des jours fériés. Sous la Restauration, l’observation du texte de loi semble avoir été rigoureusement respectée : toute manifestation extérieure d’activité le dimanche est réprimée par les préfets. Après la révolution de 1830, les poursuites se sont de plus en plus rares, cela entraîne une ambigüité dans l’application de la loi et, dans les faits, de plus en plus de magasins sont ouverts le dimanche. Napoléon III réaffirme cependant son caractère obligatoire en 1851, estimant « le repos du dimanche nécessaire à la santé et au développement intellectuel des classes ouvrières ».

    La IIIe République abroge le repos dominical

    Sous la IIIe République, un mouvement en faveur de l’abrogation de la loi de 1814, et donc du repos dominical, voit le jour. Un projet de loi est déposé dans ce sens à la fin de l’année 1879. L’argumentaire du rapporteur est révélateur de la pensée anticléricale de la nouvelle majorité : tout en approuvant le principe du repos hebdomadaire, il fustige le choix du dimanche, lui reprochant de rendre hommage « à un culte particulier », c’est-à-dire lui reprochant d’être rattaché aux racines chrétiennes de la société. Parmi les opposants à l’abrogation, on retrouve les députés catholiques, royalistes, et de grandes figures comme Victor Hugo et Victor Schoelcher. Cependant, leurs voix ne sont pas entendues et l’obligation du repos dominical est supprimée au printemps 1880, sans être remplacé par un autre jour. Désormais, les patrons sont libres de donner ou non un jour de congé hebdomadaire, n’importe lequel, à leurs salariés.

    Cette initiative anticléricale des républicains français désavantage les entreprises qui accordent un congé hebdomadaire, car elles se trouvent alors en position d’infériorité, en termes de rendement, par rapport aux entreprises qui font travailler les employés 7 jours sur 7. D’autre part, elle place la France très en retard en matière de protection sociale, montrant bien, une fois de plus, que la IIIe République se préoccupe davantage de transformations sociétales que de lois sociales.

    Ouvriers et employés, par l’intermédiaire du Conseil supérieur du Travail, réclament le repos dominical. À l’Assemblée nationale, ils sont soutenus par les catholiques sociaux comme Albert de Mun, particulièrement féconds en matière de projets législatifs dans le domaine de la protection sociale. Plusieurs projets de loi sont ainsi rapidement présentés par les députés catholiques, mais toujours refusés. Dans une approche à la fois libérale et anticléricale, les républicains considèrent en effet l’obligation du repos hebdomadaire comme « contraire à la liberté individuelle, contraire à la liberté du travail à la fois du patron et de l’ouvrier. »

    Les débats sont une fois de plus relancés en 1906 dans un contexte social particulièrement tendu. Le mécontentement ouvrier est à son comble en raison de la terrible catastrophe de Courrières, le 10 mars 1906, explosion d’une mine de charbon qui fait plus de 1.000 morts. Si les républicains refusent la journée de 8 heures proposée par la CGT, ils sont conscients de l’importance de donner satisfaction à une partie des revendications. Après avoir précisé que le choix du dimanche n’est pas un choix religieux mais sociologique, ils proposent un repos hebdomadaire, mais du dimanche midi au lundi midi. Cette conception particulière du jour de congé empêcherait l’assistance à la messe puisque les messes étaient à l’époque uniquement célébrées le matin, en raison du jeûne obligatoire. La droite catholique attaque avec force ce projet et réussit à faire affirmer le caractère purement dominical du repos.

    Ratifiée par le président de la République le 13 juillet, la loi Sarrien sur le repos dominical fait d’emblée l’objet de nombreuses dérogations, malgré les remarques de députés de tout bord, soulignant l’importance d’offrir un jour de repos commun à tous les membres de la famille. L’institution dominicale est aujourd’hui remise en cause par la banalisation dans le cadre du week-end et la pression des impératifs marchands, comme le montre une fois de plus l’arrêté gouvernemental de mars dernier qui autorise le travail dominical pour les entreprises de la logistique. Pourtant, l’expérience humaine valide la sagesse du Décalogue : le repos dominical pour tous correspond parfaitement aux besoins de l’homme et permet de développer les liens de fraternité.


Source : article de Thérèse Puppinck dans Aleteia
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MessageSujet: Re: Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal   Unités de mesure dans l'Ancien Régime et Système Décimal Icon_minitimeMar 10 Mai - 9:54

Bonjour, ce sujet mélange un peu tout. Signe que le passage au Système métrique fut une vraie révolution qui ne se passa pas sans mal. Les raisons et les conséquences sont difficiles à expliquer mais intéresseront les nombreux scientifiques qui lisent ce beau forum.

Je me permets donc de partager pour vous un article .

    Le système métrique, un encerclement cognitif sans pareil

    Mesurer est un acte banal. A la source de toute activité humaine, il sous-tend une démarche scientifique dont la dimension sociale, économique et géographique compte dans notre quotidien. Mesurer a interrogé et tourmenté, des siècles durant, dirigeants et populations de ce monde. Il faudra attendre une révolution pour que l’idée de poids et de mesures dédiée "à tous les hommes et à tous les temps", se fige enfin… et des dizaines d’années d’un encerclement cognitif mené par des scientifiques et des diplomates pour une adoption définitive du système métrique par tous les pays, exception faite des États-Unis, du Liberia et de la Birmanie.

    • Quand les cahiers de doléances engagent le mouvement

      À la fin de l'Ancien Régime, la multiplicité des mesures en France s'apparente à un véritable chaos. Talleyrand, le « diable boiteux » mais le prince des diplomates, dénonce, en 1790, « cette variété dont la seule étude épouvante ». On recense alors, entre 600 et 800 unités de mesure. Le peuple qui s’exprime à travers les cahiers de doléances des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) revendique une des principales demandes, à savoir qu’il n’y ait qu’un poids et une seule mesure. Louis XVI, peu enclin à la politique mais attiré par les sciences, est favorable à ce projet et accompagne le mouvement.

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      La voie au processus de réforme des poids et mesures est alors ouverte la nuit du 4 août 1789 avec l'abolition au nombre des privilèges de celui de l'étalonnage, premier début d’un encerclement cognitif. Le 9 mars 1790, Talleyrand relaie, auprès de l'Assemblée constituante, les suggestions des scientifiques de l’Académie : chercher dans la nature, une mesure universelle et invariable. Le terme du mètre apparaît alors, mais n'est officialisé qu'avec la loi du 1er août 1793. Par ce texte, la Convention donne la première version du système métrique, c’est-à-dire un mètre "provisoire".

      Parallèlement, commence alors l’épopée du calcul du mètre pour les géodésiens Pierre Méchain (1744-1804) et Jean-Baptiste Delambre (1749-1822). Ils sont dépêchés par les révolutionnaires à mesurer physiquement l’arc de méridien entre Dunkerque et Barcelone, et passant par l’Observatoire de Paris, cher à la royauté. Leur but : définir précisément la longueur du mètre, fixée à la dix millionième partie du quart du méridien terrestre, selon les savants de l'Académie. « Le mètre serait éternel car tiré de la Terre, elle-même éternelle, sans aucune référence aux intérêts de l'homme. Il serait indépendant de toute négociation sociale et de tout changement temporel ».

      Périple hautement romanesque, les deux hommes quittent la capitale dans une berline avec les cercles répétiteurs de Borda, leurs précieux instruments de calcul. Les deux tiers supérieurs, de Dunkerque à Rodez, incombent à Delambre et le parcours Rodez-Barcelone, à Méchain. Ils utiliseront la méthode de triangulation qui va nécessiter plus de cent triangles pour jalonner l’arc du méridien. Sur ce parcours nos deux géodésiens vont connaître bien des mésaventures : arrestations, révocations temporaires, ou encore endommagements et destructions de leurs ouvrages géodésiques. En effet, les signaux de repérage qu’ils utilisaient pour leurs observations excitaient la méfiance de la population ; les étoffes de couleur blanche rappelaient la royauté, une couleur contre révolutionnaire ! Les deux géodésiens achèveront tout de même leur mission et leur calcul.


    • Une transition poussive

      La transition entre l'ancien système de mesures et le nouveau système métrique décimal ne se fait pas sans résistance. L’idée généreuse du début est confrontée à la réalité quotidienne de la population pourtant demanderesse ! Le système métrique est rendu obligatoire en France à l’occasion de son cinquième anniversaire par l'arrêté du 13 brumaire an IX (4 novembre 1800), l'emploi de tout autre système étant interdit. Dans ses mémoires de Saint-Hélène, Napoléon, qui avait naguère soutenu l'expédition géodésique en vue de déterminer la nouvelle mesure, mais pris conscience de la difficulté d'acclimatation à ces nouvelles unités, écrit : « Le besoin de l'uniformité des poids et mesures a été senti dans tous les siècles ; plusieurs fois les états généraux l'ont signalé […]. La loi en cette matière était si simple, qu'elle pouvait être rédigée dans vingt-quatre heures […]. Il fallait rendre commune dans toutes les provinces l'unité des poids et mesures de la ville de Paris […]. Les géomètres, les algébristes, furent consultés dans une question qui n'était que du ressort de l'administration. Ils pensèrent que l'unité des poids et mesures devait être déduite d'un ordre naturel, afin qu'elle fût adoptée par toutes les Nations […]. Dès ce moment on décréta une nouvelle unité de poids et mesures qui ne cadra ni avec les règlements de l'administration publique, ni avec les tables de dimensions de tous les arts […]. Il n'y avait pas d'avantage à ce que ce système s'étendît à tout l'univers ; cela était d'ailleurs impossible : l'esprit national des Anglais et des Allemands s'y fût opposé […] ». L’empereur fustige les scientifiques, mais ne voit pas que celui qui écrit la norme détient le pouvoir.

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      Les Etats l’ont pourtant bien compris surtout les deux ennemis de la France. Derrière le système métrique, se cache la première révolution industrielle naissante qui a besoin d’un système de mesure cohérent et stable. Ce faisant, deux actions vont parallèlement se jouer et travailler les esprits des populations au cours des XVIIIe et XIXe siècles. La première action est clairement un enjeu pragmatique qui permet d’assoir la puissance des Etats à travers la cartographie, qui est soutenue indirectement par les observatoires et les académies des sciences, fleurissant en Europe. La deuxième est une action diplomatique au long cours qui cherchera à imposer, à Paris, l’institution gardienne des mesures.


    • Le dessous des cartes

      Au XVIIIe siècle, l'Angleterre et la France, soucieuses d’entretenir leurs flottes en temps de paix et de renforcer leur prestige, vont organiser des voyages scientifiques, considérés comme de véritables opérations de relations publiques et de renseignements tactiques.

      Derrières ces périples, les marins assuraient le repérage de nouvelles bases navales, des étapes de rafraîchissement, mais aussi cherchaient à apprécier les pays susceptibles de fournir du bois, des goudrons, et autres matériaux indispensables pour maintenir en place des escadres loin de la mère patrie. De là, découla la fondation de l'Australie, les prises de contact avec la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, etc. Par souci d'économie, il arriva aussi que certaines expéditions reçurent un double objectif, à la fois scientifique et politique, telle celle de Bougainville, (membre du Bureau des longitudes) aux Malouines.

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      Le monopole de la cartographie marine en France, garantie de secrets et source de revenus, fut officiellement attribué au « Dépôt » en 1773. Il devint, en 1886, le Service hydrographique et océanographique de la marine, le S.H.0.M. qui, actuellement établi à Brest, continue de perfectionner les cartes marines françaises. Le Dépôt développa assez tôt une activité éditoriale, publiant et vendant cartes et atlas de sa fabrication, intitulés Neptunes ou Pilotes. Ces publications vendues librement valurent à la France un grand rayonnement. L’organisation d’une administration calquée sur le Dépôt de la marine, sera bientôt imitée par les autres pays européens.


    • Une action diplomatique sur fond d’exposition universelle

      Sur terre, le système métrique décimal à la fois simple et universel commence à se propager hors de France. Le développement des réseaux ferroviaires, l'essor de l'industrie, la multiplication des échanges exigent des mesures précises. Adopté dès le début du XIXe siècle dans plusieurs provinces italiennes, le système métrique est rendu obligatoire aux Pays-Bas dès 1816 et choisi par l'Espagne en 1849.

      L'Exposition universelle de Paris de 1867, véritable opération d’influence, lance un comité des poids et mesures qui se prononce en faveur de l'adoption universelle du système métrique. Cette même année, la conférence géodésique internationale recommande la construction d'un nouvel étalon du mètre et se prononce également pour la création d'un bureau international des poids et mesures.

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      Napoléon III approuve, par décret le 1er septembre 1869, la création d'une commission scientifique internationale ayant pour but de propager l'usage général du système de mesure métrique. La Convention internationale du mètre se tient à Paris d'abord en 1870, stoppée nette par la guerre, puis redémarrée en 1872. Les travaux de cette commission aboutissent à la fabrication de nouveaux prototypes métriques. En effet, les pays sont dépendants de la France chaque fois qu'il s'agit d'obtenir des copies exactes des étalons du mètre et du kilogramme. Cette subordination à la France, ajoutée au manque d'uniformité dans l'établissement des copies, risquait de compromettre l'unification souhaitée. Le 20 mai 1875 c’est alors, à Paris, la signature par les plénipotentiaires de 17 Etats du traité connu sous le nom de Convention du mètre. Le Bureau international des poids et mesures (BIPM) est créé à cette occasion.

      Dans un premier temps, le Bureau international des poids et mesures a pour mission de fabriquer les prototypes internationaux du mètre et du kilogramme qui constituent les deux unités fondamentales. Pour cela, le BIPM est doté d'un crédit de 260 000 francs et l'immeuble domaniale du Pavillon de Breteuil ainsi que ses dépendances lui sont attribués.


    • Le cas des Etats-Unis d’Amérique

      Les missions du BIPM se sont élargies au fil du temps, et progressivement orientées vers l'étude des problèmes métrologiques et des constantes physiques qui conditionnent l’exactitude des mesures lors de la définition des unités (tel que la thermométrie par exemple). Puis, au fil des développements industriels, ses attributions ont été étendues à de nouveaux domaines : les unités électriques (1937), photométriques (1937) ou les étalons de mesure pour les rayonnements ionisants (1960).

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      Quelques pays refusent l’adoption du système comme les Etats-Unis d’Amérique… Pourtant, aux termes de la section 8 de l’article I de la Constitution des États-Unis, le Congrès a le pouvoir de fixer le standard de poids et de mesures ». Les principales raisons pour lesquelles les États-Unis n’ont pas adopté le système métrique sont simplement le temps et l’argent. Lorsque la révolution industrielle a commencé dans le pays, les usines de fabrication coûteuses sont devenues une source principale d’emplois et de produits de consommation américains. Étant donné que le système de mesures impérial (IS) (mesures britanniques) était en place à ce moment-là, les machines utilisées dans ces usines ont été conçues et tous les travailleurs formés sur ces unités IS. Au Congrès, chaque fois que la discussion sur les systèmes de commutation changeait, l’adoption d’un projet de loi favorisant le système métrique était contrecarrée par les grandes entreprises et les citoyens américains qui ne voulaient pas passer par le fastidieux et coûteux processus de transformation de toute l’infrastructure du pays. Beaucoup ont également estimé que les États-Unis devraient conserver leur système particulier, le différenciant des autres pays et symbolisant leur statut de leader plutôt que de suiveur.


    Pour la petite histoire en 1999, un satellite américain s'écrasa sur Mars à la suite d'une confusion d'unités dans un logiciel, preuve qu'un système d'unités réellement universel est scientifiquement nécessaire.

    Source
    https://www.ege.fr/infoguerre/le-systeme-metrique-un-encerclement-cognitif-sans-pareil


Illustrations
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