Pierre Mignard, Portrait du duc d'Orléans, frère de Louis XIV, musée des beaux-arts de Bordeauxhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_d%27Orl%C3%A9ans_(1640-1701)
Philippe d'Orléans(Philippe de Bourbon)
Philippe de France
Monsieur
Fils de France
à sa naissance
Dynastie: Maison de Bourbon
Maison d’Orléans (fondateur)Duc d’Anjou (à sa naissance
1640-1660)
S.A.R. Monseigneur le duc d'Anjou
1er Duc d’Orléans (mai 1661-1701)
S.A.R. Monsieur, frère unique du Roi
duc de Chartres et de Valois (mai 1661-1701)
duc de Nemours (24 avril 1672-1701)
duc de Montpensier (20 avril 1695-1701)
Dauphin d'Auvergne (1693)
Prince de Joinville et de La Roche-sur-Yon
Pair de France
Liste complète: Monsieur, frère unique du roi, Fils de France, duc d'Anjou (de sa naissance jusqu'en 1668) puis duc d'Orléans
20, de Chartres
20, de Valois
20, de Nemours
21 et de Montpensier
22, et de Châtellerault
22, Pair de France
23, Prince de Joinville
22, comte de Dourdan et de Romorantin
21, comte de Mortain
22, comte de Bar-sur-Seine
22, vicomte d'Auge et de Domfront
22, marquis de Coucy et de Folembray
21, baron de Beaujolais
22, seigneur de Montargis
20, chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit
24Héritier présomptif des trônes
de France et de Navarreentre le couronnement de son frère en 1643 et la naissance du Grand Dauphin en 166114 mai 1643 – 1
er novembre 1661
(18 ans, 5 mois et 18 jours)
Né le 21 septembre 1640 au Château de Saint-Germain-en-Laye
Second fils du roi, naît deux ans après son frère Louis-Dieudonné (le futur Louis XIV de France) ondoyé le jour de sa naissance
(Registre des baptêmes de Saint-Germain-en-Laye (1640), Archives départementales des Yvelines)
Baptisé le 11 mai 1648 à trois heures de l'après-midi dans la chapelle du Palais-Royal à Paris: son parrain est son oncle Gaston, duc d'Orléans (1608-1660) et sa marraine, sa tante Henriette Marie de France (1609-1669) épouse de Charles I
er d'Angleterre
(L'acte de baptême a disparu dans l'incendie des archives de Paris en 1871 mais l'information se trouve dans Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans, par Jacqueline Duchêne, Fayard, 1995) Il est surnommé « le petit Monsieur » pour le distinguer de son oncle Gaston de France, alors surnommé « le grand Monsieur »
À la mort de Gaston en 1660 et à l'avènement de Louis XIV, Philippe porte pleinement son titre de
Monsieur, frère du roi, et récupère comme apanage le duché d'Orléans
Décédé le 9 juin 1701 au Château de Saint-Cloud à l'âge de 60 ans
au matin, d'une crise d'apoplexie, après une dispute avec le roi au sujet du mariage de leurs enfants (d'après Saint-Simon)
14,15En effet, le duc de Chartres (futur régent) a été contraint d'épouser Mademoiselle de Blois, bâtarde légitimée de Louis XIV, en l'échange de charges qu'il n'a jamais reçues. La princesse Palatine est ulcérée de ce mariage inégal avec une « bâtarde » du roi.
Le duc, coureur de jupons, trompe ouvertement sa femme, et le roi a décidé de défendre les intérêts de sa fille.
Les deux frères se disputent donc des semaines durant au sujet de ces charges et de ces tromperies.
La veille du décès de Monsieur, le 8 juin 1701 au château de Marly, une énième altercation éclate durant laquelle celui-ci tiendra tête au roi, n'hésitant pas à faire remarquer à ce dernier que sa conduite en matière conjugale n'est pas non plus exempte de tout reproche.
