Le tribunal révolutionnaire

"Ces bourreaux n’offrant pas au sanguinaire substitut un nombre suffisant , même pour commencer l’hécatombe , il recruta dans ce que Paris renfermait de plus mauvais sujets . Il y joignit quelques protestans fanatiques , auxquels il désigna pour victimes les prêtres , objet de leur haine particulière. Ces cruels sectaires se donnèrent pour mot de ralliement : Charles IX et Louis XIV ; Médicis et la Saint-Barthélémi . Deux hommes , connus par leurs forfaits , Mamain et Maillard , le dernier ancien huissier , furent choisis pour donner une direction et une forme populaire aux assassinats . Dans ces horribles exécutions , on distingua un nègre et un jeune homme qui montrèrent un grand acharnement après les victimes. Le jeune homme disait pour s’excuser , qu’il vengeait la mort de ses deux frères tués le 10 août à l’attaque du Château des Tuileries .

Le 2 septembre , jour fatal, les assassins se portent aux Carmes .
On fait un appel des martyrs qui y étaient enfermés . 172 ecclésiastiques sont lancés dans l’éternité ; 4 sont assez heureux pour se soustraire au trépas en franchissant les murs. Un cinquième dut la vie à l’amitié d’un de ses confrères et à la générosité courageuse d’un garde national . Le trait mérite d’être souligné ; il fait honneur à tous deux.

L’abbé Grandmaison , vicaire assermenté d’une paroisse de Paris , apprend qu’un ecclésiastique avec lequel il est fort lié , quoique cet ecclésiastique n’ait pas prêté le serment constitutionnel , se trouvait au nombre des prêtres enfermés dans le couvent des Carmes de la rue de Vaugirard ; il y est instruit en même temps que ces malheureux détenus sont menacés par la populace. On était alors au Ier septembre . L’abbé Grandmaison , fort inquiet sur le sort réservé à son ami , fait, pour le sauver , le seul effort qui soit en son pouvoir. Il se rend à sa section , monte à la tribune , et l’engage à réclamer son ami. Il est interrompu par des murmures . Plusieurs voix font entendre ce peu de mots : « C’est un abbé. L’ordre du jour. »


Revenu tristement à sa place, le généreux Grandmaison est complimenté par un garde national qui cherche à le consoler de sa disgrace ; le vicaire, plein de son ami, fait un grand éloge de ses vertus et de ses talents.
Le garde national écoute avec intérêt , fait des questions sur le physique de cet ami , quitte le vicaire , en lui disant de ne pas désespérer.
Le garde national, humain , se fait commander de service pour la maison des Carmes.
A peine est-il le lendemain à son poste , que les assassins arrivent et commandent le massacre . Le garde parcourt la maison , furète partout , et ne trouve pas celui qu’il cherche. Il descend dans les jardins , désespéré de l’inutilité de ses recherches . Tout à coup, il aperçoit un homme qui se tapissait dans les broussailles ; il le fixe , le reconnaît et lui dit : « Vous êtes l’ami de M. Grandmaison ? –Eh oui, répond le tremblant abbé , qui se jette aux genoux du garde , et lui demande la vie. «
Par un heureux hasard , il avait un habit de laïc . Le garde national, après l’avoir rassuré , lui passe son sabre en bandoulière , lui dit de tirer cette arme du foureau et de la mettre contre son épaule . Il le conduit ainsi dans une cour , le met en faction et ne le perd pas de vue. Qu’on se figure l’état de ce malheureux en voyant égorger sous ses yeux
Plusieurs de ses confrères , pendant une heure que dura sa faction.
Au bout de cette heure, son protecteur s’approcha de lui , et lui dit : « Comme il reste dans cette maison peu de prêtres à immoler , on va redoubler les recherches ; vous pourriez être reconnu ; suivez-moi. «


Ils sont hors de la maison. Comme ils étaient déjà avancés dans la rue de Vaugirard , un groupe de populace cria au garde national : « Holà ! M. le garde , nous ne l’entendons pas ainsi ; vous emmenez avec vous un abbé , il nous le faut !
-Messieurs répond le garde, monsieur est garde national , et je suis chargé de le conduire à la section , où j’ai un rapport à faire sur son compte.
-A la bonne heure , à la section , nous y allons avec vous . »

