né le 30 juin 1755 à Fox-Amphoux (Provence)
Décédé le 29 janvier 1829 à l'âge de 73 ans à Paris
Inhumé au Cimetière du Père-Lachaise
mort le 29 janvier 1829 à Paris
noble français, homme politique révolutionnaire
général de la Révolution et de l’Empire.
Député à la Convention nationale pendant la Révolution française, il vote la mort de Louis XVI.
Il apparaît comme l’un des hommes-clés de la transition vers le Directoire, dont il devient l'un des principaux Directeurs à partir du 31 octobre 1795, et jusqu'au coup d'État du 18 Brumaire an VIII.
Carrière militaire
Né dans une famille de vieille noblesse provençale, cousin de Jacques-Melchior de Barras de Saint-Laurent, vice-amiral qui s'est distingué dans la Guerre d'indépendance américaine, Paul de Barras est le fils d'un capitaine d'infanterie, il entre dans l’armée à l’âge de seize ans en 1771, sert aux colonies (Isle de France) et prend part à des actions militaires aux Indes sous Bellecombe et le bailly de Suffren. Il concourt en Inde à la défense de Pondichéry contre les Anglais en 1778, et il est fait prisonnier.
Une fois libéré il rentre en France en 1780, sur le
Sartine qui s'échoue à l'entrée du port de Marseille
(Sardine)
(D'après ses mémoires, c'est Georges-René Pléville Le Pelley, commandant du port et de la marine de Marseille, qui dégage le port en treuillant la frégate à quai:
« mai 1780 : Dès que notre vaisseau fut réparé, nous quittâmes Cadix et prîmes la direction )
Lors de son 2
e engagement, il se trouve à bord de
l'Actif de l'escadre de Suffren.
Il rentre définitivement en France en 1783 à bord de la
Julie bien-aimée.
En 1786, il met fin à sa carrière en donnant sa démission au maréchal de Castries, ministre de la Marine, sous prétexte de maladie.
Il se retire avec le grade de lieutenant, sa promotion ayant été refusée, et vient à Paris où il fréquente, en particulier, la cantatrice Sophie Arnould.
Sous la Convention, nommé représentant en mission, il est chargé de réprimer l'insurrection fédéraliste à Marseille, puis à Toulon.
Après la soumission de la ville de Marseille, il organise le siège de Toulon et la reprise de la ville, qui sera réalisée le 19 décembre 1793.
Il est promu général de brigade le 1
er août 1795.
La Révolution française
C’est par hasard qu’il assiste à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789.
Jusqu’alors, le vicomte de Barras n’a pas d’idées politiques bien arrêtées. Il rencontre Mirabeau chez Sophie Arnould.
Peut-être est-ce cette rencontre qui l’incite à adhérer à la franc-maçonnerie, puis au club des jacobins et à se lancer dans la politique comme républicain.
Candidat à la Législative, il est élu délégué du Var, parmi 554 autres délégués.
Il n’est pas élu député, mais membre de la Haute-Cour d'Orléans.
Celle-ci devant être dissoute, il rentre à Paris et est nommé commissaire près de l’armée d'Italie.
La Convention
Élu député suppléant du Var à la Convention en 1792, il siège avec les Montagnards et vote la mort du roi Louis XVI.
Après la mort de ce dernier, la Convention, attaquée de toutes parts, nomme des représentants délégués dans les provinces et aux armées.
Il part en mission dans les Basses et les Hautes-Alpes, puis une nouvelle fois à l'armée d’Italie.
Face à l'insurrection qui se forme à Toulon, puis à Marseille, il fait preuve d'initiative et de courage et, persuadé de la trahison du général Brunet, il le fait arrêter au milieu de son armée.
C'est là qu'il reçoit l'ordre de reprendre Toulon qui, insurgée sous l'action du parti royaliste, a ouvert le port aux flottes ennemies, britannique et espagnole, et livré une partie de la flotte aux Britanniques.
Craignant un débordement des ennemis, Barras confie à un jeune capitaine d’artillerie, nommé Napoléon Bonaparte, la défense des côtes de Provence.
« Bonaparte, écrit Barras dans ses mémoires, faisait preuve alors de beaucoup d’activisme, et n’hésitait pas à se dire ultra-montagnard »Barras lui accorde sa bienveillance et sa protection, mais ne lui attribue qu’un rôle secondaire dans la prise de Toulon.
« Le meneur de la prise est le général Dugommier »Pourtant, après le siège de Toulon, Bonaparte est nommé général de brigade, avec ordre de se joindre à l'armée d'Italie. Il charge et couvre Fréron qui exerce une répression sanglante sur la population toulonnaise
(fusillade de masse, fosses communes sur le champ de Mars à l'entrée de la ville, débaptisée et appelée Port-la-Montagne)Il rappelle Bonaparte plus tard, le 5 octobre 1795, lors de l'insurrection royaliste qui menace la Convention.
La Terreur
De retour à Paris, il est acclamé à la Convention et félicité pour avoir bien mérité de la nation.
Par contre, l’accueil du Comité de salut public est glacial.
Éloigné de Paris depuis un certain temps, il est surpris de voir la Terreur atteindre un tel paroxysme.
Bientôt on l’accuse. Il est dénoncé pour avoir destitué le Tribunal révolutionnaire de Marseille. Ulcéré, il se bat et obtient gain de cause à la Convention et au club des Jacobins.
Quelque temps plus tard, c’est en vain qu’il se rend avec Danton et Laignelot
(Danton a été accusé de pillage lors d’une mission en Belgique) chez Robespierre.
Le 31 mars 1794, Danton est arrêté.
Certains mémoires et écrits postérieurs au 9 Thermidor
(Mémoires apocryphes de Barras, mémoires du comte d'Allonville, Souvenirs de Lombard de Langres…) présentent Barras comme un anti-robespierriste résolu, avant même la chute de l'Incorruptible.
Toutefois, de telles sources se révèlent tardives et douteuses.
Par la suite, l'historiographie évoque parfois Barras comme un opposant mû par la crainte de voir Robespierre lui reprocher ses malversations et excès terroristes présumés.
Or, d'après l'un des fragments autographes intégrés à ses
Mémoires apocryphes, Barras affirme que lui et l'Incorruptible se considéraient comme des soutiens mutuels face à une « majorité factieuse des comités »
Du reste, le rappel à Paris du représentant en mission semble avoir été principalement décidé par deux autres membres du Comité de salut public, Billaud-Varenne et Collot d'Herbois.
Le 9 Thermidor an II, lors de la séance houleuse à la Convention nationale, qui précipite la chute de Robespierre, Barras — peut-être surpris par l'événement — n'adopte pas immédiatement une ligne de conduite.
Robespierre et ses partisans sont arrêtés, puis libérés par les troupes de la Commune de Paris.
Lors d'une séance vespérale tenue à la Convention, des collègues députés pressent Barras de commander les soldats de la Garde nationale demeurés fidèles à l’assemblée.
Son nom est vraisemblablement lancé en considération de son expérience militaire, et non d’un quelconque positionnement politique à l'encontre des robespierristes.
Il commence par refuser, puis accepte la nomination de général en chef devant l’insistance de la Convention.
Contrairement aux allégations ultérieures de Germaine de Staël, Barras ne semble pas agir, ce soir-là, par souci « idéaliste » de mettre fin à la Terreur.
Commandant de la force armée de Paris, il s’empare de la personne de Robespierre.