|
| Camisards et Vendéens | |
| | Auteur | Message |
---|
Airin
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Camisards et Vendéens Dim 4 Nov - 11:57 | |
| Présentation d'un livre qui passionnera les lecteurs assidus du Boudoir : Témoignant du basculement de la France et de l’Europe vers un nouveau monde, la guerre des Camisards et la guerre de Vendée encadrent le XVIIIe siècle. La première est une révolte face à la volonté d’absolutisme de Louis XIV et deviendra a posteriori le symbole d’une lutte pour la liberté de conscience ; la seconde est une révolte qui symbolise à la fois la Contre-Révolution et la marche forcée vers l’État-nation. Des protestants luttant pour garder leur liberté de culte sans contester la légitimité du pouvoir royal ; des catholiques se battant pour préserver leur manière de pratiquer, en contestant le bien-fondé d’un nouveau régime qui les instrumentalise. Deux rapports à l’État mais la même incapacité de l’État d’appréhender la diversité. La mémoire de ces deux guerres est demeurée très vivace, non seulement dans les régions concernées, les Cévennes et la Vendée, mais également à l’échelle nationale voire internationale. Ce sont des récits fidèlement transmis, de génération en génération. Mais ce sont aussi deux mémoires façonnées par le temps et dont la perception a pu changer, parfois de manière radicale. À travers le récit de ces révoltes, ce livre à deux voix est une réflexion originale et limpide qui questionne le rapport à l’histoire et à sa mémoire, écrite, orale et picturale. http://www.editions-alcide.com/livre-Camisards_et_Vend%C3%A9ens-399-1-1-0-1.html |
| | | Chakton
Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017
| Sujet: Re: Camisards et Vendéens Dim 4 Nov - 12:13 | |
| La révolte ou la guerre des Camisards, les troubles ou la guerre des Cévennes, ces expressions multiples sont utilisées pour désigner un phénomène étrange du début du XVIIIe siècle : un petit nombre de paysans et d’artisans protestants, dans une région obscure du sud de la France, met en échec pendant plusieurs mois les troupes du plus grand monarque européen de l’époque, Louis XIV. L’affaire fit grand bruit en son temps. Mais l’écho subsiste jusqu’à nos jours. Le contraste est grand entre le caractère limité des faits et leur résonance sur la longue durée. Les Camisards, c’est d’abord une mémoire. Le déclenchement de la guerre Au point de départ, c’est une opération pour délivrer des fugitifs protestants, accompagnée du meurtre de celui qui les a arrêtés, le 24 juillet 1702, et qui est leur geôlier : l’abbé du Chaila. Cet événement se passe en plein cœur des Cévennes, dans un bourg au pied du versant sud du mont Lozère, Le Pont-de-Montvert. Cet abbé du Chaila, qui avait des responsabilités à la fois religieuses et administratives, était haï et redouté de tous les anciens protestants cévenols. Voilà pourquoi les Cévenols qui l’ont agressé lui donnèrent de nombreux coups de couteau, pour se venger des années de surveillance et de répression. Puis, la troupe continua en s’attaquant à un château proche. Quatre jours plus tard, l’un des chefs de la bande, Esprit Séguier, fut pris et exécuté. Les autorités royales pensaient en avoir terminé avec cet « incident » : la révolte ne faisait que commencer. Le choix de l’absolutisme, la terreur Pour comprendre cette explosion violente, il est nécessaire de revenir dix-sept ans en arrière. Les 17-18 octobre 1685, par l’édit de Fontainebleau, Louis XIV révoquait l’édit de Nantes qui en 1598 avait permis aux protestants français de pouvoir librement célébrer leur culte à travers tout le royaume. Au départ, la coexistence était mal supportée par les deux communautés religieuses. Peu à peu, celles-ci finissaient par s’accepter, ce dont témoignaient dans plusieurs régions la multiplication des relations professionnelles et parfois même amicales sans parler d’un nombre significatif de mariages mixtes. Le « pari » de l’édit de Nantes était en voie d’être gagné. Tout change avec Louis XIV. Pour des raisons essentiellement politiques et de gloire personnelle, le grand roi veut restaurer l’unité religieuse du royaume comme preuve de son pouvoir absolu : après avoir triomphé sur les champs de bataille, il fallait vaincre les consciences, avoir en quelque sorte le pouvoir de Dieu. Dans ce but sont lancées par l’autorité royale et ses représentants locaux les terribles dragonnades, ou logement des soldats chez les protestants jusqu’à leur conversion. Les « dragons » ont pratiquement tous les pouvoirs sauf le meurtre ! Le système est très efficace, aidé par la rumeur des exactions des gens de guerre. Philippe Joutard est ancien recteur et professeur d’histoire émérite. Il est notamment l'auteur d' Histoire et mémoires, conflits et alliance (La découverte, 2013). Jean-Clément Martin est un spécialiste de la Révolution Française. Ancien directeur de l'Institut de l'histoire de la Révolution Française, il a notamment étudié la Vendée comme lieu de mémoire. http://www.atlantico.fr/ _________________ X est la force deux fois pure
|
| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Camisards et Vendéens Sam 17 Nov - 14:27 | |
| Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,
Nous vous proposons également de passer cet ouvrage en revue. Il s'agit généralement d'une mise en perspective originale et intéressante.
