Françoise d'AubignéMadame de Maintenonmarquise de Maintenon (27 décembre 1674)
Gouvernante des bâtards de France (1669)
2ème dame d'Atours de la Dauphine (1680 à 1690)
fondatrice de la Maison Royale de Saint-Cyr
Née le 27 novembre 1635 à la conciergerie du Palais de Justice de Niort (Deux-Sèvres) (
Née dans la prison de Niort (Deux-Sèvres) où son père, Constant d'Aubigné, est retenu pour avoir assassiné sa première femme, elle passe son enfance à la Martinique, où son père libéré avait espéré faire fortune, mais il mourut, laissant sa femme et ses deux enfants dans une grande gêne. La famille rentra en France, et la jeune Françoise élevée dans la religion réformée dut abjurer le protestantisme, non sans résistance d'ailleurs, pour être admise au Couvent des Ursulines à Paris, où elle fait ses études)
Baptisée catholique par le curé François Meaulme le 28 novembre 1635 en la paroisse catholique Notre Dame de Niort (Deux-Sèvres)
Parrain et marraine François de La Rochefoucauld, marquis d'Estissac 1624
Susanne de Baudéan 1627-1700
Décédée le 15 avril 1719 à la Maison Royale, Saint-Cyr-l'École (Yvelines) à l'âge de 83 ans
Inhumée le 15 avril 1969 devant l'autel de la chapelle restaurée du jeune Collège Militaireà Saint-Cyr-l'École (Yvelines)
Le tombeau de Mme de Maintenon à Saint CyrInhumation: La tombe de Mme de Maintenon et ses tribulations:
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Très-haute et très-puissante dame
Madame Françoise d'Aubigné, Marquise de Maintenon,
Femme illustre, femme vraiment chrétienne;
Cette femme forte que le Sage chercha vainement dans son siècle,
Et qu'il nous eût proposé pour modèle
S'il eût vécu dans le nôtre.
Sa naissance fut très noble.
On loua de bonne heure son esprit, plus encore sa vertu.
La sagesse, la douceur et la modestie
Formaient son caractère, qui ne se démentit jamais.
Toujours égale dans les différentes situations de la vie;
Mêmes principes, mêmes règles, mêmes vertus.
Fidèle dans les exercices de piété
Tranquille au milieu des agitations de la Cour
Simple dans la Grandeur
Pauvre dans le centre des richesses
Humble au comble des honneurs
Révérée de Louis le Grand
Environnée de sa Gloire
Autorisée par la plus intime confiance
Dépositaire de ses grâces
Qui n'a jamais fait usage de son pouvoir
Que par sa bonté.
Une autre Esther dans la faveur
Une seconde Judith dans la retraite et l'oraison;
La mère des pauvres
L'asile toujours sûr des malheureux.
Une vie si illustre a été terminée par une mort sainte
Et précieuse devant Dieu.
Son corps est resté dans cette maison
Dont elle avait procuré l'établissement.
Elle a laissé à l'Univers l'exemple de ses vertusMadame de Maintenon fut d'abord enterrée le 17.04.1719 dans l'allée centrale de l'église de la Maison Royale de Saint-Louis, "sa" maison; celle dont elle avait pu dire en y venant pour la première fois:
«Ce qui me fait plaisir, c'est que je vois ici ma retraite et mon tombeau»Sur la dalle de marbre noir, on pouvait lire cette longue épitaphe composée par l'Abbé Vertot:
Parents Constant d'Aubigné, seigneur des Landes-Guinemer 1585-1647
Jeanne de Cardaillac 1611-1652/
Mariée le 6 avril 1652 en l' Hôtel de Troyes à Paris avec Paul Scarron, seigneur de Fougerest 1610-1660
(contrat de mariage le 04.04.1652 par devant Mes Leboucher & Rivière, notaires au fbg St-Michel à Paris) Remariée le 10 octobre 1684 à Versailles avec Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715
(témoin: Alexandre Bontemps, comte de Saulloy 1626-1701) (vraisemblablement, en l'absence de preuve écrite)(
À propos du mariage secret de Louis XIV et de Mme de Maintenon
Il n’existe aucune preuve écrite du mariage de Madame de Maintenon avec le roi Louis XIV. Les études, anciennes ou récentes, concordent toutes sur ce point.
Voici ce que l'on peut lire dans l’ouvrage très bien documenté de Jean-Paul Desprat (Madame de Maintenon (1635-1719) ou Le prix de la réputation, Perrin 2003)
“… Le mariage a été célébré sans attendre, peu après le retour à Versailles le 9 octobre. Marcel Langlois en fixe la date, assez plausiblement, au dimanche 10 octobre [1683]…
… Les mémoires de Languet de Gergy, aumônier de la duchesse de Bourgogne, font état d’une confidence de Monseigneur de La Berchère, archevêque de Narbonne, qui indique que le père de La Chaise a assisté au mariage célébré en présence de l’archevêque de Paris et de Bontemps, premier valet de chambre du roi…
… Il n’existe toutefois aucune preuve écrite de cette union, puisque Madame de Maintenon, peu avant sa mort, “brûla tout ce qu’elle ne voulait pas laisser après elle”, ajoutant, selon Mademoiselle d’Aumale “Me voilà hors d’état de prouver que j’ai été bien avec le Roi”…”
On pourra également consulter, dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF:
- Histoire de Madame de Maintenon et des principaux évènements du règne de Louis XIV, tome 2 / par M. le duc de Noailles,…. Paris: comptoir des imprimeurs-unis, 1849-1858.
