Marie-Madeleine Mercier, nourrice de Louis XVPar Odile Caffin-CarcyVersailles15 février 1710
« C'est un prince », annonce le chirurgien Clément à Louis XIV.
Le futur Louis XV est né, la carrière de Marie-Madeleine Mercier commence. Les contraintes de sa charge sont rigoureuses : interdiction de voir son mari pendant deux ans, obligation de conserver sa santé et de protéger celle du futur roi.
L'histoire de la nourrice royale est aussi celle de l'ascension sociale exceptionnelle d'une femme: Marie-Madeleine deviendra première femme de chambre de Marie Leszczynska, tandis que son mari recevra la charge de contrôleur de la Maison de la reine.
Le récit d'Odile Caffin-Carcy nous introduit dans les lieux privés de Versailles, donne a comprendre les moments les plus intimes de l'éducation des princes et porte sur certains aspects méconnus de la cour des éclairages inédits.
Marie-Madeleine Mercier a été sélectionnée pour être la « dame poitrine » du petit duc d'Anjou qui vient de naître, ce 15 février 1710.
Elle sera la nourrice d'un enfant qui deviendra Louis XV à l'âge de cinq ans.
Conférencière au château de Versailles, Odile Caffin-Carcy s'est basée sur une solide documentation et a pioché dans des archives pour la plupart inédites pour élaborer son dernier ouvrage, « Marie-Madeleine Mercier,
nourrice de Louis XV ». Ce livre constitue une véritable plongée dans les mœurs de l'époque, une initiation aux usages et aux savoir-faire du temps.
On y apprend qu'une nourrice est choisie plutôt brune que blonde ou rousse, et que les tâches de rousseur ne sont pas souhaitables. Qu'elle doit être « gaie, de bonne humeur, ayant toujours le mot pour rire » et, évidemment, que sa poitrine soit généreuse, « ronde, dure et ferme ».
La morale n'est pas oubliée et une enquête est menée pour s'assurer que la future nourrice n'est portée « ni sur le vin ni sur les hommes»...
A travers la « carrière » de Marie-Madeleine Mercier - qui accédera d'ailleurs, de par son rôle, à une position sociale inespérée au regard de ses origines - s'ouvrent au lecteur toutes les facettes de la vie de l'enfant à la cour.
Les usages et les secrets des nounous de l'époque sont parfois surprenants, à commencer par les principaux soins prodigués à l'enfant, qui se
font en public, avec des invités toutefois triés sur le volet.
C'est notamment le cas pour l'accouchement, pour les premiers soins du nouveau-né (baigné dans un mélange de vin, d'eau et de beurre tiédi) comme pour l'allaitement et le « remuer public », c'est-à-dire le moment où l'on change les langes souillés du petit duc d'Anjou...
« Marie-Madeleine Mercier, nourrice de Louis XV », est le deuxième ouvrage de la collection « les Métiers de Versailles », après « Henry Dupuis, jardinier de Louis XIV ». 205 pages, coédition Perrin-Château de Versailles, 23