Parce que les princes et les princesses (leurs beaux palais, leurs beaux carrosses
) c'est bien, mais il n'y a pas que ça au XVIIIe
Un livre que j'envisage sérieusement de me procurer :
Pour la première fois un historien envisage, en un même regard, la vie des populations déshéritées d'une vaste région, mal cernée, mal connue : la Gascogne d'Ancien régime qui s'étendait de la Garonne aux Pyrénées, regroupant une multitude de petits "pays" (Labourd, Marsan, Armagnac, Astarac, Lomagne, Comminges...) et de provinces d'Etats comme le Béarn, la Bigorre ou la Basse-Navarre. Une région qui s'est trouvée au XVIIIe siècle sous l'autorité unique de l'Intendant d'Auch.
Ce livre s'intéresse à une question essentielle qui, depuis des siècles jusqu'à aujourd'hui, hante populations et Etats : comment répondre à la poussée des miséreux ? Comment faire face aux flux croissants des errants venus d'ailleurs, ces "étrangers", qui se répandent dans les campagnes et les villes ? Un grand livre d'histoire, foisonnant d'exemples, neuf et suggestif.
Récemment paru.
Et, petits veinards, un interview avec l'auteur (-e,-trice ?
)
Agrégée d'Histoire et enseignante, Françoise Froelhy vient de publier son dernier ouvrage, Quand la pauvreté était un crime. Les gueux dans le Sud-Ouest au siècle des Lumières (1763-1789), (Ed. Cairn). Entretien.
Comment se trouve la France en 1750 ?La France baigne dans la période nommée le Beau XVIIIe siècle parce que sans guerres, sans famines. C'est le siècle des Lumières où la tolérance et la recherche du bonheur sont les maîtres mots. Des conditions qui font augmenter la population, y compris celle des errants venus d'ailleurs (Béarn, Bigorre, etc).
Pourtant le siècle ne répond pas à ces idéaux ?Non. Tout le monde ne profite pas de l'évolution des connaissances et des conditions de vie. Il y a une marginalisation des miséreux qui sont «enfermés». Si au XVIIe siècle, ces populations considérées comme fainéantes et débauchées, doivent racheter leur âme par le travail (enjeu céleste), au XVIIIe siècle, l'enjeu devient terrestre. La valeur travail devient essentielle. La mendicité est réprimée et le pauvre stigmatisé.
Qui sont les pauvres au XVIIIe siècle ?À l'époque, la société se divise en deux : les intégrés qui entrent dans les corporations et les autres sans travail, constitués des mendiants, des prostituées, des migrants, etc. Les prostituées appelées alors «coquines» font partie des principales victimes de la répression. Elles sont par exemple baignées de force dans un fleuve pour être purifiées ou exposées dans les rues de la ville avant d'être expulsées.
Les pauvres sont enfermés dans les Dépôts de mendicité.Absolument. Là on y trouve les vagabonds qui ne peuvent aller aux galères (femmes), les mendiants, les fous, les prostituées.
La Révolution ne change rien ?Non. Même si au départ elle le désire, les populations jugées «inutiles» sont trop nombreuses. Condorcet, l'un des personnages phares de la Révolution s'intéresse au problème : il pense qu'on peut créer des associations et surtout favoriser l'éducation des pauvres. Le Britannique Thomas Paine veut donner aux jeunes miséreux un petit capital. Et aux vieillards, une rente viagère. L'idée de Benoît Hamon n'était pas nouvelle… Des initiatives qui ne verront pas le jour. La Révolution puis l'Empire auront d'autres soucis que la misère.
Propos recueillis par Silvana Grasso
https://www.ladepeche.fr/
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais ça me fait pas mal penser à l'époque actuelle.
La société le c... dans le beurre qui cache ses pauvres qui font tache.