Antonio Lotticompositeur italien
organiste et maître de chapelle italien de musique baroque
né vers 1667 à Venise
mort le 5 janvier 1740 à Venise à l'âge de 73 ans
BiographieLa première partie de sa vie se passe à Hanovre, où son père Matteo était maître de chapelle de la Cour Électorale.
Il reçoit également une éducation musicale à Venise auprès de Giovanni Legrenzi1 ; il y exerce ensuite des fonctions à la basilique Saint-Marc, tout d'abord comme chanteur, puis comme assistant du second organiste avant de devenir le titulaire, enfin à partir de 1704 comme premier organiste. Il devient par la suite (1736) Maître de Chapelle de la Cappella Marciana, position qu'il occupe jusqu'à sa mort.
Il obtient un congé en 1717 pour se rendre à Dresde auprès de l'Électeur de Saxe, où plusieurs de ses opéras sont représentés.
Il retourne à Venise en 1719 et y demeure ensuite jusqu'à sa mort.
Professeur recherché, il a eu parmi ses élèves Domenico Alberti, Benedetto Marcello, Baldassare Galuppi et Jan Dismas Zelenka. Il était marié à une chanteuse soprano, Santa Stella.
ŒuvreLotti a composé de nombreux genres : messes, cantates, madrigaux, une trentaine d'opéras et de la musique instrumentale. Ses œuvres chorales sacrées sont parfois sans accompagnement d'instruments (a cappella), donc dans un style polyphonique traditionnel, mais nombreux ouvrages sont composés dans le style plus moderne avec accompagnement de cordes et de basse continue. Ses opéras ont été longtemps complètement oubliés, et ressortent peu à peu au répertoire : par exemple Ascanio a été représenté à Leipzig en 2004 au Festival Bach.
Par contre, parmi ses œuvres religieuses de toutes sortes, un Crucifixus (1718), motet à six, huit et dix voix (trois versions), est très renommé et compté à juste titre comme l'un des chefs-d'œuvre de la musique d'église italienne. Le chromatisme, en particulier, en est très remarquable. Il est là pour signifier la douleur de la crucifixion du Christ. Cette volonté descriptive (ou plus généralement évocatrice) est un élément d'un procédé de composition, très répandu, qui porte le nom de figuralisme. Si le caractère de ses pièces est né en partie d'une inspiration dramatique et théâtrale et si la musique pour la scène composée au XVIIe siècle a bien influencé le style de Lotti, il n'en reste pas moins qu'il est un des meilleurs successeurs (lointains) de Giovanni Gabrieli, personnification de l'extraordinaire floraison de la musique vénitienne un siècle auparavant.
On considère généralement que sa production musicale est à la croisée des chemins du baroque et du classique.
Notes et références
↑ (de) Norbert Dubowy, « Bemerkungen zur Kirchenmusik von Antonio Lotti », Händel-Jahrbuch 46 (2000), 85-99, 2000