le nouveau collège des Jésuites
Une salle de classe du rez-de-chaussée avant restauration (C. Marquié).
À partir de 1 623 et de l'accord qui garantissait le financement de leur action, les jésuites assurèrent leurs cours dans l'ancienne école que nous qualifierions d'élémentaire en langage du XXIe siècle. Ce bâtiment de trois classes, situé en face de l'actuelle Maison des Jeunes, mesurait 30 mètres sur 8 et possédait une cour. Les religieux acceptèrent de prendre l'ensemble, y compris la bibliothèque, dans l'état où il se trouvait.
Restait à construire un nouveau collège et une église, car, provisoirement, le culte était dit dans la chapelle Notre-Dame de Grâce, attenante au couvent des Augustins et détruite par la suite pour laisser place au bassin des eaux, à l'angle des rues de Verdun et des Etudes.
De 1640 à 1667, la Compagnie mène des travaux considérables : elle achète dans le carron, l'îlot délimité par les rues A. Ramond, Littré, Verdun et des Etude, s 22 maisons : une fois celles – ci mises à bas, les pères disposent d'une superficie de 3 000 m2.
Alors est construit le bâtiment à deux étages visible aujourd'hui depuis la rue des Etudes, qui comportait au rez-de-chaussée quatre classes voûtées, surmontées de quatre chambres à chaque étage, le tout complété par un cloître. D'autres salles, qui abriteront en 1 723 le séminaire, s'ajouteront le long de la rue Littré,
Dans le même temps, les architectes de la Compagnie construisent l'église abritant aujourd'hui l'auditorium. Consacrée en grande pompe le 13 février 1667, elle est dominée par un clocher octogonal sur plan carré et décorée d'un plafond à caissons dû à Jean-Jacques Melair et à Pierre Sacombe, de balustrades en pierre et d'un retable en marbre de Caunes. De 1720 à 1723, l'architecte Louis Melair, fils de Jean-Jacques, réalisera l'imposante porte de la rue des Etudes.
Nous avons dit que le coût de la construction avait été estimé à 50 000 livres. Aux 3 000 livres de ressources prévues en 1623, s'étaient ajoutés des legs de 6 000 livres et de quatre métairies. On le voit, ce total était loin du compte et on doit admettre que c'est la Compagnie qui assuma l'essentiel des dépenses.
Voir les publications de C.
Marquié (Archives départementales, 1 995) et J-L Bonnet (Bull. Sesa 1 999).Claude Marquié