S'en retournant à Saint-Cloud, le duc d'Orléans subit une attaque qui le terrasse dans la soirée.
Il rend son dernier soupir le lendemain matin, après une ultime visite du souverain, sincèrement navré de l'incident.
Le « Roi-Soleil » fut très affecté de sa disparition et en pleura beaucoup les jours suivants, selon les chroniqueurs de l'époque
16Malgré les vexations constantes qu'il avait fait subir à son frère, Louis XIV se serait, dit-on, senti coupable de sa mort
17Cette tristesse ne fut partagée ni par le chevalier de Lorraine, ni par la Palatine dont la seule préoccupation du moment fut de savoir comment ne pas finir au couvent ou retirée
(comme la tradition et son contrat de mariage le lui imposaient), néanmoins elle veilla à brûler elle-même secrètement les lettres écrites au duc par ses mignons
(Philippe de Lorraine, Armand de Gramont, Antoine d'Effiat) afin de ne pas exposer l'intimité de son époux.
Le cœur de Monsieur est porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France) de l'église du Val-de-Grâce.
En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte Louis-François Petit-Radel s'empare de l'urne reliquaire en vermeil contenant son cœur, la vend ou l'échange contre des tableaux à des peintres recherchant la substance issue de l'embaumement ou « mummie » – très rare et hors de prix – alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux
18 Inhumé à la Nécropole de Saint-Denis
Parents Louis XIII de France et de Navarre, roi de France 1601-1643
Anne d’Autriche (Ana von Habsburg, reine de France 1601-1666
frère cadet de Louis XIV
Titré duc d'Anjou à sa naissance, il est connu sous son titre de duc d’Orléans depuis la mort de son oncle Gaston de France en 1660 mais aussi sous l'appellation de
Monsieur, réservée au frère puîné du roi.
Ses descendants directs forment la branche cadette d’Orléans, aujourd'hui prétendante orléaniste au trône de France.
Enfance et éducation
Le petit Monsieur (ici en robe), avec son frère Louis XIV
Le cardinal Mazarin et la reine Anne craignant qu'il ne devienne comme son oncle une source de conflit nuisible au pouvoir de son frère le roi, le jeune prince est dès son enfance élevé « en fille », de façon à en faire un garçon efféminé et faible, à l'opposé total de son frère
3. On l'amène régulièrement jouer avec un autre garçon de son âge, François-Timoléon de Choisy (futur abbé de Choisy), que la mère habille aussi en robe sur ordre d'Anne d'Autriche dans le but de satisfaire le petit Monsieur
4. Même si ce sujet peut être atténué par le fait que porter des robes est à l’époque normal pour les garçons en bas âge (jusqu’à l'âge de six ans environ), Philippe, lui, en porte occasionnellement même à l'âge adulte, se déguisant en femme et aimant déguiser des femmes de la cour. Philippe, encouragé dans ces goûts, apprécie de porter des robes, se farder et se poudrer et à s'intéresser outrageusement à des futilités
Son éducation est confiée au précepteur royal François de La Mothe Le Vayer
5Mazarin avait aussi emmené en France ses neveux et ses nièces (les Mancini)
Selon certains historiens, ce serait Philippe Mancini qui aurait initié le jeune duc d'Anjou au
vice italien6, comme on appelait les pratiques homosexuelles à l'époque
(la princesse Palatine, sa deuxième épouse, utilise quant à elle le terme de « mal français »)Cette stratégie d'éducation des deux princes manque à plusieurs reprises de se retourner contre Mazarin et Anne d'Autriche lorsqu'en 1658 Louis XIV tombe gravement malade
(à la suite d'une intoxication alimentaire lors de la prise de Bergues)Des courtisans affluent alors autour de Philippe, âgé de 18 ans, premier dans l’ordre de succession, affluence rendue vaine par la guérison de Louis XIV.
