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 08 janvier 1663: Ballet des Arts

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yann sinclair

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MessageSujet: 08 janvier 1663: Ballet des Arts   08 janvier 1663: Ballet des Arts Icon_minitimeMer 16 Jan - 17:06

08 janvier 1663: Ballet des Arts Moon2433
Lundi 08 janvier 1663

08 janvier 1663: Ballet des Arts Ballet10
BALLET DES ARTS
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103676j
http://sitelully.free.fr/b16.htm


Ce ballet fut créé et dansé le 08 janvier 1663 au Palais Royal.

Aux côtés du roi, Melle de la Vallière, Melle de Mortemart (future Mme de Montespan) et Melle de Sévigné dansèrent dans ce ballet donné en l’honneur de la Reine.

Il fût repris en 1685 au collège de Louis Le Grand.

Nous voici en présence de deux versions d’un même ballet.
Celle de 1663 est en 7 « entrées » ou scènes selon une architecture complexe mais très organisée. Architecture musicale, celle du chant, avec la place des dialogues et des récits absolument symétrique. Architecture sociale ensuite: les entrées impaires étaient dansées par la cour (la 1ère et la dernière par les dames), les entrées paires par les maîtres à danser. Consécutive à celle-ci, une architecture des genres: noble (1, 3, 5, 7), bouffon (2, 6) et comique (4).

Ouverture

1ère entrée: l’agriculture, Après un dialogue entre la Paix et la Félicité, les bergers envahissent la scène Des bergers envahissent la scène: le roi dans le rôle du berger entouré de Madame et de quatre des plus séduisantes jeunes femmes de la cour. Berger présidant aux arts, c’est la transcription chorégraphique d’Apollon et de ses nymphes


2ème entrée: la navigation,Le décor représente un paysage maritime. Après un récit de Thétis, des pirates et des corsaires débarquent sur le rivage.

3ème entrée: l’orfèvrerie,Junon descend sur une machine représentant d'innombrables richesses. Les courtisans de la déesse l'accompagnent.
08 janvier 1663: Ballet des Arts Junon11
4ème entrée: la peinture, Apelle et Zeuxis dialoguent dans une galerie de peintures lorsqu'arrivent des peintres et des modèles grotesques où quatre peintres grotesques portraiturent quatre dames ridicules (dansées à l’époque par des hommes travestis)


5ème entrée: la chasse,


6ème entrée: la chirurgie, qui tient son rôle bouffon traditionnel avec Lully danseur
Le dieu de la médecine Esculape est entouré de vieux docteurs. Une troupe d'estropiés sont opérés avec réussite par un savant chirurgien. Lully (qui venait de se marier et de renoncer officiellement à ses écarts de conduite) chante dans son rôle de chirurgien:

"J'estois perdu moi-mesme, et tous ceux que je voy
Qui sont aux Incurables,
Perclus et misérables,
Ne s'aidoient pas si mal de leurs membres que moy.
Dans mon infirmité ne sachant plus que faire,
Le Dieu du mariage, à qui je fus contraire,
(L'auroit-on cru si bon pour un estropié?)
M'a guéry tout-à-fait et mis sur le bon pié,
Cette Divinité, ma chère protectrice,
N'en ayant pas laissé la moindre cicatrice."


7ème entrée: la guerre, avec la surprise de voir quatre amazones.
Mars et Bellone chantent ensemble les mérites de la guerre. Puis Pallas descend d'une machine parmi une troupe d'amazones. Enfin, les vertus rejoignent Pallas pour la danse finale: la Fidélité, la Beauté, la Force, la Prudence, la Chasteté et la Constance.


Le Ballet des Arts se termine par l’entrée des Vertus.

