En cherchant des renseignements l'autre jour sur le net, je suis tombé sur l'histoire de Pierre Bayle.
C'était en 1793.
Pierre Bayle, âgé de 10 ans à peine, avait suivi toute sa famille et s'était engagé comme volontaire dans l'armée de la jeune république, en tant qu'élève tambour.
L'armée espagnole avait alors franchit la frontière et tentait de prendre Perpignan à revers. L'armée française repousse l'ennemie devant la ville et , en avril 1794, sous le commandement du général Dugommier, défait l'armée Espagnol, et libère plusieurs villes.
Pierre Bayle est attaché à l'état major du général Augereau, qui pénètre en Espagne à la poursuite de l'ennemie. Une bataille décisive, la bataille de la Sierra Nevada, doit se dérouler le 17 novembre. En préparation de cette bataille, le général Augereau reçoit l'ordre d'enfoncer les lignes ennemies. Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1794, il infiltre ses troupes et son artillerie,et, pour couvrir le bruit des pièces, les tambours se mettent à battre. C'est à ce moment que se produit le drame.
A l'aube, une canonnade se produit. Le jeune Tambour Pierre Bayle est fauché par un éclat d'obus. Il meurt sur le coup alors qu'il n'a que 11 ans.
Il est le premier enfant de troupe mort pour la France et le plus jeune militaire tomber au champs d'honneur.
Le Général Dugommier, bouleversé, écrit au comité de salut public : (lettre extraite du site Wilkipédia)
« Parmi les traits nombreux de dévouement produits par la Patrie, ceux de l’enfance, plus rares et plus extraordinaires, inspirent aussi plus d’intérêt et d’admiration. Déjà, par mon rapport de l’affaire du 11 de ce mois, je vous ai dit qu’un jeune tambour âgé de dix à onze ans avait seul été tué par un éclat d’obus, mais ayant recueilli depuis cette époque quelques circonstances dignes de nos annales guerrières, je crois devoir vous les transmettre. Ce jeune Républicain nommé Pierre Bayle, tambour dans le huitième bataillon de l’Aude, était de garde à un de nos avant-postes où malgré la faiblesse de son âge il a battu la Diane avec des efforts incroyables, pour étouffer la marche de notre artillerie volante; il exécuta ce qu’il avait dit la veille au Général du Poste : as-tu assez de force lui demanda ce dernier pour battre demain au matin la Diane et empêcher que l’ennemi n’entende notre artillerie légère ? Peut-on manquer de force, répondit le jeune héros, quand on peut servir utilement son pays ?
C’est ainsi qu’à l’âge de onze ans le jeune Bayle, digne émule de Barra, savait déjà apprécier combien il est doux d’avoir une Patrie, de vivre et de mourir pour elle. Il est juste aussi d’ajouter à la gloire de cet enfant, qu’il avait une famille peu fortunée qui depuis la Révolution s’est tout entière dévouée au service de la Patrie, que le père âgé de quarante cinq ans avec son fils aîné âgé de dix sept ans, ont fait tous les deux la première campagne de Savoie et servent maintenant dans le huitième bataillon de l’Aude… et qu’enfin la mère n’a cessé de se rendre utile dans le corps en blanchissant nos frères d’armes.
Toutes ces circonstances réunies, assurant à la famille de Bayle un droit à la reconnaissance nationale, méritent d’être publiées. Elles apprendront à la postérité les vertus qu’enfante dans toutes les âmes, et surtout dans celles du pauvre, l’amour de la Liberté. »
Le Général Dugommier tombera lui même quelques jours plus tard au combat.
Une statue sera édifiée en l'honneur du petit tambour, dans le village de Boulou.
Photo provenant du site "la fonderie et piwi".
Je trouve cette histoire vraiment triste.