Il se marie deux fois, deux mariages imposés par Louis XIV
Le premier, avec la princesse Henriette d'Angleterre
Marié le 31 mars 1661 dans l' Appartement de la Reine d'Angleterre au Palais-Cardinal (depuis Palais Royal) à Paris, avec sa cousine germaine Henriette d'Angleterre (Henriette Anne Stuart), princesse d'Angleterre 1644-1670
(témoins: Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715, Maria-Teresa von Habsburg, reine de France 1638-1683)
(contrat de mariage signé le 30 mars 1661 et fiançailles célébrées le même jour dans le grand cabinet de la Reine d'Angleterre au Palais-Cardinal)
dont
- Marie-Louise d'Orléans (27 mars 1662-12 février 1689), devient reine des Espagnes et des Indes en épousant Charles II de Habsbourg. Ils n'eurent pas de descendance à cause de l'état de Charles.
- ? 1663-1663
- Philippe-Charles d'Orléans, duc de Valois (16 juillet 1664-8 décembre 1666), mort en bas âge.
- une fille née le 9 juillet 1665 à Versailles, morte peu après sa naissance19
- N 1667-1667
- N 1668-1668
- Anne-Marie d'Orléans (27 août 1669-26 août 1728) épouse le 10 avril 1684 Victor-Amédée II de Savoie et devient ainsi reine consort de Sardaigne. Elle hérite par sa mère de l'aînesse de la succession royale britannique (succession jacobite), qu'elle transmit à sa descendance dans la maison de Savoie. De cette ligne sont donc issus nombre de princes italiens et espagnols.
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Portrait par Mignard en 1669 (tenant le portrait de sa première épouse Henriette d'Angleterre)[/size]
Ce mariage est alors censé resserrer les liens des deux pays après la restauration des Stuart sur le trône Britannique. La jeune "
Madame" apprécie au plus haut point les mondanités et se retrouve entourée de plusieurs « chevaliers servants », dont Louis XIV lui-même, ce qui irrita Philippe et leur mère
13 De son côté, Henriette ne supporte pas les favoris de Monsieur.
En dépit de cette mésentente, le couple conçoit tout de même trois enfants.
Venant d'obtenir du roi l'exil du chevalier de Lorraine, Henriette meurt de façon plutôt mystérieuse à seulement 26 ans (des rumeurs d'empoisonnement par les favoris de Monsieur circulent aussitôt)
Cette mort soudaine de Madame inspire à Bossuet la célèbre oraison funèbre:
« Madame se meurt, Madame est morte »A 30 ans, Philippe est veuf mais il ne profite guère de sa liberté retrouvée.
Philippe est le père de deux filles et, hormis le dauphin, tous les enfants légitimes du roi sont morts au berceau, la succession au trône doit être consolidée.
En échange du retour en grâce du chevalier de Lorraine, Monsieur accepte de se remarier avec la fille de l'Electeur Palatin, Élisabeth-Charlotte de Bavière.
Marié le 21 novembre 1671 à Châlons-en-Champagne (Marne) avec Elisabeth-Charlotte von der Pfalz, duchesse d'Orléans 1652-1722
Élisabeth-Charlotte de Bavière dite la " princesse Palatine
Sur la route menant d'Heidelberg à Paris, la jeune princesse calviniste se convertit au catholicisme puis est baptisée à Metz.
La mariage est célébré le 19 novembre 1671 en la cathédrale Saint-Étienne de Châlons.
Philippe ne s'intéresse guère à la jeune allemande plutôt hommasse dont le physique l'impressionne (si ce n'est pour obtenir un héritier mâle)
Le couple amuse la cour, la princesse étant une femme d'une corpulence plutôt imposante, tandis que lui est un homme efféminé et maniéré.
Leurs relations sont empreintes d'un respect mutuel puis d'une certaine camaraderie, Philippe étant un mari plutôt conciliant et Madame se montrant franche et loyale.
La princesse Palatine s'entend bien avec son beau-frère Louis XIV à qui elle voue une admiration quelque peu amoureuse et avec qui elle chasse.
