Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 04 octobre 1728: Joyeuse entrée à Paris de la Reine Marie Leszczynska

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yann sinclair

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MessageSujet: 04 octobre 1728: Joyeuse entrée à Paris de la Reine Marie Leszczynska   04 octobre 1728: Joyeuse entrée à Paris de la Reine Marie Leszczynska Icon_minitimeSam 6 Oct - 8:35

lundi 4 octobre 1728
04 octobre 1728: Joyeuse entrée à Paris de la Reine Marie Leszczynska 41856910
Joyeuse entrée à Paris de la Reine Marie Leszczynska 

Après leur mariage, le 05 septembre 1725 au château de Fontainebleau, et l’issue de ce séjour, le Roi et la Reine étaient retournés directement à Versailles, sans passer par Paris, comme le veut la tradition.

Après avoir donné trois filles en 1727 et 1728, la France attend un Dauphin. La Reine désire aller faire ses prières dans l’Église métropolitaine de Paris, dédiée à a Sainte-Vierge, patronne du Royaume de France, et dans celle de l’abbaye royale de Sainte-Geneviève, patronne de la Ville de Paris, où repose le corps de cette Sainte ; et y réciter les prières de quarante heures pour que Dieu accorde le Dauphin tant attendu.

La Reine part de Versailles, à 9 heures, accompagnée de Mademoiselle de Clermont, surintendant de sa Maison, des dames de sa Cour et de ses principaux officiers. La maréchale de Boufflers, sa dame d’honneur, et la comtesse de Mailly, sa dame d’atours, sont dans le carrosse de la Reine sur le devant.


Elle arrive avant 11 heures à la porte de la Conférence. Elle reçoit les respects du Corps de Ville, le duc de Gesvres, gouverneur de Paris, étant à sa tête. Le président Lambert, prévôt des marchands, porte la parole et parle avec beaucoup d’éloquence.


Elle entre, dans Paris, au bruit du canon de l’Hôtel Royal des Invalides, de l’Hôtel de Ville et de la Bastille, au son des cloches, et aux acclamations réitérées du peuple, qui s’était rendu en très grande foule sur les chemins et les rues par où elle doit passer. Le cortège de la Reine longe les galeries du Louvre, le quai de l’École, le Pont Neuf, le quai des Orfèvres, le marché neuf… et arrive à 11h30 à Notre Dame, où les gardes françaises et suisses sont en haie et sous les armes, les officiers à leur tête, en habit d‘ordonnance, par ordre de la Reine et toute la Cour ayant quitté le deuil de la Reine de Sardaigne, grand-mère maternelle de Louis XV, ce jour-là.

La Reine a un habit couleur rose, avec une quantité prodigieuse de pierreries. Toutes les dames de sa suite, ainsi que la Reine sont en habit de drap d’or et d’argent très riches, ce qui répand un éclat et une magnificence dont tout Paris était charmé.

Mais plus que toute la présence auguste de la Reine, son air gai, affable et plein de bonté, font l’admiration de tout le monde, et lui gagnèrent tous les cœurs, dont les tendres et respectueux sentiments sont exprimés par des acclamations vives et redoublés. Les rues sont tapissées, autant que l’extrême envie de voir la Reine avait pu le permettre, aux endroits où il est possible d’élever des échafauds et des gradins. Mais à ces mêmes endroits, on voyait une tapisserie bien plus animée et d’un autre prix, par la prodigieuse qualité du peuple et du plus beau monde de Paris qui s’y était placé, ainsi qu’aux fenêtres et aux balcons.


S.E le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, revêtu de ses habits pontificaux, et à la tête des chanoines en chapes, reçoit la Reine à la porte de l’église, lui présente l’eau bénite et l’encense. Elle baise la vrai croix, présentée par le cardinal de Noailles qui harangue Sa Majesté. La Reine, après avoir répondu très obligeamment et avec dignité, est conduite dans le Chœur, le cardinal de Noailles et tout le Clergé marchent devant elle. Sa Majesté se met à genoux sur un prie dieu au-dessus duquel était un Dais. Le cardinal de Noailles monte à son Trône, et entonne le Te deum, à la fin duquel il donne la bénédiction, et après que la Reine eut fait sa prière, il la reconduit à un autre prie dieu qui avait été préparé devant la Chapelle de la Vierge, où un chapelain de la Reine dit la messe, pendant laquelle on chante un motet.


Le cardinal de Noailles, suivi de son Clergé, se retire à la sacristie.


