Philippe de Montaut-Bénac, duc de Navailles.
Portrait anonyme, Paris, BnF, département des estampes, XVIIe sièclePhilippe II ou III de Montaut-Bénacvicomte puis duc de Navaillesné en 1619
mort le 05 février 1684 à l'âge de 65 ans
Royaume de France
maréchal de France
Il avait été nommé à cette charge en août 1683
Il est pair de France, chevalier des Ordres du roi, deuxième duc puis vicomte de Lavedan
1, duc-pair de Montaut (duché-pairie sis à Lavalette par transfert du duché de Lavedan), marquis de Bénac, gouverneur-sénéchal de Bigorre etc.
Sa famille s'est éteinte en 1678.
Elle était très probablement la même que la famille de Montault
2 toujours subsistante.
Biographie
Philippe II ou III est le fils de :
- Philippe I
er ou II de Montaut
3 (1579-1654 ; baron puis marquis de Bénac, seigneur/baron de Navailles, premier duc de Lavedan, pair de France
4,
- lui-même fils de Bernard de Montaut et de Tabitha de Gabaston;
- Bernard était le fils de Jean-Marc de Montaut-Bénac et de Madeleine d'Andouins dame de Navailles; Bernard était aussi le frère cadet d'un autre Philippe (I
er) de Montaut, époux de Marie de Gontaut-St-Geniès-Badefol
5 (fille d'Armand de Gontaut et de Jeanne de Foix) qui fut aussi la femme de Jean-Jacques de Bourbon vicomte de Lavedan et la tante paternelle de Judith de Gontaut-St-Geniès ci-après: cette double parenté explique la dévolution de la vicomté de Lavedan aux Montaut-Bénac), et de Judith de Gontaut, dame de Saint-Geniès et de Badefol
6.
L'enfant est élevé dans les principes de la religion réformée
7.
Il devient à quatorze ans page du cardinal de Richelieu. À la demande de ce dernier, il abjure dix-huit mois plus tard, contrairement à son frère aîné Cyrus qui reste fidèle au protestantisme. Il obtient en 1635 l'enseigne colonelle du régiment Cardinal-Duc, qui devient l'année suivante régiment de La Marine
8. Il est en 1638 au siège de Saint-Omer et au combat de Polincove, en 1639 au siège d'Hesdin, et en 1640 au siège d'Arras. Le cardinal lui envoie alors une commission de capitaine. Mais il quitte le régiment de La Marine pour devenir en 1641
7 colonel du régiment d'infanterie de Navailles, mis sur pied 40 ans plus tôt par son oncle, Bernard de Montaut
9. Il conduit son unité en Piémont, dans l'armée d'Italie que commande le comte d'Harcourt
10. Il participe à la plupart des sièges
7. Il se distingue à celui de Tortone, en novembre 1642
11. En 1643, il sert notamment au siège de la citadelle d'Asti
12.
Richelieu étant mort, il s'attache au cardinal Mazarin
13. Le 4 février 1645, il obtient du cardinal le régiment d'infanterie d'Artois, qu'il va conserver jusqu'en 1652
14. Il sert au siège de Roses (mai 1645)
15. En septembre, il est envoyé en Flandre. Il sert au siège de Lens (septembre-octobre)
16.
En 1646, Il est nommé sergent de bataille
17. Au printemps, il retourne en Italie. Il sert au siège d'Orbetello
18 (mai à juillet). La même année, il est maréchal de camp sous le duc de Modène qui vient de se rattacher à la France
19. En 1648, il est gravement blessé au siège de Crémone
20.
Durant la Fronde (1648-1653), il reste fidèle au cardinal Mazarin
13. En 1650, Louis XIV le fait lieutenant général. Il participe à la bataille de Rethel (15 décembre), où il contribue à la défaite de Turenne
14. En remerciement, le roi lui donne le gouvernement de Bapaume
21. En 1651, Navailles conduit Mazarin de la frontière de Flandre à Poitiers, où se trouve le roi
14. En 1652, il combat les frondeurs dans l'Orléanais et l'Anjou
21.