Dès que le garde y fut arrivé avec son protégé , il entra au Comité , exposa sa conduite de manière à intéresser . On dressa à la hâte un procès-verbal des plus favorables à l’abbé. On avait à peine fini , qu’un nouveau groupe de peuple se présenta . On dit à l’abbé de le traverser avec fermeté , le sabre nud à la main. Les nouveaux venus , qui ne l’avaient pas vus entrer , le prirent pour un garde national , et s’ »ouvrirent pour le laisser passer . Ainsi fut sauvé cet abbé , dont nous ignorons le nom , de même que celui du brave garde qui lui a sauvé la vie. "

"Des Carmes, les assassins se portèrent à l’Abbaye. On voulait opérer comme on avait fait pour les prêtres , c'est-à-dire , se contenter de faire l’appel des infortunés détenus.
Il s’éleva à se sujet une discussion assez vive parmi la bande des cannibales et la canaille qui les accompagnait . Une espèce de commissaire , après avoir péroré assez longtemps , se fait apporter le livre des écrous , et dit, après l’avoir montré à la horde assassine : «
Ce livre servira à donner des renseignements sur les prisonniers ; on pourra , en le consultant , punir les scélérats , et rendre la liberté aux innocens , s’il s’en trouve.
Il faut donc établir un tribunal populaire ; le président fera comparaître chaque prisonnier , lira l’écrou devant lui . Il recueillera les voix des juges et prononcera.
Oui ! Oui ! disaient à chaque phrase les auditeurs ; bravo, il a raison ! –Nommez donc un président .
M. Maillard , le citoyen Maillard , président ; c’est un brave homme. »

Ce monstre s’avance d’un air déterminé , prend pour juges 12 individus de sa trempe , entre avec eux , établit son tribunal entre les deux guichets , et jure qu’il va travailler en bon citoyen. La seule précaution que prend ce prétendu tribunal , est de convenir qu’on ne prononcera pas la mort aux condamnés , qu’on dira seulement : A la Force !
On se tromperait si l’on attribuait à quelque sentiment d’humanité cette précaution des juges ; ils n’eurent pour motif que d’éviter les scènes violentes que les condamnés auraient pu faire dans l’intérieur de la prison.

Les descriptions que les romanciers les plus renommés nous ont données des cavernes de brigands et des infortunés voyageurs qu’on y entraînait pour les dépouiller , et souvent les immoler à la sûreté de la troupe , ont pu seules servir de modèle pour établir les tribunaux souverains du peuple du mois de septembre. Voici le tableau qu’en a fait un prisonnier de l’Abbaye , qui a paru devant les juges assassins, et qui a eu le bonheur d’être rendu à la vie. "

Madame de Chimay a écrit:

"Le lendemain, les prisonniers arrivèrent à Versailles , et furent inhumainement massacrés dans la rue. "

Tiens, cet épisode de prisonniers venant d'Orléans et massacrés à Versailles est bien peu connu ...

Si si, chère Princesse ! C'est à ce moment qu'est assassiné et coupé en morceaux le duc Hercule Timoléon de Cossé Brissac, un pourtant bien brave type qui n'avait pas mérité pareil sort .
Nous en avons parlé dans le sujet de la comtesse du Barry dont il fut le ( presque ) dernier amour ....

Ce forum est si vaste que l'on se perd dans ses dédales !  

C'est bien vrai !

"A la lueur de deux torches, j’aperçus le terrible tribunal qui allait me donner ou la vie ou la mort. Le président , en habit gris, un sabre à son côté , était appuyé debout contre une table sur laquelle on voyait des papiers , une écritoire, des pipes, et quelques bouteilles. Cette table était entourée par dix personnes , assises ou debout , dont deux étaient en veste et en tablier ; d’autres dormaient étendues sur des bancs. Deux hommes en chemise teintes de sang , le sabre à la main, gardaient la porte du guichet ; un vieux guichetier avait la main sur les verroux . En présence du président , trois hommes tenaient un prisonnier qui paraissait âgé de 60 ans. On me plaça dans un coin du guichet ; mes gardiens placèrent leurs sabres sur ma poitrine , et m’avertirent que si je faisais le moindre mouvement pour m’évader, ils me poignarderaient.
Lorsque celui qui me précédait fut jugé , le président dit : A un autre.

Aussitôt, je fus traîné devant cet expéditif et sanglant tribunal. Après que j’eus répondu à toutes les questions qui me furent faites, , et après que j’eus détruit tous les griefs qui s’élevaient contre moi , le président ôta son chapeau , et dit : « Je ne vois rien qui doive faire suspecter monsieur ; je lui accorde la liberté. Est-ce là votre avis ? »
Tous les juges approuvèrent cette décision. Le président chargea trois personnes d’aller en députation annoncer au peuple le jugement qu’on venait de rendre. Pendant cette proclamation , je demandai à mes juges un résumé de ce qu’ils venaient de prononcer en ma faveur ; ils me le promirent. Je reçus cette pièce le lendemain. Les trois députés rentrèrent , et me firent mettre mon chapeau sur la tête ; ils me conduisirent hors du guichet . Aussitôt que je parus dans la rue , un d’eux s’écria : « Chapeau bas , citoyens !
Voilà celui pour lequel vos juges demandent aide et secours . »
Ces paroles prononcées , le pouvoir exécutif m’enleva, et placé au milieu de 4 torches , je fus embrassé de tous ceux qui m’entouraient . Tous les spectateurs crièrent : Vive la Nation ! Ces honneurs me mirent sous la sauvegarde du peuple , qui, en applaudissant , me laissa passer suivi de trois députés , que le président avait chargés de m’escorter jusques chez moi. L’un était maçon , l’autre fédéré , et le troisième apprenti perruquier . Arrivés dans la rue St Benoît , nous montâmes dans un fiacre qui nous porta chez moi.
Ils burent un verre d’eau de vie et s’en retournèrent avec une attestation que je leur donnai , et qui annonçait qu’ils m’avaient remis sain et sauf chez moi.


On ne doit pas s’attendre à rencontrer beaucoup d’actes semblables de justice de la part de ce tribunal ; car si l’on en excepte quelques prisonniers rendus sur la réclamation de leurs sections, ceux sauvés par Grappin, MM de Sombreuil , Sicard, Cazotte, Saint-Méard , et quelques autres , tous les malheureux détenus à l’Abbaye ont été sacrifiés , au nombre de 131 , au calcul sanguinaire de la Commune de Paris. "

"M. de Montmorin , ministre des affaires étrangères dans le commencement de la révolution , était détenu dans cette prison. A la nouvelle des massacres, le désespoir
s’empara de lui , et donna tant de force à ses nerfs et à ses muscles , que dans un accès violent , il brisa , à coups de poings , une table de chêne , de 4 pouces d’épaisseur.
Lorsqu’on vint le prendre et qu’on l’eut mis en face du tribunal, il déclara qu’il ne reconnaissait point les membres de la commission pour ses juges ; qu’ils n’avaient été nommés par aucune loi ; que l’affaire pour lequel il était détenu , était soumise à la décision d’un tribunal régulièrement constitué, et qu’il espérait que cette décision changerait l’opinion que le public avait de lui.


Un des juges interrompit brusquement l’ex-ministre , et dit au président : les crimes de M. de Montmorin sont connus ; mais puisqu’il prétend que son affaire ne nous regarde pas , je demande qu’il soit envoyé à la Force . Oui ! Oui ! A la Force ! crièrent à la fois tous les juges.
L’infortuné ne savait pas que cette expression était l’arrêt et le signal de sa mort. Il croyait qu’il échappait aux mains de ces barbares , et une teinte de joie se fit apercevoir sur son visage. M. le président , dit-il avec un sourire sardonique , puisqu’on vous appelle ainsi , je vous prie de me faire avoir une voiture.
Vous allez l’avoir, répondit froidement Maillard. Il fit signe à un des assistans , qui sortit aussitôt pour avertir les bourreaux qu’ils allaient avoir une victime d’importance .
Il rentra ensuite , dit à M. de Montmorin : la voiture est à la porte . Le ministre réclame différents objets qui sont dans sa chambre pour les emporter . On lui répond qu’ils lui seront envoyés. Il sort : au lieu de trouver une voiture, il trouve la mort. ( 1 )

Thierry, valet de chambre du Roi , et qui était le gardien des diamans de la Couronne
Et de tout le Garde-Meuble , succède au ministre , qui n’est déjà plus. Les accusations de royalisme, d’aristocratie s’accumulent sur sa tête ; l’infortuné se retranche sur son devoir. Maillard prononce les mots funestes , A la Force ; Thierry n’est plus . ( 2 )

( 1 ) M. de Montmorin avait bien deviné la marche de la révolution. Il avait dit , le 8 août , à M. Bertrand de Molleville : « Vous riiez , il y a 6 mois , lorsque je vous annonçais la république ; vous verrez si je me suis trompé . J’en crois l’époque bien près de nous. Sa durée sera-t-elle courte ? Tout dépend du sort du Roi. S’il est assassiné , la république ne durera qu’un moment ; mais s’il est jugé dans les formes et condamné , vous n’aurez de longtemps une monarchie… »


( 2 ) Il y eut, au commencement de 1793 , une discussion entre le ministre Rolland et les héritiers Thierry. Maillard avait oublié , volontairement sans doute, de noter sa mort sur le livre des écrous. Le ministre prétendit que Thierry n’avait pas péri lors des massacres, et qu’il était émigré. En conséquence, il fit mettre les biens du mort sous le séquestre , pour qu’ils fussent vendus. On soupçonna , dans le temps, quelqu’un qui convoitait une campagne de Thierry , d’avoir voulu le faire croire émigré. Nous ignorons comment cette affaire a été terminée. "

Armand Marc de Montmorin Saint-Hérem

Source : wikipédia

Autre récit des massacres de septembre

http://www.biblisem.net/etudes/walslesm.htm

A propos de Jacques Cazotte, voici ce livre :

La Passion de Jacques Cazotte, son procès avec l'interrogatoire de Fouquier-Tinville
de Jean Richer
Editions Guy Trédaniel, Paris, 1988, 217 p

Résumé Abbooks :

"Comment un homme à l'imagination très forte, longtemps plongé dans la vie active, est-il ensuite devenu un mystique exalté, un illuminé ? A-t-il vraiment pensé qu'il parviendrait à sauver le roi Louis XVI, par des moyens purement spirituels ? On s'interroge aussi au sujet de la fameuse prophétie de Cazotte ; l'auteur montre que de toute manière on ne peut pas affirmer que Cazotte ne prophétisait jamais de façon exacte, puisque dans ses conseils au roi, il annonce avec précision le genre de mort qui menace Louis XVI. Ce volume apporte, pour la première fois, l'ensemble des pièces constituant le procès de Jacques Cazotte, puisqu'on y trouve l'interrogatoire de l'écrivain par Fouquier-Tinville ; on y lira aussi plusieurs lettres importantes non recueillies auparavant.

la salle des pas perdus du Tribunal révolutionnaire:

Je me suis amusé à recenser les parlementaires de la Convention morts avant l'an 1800, histoire de voir si cela leur avait porté chance.
Je vous en laisse juger par vous-même, c'est édifiant.

Roberjot  29/04/1799  assassiné
Marat  13/07/1793  assassiné
Lepeletier de Saint-Fargeau  20/01/1793  assassiné au Palais Royal
Féraud  20/05/1795  assassiné dans la Convention
Perrin  14/10/1794  condamné aux fers
Le Carlier d'Ardon  22/08/1799  dcd
Petit  27/01/1795  dcd
Petitjean  08/03/1794  dcd
Vidalin  23/07/1794  dcd
Baudin des Ardennes  14/10/1799  dcd
Robert  20/09/1796  dcd
Bentabole  22/04/1798  dcd
Louis  19/08/1796  dcd
Sanadon  09/02/1796  dcd
Baille  02/09/1793  dcd
Cosnard  04/09/1799  dcd
Brun  04/10/1796  dcd
Maignen  27/05/1797  dcd
Lozeau  14/10/1798  dcd
Germignac  18/12/1792  dcd
de Casabianca  01/08/1798  dcd
Gaultier  01/03/1799  dcd
Loncle des Aleux  04/03/1794  dcd
Palasne de Champeaux  02/11/1795  dcd
Guyès  23/11/1793  dcd
Texier  14/09/1798  dcd
Sautayra  23/09/1793  dcd
Lesage  09/06/1796  dcd
Lonqueue  02/12/1794  dcd
Guermeur  15/09/1798  dcd
Deleyre  10/03/1797  dcd
Barrety ou Baréty  14/02/1796  dcd
Borel ou Borrel  02/05/1796  dcd
Dupont de Bigorre  09/11/1793  dcd
Bonnier d'Alco  28/04/1799  dcd
Boudin  23/08/1797  dcd
Potier  15/12/1793  dcd
Chaillon  05/04/1796  dcd
Mellinet  19/06/1793  dcd
Louvet de Couvray  25/08/1797  dcd
Albouys  01/06/1795  dcd
Caila ou Cayla  19/01/1793  dcd
Larroche  28/08/1795  dcd
Laurent  26/10/1799  dcd
Noguères  08/11/1794  dcd
Servière  01/05/1799  dcd
Lejeune  04/12/1799  dcd
Anthoine  19/08/1793  dcd
Dameron  10/11/1798  dcd
de Villette  09/07/1793  dcd
Mont-Gilbert  01/07/1796  dcd
Beauvais de Préaux  28/03/1794  dcd
Legendre  13/12/1797  dcd
Thomas  15/02/1794  dcd
Ruault  01/07/1798  dcd
Asselin  05/12/1793  dcd
de Gasparin  07/11/1793  dcd
Fayau  25/03/1799  dcd
Girard-Villars  25/12/1799  dcd
Bion  30/09/1798  dcd
Turreau de Linières  07/04/1797  dcd
Duroy   17/06/1795  exécuté
Yzarn de Valady  06/12/1793  fusillé
de Saint-Just  28/07/1794  guillotiné
Rabaut-Saint-Étienne  05/12/1793  guillotiné
Chabot  05/04/1794  guillotiné
Simond  14/04/1794  guillotiné
Barbaroux  25/06/1794  guillotiné
Bernard  22/01/1794  guillotiné
Duprat  31/10/1793  guillotiné
Lafargue de Grangeneuve  21/12/1793  guillotiné
Minvielle  31/10/1793  guillotiné
de Cussy  15/11/1793  guillotiné
Fauchet  31/10/1793  guillotiné
Carrier  16/12/1794  guillotiné
Dechézeaux  18/01/1794  guillotiné
Basire  05/04/1794  guillotiné
Huguet  09/10/1796  guillotiné
Brissot  31/10/1793  guillotiné
Delacroix ou Lacroix  05/04/1794  guillotiné
Boyer-Fonfrède  31/10/1793  guillotiné
Ducos  31/10/1793  guillotiné
Gensonné  31/10/1793  guillotiné
Guadet  17/06/1794  guillotiné
Lacaze  31/10/1793  guillotiné
Vergniaud  31/10/1793  guillotiné
Dariot  29/06/1794  guillotiné
Desacy  13/10/1794  guillotiné
Duchastel  31/10/1793  guillotiné
Lesterpt de Beauvais  31/10/1793  guillotiné
Gardien  31/10/1793  guillotiné
Coustard de Massy   07/11/1793  guillotiné
Delaunay Aîné  05/04/1794  guillotiné
Viger  31/10/1793  guillotiné
Salle ou Sallès 20/06/1794  guillotiné
Lehardi  31/10/1793  guillotiné
Clootz  24/03/1794  guillotiné
Dufriche-Valazé  30/10/1793  guillotiné
Couthon  28/07/1794  guillotiné
de Soubrany  17/06/1795  guillotiné
Birotteau  24/10/1793  guillotiné
Carra  31/10/1793  guillotiné
Masuyer  19/03/1794  guillotiné
Philippeaux  05/04/1794  guillotiné
Danton  05/04/1794  guillotiné
de Robespierre  28/07/1794  guillotiné
de Robespierre  28/07/1794  guillotiné
Desmoulins  05/04/1794  guillotiné
d'Orléans  06/11/1793  guillotiné
Fabre d'Églantine  05/04/1794  guillotiné
Manuel  14/11/1793  guillotiné
Osselin  26/06/1794  guillotiné
Tellier  17/09/1795  guillotiné
Gorsas  07/10/1793  guillotiné
Hérault de Sechelles  05/04/1794  guillotiné
de Brûlart de Genlis de Sillery  31/10/1793  guillotiné
Lasource dit Alba  31/10/1793  guillotiné
Antiboul  31/10/1793  guillotiné
Lauze-Duperret ou du Perret  31/10/1793  guillotiné
Noël  08/12/1793  guillotiné
Boileau ou Boilleau d'Asson  31/10/1793  guillotiné
Bourbotte  17/06/1795  guillotiné
Delmas  01/07/1798  mort en asile
Rovère de Fontvieille  11/09/1798  mort en Guyane
Aubry  17/07/1798  mort en Guyane
Bourdon de l'Oise  22/06/1798  mort en Guyane
Collot d'Herbois  09/06/1796  mort en Guyane
Doublet  26/11/1793  mort en prison
Rebecqui  01/03/1794  noyé
Lidon  03/11/1793  suicide
Buzot  20/06/1794  suicide
Pétion de Villeneuve  20/06/1794  suicide
Brunel  18/05/1795  suicide
Charlier  23/02/1797  suicide
Duquesnoy   17/06/1795  suicide
Romme  17/06/1795  suicide
Goujon  17/06/1795  suicide
Maure  04/06/1795  suicide
Caritat de Condorcet  29/03/1794  suicide (empoisonnement)
Lebas  28/07/1794  suicide (pistolet)
Ruhl  30/05/1795  suicide en prison
Fabre  20/12/1793  tué à l'armée
Gillet  04/11/1795  tué à l'armée