Dans son ouvrage sur « Lully ou le Musicien du Soleil », Philippe Beaussant nous révèle que ce ballet est « le premier grand ballet de cour entièrement et purement français qui soit sorti de la plume de l’ex-florentin… c’est la reprise du ballet de cour français dans sa pureté, avec la cour au centre, et au centre de la cour, le roi: jeune, beau, galant, mais désormais roi »… D’ailleurs « parler d’un ballet de cour n’est même plus tout à fait juste: il y a longtemps qu’il est devenu un ballet du roi »

Et puis quelque 20 ans plus tard, des élèves du collège Louis Le Grand reprennent cette œuvre en la transformant de telle manière qu’elle prend des teintes de modernité proche de nos préoccupations actuelles.
Le préambule distribue les arts différemment: « Comme les arts sont en France plus florissants que jamais sous le règne de Louis le Grand, on a choisi ce sujet pour le ballet de cette année…. Les hommes y ont cherché d’abord que le nécessaire, ensuite le commode ; on est venu après au plaisir, et enfin on a porté les choses jusques à la magnificence. C’est ce qui fait les quatre parties de ce ballet »
C’est ainsi que l’agriculture, la chirurgie et la guerre sont considérées comme « arts de nécessité », l’orfèvrerie comme « art pour la commodité », tandis que, déjà, la chasse est un « art de plaisir » et seule la peinture est un art pour la gloire et la magnificence.
L’ouverture pose déjà les arts comme un moyen de sortir de la sauvagerie: « Quelques sauvages représentant l’Ignorance, la Paresse et la Misère, qui règnent sur la terre avant que les arts fussent inventés, excitent la compassion des dieux qui prennent la résolution de les leur enseigner… »
Le Ballet des Arts: une féerie apollinienne
Le Ballet de cour est un spectacle sophistiqué et multiforme, qui ne cesse de stimuler le plaisir du spectateur par des renvois constants et subtils entre images, musique, chant et texte.
Avec le Ballet des Arts – qui, dans l’esprit de ses commanditaires, devait constituer une exemplaire vitrine de la « manière de France » – cette esthétique à la fois savante et succulente est poussée jusqu’à ses dernières limites. Le propos lui-même – les arts – invite à un jeu de piste enchanté, dans lequel le roi, berger d’une sereine Arcadie, figure autant le souverain protecteur de son peuple qu’Apollon inspirateur des Muses.
C’est ce jeu à la fois léger et profond que notre spectacle veut recréer. Il s’agit donc d’imaginer un entrelacs d’images et de références respectant l’esprit de 1663, mais aptes à toucher le spectateurs contemporain. Quant au fond, un ouvrage comme Le Bestiaire d’Apollinaire et Dufy nous ouvre de fertiles voies de travail; pour la forme, les techniques modernes ou exogènes de la lumière, des projections, du théâtre d’objet, de l’acrobatie, voire de l’origami offrent la possibilité de réinventer un univers dont la beauté est simultanément familière et spirituelle.

L’aimable fantaisie
Se conformant scrupuleusement aux « règles du jeu », le spectacle respecte l’ordre original des sept entrées de 1663, leur rigoureuse alternance de noblesse et d’humour, ainsi que l’annonce systématique de ces entrées par les chanteurs; mais il s’attache tout autant à en restituer la fantaisie : tourbillon de personnages improbables ou surprenants – pirates, peintres, chasseurs, éclopés, guerrières; chocs de situations paradoxales – une séance de chirurgie extravagante succède à la hiératique chasse au cerf; décalage des styles – au sein d’échanges parfaitement précieux éclate une soudaine échappée sur le beau sein de mademoiselle de Sévigné…

Le jeu des renvois
Pour ce faire, notre choix est de réinventer les tableaux proposés par Isaac de Benserade.
La navigation, grand-oeuvre de Colbert, n’a plus d’à-propos, mais le jeu amoureux (« ne craignez point le naufrage, beaux yeux… »), si; et, plus encore, la métaphore de l’écriture : océan de mots, romans-fleuves, et bouteille à l’encre ! La guerre, devenue lutte amoureuse, nous renvoie à notre contemporain affrontement des sexes, que le jeu d’échecs peut aisément symboliser – surtout si pièces blanches et noires engagent les luttes qui mènent à la petite mort… La chasse – art noble au rituel complexe – se lit d’abord ici comme une altière parade dansée autour du cerf et de la biche traqués; mais elle suggère également l’exigence impitoyable des cérémonies mondaines de la Cour, et par là le danger de tous les rites sociaux pour qui n’en maîtrise pas les codes. En filigrane, il n’est pas interdit d’y voir le rapport incertain entre le monde et l’artiste créateur – car c’est bien d’art qu’il est toujours question.
Un ballet de papier
Le ballet ne s’embarrasse pas de décors : cette légèreté est celle de « la souveraine imagination, mère des arts ». Tout procède de l’esprit, tout est création : le papier, page blanche, réceptacle universel – de l’écriture, du dessin, de la musique, de la notation dansée, on en passe… – sert de fil conducteur au spectacle. De ce matériau éphémère et somptueux naissent, souvent à la vue du public, masques, coiffures, costumes, aires de jeu, pliages et accessoires. De toutes couleurs, de toutes consistances, brut ou imprimé de motifs, le papier sert les fantaisies de Claire Niquet, Olivier Bériot et Carlos Perez; mais il est aussi la métaphore de l’expression créatrice…

Le secret fil conducteur
Toutes ces clés, c’est le livret – de papier – qui les propose au spectateur.
A l’époque, le révélateur des énigmes – souriantes, galantes, poétiques, morales – est en effet le livret, élément-clé du ballet de cour. Remis à tous les spectateurs, il décrit en vers chacune des entrées, en décrypte les intentions, et multiplie les références, y compris par des quatrains dédiés aux aristocratiques danseurs, dont le caractère peut être d’une étonnante familiarité ou, au contraire, du style le plus soutenu.
De semblable manière, mais toujours avec le souci d’être fidèles à l’esprit plutôt qu’à la lettre, nous proposerons un « livret » à suivre tout au long du spectacle, dont les textes et les illustrations constitueront un rouage supplémentaire dans le système joyeux et savant du Ballet des Arts. Il lui reviendra en particulier de souligner à quel univers de beauté maîtrisée et souriante renvoie le ballet de cour, et combien l’art, plus encore peut-être aujourd’hui qu’hier, en est l’indispensable révélateur » (La Simphonie du Marais)
https://operabaroque.fr/LULLY_ARTS.htm
08 janvier 1663: Ballet des Arts Cd_bal10
CD - Ballet des Arts, La Simphonie du Marais & Hugo Reyne, Accord, Lully ou le Musicien du Soleil vol. X, 2008 (2CD)

Les vers sont de Benserade et la musique de Lully et Lambert.

08 janvier 1663: Ballet des Arts Benser10
https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_de_Benserade
Isaac de BENSERADE

08 janvier 1663: Ballet des Arts 330px113
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Lully
Jean-Baptiste Lully
08 janvier 1663: Ballet des Arts 330px114
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Lambert_(compositeur)
Michel Lambert


