yann sinclair
Nombre de messages : 26302 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 23 juin 1668: Louis Le Tellier Sam 23 Juin - 9:19 | |
| Louis Le Tellier(Louis François Marie Le Tellier)troisième fils du marquis de Louvois, le célèbre ministre de la Guerre de Louis XIV marquis de Barbezieux
Chancelier de l'Ordre du Saint-Esprit
Garde des Sceaux de l'Ordre du Saint-Esprit
Secrétaire d'État à la Guerre (1691-1701) |
|
|
- Né le 23 juin 1668 à paris
- Décédé le 5 janvier 1701 à l'âge de 32 ans à Versailles
- Inhumé au couvent des Capucines à Montmartre
| Parents
- François Michel Le Tellier, marquis de Louvois 1641-1691
- Anne de Souvré, marquise de Courtenvaux 1646-1715
- Marié le 12 novembre 1691 avec Catherine de Crussol d'Uzès 1674-1694,
- dont
- Anne Catherine1692-1716
- Remarié le 11 janvier 1696 avec Marie Thérèse d'Alègre1680-1706,
- dont
- Marie-Madeleine1698-1735
- Louise Françoise Angéliqueca 1699-1719
St Simon relate dans ses mémoires sa jalousie vis à vis de sa deuxième épouse (bien qu'étant lui-même un débauché), qui l'entraina au bout de deux ans de mariage à demander la séparation d'avec sa femme : « C'était un homme d'une figure frappante, extrêmement agréable, fort mâle, avec un visage gracieux et aimable, et une physionomie forte; beaucoup d'esprit, de pénétration, d'activité, de la justesse et une facilité incroyable au travail, sur laquelle il se reposait pour prendre ses plaisirs, et en faisait plus et mieux en deux heures qu'un autre en un jour. Toute sa personne, son langage, ses manières et son énonciation aisée, juste, choisie, mais naturelle, avec de la force et de l'éloquence, tout en était gracieux. Personne n'avait autant l'air du monde, les manières d'un grand seigneur, tel qu'il eût bien voulu être, les façons les plus polies et, quand il lui plaisait, les plus respectueuses, la galanterie la plus naturelle et la plus fine, et des grâces répandues partout. Aussi quand il voulait plaire, il charmait; et quand il obligeait, c'était au triple de qui que ce fût par les manières. Nul homme ne rapportait mieux une affaire, ni ne possédait plus pleinement tous les détails, ni ne les mandait plus aisément que lui. Il sentait avec délicatesse toutes les différences des personnes, et avec capacité toutes celles des affaires, de leurs gradations, de leur plus ou moins d'importance, et il épuisait les affaires d'une manière surprenante; mais orgueilleux à l'excès, entreprenant, hardi, insolent, vindicatif au dernier point, facile à se blesser des moindres choses, et très difficile à en revenir. Son humeur était terrible et fréquente; il la connaissait, il s'en plaignait, il ne la pouvait vaincre; naturellement brusque et dur, il devenait alors brutal et capable de toutes les insultes et de tous les emportements imaginables, qui lui ont ôté beaucoup d'amis. Il les choisissait mal, et dans ses humeurs il les outrageait quels qu'ils fussent, et les plus proches et les plus grands, et après il en était au désespoir; changeant avec cela, mais le meilleur et le plus utile ami du monde tandis qu'il l'était, et l'ennemi le plus dangereux, le plus terrible, le plus suivi, le plus implacable, et naturellement féroce: c'était un homme qui ne voulait trouver de résistance en rien, et dont l'audace était extrême. »Il mourut précocement à l'age de trente deux ans, peu de temps après avoir appris la nomination (à sa place) de Mr de Chamillart au secrétariat d'Etat à la Guerre. Le roi ne l'aimait guère et St Simon relate ses derniers jours : « Barbezieux ne fut point piqué contre lui; mais outré de la chose il ne put se laisser adoucir le courage haut, fier, et présomptueux à l'excès…il se livra avec ses amis à la débauche plus que de coutume pour dissiper son chagrin. Il avait bâti entre Versailles et Vaucresson, au bout du parc de Saint-Cloud, une maison en plein champ, qu'on appela l'Étang, qui dans la plus triste situation du monde, mais à portée de tout, lui avait coûté des millions. Il y allait souvent, et c'était là qu'il tâchait de noyer ses déplaisirs avec ses amis dans la bonne chère et les autres plaisirs secrets; mais le chagrin surnageait, qui, joint à des plaisirs au-dessus de ses forces dans lesquelles il se fiait trop, lui donna le coup mortel. Il revint au bout de quatre jours de l'Étang à Versailles avec un grand mal de gorge et une fièvre ardente qui, dans un tempérament d'athlète comme était le sien et à son âge, demandait force saignées que la vie qu'il venait de mener rendait fort dangereuses. La maladie le parut dès le premier moment; elle [ne] dura que cinq jours. À peine eut-il le temps de faire son testament et de se confesser quand l'archevêque de Reims l'avertit du danger pressant, contre lequel il disputait contre Fagon même. Il mourut tout en vie avec fermeté, au milieu de sa famille, et sa porte ayant été continuellement assiégée de toute la cour. Elle venait de partir pour Marly; c'était la veille des Rois. Il finit avant trente-trois ans, dans la même chambre où son père était mort. »[table style= align="center" border="1" cellpadding="2" rules="all"] [tr style=][th]Précédé par[/th] [th]Louis François Marie Le Tellier, marquis de Barbezieux[/th] [th]Suivi par[/th] [/tr] [tr style=][td align="center" bgcolor="#FFDAB9"] François Michel Le Tellier de Louvois[/td] [td align="center"] Secrétaire d'Etat français à la Guerre (1691-1701) |
[/td] [td align="center" bgcolor="#FFDAB9"] Michel Chamillart[/td] [/tr] [/table] _________________ 👑 👑 👑 ⚜ ⚜ |
|