Janvier 1679: Marie Angélique de Scorailles se donne au Roi

Marie Angélique de Scorailles se donne au Roi


C'est donc d'après les interrogatoires faits par La Reynie que l'on peut fixer à Janvier 1679 la date probable à laquelle Marie Angélique se donne au Roi


Elle n'a alors pas tout à fait quatre mois de cour et n'a pas encore atteint 18 ans


Louis XIV semble déjà l'aimer comme il n'aimera et n'a aimé que rarement


Bussy-Rabutin témoigne d'une plume qui, certes, s'emporte un peu:


" Ce fut fans un tête-à-tête amoureux que nos amants se jurèrent une affection éternelle; et l'entretien de Mademoiselle de Fontanges eut des charmes si doux pour le Roi que, pendant qu'il dura, il fut entièrement attaché à renouveler à cette aimable personne toutes les protestations du plus tendre amour


Ils se séparèrent, et cette belle, disant à son amant un adieu tendre des yeux, le laissa le plus amoureux de tous les hommes


Il envoya à Mademoiselle de Fontanges un habit dont la richesse ne se peut priser, non plus que l'éclat de la garniture qui l'accompagnait ne se peut trop admirer


Elle le reçut et partit un peu après Sa Majesté, qui donna tous les divertissements ordinaires à toutes les dames de la cour, en réservant un particulier pour son aimable maîtresse"



En ce même mois de janvier, Louis XIV est si délicat avec sa jeune maîtresse qu'il retarde de trois jours une grande chasse prévue pour le lendemain afin de lui permettre de se reposer


Le même jour, le prince de Marsillac vient au Palais-Royal, où il a ses habitudes, car Mademoiselle des Adrets lui témoigne quelque attachement, mais il vient de la part de Louis XIV pour remettre à Mademoiselle de Fontanges un écrin contenant un rand de perles et deux pendants d'oreilles


La jeune femme répond à Marsillac que le Roi est doué de qualités si précieuses et si touchantes qu'il faudrait vraiment qu'elle soit tout à fait insensible pour ne pas être ravie et reconnaissante de la passion que le plus grand monarque du monde veut bien ressentir pour elle, malgré son peu de mérite


Mademoiselle de Fontanges
(Marie-Angélique d'Escorailles) (Marie-Angélique de Scorailles)
(Marie Radegonde Angélique de Scorraille)

duchesse de Fontanges


   Fille d'honneur de Madame Palatine de 1678 à 1680

   Née le 27 juillet 1661 au château de Cropières à Raulhac, (Cantal)
   Décédée le 28 juin 1681 au monastère de Port-Royal, faubourg Saint-Jacques à l'âge de 19 ans (Sa mort subite alimenta alors des rumeurs d'empoisonnement liées avec l'affaire des poisons. Mais les médecins d'aujourd'hui qui ont étudié le rapport d'autopsie d'Angélique de Fontanges, ont établi qu'elle était morte naturellement d'une pleurésie)
   Inhumée le 29 juin 1681 au Port Royal (dans l'église)

Parents

   Jean Rigal de Scorraille, comte de Roussille lieutenant du roi en Auvergne. 1622-1701
   Aimée Eléonore de Plas 1625-1685


   Relation en 1678 avec Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715

dont
       anonyme  1679-1679


Ébloui par son étonnante beauté, un cousin de son père proposa d'emmener la jeune demoiselle à Paris pour l'introduire à la Cour de Versailles. Ses parents acceptèrent vu qu'ils avaient encore quatre filles et trois fils à élever. Peu de temps ensuite, elle fut introduite à la Cour en qualité de fille d'honneur de la Palatine, belle-sœur du roi Louis XIV. Angélique de Scorailles sut attirer d'emblée l'attention de Louis XIV et devint peu après sa maîtresse, en 1678. Marie-Angélique était d'une grande beauté: « une belle créature », selon le roi.

Leur liaison fut secrète jusqu'au printemps 1679 où elle fut reconnue officiellement maîtresse royale. Vers la fin d'année 1679, elle accoucha prématurément d'un garçon mort-né et se remit mal de ses couches.

Le fait que Louis XIV la titre duchesse de Fontanges, en 1680, marqua le déclin de sa faveur qui fut aussi éclatante que brève. Délaissée et toujours non remise de son accouchement, la duchesse de Fontanges se retira au couvent de Port-Royal, mourut le 28 juin 1681. Elle avait à peine vingt ans.

Sa mort subite alimenta alors des rumeurs d'empoisonnement liées avec l'affaire des poisons. Madame de Montespan fut citée comme empoisonneuse. Mais les médecins d'aujourd'hui qui ont étudié le rapport d'autopsie d'Angélique de Fontanges, ont établi qu'elle était morte naturellement d'une pleurésie.


Portrait par Pierre Mignard

Elle avait fait venir la mode d'une coiffure qui porte son nom. En effet, en participant à une chasse royale, les rubans qui retenaient sa coiffure s'étaient décrochés et la jeune duchesse s'était recoiffée avec sa jarretière.

Le roi l'avait complimentée pour cette façon d'attacher ses cheveux et la coiffure devint très vite à la mode et portait ce nom suivant: La coiffure à la Fontanges.




La duchesse de Fontanges et ses contemporains:

Selon l'abbé de Choisy:

   ..."belle comme un ange, mais sotte comme un panier"

Mme de Sévigné:

   « il faut s’imaginer précisément le contraire de cette petite violette (La Vallière), qui se cachait sous l’herbe, et qui était honteuse d’être maitresse, d’être mère, d’être duchesse, jamais il n’y en aura sur ce moule »

Mme la Palatine:

   « la Fontange, quoique très belle, est tout à fait rousse »

Mme de Caylus écrit sur sa mort:

   "cette fille s'est tuée pour avoir voulu partir de Fontainebleau le 13 mai (1680), le même jour que le roi quoiqu'elle fut en travail et prête à accoucher. Elle fut depuis toujours languissante."