De cette union naissent deux fils et une fille.
L'aîné titré duc de Valois meurt à l'âge de trois ans, le second, duc de Chartres, futur régent du royaume, et Mademoiselle de Chartres, future duchesse de Lorraine et de Bar, elle aussi régente de ses duchés.
Leur devoir de procréation accompli, le couple se met d'accord pour s'épargner réciproquement le devoir conjugal.
Cinq des six enfants légitimes du roi étant morts au berceau, les filles de "Monsieur" sont un élément important de la politique matrimoniale de la France.
En 1679, l'aînée épouse, contre son gré, le roi Charles II d'Espagne.
Comme sa mère, la jeune reine mourra à l'âge de 26 ans en 1689 sans avoir donné d'héritier à son mari.
En 1684, la cadette épouse le duc Victor-Amédée II de Savoie.
En 1698, la benjamine épouse le duc Léopold Ier de Lorraine.
A défaut d'enfants légitimes, le roi a engendré des enfants naturels qu'il a légitimés.
Fidèle à sa politique d'humiliation des princes, il mariera ses filles aux princes de sa maison.
Après le prince de Conti en 1680 puis le duc de Bourbon en 1685, le duc de Chartres épousera en 1692 une bâtarde royale au grand dam de sa mère.
Pour obtenir l'accord des Orléans à cette union qui scandalise la cour et l'Europe, le roi a fait miroiter des compensations honorifiques et lucratives à son frère et à son neveu mais ne tiendra pas sa parole.
dont
- Alexandre-Louis d'Orléans, duc de Valois (1673-1676), mort en bas âge.
- Philippe d'Orléans (2 août 1674-1723), duc de Chartres, puis, ayant hérité des titres de son père, duc d'Orléans, et régent de France à la mort de son oncle Louis XIV.
- Élisabeth-Charlotte d'Orléans (13 septembre 1676-1744), devint duchesse de Lorraine et de Bar en épousant le duc Léopold Ier puis régente des deux duchés de 1729 à 1737 et Princesse souveraine de Commercy de 1737 à sa mort.
Parmi leur descendance, on compte notamment, par leur fils Philippe, Philippe Égalité, le roi Louis-Philippe et tous les prétendants orléanistes au trône de France, et par leur fille Élisabeth-Charlotte, François I
er, empereur du Saint-Empire, et la Maison de Habsbourg-Lorraine dont la reine Marie-Antoinette (1755-1793). De cette lignée est également issu Napoléon II, fils de Napoléon I
er et de l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche.
La princesse Palatine décrira son mari par ces termes:
- Citation :
- « Tandis que le roi aimait la chasse, la musique et la comédie, mon époux n’aimait que le jeu, la table et la parure. Assurément il dansait bien, mais à la manière des femmes. Il ne pouvait danser comme un homme à cause de ses souliers à talons hauts »
Filleule: Élisabeth Marguerite d'Orléans, duchesse d'Alençon 1646-1696
Filleul: Philippe Le Jumel, baron de Lisores 1636
Filleul: Philippe Messier 1661
Filleule: Marie Thérèse de Brisacier 1668-1759
Filleule: Elisabeth Charlotte Nocret 1681-1727
Filleul: Felipe V de Borbón, Roi d'Espagne 1683-1746
Filleule: Anne Gabory +1684
1654: Témoin au mariage de Armand de Bourbon-Conti, prince de Conti 1629-1666 et de Anne-Marie Martinozzi: 1637-1672
1655: Témoin au mariage de Alfonso IV d'Este, duca di Modena 1634-1662 et de Laura Martinozzi, duchessa di Modena 1639-1687
1661: Témoin au mariage de Jean-Louis d'Arpajon 1632-1669 et de Charlotte de Vernou, dame de La Rivière 1638-1692
1663: Témoin au mariage de Jean-François de La Baume Le Blanc, marquis de La Vallière 1642-1676 et de Gabrielle Glé, marquise de La Vallière 1648-1707
1670: Témoin au mariage de Philippe Julien Mancini-Mazarini, duc de Nevers 1641-1707 et de Diane Damas de Thianges 1656-1715
