Présentation d'un petit gars qu'on croit ne pas connaître, mais qu'en fait on connaît très bien
Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul est né à Lunéville le 26 août 1760. C'est le fils de Claude Antoine de Choiseul, comte de Choiseul-La Baume (1733-1794) et de Diane Gabrielle de La Baume (1729-1792), Marquise de Montrevel, une cousine issue de germains du ministre Étienne François de Choiseul.
Vous êtes toujours là ?
Par la suite, il épousa sa nièce, Marie-Stéphanie de Choiseul-Stainville, et fut adopté par le ministre en question.
Compliqué, compliqué.
Ils auront dix enfants, ce qui n'est pas mal du tout. Il faut dire que le gars est plutôt beau gosse.
Portrait par Claude Hoin
Claude-Antoine-Gabriel sera élevé Duc de Choiseul et pair de France en 1787.
Il fait aussi carrière militaire. C'est en tant que Colonel du 1er dragons qui sera mêlé à la fuite de Varennes.
Oui ! Bon sang mais c'est bien sûr : le fameux Choiseul qui foire tout, c'est lui.
Donc on reprend : en 1791, Choiseul Jr est en garnison à Saint-Mihiel, avec en tout et pour tout 80 gars à tout casser (ce qui est déjà mal barre
). Pourquoi ? en raison de la désorganisation de l'armée, voilà.
Il reçoit l'ordre du marquis de Bouillé de charger Charles César de Damas d'assurer la sécurité du roi entre Clermont-en-Argonne et Varennes-en-Argonne. Bon, ok, qu'il se dit.
Seulement, voilà, la troupe de Damas, c'est pas des as de la discrétion. Cantonnés à Clermont-en-Argonne, ils se font remarquer et la population locale commence à flairer quelque chose.
Ah bravo, mais bravo, les gars !
Mais d'après les gradés sur place, c'est pas leur faute, c'est celle du roi et de la reine, qui ne la jouent pas profil bas non plus. Et puis, ils refusent de leur confier le dauphin.
En même temps, on les comprend un peu, à une telle équipe de bras cassés.
Du coup, on connaît la suite : la famille royale & co sont arrêtés malgré les 60 hussards de Lauzun commandés par le sous-lieutenant Röhrig.
Dans le feu d'action, n'écoutant que son courage, Damas propose de faire évader le roi. Mais, comme d'hab, refus tout net.
Damas et Choiseul sont arrêtés. On connaît la suite aussi : Louis XVI et les siens sont ramenés, dans leur rutilante berline, à Paris. Erosion progressive des pouvoirs du roi au profit de la Nation. Le 13 septembre 1791, il signe la Constitution et lui jure fidélité le lendemain.
Oups, du coup Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul est libéré, délivréééééé.
On remarquera que, Chevalier d'honneur de Marie-Antoinette, il reste à ses côtés jusqu'à son incarcération à la prison du Temple.
Elle est pas rancunière, après le fiasco de Varennes !
Comme sa tête est mise à prix, on comprendra que Mr Choiseul s'exile. Il cingle vers la perfide Albion le 20 septembre 1792 et entre au service de (tiens tiens) Monsieur.
Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Tout Varennes converge vers Monsieur.
Enfin bref, il fait naufrage, se retrouve en prison, échappe à la mort grâce au coup d'était de Brumaire, et revient au pays, tout meurtri de ses aventures et tribulations, en 1801.
Il est fait Pair de France et Lieutenant-général le 13 août 1814, puis Colonel de la 1ère légion de la garde nationale de Paris en 1815. Son dernier titre sera Major-général de la garde nationale parisienne, le 13 février 1819, car sa carrière est alors interrompue par sa mort, qui survient à Paris le 1er décembre 1838.
The End
Kiss Goodbye