Thème Les points de convergence et les différences entre la révolte des Camisards au début du XVIIIè siècle dans les Cévennes et la "guerre" de Vendée (et dans les autres régions de l'Ouest) à la fin du même siècle et jusqu'au XIXè.
Deux parties, à chaque fois : d'abord "la guerre" c'est à dire le résumé des faits, puis "la mémoire", c'est à dire l'analyse de la construction du mythe.
La révolte des Camisards est une révolte des protestants cévenols face à la volonté d'absolutisme de Louis XIV qui révoque l'Edit de Nantes. La "guerre" de Vendée, plus complexe, est à la fois une contre-révolution et une lutte pour la liberté de conscience.
Le chapitre final souligne les rapprochements possibles et, au contraire, les divergences dans les pratiques d'insurrection, les manières de faire la guerre, la durée des affrontements et la résistance, la violence et le nombre de morts. Ce sont, selon les auteurs, deux soulèvements populaires où la religion joue un grand rôle, deux guerres civiles contre l'Etat dont la postérité n'a pas été identique mais dont la mémoire reste vive.
Points forts · En une cinquantaine de pages pour chacune de ces deux "guerres", un résumé, clair, concis, avec plusieurs notions explicitées ("le désert", la chouannerie, la virée de Galerne, etc)
· Des cartes et des indications des principaux lieux des batailles, des refuges, des portraits des chefs (Abraham Mazel, Jean Cavalier, Rolland, pour les Camisards; La Rochejaquelein, Bonchamps, Cathelineau, Charette, Hoche, côté Vendéens)
· Appréciables explications sur la dénomination "guerre de Vendée" pour englober l'ensemble des soulèvements de l'Ouest et sur le rôle des divisions politiques entre partis révolutionnaires. D'où le titre du chapitre : "La guerre de Vendée, une invention révolutionnaire".
· Intéressante étude sur la manière dont la presse, l'iconographie, les historiens (dont Michelet, favorable aux Camisards, hostile aux Vendéens) et les romanciers ont contribué à garder tenace jusqu'à nos jours le souvenir de ces soulèvements.
· Une mise en pages soignée avec de nombreuses illustrations.
Points faibles · Pour la guerre de Vendée, on aurait aimé plus d'explications sur la "récupération" royaliste, même si un encadré présente l'importance des Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein.
· Le romancier André Chamson, dont l'oeuvre est empreinte de son amour pour ses Cévennes natales, aurait mérité plus qu'une simple mention.
En deux mots... Un résumé est souvent un exercice plus difficile que l'écriture d'un livre entier : les auteurs ont réussi ce pari. Cependant, la complexité de ces deux révoltes à la fois populaire, religieuse, politique, incite, pour approfondir les sujets, à se reporter à leurs ouvrages publiés.
Un extrait... "Il faut souligner la violence inouïe de ces deux guerres marquées l'une et l'autre par un événement paroxystique : le "Grand Brûlement" des Cévennes et les colonnes "infernales" en Vendée. Sans le vouloir, les Vendéens, comme les Cévenols avant eux, se retrouvent face à la raison d'Etat... "
Les auteurs Philippe Joutard, professeur émérite d'histoire moderne à l'Université de Provence, est spécialiste de l'histoire du protestantisme en France, et en particulier dans les Cévennes. On lui doit plusieurs ouvrages consacrés aux Camisards, notamment Les Camisards (Gallimard, coll. Folio Histoire) et la Légende des Camisards (Gallimard, coll. Bibliothèque des histoires). Il s'est longuement penché sur la transmission orale en Histoire et son rôle dans la construction d'une mémoire vivante. Jean-Clément Martin, professeur émérite à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, est spécialiste de la Révolution française, de la Contre-Révolution et de la guerre de Vendée, sur laquelle il a publié La guerre de Vendée (coll. Point Seuil), La Vendée et la Révolution (Perrin). Il fait partie des historiens qui prennent au sérieux la mémoire collective (on lui doit l'article Vendée région-mémoire dans Les lieux de mémoire) mais qui refusent le terme de "génocide" appliqué à cette guerre. https://culture-tops.ouest-france.fr/ _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Camisards et Vendéens | |
| |
| | | | Camisards et Vendéens | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |