C'est "ma" Marquise......
Orpheline très jeune, elle échappe aux griffes de sa terrible grand-mère paternelle Sainte Jeanne de Chantal, qui abandonne ses enfants quoiqu'ils se fussent couchés ( l'aîné des garçons) au travers de la porte pour empêcher son départ, pour se consacrer à la fondation d'innombrables couvents......
......Celle-ci comptait faire main basse sur l'orpheline pour l'enrôler dans les congrégations qu'elle sème ici et là dans toute la France......
Mais les Coulanges affectueuse famille maternelle, se cramponnent, et de guerre lasse, l'ogresse sainte laisse tomber et se désintéresse......
Marie connaît donc une enfance et une adolescence heureuses....et reçoit une excellente éducation !
Mariée au déplorable Sévigné qui toute jeune l'entraîne dans la Fronde et la trompe éhontément, elle se retrouve ( ouf !) débarrassée de lui par un duel;
Dès lors, après s'être fait remarquer dans le mouvement de la Préciosité et avoir subi quelques assauts sentimentaux, elle se consacre à l'éducation de ses deux enfants, l'aînée une fille Françoise-Marguerite, et son frère cadet;
Grande amie de Fouquet et d'un cercle cultivé et proche de la cour, elle demeure cependant, indépendante et ne perd pas sa liberté de pensée......
Le mariage de sa fille la jette dans l'écriture de façon quasi permanente = un écrivain est né ( quoiqu'elle ait écrit auparavant, mais de façon plus artificielle et convenue....)
Nous avons réussi à posséder environ 1600 lettres d'un prix inestimable, pour les documents qu'ils constituent sur son époque;
Aujourd'hui, c'est sa personnalité, forte, originale, profonde, dénuée de prétention qui commence à intéresser après des siècles de caricature où on la fige dans un personnage de convention dont elle est à l'opposé;
On peut considérer qu'en plein XVII siècle, où
le moi est haïssable" elle est justement, secrètement, l'instigatrice de l'écriture du "Moi".......
Edition complète ( à ce jour) aux éditions de La Pléiade;