L'abbé Guillaume d'Avaux

Abbé de Quimper, Guillaume d'Avaux était le précepteur de Madame Royale et de Louis-Charles avant que celui-ci ne passe aux hommes. Il leur apprenait la lecture, l'écriture, la grammaire, le calcul, l'Histoire, la mythologie et bien sûr leur enseignait le catéchisme. L'abbé a survécu à la Révolution et est mort en 1822. Louis-Charles l'adorait, au point de l'appeler son second père. Pour cela, je l'aurais bien mis dans les relations amicales, mais il semble que Marie-Antoinette ne l'aimait pas du tout. Alors, ne pouvant tout de même le mettre dans les relations conflictuelles, je le mets dans les relations "neutres"...

Voici comment Marie-Antoinette parle de lui dans sa lettre à Mme de Tourzel :

L'abbé d'Avaux peut être fort bon pour apprendre les lettres à mon fils, mais du reste, il n'a ni le ton ni même ce qu'il faudrait pour être auprès de mes enfants. C'est ce qui m'a décidée, dans ce moment, à lui retirer ma fille. Il faut bien prendre garde qu'il ne s'établisse hors les heures des leçons chez mon fils. C'est une des choses qui a donné le plus de peine à Mme de Polignac, et encore n'en venait-elle pas toujours à bout, car c'était la société des sous-gouvernantes. Depuis dix jours, j'ai appris des propos d'ingratitude de cet abbé qui m'ont fort déplu.

Ce n'était vraiment pas le grand amour! Mais vu que l'abbé est resté auprès de la Famille Royale au moins jusqu'aux sept ans de Louis-Charles (et ce malgré la pression terrible faite aux prêtres réfractaires), je pense que ses relations avec la Reine ont dû sensiblement s'améliorer depuis cette lettre datée du 24 juillet 1789. Je me demande tout de même bien d'où venait cette aversion...

Quelqu'un en sait-il plus?

En effet, Petit Normand, il semble que Marie Antoinette n'ait pas apprécié l'abbé d'Avaux. Mais que lui reprochait-elle exactement ? Que recouvrait ce "ton" qu'il n'avait point ?

Elle aurait voulu le remplacer par Madame de Fréminville, une personne pour qui elle avait la plus grande admiration. Et encore quelqu'un sur qui j'aimerais avoir plus de renseigements...

Beauchesne parle beaucoup de l'abbé d'Avaux dans son livre "Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort", qui semblait très proche de Louis-Charles au Temple et qui suivait beaucoup son éducation, en lui faisant faire des exercices d'écriture par exemple...
Et je pense aussi que Marie-Antoinette a dû apprendre à l'apprécier un peu mieux par la suite...

Chou d'amour a écrit:

L'abbé d'Avaux qui semblait très proche de Louis-Charles au Temple

Est-ce vraiment au Temple que le Dauphin disposait de l'abbé d'Avaux pour son enseignement???
J'avoue que je n'ai que peu rencontré l'Abbé d'Avaux dans mes lectures mais il me semble que les enfants de France n'étaient aidés dans leur éducation que par leurs parents et leur tante...

Bien à vous.

Voici encore des renseignements sur l'abbé d'Avaux et Madame de Friminville.

Dans la même lettre à Madame de Tourzel, en effet, Marie Antoinette dit également, parlant de Madame de Fréminville : C'est une personne d'un vrai mérite et, quoique seulement âgée de vingt sept ans, elle à toutes les qualités d'un âge mur. Elle est à ma fille depuis sa naissance et je ne l'ai pas perdue de vue: je l'ai mariée, et le temps qu'elle n'est pas avec ma fille, elle l'occupe en entier à l'éducation de ses trois petites filles. Elle à un caractère doux et liant, est fort instruite, et c'est elle que je désire charger de continuer les leçons à la place de l'abbé d'Avaux. Elle en est fort en état, et, puisque j'ai le bonheur d'en être sure, je trouve que c'est préférable à tout. Au reste, ma fille l'aime beaucoup et y a confiance.

Ailleurs, ce même excellent site nous montre que des incertitudes subsistent quant aux dates d'entrée en fonction et de départ de l'abbé d'Avaux. La date de sortie 1789 est mentionnée avec point d'interrogation.

Funck Brentano place sous la férule de l'abbé d'Avaux cette charmante anecdote, en 1790 :

L’enfant adorait sa mère. Celle-ci lui reprochait de ne pas savoir lire à cinq ans :

– Eh bien, je saurai lire pour vos étrennes, maman.

À la fin de novembre, conte la duchesse de Tourzel, il dit à son précepteur :

– Il faut que je sache lire pour le jour de l’An, car je l’ai promis à maman.

– Mais, lui dit l’abbé d’Avaux, il n’y a plus qu’un mois pour cela.

– Donnez-moi, je vous prie, mon bon abbé, deux leçons par jour ; je m’appliquerai tout de bon.

Et, au jour fixé, le petit Dauphin de cinq ans entra chez sa mère tenant un gros livre sous le bras :

– Gentille maman, voilà vos étrennes, je sais lire !

Et le forum Louis XVII se demande si l'abbé d'Avaux était bien le professeur de latin du dauphin. Voilà tout ce que me donnent mes recherches sur le net en ce matin d'insomnie... Mais, comme Majesté, je pense bien que les enfants n'avaient plus de précepteurs au temple. Là, c'est le roi et la reine qui leur transmettaient le savoir.

Cela répond donc à mon interrogation : c'est bien aux Tuileries et non pas au Temple que l'Abbé d'Avaux enseignait l'école au Dauphin.

Bien à vous.

Oui au temps pour moi l'abbé d'Avaux enseignait l'écriture à Louis-Charles, entre autres, aux Tuileries effectivement.
Au Temple, mis à part Hue puis Clery, la famille royale n'avait plus personne...

J'ai une autre anecdote où prend part l'abbé d'Avaux. Cela se passe encore aux Tuileries. La leçon de grammaire de Louis-Charles commence, comme toujours sous le regard maternel de Marie-Antoinette.

- Hier, commença l'abbé, je vous ai parlé de la différence entre affirmatif, comparatif et superlatif. Mais vous aurez tout oublié?
- Vous vous trompez, Monsieur l'abbé, répond Louis-Charles. Et pour preuve, je vous donne les trois. L'affirmatif, c'est quand je dis "mon abbé est un bon abbé. Le comparatif, quand je dis mon abbé est meilleur qu'un autre abbé.

A ce moment, il se tourne vers sa maman.

- Et le superlatif, c'est quand je dis que ma maman est la plus aimable et la plus aimée de toutes les mamans.


Et alors Marie-Antoinette, qui en a les larmes aux yeux, le serre très fort dans ses bras. .....

Craquant, vous ne trouvez pas? A raconter pour la fête des mères, en tout cas!

Si ça vous intéresse, je raconte sur mon site quelques anecdotes comme ça sur l'éducation de Louis-Charles, dans le chapitre 6 du récit de sa vie...

Je ne connaissais pas cette anecdote, mais si elle s'avère être vrai, en effet c'est même ultra mignon ça
Quel brave Chou d'amour....une mère qui entend ça de la bouche de son propre fils, à un si jeune âge, fondrait de nos jours aussi

L'anecdote est touchante et très belle. Merci Petit Normand

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Ayant trouvé une représentation de l'Abbé d'Avaux, je me permets de la placer dans ce sujet antérieur.







Bien à vous

madame antoine