Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -50%
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer ...
Voir le deal
54.99 €

 

 La Méridienne de Saint-Sulpice

Aller en bas 
AuteurMessage
madame antoine

madame antoine


Nombre de messages : 6902
Date d'inscription : 30/03/2014

La Méridienne de Saint-Sulpice Empty
MessageSujet: La Méridienne de Saint-Sulpice   La Méridienne de Saint-Sulpice Icon_minitimeMar 17 Avr - 8:42

Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Nous apprenons avec consternation que la Méridienne de Saint-Sulpice est en danger. Or il s'agit d'une oeuvre historique et scientifique inestimable, comme l'atteste l'article dont je vous donne copie.

Il faut sauver la méridienne de Saint Sulpice !

Au milieu du 18e siècle l'astronome Le Monnier traça la méridienne de l'église Saint-Sulpice à Paris pour déterminer heure et date, et découvrit bien plus. Une réalisation qu'il faut restaurer et préserver !

La Méridienne de Saint-Sulpice Cover-11
DENIS SAVOIE

Quiconque pénètre dans l'église Saint-Sulpice, pour peu qu'il ait lu et compris ce qui s'est passé dans le domaine de l'astronomie en ces lieux au milieu du XVIIIe siècle, ne pourra que  s'écrier :" il faut protéger, réparer, conserver, mais surtout… préparer un cahier pédagogique pour qu'à l'heure du numérique, chacun se rappelle comment avec trois fois rien Le Monnier a mesuré le mouvement précis de la Terre ! " en écho avec Denis Savoie, historien des sciences au Syrte, laboratoire " système de référence temps espace " de l'Observatoire de Paris.

Car, habituellement, touristes et Parisiens qui vont flâner dans le quartier de St Sulpice, dans le 6ème arrondissement de Paris, passent de boutiques en cafés sans rentrer dans l'église et même si la curiosité guide leur pas dans l'édifice, ils ne remarquent que rarement l'instrument astronomique qu'ils piétinent souvent allègrement ! Un joyau d'intelligence et d'ingéniosité pour qui prend le temps de comprendre. C'est là qu'en 1743, sur la demande du curé des lieux, que Pierre-Charles Le Monnier, astronome de l'observatoire de Paris, a conçu un gnomon, en forme d'obélisque et une méridienne. Deux éléments simplissimes qui mènent à la compréhension des mouvements célestes et que l'on pourrait aujourd'hui qualifier d'horloge et de calendrier universels.

« C’était l’époque où l’astronomie se faisait essentiellement dans les églises, à cause de la hauteur des édifices», précise Denis Savoie: au milieu du XVIIe siècle, Jean-Dominique Cassini, qui deviendra plus tard le premier directeur de l’Observatoire de Paris, avait tracé la méridienne de la basilique San Petronio à Bologne  (Italie). A la fin du XVe siècle, Paolo Toscanelli avait équipé la cathédrale Santa Maria del Fiore, à Florence… Le principe des méridiennes est simple: à partir de la hauteur du Soleil dans le ciel, il faut déduire la position de la Terre sur son orbite, donc l’heure et la date, midi solaire ou encore le début du printemps.

Pour cela, un rayon lumineux devait pénétrer dans la nef à travers un œilleton placé à un endroit particulier, et parvenir au sol sur une ligne graduée, la fameuse ligne méridienne. L’église St Sulpice a un axe Est-Ouest, et la ligne de la méridienne la traverse de part en part du Sud au Nord. Elle fait un angle de 11° environ avec l’axe Nord-Sud. Les deux oeilletons  un pour l’été, un pour l’hiver, placés en hauteur sur les vitraux sud projette l’image du Soleil au sol. A midi exactement – midi solaire à Paris-, l’image croise la méridienne, à un endroit qui dépend de la hauteur du Soleil, liée justement à l’époque de l’année. Au solstice d’été le Soleil est haut dans le ciel et croise la méridienne à son extrémité Sud. Au solstice d’hiver, le Soleil est bas et son image n’atteint pas le sol mais l’obélisque perpendiculaire à la méridienne, côté nord.

Rappelons que les équinoxes sont les moments où les rayons du Soleil parviennent  sur Terre parallèlement à l'équateur : la durée du jour et de la nuit sont égales partout sur Terre. Tandis que lors des solstices, les rayons du Soleil sont les plus inclinés, l’angle entre ces rayons et l'équateur est maximal. Ainsi la méridienne fait à la fois office de calendrier et d’horloge. Un exploit en soi.


La preuve que l’axe de rotation de la Terre est incliné

Mais Le Monnier poussa la précision encore plus loin : en observant la tache solaire année après année, entre 1745 et 1764, grâce à une extrême minutie dans ses mesures et réalisations, il remarqua que l’image des équinoxes et solstice se formait chaque année un peu plus tôt. Cette observation pouvait indiquer que non seulement l’axe de rotation de la Terre était incliné –la fameuse inclinaison qui explique la précession des équinoxes et donc les saisons–, mais qu’en plus, il variait très légèrement au cours du temps. Nous le savons aujourd’hui, l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre varie entre 22° 2' 33" et 24° 30' 16". Ce minuscule changement d’angle, appelé « obliquité » intervient dans une foule de calculs astronomiques : depuis les modèles climatiques qui tiennent compte de l’ensoleillement, jusqu’aux éphémérides qui indiquent les heures de levers et couchers des astres, jusqu’à la date de Pâques et le début des saisons, équinoxes et solstice.

Mais à l’époque, et depuis l’Antiquité, l’obliquité faisait débat. « Le propre élève de Le Monnier, le célèbre astronome Jérôme Lalande, contesta cette interprétation en arguant que le bâtiment de l’église lui-même s’enfonçait ! » précise Denis Savoie. Alors fallait-il conclure à un mouvement céleste où à une fragilité de l’église ? La question fut tranchée par Pierre Simon de Laplace à la fin du XVIIIe siècle.

Aujourd’hui pour qui veut saisir le génie de Le Monnier, la tâche est difficile : quelques trous supplémentaires dans les vitraux font que l’image au sol est démultipliée, l’œilleton s’est désolidarisé et la plaque de marbre qui marque la date du solstice de l’été, piétinée en permanence est effacée…


Par Azar Khalatbari
https://www.sciencesetavenir.fr/

Ce récit montre à quel point il y a urgence pour ce témoin patrimonial.

Bien à vous

madame antoine

_________________
Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
Revenir en haut Aller en bas
 
La Méridienne de Saint-Sulpice
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Boudoir de Marie-Antoinette :: Endroits liés à Marie-Antoinette :: Musées et autres domaines-
Sauter vers: