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| Vases chinois et pots-pourris | |
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Invité Invité
| Sujet: Vases chinois et pots-pourris Jeu 4 Mar - 11:56 | |
| Je vous propose, aujourd’hui, une nouvelle petite visite autour des chinoiseries (dans son sens le plus large). Cette fois, nous nous intéresserons à la céramique et, en particulier, je resserre encore le sujet : aux pots-pourris. J’ajoute que tout ce que je vais vous présenter concerne uniquement des objets du XVIIIème siècle, et notamment pour ce qui est de la monture.Vous vous souvenez, ce que l’on nomme une chinoiserie est un détournement, une interprétation de l’art et de la culture orientale au profit d’un esthétisme européanisé qui touchera l’ensemble des arts décoratifs. Sans rentrer dans trop de détails ennuyeux (ou trop longs à développer), vous distinguerez deux tendances : Le détournementA la base, un objet ou un support importé : qu’ils aient été travaillés dans ce but sur place, pour être mieux commercialisés (telles les porcelaines chinoises dites de la Compagnie des Indes) ; ou qu’ils soient restés dans leur jus (entendez anciens et/ou non soumis à l’influence occidentale). A partir de ces supports, les artistes et artisans les agrémenteront à l’européenne (selon les goûts et tendances du moment: rococo, à l’antique etc.). Très en vogue, ce procédé est particulièrement affirmé en ce qui concerne les objets de faïences et porcelaines montés (c’est à dire orné d’un matériau supplémentaire : l’argent, le bronze doré etc.). Nous le verrons nettement en ce qui concerne les pots-pourris. L’imitationL’influence de la céramique, et en particulier de la porcelaine extrême-orientale, était très importante : on a rapidement cherché à la copier. Pour deux raisons essentielles : l'une afin de proposer des objets moins coûteux (les pièces importées étant plutôt chères, et réservées à une clientèle aisée) mais aussi, tout simplement, pour répondre aux goûts du moment : que ce soit dans le domaine technique (le glacis incomparable de la porcelaine) ou dans celui de l’ornementation (on cherche à imiter les formes, les couleurs, en bref ce style dépaysant et perçu comme fantasque très en vogue). Le but est donc de fabriquer en Europe des objets directement adaptés au marché. On cherche à reproduire un décors japonais (le style Kakiemon est très recherché) ou une forme chinoise ; les artisans s’y essaieront dès le XVIIème avec la faïence (et ses nombreuses manufactures européennes). Elle perdurera tout au long du XVIIIème, puisque la production est, en général, de bien meilleur marché que la porcelaine. Au tout début du XVIIIème, la découverte de la porcelaine dure, par Böttger, au service du Prince de Saxe, sera une révélation d’importance pour toute l’Europe. Pour la petite histoire, Jean-Frédéric Bôttger se serait servi un jour, pour poudrer sa perruque, d’un produit particulier : le kaolin. Piqué de curiosité pour cette matière, il l’introduit dans la composition de ses pâtes en la mêlant à de la craie, du marbre ou de l’albâtre moulus...jusqu’à obtenir de la porcelaine. C’est la course ! Toutes les grandes nations se lanceront dans la compétition avec de nombreuses manufactures (Meissen pour l’Allemagne ; Saint-Cloud, Chantilly, Vincennes-Sèvres pour la France ; Chelsea, Bow, Wercester pour la porcelaine anglaise etc., etc.). Voilà, le décors est plus ou moins planté. Encore deux ou trois mots avant de vous présenter cette petite collection... Courage ! Qu’est-ce qu’un pot-pourri ? A la base, il s’agit de plusieurs substances (fleurs, épices, écorces, herbes etc.) mélangées afin de parfumer une chambre, un salon, un meuble etc. Le procédé est connu depuis longtemps. Pour répandre ces délicieuses odeurs, on utilisait des récipients percés de différents yeux, qui laissaient ainsi s’échapper délicatement les parfums d'ambiance. Le nom du contenu étant rapidement passé au contenant, les pots-pourris (de formes diverses et variées) sont facilement reconnaissables par ces orifices dont ils sont pourvus. Vous vous souvenez donc, nous verrons : ceux conçus, à l’origine, à cet effet (en particulier depuis les manufactures occidentales) ; et enfin ceux exportés et détournés, que les marchands merciers confiaient à des ornemanistes et bronziers (qui séparaient les vases de leurs couvercles par une ceinture ajourée, superposaient bols et coupes, y ajoutaient socles, anses, statuettes, et autres petits détails et délires... ). A noter qu’avec la poussée du style néo-classique, c’est toute l’esthétique de ces objets qui évoluera (vous le verrez facilement sur ces quelques exemples ). Les artisans préfèreront utiliser des supports sans motifs (fonds bleus, noirs, verts), qu’ils soient d’origine extrême-orientale ou d’imitation. Enfin la chinoiserie disparaîtra petit à petit au profit d’un goût à l’antique. Elle reviendra, elle reviendra... Pour le plaisir des yeux, avec ces objets en céramique, j’y ajouterai quelques laques de Chine ou du Japon (mêmes procédés : détournements ou copies en vernis martin notamment). Il faudra que je vous parle du laque, mais une autre fois... 1) Commençons par les céramiques de Chine ou du Japon agrémentées donc en pots-pourris, selon les modes du XVIIIème siècle...Porcelaine de Chine noire et or, époque Quianlong. Monture bronze doré. Milieu XVIIIème Porcelaine Imari du Japon. Monture en bronze doré, milieu XVIIIème. Porcelaine de Chine, probablement époque Ming. Monture bronze doré, milieu XVIIIème Porcelaine du Japon et bronze doré. France vers 1750 Porcelaine de Chine et monture bronze, milieu XVIIIème Céladon craquelé Chinois d’époque Kangxi, monture ajourée rocaille époque Louis XV Céladon de Chine à monture rocaille d’époque Louis XV Coupe en porcelaine chinoise d’exportation (Compagnie des Indes Hollandaises) et montures en bronze Louis XV Porcelaine du Japon Imari. Bronze doré époque Louis XV Porcelaine du Japon Kakiemon, porcelaine de Meissen pour les décors et bronze doré époque Louis XV Lions de Fô en porcelaine de Chine époque Kangxi, bols couverts en porcelaine Arita du Japon et bronze France vers le milieu du XVIIIème Vases en porcelaine du Japon montés en pots-pourris, monture en bronze doré fin XVIIIème Paire de vases en porcelaine du Japon montés en pots-pourris, bronze doré époque Louis XVI Porcelaine de Chine et bronze doré dans le style rococo, début XVIIIème Pot couvert, porcelaine chinoise d’époque Kangxi monté en pot-pouri à monture rocaille Louis XV Vases en porcelaine de Chine bleue nuit, montures et couvercles en bronze vers 1770 Bols retournés en porcelaine de Chine craquelée céladon d’époque Kangxi à montures de bronze doré d’époque Louis XV Porcelaine jade de Chine d’époque Quianlong, monture en bronze doré, milieu XVIIIème Porcelaine de Chine céladon montée en bronze dorée. Fin XVIIIème Paire de vases montés en pots-pourris, porcelaine bleue nuit de Chine, monture d’époque Louis XVI Porcelaine de Chine céladon d’époque Kangxi à montures de bronze Régence, début XVIIIème Bols couverts en porcelaine Arita du Japon montés en pots-pourris. Début XVIIIème Porcelaine de Chine céladon et monture bronze doré fin XVIIIème. Collection royale au Palais des Tuileries Potiche porcelaine de Chine montée en pot-pourri. Vers 1750 Pot couvert monté en pot-pourri. Porcelaine de Chine céladon. Collection de la marquise de Pompadour Porcelaine jaune et émail de Canton. Bols d’exportation montés en pots-pourris, bronze d’époque Louis XVI Porcelaine de Chine et bronze doré vers 1740 Ces compositions d’exportation, montées en pots-pourris. Porcelaine blanc de Chine et montures en bronze doré XVIIIème Porcelaine bleue époque Quianlong. Monture France fin XVIIIème Porcelaine Chinoise famille verte et monture en bronze doré. Vers 1720 Porcelaine Chinoise et monture en bronze époque Louis XVI Porcelaine vert jade du japon et monture époque Louis XVI Vase monté en pot-pourri, porcelaine Chinoise époque Chi’en Lung, monture fin XVIIIème A SUIVRE |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Jeu 4 Mar - 11:59 | |
| Wahou! Quel livre fastueux tu nous postes- là Bien à vous. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Jeu 4 Mar - 12:18 | |
| Magnifique tous ces pots pourris. J'avoue avoir une préférence pour les vert céladon Louis XV. Le céladon m'a toujours fasciné |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Jeu 4 Mar - 12:37 | |
| Mon Dieu, que c'est beau !!!!!! Une petite question s'il vous plaît, quand Jean-Frédéric Bôttger a eu l'idée géniale d'utiliser son kaolin, de l'introduire dans la fabrication de ses pâtes, et qu'il a eu la révélation de son efficacité miraculeuse, je suppose qu'il n'a pas divulgué le fin mot de sa technique. Combien de temps a t-il pu garder son secret et l'exclusivité de la fabrication de la porcelaine? Tous les objets que vous nous postez là sont plus merveilleux les uns que les autres, c'est une overdose de délices !!! Oui, oui, prenez votre temps pour passer aux laques ! Sachons distiller le plaisir !!! Mille mercis encore ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Jeu 4 Mar - 17:53 | |
| - Citation :
- je suppose qu'il n'a pas divulgué le fin mot de sa technique.
Combien de temps a t-il pu garder son secret et l'exclusivité de la fabrication de la porcelaine? Sa première réputation était celle d'alchimiste ; c'est à ce titre que l'Electeur de Saxe le fit venir à Dresde en 1701 : il est quasi enfermé dans une forteresse à Meissen. C'est là qu'il fit la connaissance d'un certain Ehrenfried Walter de Tschirnhaus, physicien, qui avait déjà travaillé pour la Saxe sur la verrerie, la miroiterie , l'optique et...la porcelaine. Tous deux travaillent ensemble sur la réaction au feu des matériaux comme la terre, la roche, les métaux : leur premier succès est celui des grès rouges assez semblables à ceux fabriqués en Chine, mais il faut attendre début 1709 et l'introduction du kaolin pour qu'apparaissent les premières pièces en porcelaine dure. L'Electeur de Saxe le cloître à nouveau, jusqu'en...1715 ! Mais une manufacture est créée en 1710, dans le château royal de Meissen, et quoique le plus grand soit exigé (c'est une affaire d'Etat), des espions et autres transfuges de Meissen dévoilent cette nouvelle science dans toute l'Europe. Un petit topo sur la porcelaine (tendre et dure) ici : http://www.ceramique1900.com/ceram/ceramique4.htm |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Ven 5 Mar - 19:25 | |
| Que c'est beau le XVIIIème siècle! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Sam 6 Mar - 22:57 | |
| La suite... Porcelaine Imari fin XVIIème et monture en bronze doré XVIIIème Urnes chinoises destinées à l’exportation, et montées en pot pourri Porcelaine bleue époque Kangxi, monture bronze doré Louis XV Vase monté en pot-pourri, porcelaine chinoise bleue poudrée, monture époque Louis XVI, socle XIXème siècle Porcelaine bleue époque Kangxi, décors de la monture Louis XV Porcelaine blanc de Chine, montée en pot-pourri vers 1775 Porcelaine de Chine époque Kangxi, monture début du XVIIIème Porcelaine bleue turquoise et décors Chine XVIIème siècle, monture bronze doré d’époque Louis XV, fleurs manufacture de Meissen Pot couvert d’époque Quianlong monté en pot-pourri milieu XVIIIème : Voici désormais quelques exemples de pots-pourris composés, cette fois, à partir de porcelaines européennes. Dans un premier temps, l’intérêt était d’imiter les porcelaines d’exportation, plutôt couteuses et/ou d’augmenter la valeur ajoutée de l’objet, par la préciosité de la monture. Les manufactures, parrainées par la haute aristocratie, se sont rapidement livrées à une rude concurrence entre-elles. MeissenLa première chahutée par les autres étant celle de Meissen, qui s’illustrera particulièrement dans le domaine de la Chinoiserie tout au long du XVIIIème. Ses premiers beaux décors à la Chinoise sur porcelaine dure datent des années 1720, en particulier les fameux blancs-bleus, très appréciés déjà dès le début du XVIIIème par les faïenciers (et, en particulier, les manufactures de Delft). Ou comme ici, depuis une manufacture concurrente alors, celle de Saint-Cloud Ou encore avec ce pot-pourri en porcelaine tendre de Rouen : Par la suite, les couleurs et motifs d’inspirations diverses seront introduits, comme ici, avec ce détournement du style Kakiemon japonais : Mais la grande réputation de Meissen, c’est aussi la fantaisie de ses décors ; et notamment les fameuses petites fleurs flanquées un peu de partout, ou les personnages qui frôlent le grotesque. Tout cela est, évidement, très rocaille... On y ajoute du bronze monté très travaillé (si les marchands désiraient encore accroitre le prix de l’objet) : La manufacture de Saint Cloud La première fabrique de porcelaine d’importance en France. Placée sous la protection du duc d’Orléans (le frère de Louis XIV), elle avait comme privilège celui de l’imitation de la porcelaine de Chine. Elle avait une grande réputation dans ce domaine puisqu’elle s’en inspirait beaucoup depuis les collections d’Extrême-Orient de Monsieur, puis du Régent et enfin du duc de Chartres (tous trois, grands amateurs). Beaucoup d’objets sont entièrement blancs, tels les fameux blancs de Chine, et souvent ornés d’un décors en relief de feuilles, fleurs ou écailles, d’inspirations chinoises. Au début, ils sont plutôt sobres : Les objets sont aussi associés à de petits personnages ou décors chinoisesques, comme ici avec cet autre pot-pourri des années 1740 : Quelques pièces seront plus colorées (notamment de jaune, la couleur réservée à l’Empereur en Chine). La manufacture de ChantillyEtablie dans le domaine du duc de Bourbon-Condé au début des années 1730, elle avait comme premier privilège celui de la fabrication de porcelaine à l’imitation du Japon. Le duc est aussi un grand collectionneur de pièces d’Extrême-Orient ; les artisans qui travaillent pour lui s’inspireront de ses collections, et en particulier des oeuvres de la région d’Imari et du potier Kakiemon. Cette manufacture s’illustre également dans les fameux blancs, ou dans l’art des statuettes. Cette petite chose monstrueusement mignonne , date des années 1740 : La manufacture se plie aussi au goût pour les magots (j’en parlerai une fois prochaine ). Celui-ci, travaillé en pot-pourri, est comme quelques-unes de ses plus célèbres déclinaisons : il a la tête branlante... Vincennes / SèvresLaissés sans emploi à la mort du duc de Bourbon et à la fermeture de la manufacture, les ouvriers de la manufacture de Chantilly (notamment les frères Dubois) fondèrent à Vincennes une société par actions, et un premier atelier. Après Saint-Cloud (porcelaine façon Chine) et Chantilly (façon Japon), Vincennes obtient le privilège de fabriquer des pièces de porcelaine façon Saxe. Mais très vite, les styles des uns et des autres se mélangent et se confondent. Du reste, la porcelaine de Sèvres deviendra tout à fait singulière. Elle bénéficie de l’appui de Louis XV et de Mme de Pompadour, et grignotera très rapidement, aux autres manufactures, la faveur des grands commanditaires. En 1753, la société est dissoute et réformée ; Louis XV injecte un tiers des nouveaux capitaux investis. En 1756, elle est transférée à Sèvres sur l’initiative de Mme de Pompadour. En 1759 elle sera entièrement rachetée par le roi, et devient une véritable manufacture d’Etat, recevant le titre de Manufacture royale de Porcelaine. Elle travaille avec nombre de collaborateurs, nous dirions aujourd’hui Directeurs artistiques, qui étaient la crème des artistes de l’époque : ceux qui faisaient la mode, qui avaient les faveurs des riches clients. On s’inspire largement de Boucher ou de Pillement, des artistes comme Lecot et Schrade s’adonneront aussi aux chinoiseries. Même si style touche à sa fin, on est encore, dans les années 1760, dans l’abondance de couleurs, les rondeurs, les volutes... Pot-pourri en forme de bateau, collection de la marquise de Pompadour Ou encore ceux à bobèches (de quoi y ajouter des chandelles) : Mais il en faut pour tous les goûts, et après un grand engouement pour les fonds très colorés (verts, bleus lapis, bleus célestes, roses) associés facilement aux chinoiseries, celles-ci deviendront, comparativement aux autres manufactures, relativement moins présentes à Sèvres. A partir des années 1750, la mode de l’Extrême-Orient, propre au style rocaille, est en déclin ou du moins recherche un nouveau souffle. Il viendra, avec la découverte de la porcelaine dure vers les années 1770, de l’anglo-chinoiserie, ou encore avec celui des décors à l’or sur fonds unis (très en vogue à partir des années 1780) mais aussi avec le contraste que les motifs chinois peuvent donner aux formes strictes à l’antique. Enfin, c’est aux pièces de la manufacture de Sèvres qu’on associe les plus belles ornementations en bronze. Elles devinrent tout autant recherchées et appréciées (si ce n’est davantage) que le support qu’elles étaient censées mettre en valeur. Certaines pièces avec ajout de bronze ciselé se vendent alors plus cher que du mobilier ! Dès lors, les monochromes non décorés, à l’imitation de ceux de l’Orient, aux couleurs profondes et nuancées, continuèrent de se prêtaient harmonieusement au savoir-faire des ornemanistes quels que furent leur savoir-faire : rocaille ou néo-classique. Sèvres suit la tendance : les motifs disparaîtront petit à petit, au profit des nuanciers de couleurs... Pot-pourri à fond noir, avec motif très estompé...en nuage : Ou comme ces pots-pourris verts, des années 1770, qui plairont certainement ici : Ou ceux-ci, fin XVIIIème : Je suis sûr que vous aimerez ces bleus, baignés de lapis, de nuit, et de ciel céleste tant admirés des porcelaines chinoises lorsqu’elles étaient exportées, et que l’on parvient -enfin- à copier : Ou encore ces pots-pourris en limaçons, copies d’objets chinois, répertoriés dans la collection de notre ami Horace Walpole. Adorables, n’est-ce pas ? Pour autant (non mais !!! ), Mme de Pompadour, la comtesse du Barry, les tantes de Louis XVI, le roi lui même, et Marie-Antoinette ont toujours été épris d’ exotisme, et avec eux, quelques riches autres clients. Bref, ce goût perdurera, plus ou moins en parallèle et en complément des différents styles, jusqu’à la fin du XVIIIème (décors blancs ou de couleurs, avec accentuation de la dorure des motifs et des bronzes) ; et même jusqu’à l’Empire, pour ce qui est du retour des pièces à fond noir avec décors chinois dorés. Toujours depuis la manufacture de Sèvres et à partir des années 1780 : Bien entendu, je termine ce soir par ceux de Marie-Antoinette, que nous connaissons bien. Les motifs rappellent ceux de Boucher et de Pillement, mais on voit nettement que le glacis du blanc, l’éclat des dorures et le socle symétrique donnent à cet ensemble une allure bien différente de celles des chinoiseries de l’époque rococo. A suivre : Le laque et les pots-pourris ! |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Sam 6 Mar - 23:33 | |
| Sacrée collection _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Dim 7 Mar - 9:58 | |
| Je serais bien en peine de faire un choix entre toutes ces merveilles !!!!! Quelle splendeur !!!!!!! J'aime cependant moins la forme bateau de Mme de Pompadour ou celle agrémentée de bobèches ...... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Dim 7 Mar - 10:43 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Dim 7 Mar - 11:05 | |
| - Citation :
- J'aime cependant moins la forme bâteau de Mme de Pompadour ou celle agrémentée de bobèches ......
Je n'aime guère ce style moi non plus. On en trouve de nombreux exemplaires du même genre La peinture sur porcelaine est signée Charles Nicolas Dodin (artiste important pour la manufacture de Vincennes / Sèvres) : pour les chinoiseries, il s'inspirait notamment des oeuvres de Boucher. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Lun 8 Mar - 22:12 | |
| J'ai lâchement décidé de ne pas vous faire un petit topo sur le laque, ou le vernis à la manière de, dans cette section Pots-pourris et chinoiseries.Je creuserai cet art, ou ses techniques déclinées, à l'ouverture d'un projet sujet : Mobilier du XVIIIème et chinoiseries ! J'achève donc ce post parfumé, avec quelques exemples de pots-pourris, constitués d'objets et supports en laque ou assimilés. Une fois encore, ils sont tous XVIIIème (du moins toutes les montures, les objets en laque pouvant êtes antérieurs) ; il y a bien d'autres merveilles du XIXème siècle, mais l'on ne peut pas tout collectionner, n'est-ce pas ? Laque du Japon, bronze doré et porcelaine de Meissen. Vers 1750 Laque de Chine, bronze doré et porcelaine. Milieu XVIIIème Laque du Japon, porcelaine de Chine et bronze doré. Epoque Louis XV Laque du Japon, porcelaine de Saxe et bronze doré. Vers 1770 Laque européenne, monture en bronze doré. Fin XVIIIème Laque du Japon, porcelaine de Meissen et bronze doré. Vers 1740 Bol en laque du Japon montés en pot-pourri, porcelaine de Meissen et bronze doré Laque du Japon, porcelaine de Meissen et bronze doré. Vers 1770 Laque rouge du Japon, céramique de Chine, porcelaine de Meissen et bronze doré. Epoque Louis XV Coupes montées en pots-pourris, laque de Chine et bronze doré collection de la marquise de Pompadour Laque de Chine à fond rouge, porcelaine de Meissen et bronze doré. Epoque Louis XV Laque du Japon à fond noirs et or, monture en bronze doré d'époque Louis XV Pot en laque du japon monté en pot-pourri, bronze doré. Vers 1760. Collection de la reine Elisabeth d'Angleterre Laque du Japon et monture en bronze ciselé doré fin XVIIIème Coupes pots-pourris en laque du Japon et monture rocaille en bronze doré. Epoque Louis XV Paire de pots-pourris en laque du Japon à fond rouge, porcelaine de Meissen et bronze doré. Epoque Louis XV Pot-pourri ou brûle-parfum, laque de Chine, monture en bronze doré fin XVIIIème Pot-porri en laque du Japon sur fond rouge, bronze doré, époque Louis XV Paire de pots-pourris en laque du Japon sur montures en bronze doré. France fin XVIIIème Vous devez vous décider désormais. Ce pot-pourri chinoisesque de vos rêves, le souhaitez-vous en porcelaine d'Extrême-Orient, en porcelaine européenne ou bien en laque ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Lun 8 Mar - 22:29 | |
| Suis-je vraiment obligée de choisir ? Vous me demandez l'impossible ! Je ferais des folies des porcelaines, mais les laques sont sublimes aussi ..... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Lun 8 Mar - 23:13 | |
| C'est tellement beau qu'il est impossible de choisir! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Mar 9 Mar - 22:03 | |
| - Madame Sophie a écrit:
- J'aime beaucoup les brûle-parfum et pots-pourris rocaille , mais ceux néoclassiques sont fabuleux de raffinement et d'élégance
En principe, le terme brûle-parfum est impropre ou, du moins, il ne peut s'appliquer à tous les objets. Une combustion interne était écartée pour certaines supports, jugés trop fragiles. Quelques objets sont donc composées d’une base pouvant contenir une source de chaleur (comme des braises) mais suffisamment éloignée. D'autres pièces sont, en effet, équiper pour résister à la chaleur : par renforcement interne d'un récipient métallique, par exemple. On utilisait aussi de l’eau (chaude ou alors prudemment chauffée) que l’on mélangeait à des matières odorantes (comme des onguents). Les vapeurs s'échappaient délicatement. En illustration, cette petite merveille, mais ce n’est pas une chinoiserie. En principe donc, le brûle-parfum est plus souvent exécuté à partir d'une matière minérale (marbre ou autres pierres dures, également très en vogue). Non illustré dans ce sujet, parce que les chinoiseries sont rares avec ces matériaux. Ou encore en métal, comme le bronze doré (là, j’ai au moins une chinoiserie !! ) Ici, en bronze doré et fleurs de Meissen Et enfin comme la tôle qui, en effet, pouvait être dès lors laquée en surface. Utilisée ici, pour les récipients, avec cet autre exemple : |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Jeu 14 Avr - 11:38 | |
| J'ignorais que les brûles parfum fussent le support de tant de beauté j'adore ceux de Sèvres qui datent de 1780... je vais aller de nuit en emprunter un ou deux dans leur musée |
| | | chasing the dragon
Nombre de messages : 127 Date d'inscription : 03/02/2015
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Mar 18 Aoû - 18:19 | |
| Vase celadon. Magnificent. Wallace Collection. While the monochrome celadon porcelain was made in China, c.1725-35, the fanciful swirling gilt-bronze mounts would have been produced and fitted in Paris around a decade later on the initiative of a so-called ‘marchand mercier’. These dealers specialized in luxury goods to meet the extravagant taste of their wealthy clients. Objects imported from the orient were the latest fashion at this time, not only because of their exotic appearance, but also because of their rarity and costliness. https://www.facebook.com/wallacecollection _________________ Well at least they got the address right.
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Mer 30 Déc - 10:34 | |
| Voici les pots-pourris dits Pompadour. Ce modèle fabriqué en 1755 par la Manufacture de Vincennes fut probablement dessiné par Jean-Claude Duplessis père et peint par Jean-Louis Morin d'après des gravures de François Boucher. Les vases sont en porcelaine tendre, présentant un décor rouge carmin à dorures sur un fond bleu lapis. Pourquoi ce modèle fut-il nommé Pompadour ? En l'honneur de la célèbre Marquise, maîtresse du Roi Louis XV et Patronne de la Manufacture. Une tradition (plus douteuse ?) rapporte aussi que ces pièces sortirent le jour de son anniversaire. On peut admirer ces chefs-d'oeuvre au Getty Center, Museum South Pavilion, Gallery S110. _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Fleur de Pomme de Terre
Nombre de messages : 257 Date d'inscription : 01/01/2019
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Sam 10 Avr - 14:53 | |
| Chinoiseries, japonaiseries, je suis comme Marie-Antoinette, j'adore. _________________ Et c'est quoi maintenant ? Violoncelle ?
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| | | The Collector
Nombre de messages : 822 Date d'inscription : 21/11/2014
| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris Sam 3 Juin - 15:37 | |
| Ma passion des chinoiseriesme perdra En vente à Chinon, estimé à plus de 10 000 euros cette merveille - Rare vase en porcelaine de Chine « Aux Dauphins » -Monture attribuée à Pierre GOUTHIÈRE Paris, Fin XVIIIe siècle. La porcelaine Qianlong (1736-1795)
Vase de forme balustre en porcelaine décorée en bleu et rouge de cuivre sous la couverte sur fond bleu lavande sur une face d'un oiseau posé sur un rocher percé et fleuri de bambous et chrysanthèmes s'apprêtant à attraper un insecte, sur l'autre face un papillon survolant une pivoine près de bambou et champignon de longévité Lingzhi.
Importante monture en bronze ciselé et doré à col chantourné et mouvementé maintenant les anses, en forme de dauphins reposant sur des coquillages, la base figurant des roseaux noués par un ruban est soutenue sur quatre tortues.
Monture attribuée à Pierre Gouthière (Maître Fondeur-Ciseleur en 1758) Au titre de « Doreur seul ordinaire des Menus Plaisirs ».
Epoque Louis XVI (Socle manquant). Haut. 30- Larg. 21 cm
Provenance :- Collection Etienne-Anne ESCUDIER (1798 - 1864)- Vente Succession de Mme Veuve ESCUDIER, 26, 27, 28, 29 avril 1883, Me P. CHEVALLIER, Expert Charles MANHEIM. Décrit au n°99 du catalogue « Petit vase de forme balustre en céladon fleuri décoré de fleurs et d'oiseaux sur fond bleu empois et garni d'une monture en bronze ciselé et doré à anses dauphin »- Collection Octave Charles Waldemar FREMIN du SARTEL(1823 - 1894)- Puis par descendance : - Collection de Marie FREMIN du SARTEL (1849 - 1919)- Collection de Rosemonde LEROY de La BRIERE (1889 - 1981)- Collection de Ferdinande BEGOUGNE de JUNIAC (1913 - 2000)-et par descendance directe à ce jour. - Pierre GOUTHIÈRE (1732-1813) :
L'attribution de la monture à Gouthière peut se faire par comparaison avec une paire de vases des collections Al-Thani, provenant probablement des collections du peintre François BOUCHER, vente Christie's 6 décembre 2012, et dont le piètement aux tortues est semblable, citons également une paire de vases similaires vendus par Sotheby's à Londres le 4 juillet 2012.
Les dauphins de notre vase sont à rapprocher des dauphins en bronzes ornant les portes vitrées du cabinet de la Méridienne, à Versailles conçu par Richard Mique pour Marie-Antoinette. Gouthière a repris en bronze les motifs des boiseries imaginés par les frères Rousseau, avec notamment les dauphins (qui sont très proches des dauphins de notre vase) posées sur des branches de lys (la pièce étant dédiée à la naissance de l'héritier du royaume).
Admis à la Corporation des Doreurs en 1758, nommé « doreur seul ordinaire des Menus Plaisirs », et « ciseleur et doreur du roi » il fut le plus grand ciseleur-doreur parisien de l'époque Louis XVI et aussi l'inventeur de la « dorure au mat ». Son travail est souvent associé à des manteaux de cheminée (voir deux cheminées exécutées pour Madame du Barry à Fontainebleau 1771-2, aujourd'hui à la bibliothèque de Louis XVI à Versailles). La lenteur à payer ses clients (dont le duc d'Aumont, directeur des Menus-Plaisirs et sa fille, la duchesse de Mazarin, le comte d'Artois à Bagatelle, le marchand-mercier Daguerre,) fut l'une des principales causes qui le conduisirent à la faillite en 1787 et on sait peu de choses sur son activité ultérieure.
Note : De tels objets montés en bronze doré étaient très à la mode et recherchés au XVIIIe siècle, les vases et les objets étaient importés d'Extrême-Orient par les marchands-merciers parisiens tels que Lazare-Duvaux, Daguerre, Guesaint, Poirier, puis montés par les principaux bronziers, comme Pierre Gouthière et fourni à la Cour de France et aux membres de l'aristocratie. https://www.christophe-herbelin.fr/ _________________ J'fréquente que des baronnes aux noms comme des trombones.
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| Sujet: Re: Vases chinois et pots-pourris | |
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