mention dcd = décès naturel ou maladie ou accident
mention tué à l'armée = mort au combat
mention mort en Guyane = mort en déportation

Soit :
guillotiné 60 / 42%
dcd 56 / 39,2%
suicide 12 / 8,4%
mort en déportation 4 / 2,8%
assassiné 4 / 2,8%
mort à l'asile 1 / 0,7%
mort en prison 2 / 1,4%
à l'armée 2 / 1,4%
exécuté 2 / 1,4%

Total 143 décès.
Pour mémoire, la Convention comptait 749 membres.

Quelle horreur !!! Une sacrée liste !!!

Edifiant !

Par hasard j'ai regardé ce matin sur la chaîne "Histoire" un très captivant documentaire sur le COMTE DE BUFFON - grand savant !!!!! il a eu, fort âgé un fils, qui malheureusement a terminé sur l'échafaud et ses derniers mots ont été :
"Citoyens !!!!! je me nomme BUFFON !!!!"

MARIE ANTOINETTE

MARIE ANTOINETTE a écrit:

Par hasard j'ai regardé ce matin sur la chaîne "Histoire" un très captivant documentaire sur le COMTE DE BUFFON - grand savant !!!!! il a eu, fort âgé un fils, qui malheureusement a terminé sur l'échafaud et ses derniers mots ont été :
"Citoyens !!!!! je me nomme BUFFON !!!!"

MARIE ANTOINETTE

Si la phrase n'a finalement pas été véritablement prononcée "La République n'a pas besoin de savants" vis-à-vis de Lavoisier, il n'empêche qu'il n'y avait aucun respect pour ce que de grands hommes pouvaient apporter à la France. Peut-être que Buffon fils n'avait rien du génie paternel mais je trouve pathétique qu'un nom célèbre, à une époque où les sciences sont portées aux nues, puisse laisser de marbre.

Il n'avait peut-être par le GÉNIE de son Père, mais il avait pris sa succession au JARDIN DES PLANTES ... il assumait sa charge avec sérieux et intelligence !!!!
son surnom par sa famille était "buffonnet "

MARIE ANTOINETTE

Le citoyen Huguet n'a pas été guillotiné mais fusillé (par erreur, d'ailleurs). Il a été raflé à tort.

Le voici, ce fameux tribunal.


Rue des Archives/Tallandier

Le Tribunal révolutionnaire de Paris fut, à partir de l'institution de la Terreur par la Convention le 10 juin 1794, le seul à prendre en charge les ennemis du peuple.

Entre le mois de mars 1793 (date de son entrée en fonction) et la période de Thermidor (à partir de laquelle ce sont les partisans de Robespierre qui vont y passer), le Tribunal révolutionnaire ne prononça pas moins de 2.791 condamnations.

Une goutte d'eau dans l'océan sanglant des victimes de la Terreur (environ 300.000) .