Premier étage - Aile centrale - Les grands appartements - 1 Salon d'Hercule

Didier Rykner nous apprend que le château a acquis un dessin de François Lemoyne pour le Salon d’Hercule.

• 8/12/19 - Acquisition - Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon - Le château de Versailles a préempté vendredi dernier 6 décembre, dans une vente Beaussant-Lefèvre à l’hôtel Drouot, un dessin préparatoire à la figure d’Hercule (ill. 1 et 2) de François Lemoyne pour le plafond du Salon d’Hercule, pour la somme de 66 040 € (et sur une estimation plus que modeste de 5 à 8 000 euros).

1. François Lemoyne (1688-1737)
Étude pour la figure d’Hercule
Pierre noire, craie blanche - 31,5 x 24 cm
Préempté par le château de Versailles
Photo : Beaussant-Lefèvre



2. François Lemoyne (1688-1737)
L’Apothéose d’Hercule, détail
Huile sur toile marouflée
Versailles, château
Photo : Wikimedia (domaine public)


« Son exécution fait toujours grand honneur à la France ». Voilà comment le comte de Caylus salua L’Apothéose d’Hercule que Lemoyne avait peinte au plafond du Salon d’Hercule à Versailles (il s’agit d’huile sur toiles marouflées, et non d’une peinture sur enduit comme à la chapelle toute proche). Son admiration n’était pas isolée. L’œuvre, commencée en 1732 et achevée quatre ans plus tard, obtint un immense succès et valut à son auteur le titre de Premier peintre du roi. Hélas, peut-être écrasé par cette réussite, et estimant qu’il ne pourrait aller au delà, l’artiste se donna la mort peu après.
L’œuvre est, il est vrai, rare en France par sa taille : un plafond gigantesque peint entièrement d’une seule composition sans compartiments comme on en trouve dans les Grands Appartements voisins, avec pas moins de 142 figures. Les modèles, cela a été maintes fois souligné, sont à rechercher du côté de Rome, avec notamment Pierre de Cortone et son plafond du Palais Barberini, une inspiration qui se mêla aux à celle de l’école vénitienne, le Salon conservant depuis l’origine les tableaux de Véronèse : Eliezer et Rébecca, et Le Repas chez Simon.


3. François Lemoyne (1688-1737)
Maquette du plafond du Salon d’Hercule
Huile sur toile marouflée sur plâtre - 116,5 x 149 x 33 cm
Versailles, Musée national du château
Photo : RMN-GP/G. Blot


Une telle entreprise donna forcément lieu à de nombreuses études préparatoires. Le Louvre en conserve plusieurs, ainsi que le Metropolitan Museum. Mais sauf erreur, Versailles n’en avait pour l’instant aucune, même s’il possède un des objets les plus fascinants qu’on puisse imaginer pour une peinture murale : une maquette en plâtre ayant la forme du plafond et portant une esquisse de la composition (ill. 3). La feuille acquise par le château, outre la figure d’Hercule, montre également une étude de tête que nous n’avons pas réussi à retrouver dans la composition finale.

Didier Rykner
https://latribunedelart.com/un-dessin-de-francois-lemoyne-pour-le-salon-d-hercule-acquis-par-versailles

Une merveille

Quelle merveille ce forum ! Il dépasse de loin le sujet seul de Marie-Antoinette pour englober tout l'art de vivre de son époque.

Entre les chroniques très détaillées de Yann Sinclair et les annonces au top de Zébulon, je ne peux qu'apporter ma modeste pierre à notre temple de la Connaissance.

• [...] Au dos de la feuille de papier bleu, enlevée à 66 040 €, une annotation à la plume, «no 1 Étude de l’Hercule», mettait déjà sur la piste de Versailles. Le sujet le confortait ensuite et l’auteur du dessin aussi. Il s’agit en effet d’une œuvre de François Lemoyne (1688-1737), peintre qui se vit confier l’embellissement du plafond du salon d’Hercule, dernière pièce des Grands Appartements à avoir été créée sous le règne de Louis XIV. Achevé en 1736, il s’agit très certainement du chef-d’œuvre de l’artiste. La vaste composition allégorique, sous le titre de L’Apothéose d’Hercule, met en scène pas moins de cent quarante-deux personnages : un travail titanesque qui épuisera son auteur, lequel, malgré sa nomination en tant que Premier peintre du Roi par Louis XV pour l’en récompenser, se suicidera par l’épée en juin de l’année suivante. Pour l’inauguration en grande cérémonie du 26 septembre 1736, le journal du Mercure de France présente un long texte renseignant dans le détail sur l’exécution de cette commande. Ainsi peut-on lire : «Depuis deux ans que nous travaillons au Mercure de France, nous avons toujours eu une attention particulière à célébrer les Beaux Arts ; mais nous n’avons jamais eu une si belle occasion que celle qui se présente aujourd’hui, et nous croirions n’avoir rien fait pour leur gloire, si nous négligions de parler du grand Ouvrage en peinture à l’huile qui vient d’être découvert aux yeux de tous…» [...]
  
  Article entier https://www.gazette-drouot.com/adjuge/tableaux-anciens-mobilier-et-objets-d-art-dessins-ceramiques-tapis-tapisseries/100540