1679: Témoin au mariage de Louis de Rochechouart, duc de Mortemart 1663-1688 et de Marie-Anne Colbert 1665-1750
1679: Témoin au mariage de Carlos II el Hechizado von Habsburg, rey de España 1661-1700 et de Marie-Louise d'Orléans, reina de España 1662-1689
1680: Témoin au mariage de Louis-Armand Ier de Bourbon-Conti, prince de Conti 1661-1685 et de Marie-Anne de Bourbon, duchesse de La Vallière 1666-1739
1682: Témoin au mariage de Claude Jean Baptiste Lambert de Thorigny, seigneur de Ville-Evrard 1653-1702 et de Marie Marguerite Bontemps 1668-1700
1688: Témoin au mariage de Antoine Ier, prince de Monaco 1661-1731 et de Marie de Lorraine 1674-1724
1688: Témoin au mariage de François-Louis de Bourbon-Conti, roi de Pologne 1664-1709 et de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, princesse de Conti 1666-1732
1692: Témoin au mariage de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine 1670-1736 et de Anne Louise de Bourbon-Condé, duchesse du Maine 1676-1753
1692: Témoin au mariage de François de Vincens et de Jeanne Augier
Vie privée
Les favoris de Philippe d'Orléans Philippe de Lorraine chevalier de Lorraine (1643-1702)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_de_Lorraine
Armand de Gramont comte de Guiche
https://fr.wikipedia.org/wiki/Armand_de_Gramont_(1637-1673)
Philippe, homosexuel contraint au mariage du fait de son rang, se fait connaître pour son libertinage.
Amateur de parures extravagantes, il mène un train de vie dispendieux
7Il a plusieurs favoris qui se succèdent dans son entourage, dont le marquis de Châtillon, le comte de Guiche, le marquis de Beuvron, la marquis de Manicamp, le marquis d'Effiat et surtout pendant trente ans le Chevalier de Lorraine.
D'une grande beauté, ce dernier le manipule jusqu'à sa mort, intriguant contre ses deux femmes (allant jusqu'à faire assassiner la première selon Saint-Simon
8), et obtenant toutes sortes de faveurs dont les meilleurs appartements dans chacune des demeures de Monsieur, ou encore prélevant des pots-de-vin sur les accords que celui-ci a pu passer
9Vieillissant, le chevalier de Lorraine devient le principal pourvoyeur de partenaires sexuels pour son amant princier.
Le chevalier de Lorraine a également été compromis dans la disgrâce du jeune comte de Vermandois, fils légitimé que le roi avait eu de la duchesse de La Vallière.
Le roi, n'ayant en vue que l'abaissement des princes du sang, conserve cependant le chevalier dans l'entourage de son frère.
Louis XIV avait donné le Palais Royal qu'avait habité Anne d'Autriche leur mère à son frère Philippe d'Orléans, dit "Monsieur"
Le Palais Royal devint un "îlot infâme" de libertinage.
La majorité du peuple était scandalisée.
La vie dissolue de Philippe, le fils de ce dernier (prénommé comme lui), inquiétait Louis XIV qui préférait voir monter sur le trône ses enfants nés de Madame de Montespan et légitimés en 1673, en cas de décès du dernier Dauphin, plutôt que le fils de "Monsieur"
Apanage et finances
Philippe de France portant une armure à fleur de lys et le cordon bleu de l'Ordre du Saint-Esprit
Du côté financier, l'apanage de Monsieur fait de lui un des personnages les plus riches du royaume.
Il récupère entre autres les duchés d'Orléans et de Chartres, lui assurant un train de vie à la hauteur de son rang.
Son frère lui refuse toutefois les revenus du comté de Blois (et donc le Château de Chambord) et le Languedoc qui auraient aussi dû lui échoir à la mort de leur oncle Gaston.
