Secondes noces de Joseph II avec Josepha de BavièreDe son premier mariage, il en resta désespéré.
Petit rappel:« Tya-Tya », comme la surnomma affectueusement Joseph, donna rapidement une fille à Joseph II, la petite Marie-Thérèse (1762-1770), mais mourut l'année suivante en mettant au monde une seconde fille, Marie-Christine, qui ne survécut pas. Joseph II restait donc sans postérité masculine.Isabelle est enterrée dans la Crypte des Capucins à Vienne, nécropole des Habsbourg-Lorraine.
L'archiduc en restera inconsolable.
Son devoir était d'assurer une postérité dynastique: il songea à la sœur de la défunte, mais celle-ci était déjà promise au prince des Asturies.
Joseph dut alors se remarier en 1765 à Josépha de Bavière (1739-1767), qu’il rendit malheureuse par son indifférence allant jusqu'à faire séparer par un mur le balcon commun à leurs appartements et ne la visitant pas durant sa dernière maladie.
À la mort de celle-ci, Marie-Thérèse songea, toujours pour renforcer l'alliance française, à lui faire épouser la princesse Bathilde d'Orléans.
Plus tard encore, il fut question d'une union entre l'empereur et la plus jeune sœur de Louis XVI; mais ces deux projets firent long feu.
Le 13 janvier 1765, elle épousa par procuration Joseph de Habsbourg-Lorraine, roi de Germanie et héritier de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche.
Lorsqu'elle arriva à Vienne, son mari ne semblait pas mécontent de sa nouvelle femme, ni son entourage qui accueillit la jeune épouse.
Ils se marièrent officiellement le 25 janvier 1765, au château de Schönbrunn.
Le mariage ne fut pas heureux.
Il n'avait été décidé que sous la pression de l'impératrice-mère Marie-Thérèse d'Autriche, qui, ayant connu les affres d'une guerre de succession, voulait que son héritier ait une postérité masculine pouvant recueillir l'héritage impérial.
Veuf inconsolable de sa première épouse Isabelle de Bourbon-Parme, l'empereur Joseph ne souhaitait pas se remarier.
Cependant, il avait fait des propositions de mariage concernant la sœur de Marie-Isabelle, Marie-Louise.
La proposition fut refusée car Marie-Louise était déjà fiancée au futur roi Charles IV d'Espagne et ne s'intéressait pas à Joseph.
Joseph avait rencontré Josépha en 1764, alors qu'il se rendait à Francfort-sur-le-Main afin d'être élu roi de Germanie.
Il ne la trouvait pas séduisante physiquement; la première fois qu'il la rencontra, il la décrivit ensuite dans une lettre:
« Elle a vingt-cinq ans. Elle n'a jamais eu la petite vérole, et la simple idée de cette maladie me fait trembler. Sa silhouette est courtaude, épaisse, et sans aucune trace de charme. Son visage est couvert de taches et de boutons. Ses dents sont horribles » Cependant, le prince Wenzel Anton von Kaunitz-Rietberg ayant insisté pour que Joseph épouse une princesse de Bavière pour s'assurer une alliance, Josépha fut choisie pour épouser Joseph II.
Un mois après son mariage, Joseph II envoya une longue lettre à Philippe Ier de Parme, le père de feue Isabelle de Bourbon-Parme.
Il y admettait qu'il n'avait rien en commun avec sa nouvelle épouse, mais que du point de vue du caractère, Josépha était une « femme irréprochable » qui l'aimait, et qu'il admirait ses qualités mais souffrait de ne pas pouvoir l'aimer.
Même les ennemis de Josépha à la cour admettaient qu'elle était aimable, serviable, amicale envers tous et bienfaisante, mais que son intelligence était limitée et qu'elle manquait de culture.
Joseph ajouta:
« Je resterai sur la voie de l'honneur, et si je ne peux pas être un époux affectueux, au moins elle trouvera en moi un ami, qui apprécie ses qualités et la traite avec toute la considération imaginable » Cependant il ne tint pas cette promesse.
Au fil du temps, il en vint à traiter Josépha avec une parfaite froideur.
Marie-Christine d'Autriche écrivit à ce sujet:
« Je crois que si j'étais sa femme (de Joseph) et si j'étais si mal traitée, je m'enfuirais pour me pendre à un arbre à Schönbrunn » Malgré la froideur de son époux, Josépha l'aimait énormément et souffrait profondément de son manque d'affection.
Étant faible et timide, et consciente de son infériorité par rapport à lui, elle tremblait et pâlissait quand elle se trouvait en sa présence.
Josépha, Impératrice consort du Saint-Empire, peinte en 1765 par Martin van Meytens. Château de Schönbrunn, VienneLe seul membre de la famille impériale qui prit la jeune Josépha sous son aile fut son beau-père François Ier du Saint-Empire, et quand il mourut le 18 août 1765, Josépha n'eut plus d'ami.
Son mari Joseph II succédant à François Ier, elle devint impératrice consort du Saint-Empire; cependant, sa belle-mère resta la figure la plus importante de l'empire et de la cour de Vienne.
L'union de Joseph et de Josépha resta stérile, mais pendant une bonne partie des deux ans que dura le mariage, l'état de santé de Josépha amena plusieurs fois la cour, y compris elle-même, à penser qu'elle était enceinte.
En octobre 1765, dans une lettre à son frère Léopold, Joseph écrivit:
« En ce qui concerne mon impératrice, il n'y a pas de changement. Elle n'est pas malade mais a de considérables dérangements. Elle pourrait être enceinte mais sans le moindre signe de grosseur. Je n'y comprends tout simplement rien, et je me console avec la vie heureuse que je mène en époux célibataire »Le mois suivant, il ajouta:
« Je vis quasiment en célibataire, me levant à 6 heures du matin, allant au lit à 11 heures, ne voyant ma femme qu'à table et ne la touchant qu'au lit » Le même mois, la surintendante de la maison de l'impératrice démissionna, affirmant qu'elle ne pouvait plus supporter de contempler le tableau de ce mauvais ménage (en français dans le texte)
Apparemment l'impératrice avait aggravé sa situation en s'en ouvrant à ses serviteurs
Plus de détails et d'illustrations ici: https://maria-antonia.forumactif.com/t6799-les-festivites-du-mariage-de-joseph-ii-avec-josepha-de-baviere-en-janvier