Assassinat d'un prêtre non jureur à Vannes Le 1er janvier 1796, à 17 H, la république débute l'année, à Vannes, par l'exécution d'un prêtre dont le seul tort est de n'avoir pas prêté serment: le père Yves Le Manour.
Né le 7 mai 1748 au village de Kermérian en Remungol, de Mathurin et d'Yvonne Le Mer.
Il est baptisé le lendemain.
Ordonné prêtre par Monseigneur Sébastien Michel Amelot le 4 avril 1778, à Vannes, il est nommé chapelain de Saint-Yvy de Moréac, durant douze ans, puis reçoit la cure de Languidic en 1790.
L'abbé Le Manour refuse de prêter serment, de partir en exil et va mener la vie habituelle des réfractaires: caches, complicités des paroissiens, messes dans les bois ou dans les granges, les traques, les peurs, les trahisons, la faim.
Rien ne le décourage, il accomplit son ministère sacré: confessions, messes, mariages, baptêmes, extrême-onction, funérailles.
Il est capturé l'Île aux Moines, dans le Golfe du Morbihan le 05 décembre 1795, alors qu'il va visiter un malade, par des marins à la recherche de Chouans.
Ils trouvent sur lui: un petit ciboire en argent, une boîte aux Saintes Huiles en plomb, un petit rituel, un martyrologe romain, un bréviaire avec des actes de mariages célébrés par lui.
Il est jugé coupable d'être réfractaire aux lois de la république, de ne pas être parti en déportation, d'avoir continué à exercer son ministère de prêtre catholique; en conséquence il est condamné à mort à 48 ans.
Le 1er janvier 1796, Yves Le Manour est guillotiné à 5 heures de l'après-midi, sur la place de la Liberté, actuelle place Maurice Marchais (Hôtel de Ville), en face de la chapelle Saint Yves.