Bergasse député à l'Assemblée nationale, estampe de François BonnevilleNicolas BergasseAvocat, député du Tiers-Etats en 1789
Né le 24 janvier 1750 à Lyon
Décédé le 28 mai 1832 à Paris à l'âge de 82 ans
Conseiller de Louis XVI il lui proposa d'être son avocat
Nicolas Bergasse était le fils d'un négociant de Lyon.
Après des études de droit, il arriva à Paris en 1778 où il devint avocat.
Fréquentant les salons, il rencontra Manuel, Sieyès, Lanthenas, Roland et son épouse, et devint l'ami de Brissot.
En 1788, il plaide pour l'égalité des droits entre les hommes et contre la noblesse héréditaire.
Dès l’année précédente, il profita d'une affaire d'adultère pour faire le procès de la corruption et du despotisme, ce qui lui valut une certaine notoriété (voir l’affaire Kornmann)
S’il perd cette cause qui l’oppose à Beaumarchais, il gagne en revanche l’opinion publique qui lui reste favorable. Et d’ailleurs Beaumarchais se venge en le mettant en scène dans "La mère coupable" sous le nom de Bergearss.
En 1788, il adhère à la Société des amis des Noirs et plaide pour l'égalité des droits entre les hommes et la reconnaissance de certaines libertés.
En janvier 1789, il publie sa Lettre sur les États généraux, brochure où il réclame l'égalité des droits, l'abolition des ordres et une division des États généraux en deux chambres.
En même temps, il se montre favorable à un pouvoir royal fort.
Il estime que le monarque doit être doté d'un droit de veto absolu et réserve le suffrage censitaire aux propriétaires.
Élu député par le tiers état de Lyon aux États généraux, il se range vite du côté de Mounier, chef de file des monarchiens.
Membre du Comité de constitution, il se montre réticent à une Déclaration des droits de l'homme et demande une rapide réorganisation de l'ordre judiciaire pour rétablir la justice et la liberté dans le Royaume.
À partir de la période prérévolutionnaire, Bergasse soutient et développe une théorie politique particulièrement originale qui mêle profondément des considérations philosophiques et juridiques: la souveraineté de la raison universelle.
Après l'adoption du monocamérisme et du veto suspensif, le député démissionne du Comité de constitution le 12 septembre 1789, puis cesse de siéger à la Constituante.
En 1790, il s'oppose à la vente des biens de l'Église, aux assignats et à la création des départements, rompant ainsi avec ses amis Brissot et Condorcet.
Ses objections sont fondées sur des principes monétaires et financiers mais aussi des principes de droit et de morale.
En ce qui concerne les aspects monétaires, il s´appuie sur la théorie bien établie par Adam Smith des lettres de change ou Doctrine des effets réels, qui rendent les Assignats invalides comme forme de circulation à ses yeux. Il critique la dépossession des créanciers du clergé et l´impact négatif de cette dépossession sur le crédit.
Il prédit l´érosion monétaire, la tendance à favoriser les agioteurs et la spéculation, la fuite des capitaux (métaux précieux) et l´érosion de la balance commerciale.
Après Varennes, il devient conseiller du roi Louis XVI et lui suggère de refuser la Constitution qu'il qualifie de "grande absurdité".
Dans ses nombreux écrits, il rejette toute idée de souveraineté populaire ou de contrat social.
En septembre 1791, il épouse Perpétue de Petit-Thouars, entrant ainsi dans l'ancienne noblesse.
Pour Louis XVI, il rédige une adresse aux départements et en juillet 1792 un projet de constitution monarchique, projet aujourd'hui disparu.
Étant compromis, après le 10 août, par la découverte de sa correspondance, il entre dans la clandestinité sans chercher à émigrer. Dénoncé le 16 nivôse an II (5 janvier 1794), il est arrêté près de Tarbes, mais il semble bénéficier de la protection de Barère, qui retarde son transfert vers Paris.
Bergasse comparaît seulement le 13 brumaire an III (4 novembre 1794), après la chute de Robespierre, devant le Tribunal révolutionnaire qui l'acquitte.
Sous la Restauration, il soutient Louis XVIII mais est rapidement déçu par le nouveau régime. Dans un ouvrage publié en 1821, il demande l'annulation de la vente des biens des émigrés et leur indemnisation. À l'origine de la Sainte alliance, il combat la franc-maçonnerie et l'esprit révolutionnaire. Apprécié par Charles X qui finit par le nommer Conseiller d'État honoraire quelques jours avant la chute du régime, Bergasse est alors profondément déçu par la Révolution de 1830. Dès lors, il se retire de la vie publique et meurt à Paris le 28 mai 18
Château de Bellefontaine - Samois & Avon -Seine et Marne.Nicolas Bergasse acquis en 1800, le domaine de Bellefontaine, charmant ermitage, près de Fontainebleau. L'ensemble était séduisant, clos de mur et ouvert sur la grand route par une grille d'où partait une allée qui amenait à une série de bâtiments à la disposition assez classique avec la maison de Maître au fond, les communs sur les côtés et la petite chapelle qui permit souvent à Nicolas de se recueillir dans la solitude.
Au nord, il y avait une terrasse avec un potager, mais aussi des vignes et des arbres fruitiers. Une autre terrasse était faite d'un verger, enfin une autre au couchant était ensemencée de prairie et le surplus planté de bois disposé en promenades anglais lit on dans l'acte de revente en 1809.
D'autres terres dévalaient cette séduisante maison, arrosée par un canal alimentée par deux sources et s'évacuant sur la forêt de Fontainebleau et la route de la Bourgogne.
Ce domaine donnait un revenu annuel de 3000 francs provenant des ventes de bois, de grains, de fourrages, et raisins et de pommes.