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 Les amours de Louis XV et des soeurs Mailly-Nesle

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globule
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MessageSujet: Les amours de Louis XV et des soeurs Mailly-Nesle   Les amours de Louis XV et des soeurs Mailly-Nesle Icon_minitimeMer 21 Nov - 7:25

Invitées par leur aînée, Louise, maîtresse officielle de Louis XV, Hortense-Félicité et Marie-Anne de Mailly-Nesle rejoignent le château de Versailles à l’automne 1742. Cette dernière ne cache pas son ambition de séduire le roi.

Les amours de Louis XV et des soeurs Mailly-Nesle 79429610
Marie-Anne, Pauline et Louise, trois des cinq soeurs de Mailly-Nesle, en sulfureuses « Trois grâces » sur ce tableau du XVIIIe siècle.
(détail)De Agostini/Leemage


Dans le carrosse les conduisant vers le château de Versailles, un jour de septembre 1742, deux des soeurs Mailly-Nesle restent silencieuses depuis qu’elles ont quitté l’hôtel de leur tante. Elles ont été invitées par leur aînée, Louise, comtesse de Mailly, devenue maîtresse officielle du roi, à venir vivre au château de Versailles. Celle-ci espère conforter sa position de favorite en les faisant entrer au service de la reine. Elles vont loger au coeur de la machine royale, dans l’aile Neuve, et dans l’appartement de l’évêque de Rennes, près de la cour des Princes.

A 24 ans, Marie-Anne, marquise de la Tournelle, est la plus jeune des cinq filles de Louis III de Mailly-Nesle, prince d’Orange, et de son épouse, Armande Félice de La Porte Mazarin, arrière-petite nièce de Mazarin. Depuis le décès de son mari, deux ans plus tôt, Marie-Anne vit joyeusement son veuvage. Elle a hérité d’une belle fortune et a pris pour amant le neveu du duc de Richelieu.

A côté d’elle, Hortense-Félicité est la quatrième soeur de la famille, sans doute la plus belle. Elle a épousé François-Marie de Fouilleuse, maréchal de camp du roi, à qui elle a déjà donné deux enfants. Très éprise de lui, elle a la réputation d’être sage, presque ennuyeuse.

Malgré l’excitation de partir vivre à Versailles, elles se savent précédées d’une lourde réputation. Depuis près d’une décennie, deux de leurs soeurs règnent sur le coeur de Louis XV. Louise, l’aînée, est la première à l’avoir séduit, en 1733. Son physique plutôt ingrat est compensé par un caractère dévoué, surtout pour ce roi. Elle n’a jamais cessé de l’aimer alors qu’il l’a quittée deux fois. La première fois pour Pauline, la deuxième soeur, en 1739, la seconde, pour Diane, la troisième soeur, à la mort de Pauline, en 1741.

  • Marie-Anne fait tout ce qu’elle veut du roi

Hortense-Félicité glisse un regard vers Marie-Anne. Elle se demande si Louise a été bien prudente de les faire venir à Versailles. A 32 ans, Louis XV est un amateur de femmes. Grand et beau, corps d’athlète, le roi n’a aucun mal à séduire les plus jolies créatures depuis que la reine, Marie Leszczynska, fille du roi détrôné de Pologne, lui a interdit le lit conjugal. Après avoir fait une fausse couche et lui avoir donné dix enfants en une dizaine d’années, elle a déclaré forfait. « Toujours coucher, toujours accoucher, toujours grosse ! » se lamente-t-elle parfois.

Un petit sourire narquois de Marie-Anne inquiète Hortense-Félicité, qui l’interpelle : « Tu sembles bien rêveuse. Ne me dis pas que tu espères aussi conquérir le roi ? » Marie-Anne arbore une mine enjouée : « Pourquoi ne pourrions-nous pas rêver de cela, alors que nos trois aînées nous ont précédées dans la couche royale ? »

Hortense-Félicité, aussi prude et pure que Marie-Anne est audacieuse et insolente, s’agace de voir sa soeur vouloir reprendre le flambeau avec si peu de scrupules.