(notamment les pages 121 à 123, où l’on peut lire différentes hypothèses sur la date du mariage).
- Madame de Maintenon, par l’auteur de l’Histoire de Racine [J.-J.-E. Roy] - Lille: L. Lefort, 1862. - In-18, 180 p.
- Mémoires du Marquis de Sourches, dont le premier volume porte sur la période 1681-1686
Et aussi:
- La correspondance générale de Madame de Maintenon
- Les Œuvres complètes de Bossuet
- Journal du marquis de Dangeau
- Mémoires de Saint-Simon
Voltaire fait mention du mariage dans “Le siècle de Louis XIV” mais donne une date, qui ne correspond pas à celle qui est communément admise aujourd’hui. Voici ce qu’il écrit aux pages 189 et 190 du tome 2: “Cependant après le mariage de Madame la Duchesse, après l’éclipse totale de la mère, Madame de Maintenon, victorieuse, prit un tel ascendant, et inspira à Louis XIV tant de tendresse et de scrupule, que le roi, par le conseil du Père La Chaise, l’épousa secrètement, au mois de janvier 1686, dans une petite chapelle qui était au bout de l’appartement occupé depuis par le duc de Bourgogne. Il n’y eut aucun contrat, aucune stipulation…” )
Filleul: François Gabriel Jean Baptiste de Lagny 1673
Filleule: Françoise Cramail 1681
Filleule: Bonne Françoise de Manneville 1687-1749
Filleul: ? de Salomon 1698-1698
Fils adoptif: François Jean Baptiste Brunet de Chailly 1701
Filleul: François Philippe Beauhaire 1706
1684: Témoin au mariage de Elie Raffeneau Delile 1657-1732 et de Suzanne Roydot 1659-/1698
1686: Témoin au mariage de Armand François du Vergier, seigneur de La Rochejaquelein 1640-1709 et de Marie Élisabeth de Caumont d'Adde +1748
1687: Témoin au mariage de Valentin-Hyacinthe de Coulombe 1662 et de Agnès d'Auvergne 1663
1691: Témoin au mariage de Charles Barthélemy de La Tour du Pin, marquis de Gouvernet +1702 et de Louise Emilie de Goussé de La Roche-Allard +1717
1696: Témoin au mariage de Jacques de Salomon, seigneur de La Lande +1703 et de Jeanne Françoise de Biaudos 1672-1761
1716: Témoin au mariage de Louis Pierre d'Hozier 1685-1767 et de Marie-Anne Robillard 1697-1739
Portrait par école française, dit "la belle indienne"Portrait présumé par Jean Petitot en 1658Portrait par Louis de Mornay marquis de Villarceaux (son amant de l'époque) en 1660portrait réalisé en 1666Portrait: encore jeune Mme Scarron, en 1670Portrait 1680Louis XIV lui donne terre et titre de Maintenon, avant de l'épouser secrètement.
Elle eut de l'influence sur le roi, autoritaire mais vieillissant, le poussant à révoquer l'édit de Nantes qui chassa les Protestants hors du royaume.
portrait par Pierre Mignard en 1670 Elle contribua à changer la vie de la Cour qui devint très ennuyeuse à la fin du règne de Louis XIV, elle donna l'exemple d'une certaine austérité. Généreuse, elle secourait les déshérités et fonda en 1686, pour les jeunes filles sans fortune, l'institution de Saint-Cyr, où elle se retira après la mort du roi. Ses Lettres écrites de 1865 jusqu'à sa mort ont été publiées.
Source: C.Chéneaux ( "Dictionnaire des femmes célèbres" ) Décrite comme une grande convertisseuse de Protestants (au catholicisme) - SHPF (Société d'Histoire du Protestantisme Français).
Ce qu'en disent les Archives Historiques de la Gironde
D'une lettre de Constant d'Aubigné, son père, à M. de Lapeyrère, il résulte clairement que la mère "austère" de la future épouse du grand Roi, Jeanne de Cardaillac
("dont l'exemple était la meilleure leçon de vertu", comme le dit M. le duc de Noailles), n'avait pas attendu le consentement de ses parents pour accorder son amour à celui que son propre père qualifiait à si juste titre de misérable, et qui était alors détenu dans les prisons du Château-Trompette, sous l'accusation de trahison, d'apostasie, de dissipation, de fausse monnaie, de meurtre de sa femme, etc.