Philippe reçoit de surcroît une importante rente du roi et tire des revenus de la construction du canal d'Orléans.
Ces revenus lui permettent de vivre dans un faste équivalent à celui de la cour du roi.
On invoque volontiers son activité de mécène, notamment sa protection étendue à Molière et à sa troupe.
C'est grâce à lui que Molière se produit pour la première fois devant le roi le 24 octobre 1658
10La troupe lui est offerte par le roi et le cardinal Mazarin en octobre 1658, alors que Monsieur n'a que dix-huit ans et quasiment aucun revenu.
Le comédien La Grange précise dans son Registre que les 300 livres annuelles promises à chaque comédien n'ont jamais été versées
11En 1665 Louis XIV retire la troupe à son frère pour en faire sa troupe personnelle.
Philippe accueille l'académie de musique et l'académie de danse au Palais-Royal.
Après la mort de Molière, il la donne à Lully qui y transfère ainsi son académie de musique sans que Monsieur ait son mot à dire.
Son activité de collectionneur de tableaux, de bijoux et de pierres précieuses est avérée.
Il réside dans deux principaux palais qu'il aménage:
- le Palais-Royal, qu'il reçoit en apanage en 1692 et qu'il aménage à grands frais, y organisant des fêtes et des jeux; son favori y a des appartements
- il aménage aussi le Château de Saint-Cloud, offert par son frère en 1658, notamment par la mise en place de grands jardins à la française et la construction d'un Trianon
Château de Saint-Cloud, 1675
Les biens de la Maison d'Orléans comprenaient, sous l'Ancien Régime, deux parties distinctes: l'apanage et les biens patrimoniaux, auxquels s'ajoutent les biens acquis sous la monarchie de Juillet. https://fr.wikipedia.org/wiki/Biens_de_la_maison_d%27Orl%C3%A9ans
À l'écart du pouvoir
Bien que Philippe ait partagé avec son frère les humiliations de la Fronde, durant leur enfance, et malgré des talents de stratège manifestes et son courage au combat, Louis XIV, toujours méfiant, ne lui laisse aucune marge de manœuvre ni aucun pouvoir.
Cependant, Philippe remporte des victoires lors de la guerre de Hollande (bataille de la Peene à Noordpeene en 1677, aussi appelée bataille de Cassel
12) contre le prince d'Orange (un cousin germain de sa femme) et ses troupes.
Les Parisiens l'acclament. Par jalousie (ou par précaution), son frère lui enlève à partir de ce jour tout commandement militaire majeur. Cette bataille de la Peene constitue donc son seul fait d'armes.
Monsieur reste toute sa vie écarté du pouvoir par le « Roi Soleil »
Désœuvré, après avoir conçu sans plaisir six enfants pour assurer la succession potentielle à la couronne, il se consacre à une vie futile où la débauche et les commérages tiennent lieu d'occupation, à l'entretien de ses châteaux et à l'observation scrupuleuse de l'étiquette à la cour.
Ce culte de l'étiquette se révèle presque maladif, selon ses contemporains.
Il se bat avec les autres personnages de la cour pour que les titres précis de chacun soient respectés; par exemple, il se dispute avec ses cousins Condé pour être le seul à porter le titre de « Monsieur le Prince » (
voir Appellations des membres de la Maison de France)
Monsieur (à gauche) face à son frère Louis XIV (à droite), au milieu de la famille royale
[size=undefined]Personnages de gauche à droite: Henriette de France, le duc Philippe d'Orléans (Monsieur), sa fille Marie-Louise, sa femme Henriette-Anne d'Angleterre, la reine mère Anne d'Autriche, dans le cadre les défunts enfants du roi, le roi Louis XIV, le dauphin Louis, la reine Marie-Therèse d'Espagne et Anne Marie Louise d'Orléans (la Grande Mademoiselle)
Par Jean Nocret 1670[/size]