« Tu exagères ! Louise nous accueille à Versailles alors qu’elle vient à peine de retrouver les faveurs du roi... »

Marie-Anne hausse les épaules : « Notre soeur n’a jamais su tirer profit de sa position. Elle vit comme une pauvresse, sans aucun titre, aucune faveur, ni même de quoi se vêtir convenablement. » Elle se met à rire, puis ajoute : « Et si tout cela reste en famille, est-ce vraiment trahir ? D’ailleurs, pourquoi ne tentes-tu pas ta chance, ma chère ? Tu es la plus belle de nous toutes ! »

« Jamais ! répond Hortense-Félicité. Je suis venue pour devenir la dame de compagnie de la reine. Rien de plus. »

Quelques jours après leur arrivée à Versailles, comme on pouvait s’y attendre, le roi se montre très intrigué par les deux jeunes femmes. Il délaisse à nouveau la pauvre Louise, dont le reste de beauté s’est brusquement évanoui à l’arrivée de ses cadettes, et qui se montre trop jalouse. Il commence par vouloir se rapprocher d’Hortense-Félicité.

Flattée par ses marques d’affection, celle-ci semble vaciller. Mais une scène avec son mari tant aimé la remet immédiatement dans le droit chemin : « Ne vous avisez pas, madame, lui lance celui-ci, d’être aussi putain que vos soeurs ! Jamais je ne me flatterai d’une telle trahison ! » « Bien sûr, mon ami, je vous resterai éternellement fidèle », rétorque-t-elle.

Bien que n’éprouvant aucun sentiment particulier pour le roi, Marie-Anne se montre plus sensible aux immenses avantages que le statut de favorite peut lui apporter. Froide et calculatrice, elle pose ses conditions devant le duc de Richelieu, troisième du nom : « Je veux être comme la marquise de Montespan, une maîtresse déclarée ! Et que le roi tienne sa cour chez moi... »

Médusé par tant d’audace, il ne dit mot. «... Et je demande que ma soeur Louise, son ancienne favorite, quitte Versailles. »

La jeune Marie-Anne est présentée à la cour et obtient tout ce qu’elle veut : le duché-pairie de Châteauroux, qui fait d’elle la duchesse de Châteauroux, une rente annuelle de 86 000 livres et de nombreux cadeaux. Voulant écarter toute menace, Marie-Anne demande aussi que sa soeur Hortense-Félicité soit exclue des petits appartements ainsi que des déplacements du roi aux châteaux de Choisy et de la Muette.

La duchesse meurt d’une péritonite en 1744. Le roi se montre triste, mais soulagé de la disparition de cette maîtresse très impopulaire du fait de son arrogance et de son influence, qui faisait de lui ce qu’elle souhaitait, jusqu’à l’inciter à déclencher la guerre de Succession d’Autriche.

  • Hortense-Félicité résiste aux avances

Pour se consoler, il porte à nouveau son attention sur Hortense-Félicité, devenue la dame du palais de la reine et l’une de ses plus proches amies. Mais celle-ci n’est toujours pas prête à céder aux avances du monarque. Ce refus ne fait qu’attiser son désir. Fasciné par sa beauté ingénue et par sa grâce un peu distante, Louis XV, à qui l’on n’a jamais résisté, presse son conseiller Richelieu de convaincre la dame d’accepter ses avances.

Lors de l’entretien, le duc promet à Hortense-Félicité de nombreux avantages. La jeune femme reste muette, semble intraitable. A la fin, elle se lève et déclare d’un air navré : « Est-ce là tout, monsieur ? Eh bien, je préfère l’estime de mes contemporains ! »

Hortense-Félicité conservera sa charge plus de vingt-cinq ans à la cour. Sans céder, elle verra de nombreuses maîtresses se succéder dans le lit du roi, deviendra même l’amie de l’une des plus fameuses, la comtesse Du Barry. Sa bravoure et son courage lui vaudront aussi la clémence du tribunal révolutionnaire.

Elle mourra sous Napoléon, en 1799, à 84 ans. Des cinq soeurs Mailly-Nesle, elle reste dans l’histoire comme étant la seule à ne pas avoir succombé aux assauts du roi Louis XV, le Bien-Aimé.

  • Pour aller plus loin :

« La Duchesse de Châteauroux et ses soeurs », d’Edmond et Jules Goncourt (1879).
« Louis XV », de Jean-Christian Petitfils, Perrin (2014).
« Les Jeunes Amours de Louis XV », de Michel de Decker, Editions Corps 16 (2001).
http://www.leparisien.fr/


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