Ballet en sept entrées (LWV 18): l’Agriculture, la Navigation, l’Orfèvrerie, la Peinture, la Chasse, la Chirurgie et la Guerre, sur un texte d’Isaac de Bensérade.
Musique de Jean-Baptiste Lully, en collaboration avec Michel Lambert, décors et machines préparés par Carlo Vigarani, costumes de Germain Gissey.
Il fut dansé par le roi le 8 janvier 1663, au Palais Royal, « en présence des reines », le 8 janvier 1663, repris les 18, 22 et 25 janvier, ainsi que le 22 février. Carlo Vigarani avait été chargé de réaménager la salle construite par Lemercier pour Richelieu.
« Mlles de Saint-Christophe, Hilaire Le Puis, de Sercamanan, de La Barre,
Quatre filles qui sont de celles
Qu’on admire pour chanterelles,
paraissent dans le Ballet des Arts, en janvier 1663. Ces rossignoles de la cour chantent aux Feuillants, à l’office de la semaine sainte, accompagnées par La Barre, Boësset, Lulli, Lambert, Hotmann, Mollier. » (Castil-Blaze – L’Opéra de 1548 à 1856)
Les entrées impaires furent dansées par les Grands du royaume, les entrées paires par des maîtres à danser. Le finale, qui loue les Vertus, fut jouée par Madame (Henriette d’Angleterre) dans le rôle de Pallas, Mlles de Mortemart (future Mme de Montespan), de Saint-Simon, de Sévigné (future comtesse de Grignan) (*) et La Vallière, toutes en Bergères. Le roi dansait également un Berger. Mlle de La Vallière joua également le rôle d’une Amazone.
(*) selon les Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie-Rabutin, marquise de Sévigné, sa fille Françoise-Marguerite, future comtesse de Grignan, alors âgée de seize ans, dansait pour la première fois: la sensation qu’elle produisit fut grande; c’est ce que Benserade fait entendre dans les premiers vers récités dans ce ballet, à son sujet:

Déjà cette beauté fait craindre sa puissance;
Et, pour nous mettre en butte à d’extrêmes dangers,
Elle entre justement dans l’âge où l’on commence
A distinguer les loups d’avec que les bergers.
Loret, en rendant compte de la première représentation de ce ballet, dans sa Gazette du 20 janvier 1663, après avoir décrit l’entrée de Madame et des demoiselles Saint-Simon, Mortemart et La Vallière, ajoute:
Sévigny, pour qui l’assemblée
Était de merveille comblée.
Chacun paraissant enchanté
De sa danse et de sa beauté.
Fille jeune, fille brillante,
Fille de mine ravissante,
Et dont les jolis agréments
Charment les cœurs à tous moments.

Parmi les chanteurs figuraient : Beaumont et d’Estival pour le récit d’Apelle dans La Peinture, Mlle de la Barre (*) pour le récit de Diane dans La Chasse, de la Grille pour le récit d’Esculape dans La Chirurgie.
(*) Loret disait d’Anne de La Barre, qui avait passé deux ans à Stockholm, à la demande de la reine Christine de Suède, puis un an à Copenhague:

Cette fille qui de sa voix,
Charme les reines et les rois,
La Barre, sage, aimable et belle
Henriette d’Angleterre dansa quoiqu’enceinte de six mois. Le 27 mars naissait sa fille Marie-Louise. C’était l’époque où elle faisait office de reine, figurant aux côtés du roi lors des fêtes et des festins marquant le passage de visiteurs étrangers.
Toujours d’après les Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie-Rabutin, marquise de Sévigné: On joua encore de nouveau, l’année suivante, le ballet des Arts ; les mêmes personnages y figurèrent; et parmi les belles dont Loret fait l’éloge, au sujet de cette reprise, mademoiselle de Sévigné n’est pas oubliée:

Les autres beautés renommées,
Qu’ailleurs j’ai toutefois nommées,
C’était Saint-Simon, Sévigny
De mérite presque infini;
La Vallière, autre fille illustre,
Digne un jour d’avoir un balustre.

Ce dernier vers fait allusion à l’usage où l’on était d’entourer d’un balustre l’estrade sur laquelle le lit était élevé ; ce qui n’avait lieu que pour les rois, les reines, et les personnages d’une haute distinction. Mademoiselle de Mortemart, qui figurait encore dans ce ballet avec mademoiselle de Sévigné, comme une des quatre Amazones, s’était mariée à Montespan depuis la première représentation; et c’est par cette raison que Loret la nomme la défunte Mortemart, car, dit-il,

Depuis qu’elle n’est plus pucelle,
Ce n’est plus ainsi qu’on l’appelle.

Ce ballet est considéré comme marquant « le triomphe définitif de la musique française sur la musique italienne à la cour de Louis XIV »

... la parfaite harmonie
D'une admirable symphonie,
Dont Baptiste, esprit transcendant
Estoit Chef et Surintendant.











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