Portrait par Louis Ferdinand Elle en 1688 avec sa nièce FrançoisePortrait par Pierre Mignard vers 1694 représentée en "Sainte Françoise Romaine"portrait par Hyacinthe Rigaud réalisé en 1700 De ce fait désormais incontestable à la supposition très vraisemblable que la future Mme de Maintenon fut le fruit de cet amour précoce, et naquit à Bordeaux et non pas à Niort, il n'y a qu'un pas ! Il suffit d'admettre que Mme la marquise de Maintenon, qui ne permettait pas aux généalogistes de parler de sa famille, a eu assez de crédit, trente ou trente-sept ans après sa naissance, pour se procurer un prétendu certificat de baptême qui la rajeunissait de sept années. Dès lors, plusieurs circonstances de l'histoire de l'enfance de Françoise d'Aubigné qui sont inexplicables avec les dates admises jusqu'à ce jour deviennent très faciles à expliquer. La médisance rapportée dans le journal de Mlle d'Aumale, et si maladroitement réfutée par Labeaumelle, cesse d'être une calomnie, et reste réellement une médisance. Les contrastes que présente la première partie de la vie de Françoise d'Aubigné avec la grande époque du règne de Mme de Maintenon, sont naturellement expliqués.
Source: B.de Rauglaudre (archives historiques de la Gironde 1859) Elle fut l'épouse morganatique et secrète de Louis XIV dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683. Le mariage tenu secret eut lieu dans l'ancienne chapelle du château de Versailles, et fut célébré par François de Harlay-Champvallon, archevêque de Paris, en présence d'Henry de Mornay, marquis de Montchevreuil, gouverneur du duc de Maine; de François Michel Le Tellier, marquis de Louvois, ministre d'Etat ; et d'Alexandre Bontemps, premier valet de chambre du roi
Les lieux de vie de Mme de Maintenon:La "maison de Candie" à Niort où naquit Françoise d'Aubigné et le château de Mursay, résidence poitevine de sa tante paternelle, Louise d'Aubigné, où elle passa sa petite enfanceLa chambre à coucher de Mme de Maintenon au château de Fontainebleau et son salon au château de FontainebleauLa chambre à coucher de Mme de Maintenon au château de Maintenon En 1794, la Maison Royale était devenue un hôpital militaire. Divers travaux furent effectués dans l'église désaffectée pour la partager en deux étages. Au cours de ces travaux, on raconte que les ouvriers trouvèrent une dalle noire. Les ouvriers brisèrent la dalle, pénétrèrent dans le caveau, défoncèrent le cercueil de chêne et ouvrirent le cercueil de plomb pour en arracher "le corps de l'illustre fondatrice de Saint-Cyr". Si on en croit un témoin oculaire, ils trouvèrent le corps parfaitement conservé, preuve que les embaumeurs avaient su accomplir leur délicate besogne. Le dépouille fut alors traînée dehors et offerte aux insultes de la foule. La "tradition" raconte qu'un jeune officier, à la faveur de la nuit, réussit à soustraire le corps à ces outrages et enterra "dans la sombre allée d'un jardin, les restes tout dépouillés, mais reconnaissables encore de Madame de Maintenon".
En 1802, le directeur du Prytanée, un certain Crouzet, "ayant été averti de l'endroit de cette sépulture, fit exhumer le cadavre pour le placer dans l'ancienne Cour Verte" (actuellement Cour Louis XIV) et cela sans cercueil, mais en jetant simplement les os à même la terre.
En 1805, le Général Dutheil, Commandant le Prytanée, ordonne la destruction du tombeau de "la fanatique qui avait fait révoquer l'Édit de Nantes". Les restes - ou ce qu'il en restait - furent alors placés dans un "coffre d'emballage" et relégués dans le débarras de l'économat (à l'emplacement de l'actuelle salle 06J). Pendant trente ans, le coffre est oublié. Sauf par ceux qui, en toute piété, dérobent quelque ossement en guise de relique.
En 1836, le colonel Baraguey-d'Hilliers, Commandant l'École Militaire, rassemble le contenu de ce coffre et divers objets retrouvés dans le premier tombeau pour les faire déposer dans un mausolée de marbre noir placé dans un renfoncement du chœur de l'église (sans doute à l'emplacement actuel de la statue polychrome de Saint-Louis).
En 1890, des travaux ont lieu dans le sous-sol de l'église. Le premier tombeau est comblé et les premiers cercueils (chêne et plomb) détruits, mais l'aumônier en recueille quelques fragments.
En 1895, le Général de Monard ordonne que ce premier tombeau soit restauré et il fait placer dessous une dalle: Ici a reposé de 1719 à 1794 le corps de Madame de Maintenon, Fondatrice de la Maison de Saint-Cyr. Dans le même moment, les débris des premiers cercueils sont joints aux restes contenus dans le mausolée de 1836. À cette occasion, un inventaire détaillé est fait en présence de diverses personnes, dont Eugène Titeux. Les médecins de l'École identifient les restes comme ceux "d'une personne très âgée, du sexe féminin". Titeux déduit de tout cela, hâtivement peut-être, qu'il s'agit "incontestablement" des restes de Madame de Maintenon. Le tout, restes et débris des cercueils, est placé dans le mausolée, le 18 Juin 1895.
En 1944, après le bombardement qui détruisit l'École, ces restes sont transportés à Versailles.
Enfin, le 15 Avril 1969, ils sont placés devant l'autel de la chapelle restaurée du jeune Collège Militaire de Saint-Cyr.