En 1653, il obtient la charge de capitaine-lieutenant des chevau-légers de la garde
22. Il devient duc de Navailles à la mort de son père, en 1654.
En 1658, en qualité de capitaine général, il commande les troupes du roi en Italie sous le duc de Modène
6. Il a en même temps le titre d'ambassadeur extraordinaire vers les princes d'Italie. Après la mort du duc de Modène (14 octobre), il commande en chef jusqu'à la paix, le 7 novembre 1659
21.
Le 26 février 1660, il est nommé gouverneur du Havre. En décembre, il fait transférer sur sa terre de La Valette, en Angoumois
23, les titre et dignité de duché-pairie, sous le nom de duché-pairie de Montaut
6. Il est reçu chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 31 décembre 1661
6.
Il connaît une première disgrâce en 1664, du fait de son épouse, et doit s'exiler sur ses terres
24.
En 1666, il obtient le commandement de La Rochelle et du pays d'Aunis
25. Il est envoyé au secours de Candie (juin-août 1669), mais n'y obtient aucun succès. Il est, à son retour, exilé une nouvelle fois dans ses terres, et pour trois ans
21.
Il rentre en grâce en 1673. Il reçoit le commandement des troupes d'Alsace, de Lorraine, du Pays messin, de Bourgogne et de Champagne
26. En 1674, il prend une part active et glorieuse à la deuxième conquête de la Franche-Comté. Son armée est regroupée le long du court tracé de la Saône (vers Pontailler-sur-Saône et Heuilley-sur-Saône) qui matérialise la frontière entre la Comté et la France. En février, il fait pénétrer son armée en Comté par un pont de bateaux installé au gué du Port-Saint-Pierre (Heuilley-sur-Saône) et par le pont de Pontailler. Puis il remonte vers le nord, pour prendre, le 28 du même mois, la ville de Gray, position très importante
21 puis à la prise de Vesoul le 11 mars. Il contribue ensuite à la prise de Besançon en mai, et à la conquête totale de la province, achevée en juillet. Le 11 août, il commande l'aile gauche à Seneffe
21. Il est créé maréchal de France le 30 juillet 1675.
Il obtient le commandement de l'armée du Roussillon en 1676
27, en remplacement du comte de Schomberg. Il y arrive fin janvier
28. Il franchit la frontière, entre dans l'Empordan et prend Figueres. Le 29 mai 1678, il prend Puigcerdà
29. Après le traité de Nimègue, il quitte le service
30.
Il est nommé en août 1683 gouverneur du duc de Chartres, le futur régent. Il meurt à Paris, frappé d'apoplexie, le 5 février 1684
30.
Famille
Il épouse le 19 février 1651 Suzanne de Beaudéan-Parabère (1627-15 février 1700), fille de Charles, comte de Neuillan
30, gouverneur de Niort. Celle-ci, fille d'honneur d'Anne d'Autriche, gagne la confiance du cardinal Mazarin. En 1660, elle est nommée dame d'honneur de la reine Marie-Thérèse
21. Cette charge fait d'elle la surveillante des filles d'honneur. Elle la perd en juin 1664, par un zèle qui contrarie les écarts amoureux de Louis XIV, et par une calomnie
31,32. Son mari est alors contraint de se démettre de son gouvernement du Havre et de sa compagnie de chevau-légers de la garde, et de renoncer à ses pensions. Deux ans plus tard, en mourant, Anne d'Autriche obtient du roi le pardon du duc et de la duchesse
33.
Le couple a sept enfants:
- Charlotte Françoise Radegonde, abbesse de Sainte-Croix de Poitiers en novembre 1680, morte le 12 février 169630.
- Françoise (1653-1717), qui épouse le 25 août 1684 Charles III de Lorraine, duc d'Elbeuf, dont elle est la troisième femme34.
- Philippe III (1656-1678), marquis de Navailles et de Bénac. Colonel du régiment de Navailles35, il se distingue à Puigcerdà (1678), et devient brigadier des armées du roi. Il meurt à 22 ans, avant son père30.
- Gabrielle-Éléonore (1657-1698), mariée en 1675 à Henri II d'Orléans-Longueville, marquis de Rothelin36.
- Henriette, abbesse de La Saussaye, près de Paris30.
- Gabrielle (1663-1727), épouse en 1686 de Léonard-Hélie de Pompadour37, marquis de Laurière.
- Gabrielle la jeune, religieuse38.
Mémoires
Le duc de Navailles laisse des
Mémoires couvrant les années 1630 à 1682
39.