Après la messe, Sa Majesté entre dans le Chœur pour voir les embellissements qui y ont été faits par les ordres du feu Roi, en exécution du Vœu de Louis XIII. Ensuite, elle entre dans la sacristie, où elle prend un peu de vin d’alican.


On sert aux dames de sa Cour du chocolat, du café…

Lorsque la Reine sort de l’Église, elle est reconduite par le cardinal de Noailles, avec les mêmes cérémonies observées à son arrivée.
De l’Église Métropolitaine, Sa Majesté va à celle de l’abbaye royale de Sainte-Geneviève en passant par le Petit Pont, la rue Saint-Jacques, la rue Galande, la place Maubert et elle y trouve les gardes françaises et suisses en haie et sous les armes. Dès le matin, les officiers des gardes du corps s’étaient emparés des avenues et des portes de l’église et de la Maison, et avaient distribué les gardes dans le Chœur, dans la nef, dans les Tribunes et autres postes qu’ils devaient occuper, ainsi qu’à Notre Dame. Elle est reçue à la porte de l’église par l’abbé de Saint-Geneviève, qui est en mitre et en crosse, revêtu de ses habits pontificaux, et accompagné des chanoines réguliers de cette abbaye, en chapes. Il présente l’eau bénite, et la Reine s’étant mis à genoux sur un carreau, baise la vrai croix, présentée par l’abbé de Sainte-Geneviève, qui, après avoir encensé la Reine, la harangue. Le compliment terminé, la Reine est reconduite dans le Chœur au son de l’orgue et des cloches. Elle se met à genoux sur un prie dieu, au-dessus duquel est un Dais. L’abbé de Sainte-Geneviève étant sur les degrés du sanctuaire, tourné du côté de la Reine, dit des oraisons et les prières accoutumées. Ensuite le Chœur chante l’Antienne de Sainte-Geneviève, et l’abbé dit l’Oraison. Après que la Reine eut fait sa prière devant le Grand Autel, la châsse de Sainte-Geneviève étant découverte, suivant l’usage pratiqué lorsque le Roi ou la Reine y vont faire leurs prières. Elle va ensuite, suivie de toute sa Cour, toujours accompagnée du RP Abbé, à la Chapelle Sainte-Clotilde, et pendant ce temps on chante le psaume « Beaticomnes, qui timent Dominum ». la Reine se met à genoux sur un prie dieu, au-dessus duquel est pareillement un Dais; on chante l’Antienne de Sainte-Clotilde, et l’abbé dit l’Oraison de Sainte-Clotilde, et celle pour demander un Dauphin. La Reine témoigne le souhait de baiser la châsse de cette Sainte ? qui lui est apportée par deux chanoines réguliers. On lui présente ensuite dans un bassin de vermeil, des pains bénis de Sainte-Geneviève et à toute la Cour, et après sa prière, elle rentre dans le Chœur, et est reconduite en chantant le psaume « Exaudiat » par l’abbé et les chanoines réguliers, avec les mêmes cérémonies observées à son arrivée ; en passant dans le Chœur, on fait remarquer à la Reine le tombeau de Clovis, premier Roi de France Chrétien, qu’elle baise avec respect.

La Reine remonte en carrosse et entre dans la rue Saint-Jacques par la rue Saint-Étienne d’Egrès. Elle le fait arrêter devant la porte du collège de Louis le Grand; la Reine y est complimentée par le Père Recteur et par le Père Principal du Collège, qui lui présentent les pensionnaires qui y sont élevés. La Reine continue sa marche par le Petit Châtelet, le pont Notre Dame, la rue des Arcis, celles des Lombards, de Saint-Denis, de la Ferronnerie et de Saint-Honoré ; elle entre dans la rue Saint-Nicaise, pour voir une partie des galeries du Louvre et la façade du château des Tuileries, du côté de la place du Carrousel. La Reine rente dans la rue Saint-Honoré par la rue de l’Échelle, et après avoir vu la place Louis le Grand, dont elle fait le tour, elle sort par la porte Saint-Honoré pour aller dîner au château de la Muette, et y arrive à 15 heures.

La Reine se trouvant un peu fatiguée de la marche, du poids de ses superbes habits et de ses pierreries, elle les quitte avant son départ pour Versailles, où elle se rend sur le soir.

La Reine, pendant toute sa marche, fait jeter de l’argent au peuple. Dans tous les endroits où elle passe, les acclamations continuelles marquent la joie que la présence de la Reine leur inspire. Elle reçoit beaucoup de bonté les preuves que le peuple lui donne de son respect et de son amour, et elle en paraît plus touchée qu’elle ne l’a été des cérémonies qui ont accompagné sa première Entrée dans la Ville Capitale du Royaume.

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