yann sinclair
Nombre de messages : 26304 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 22 février 1689: Anne Lucie de La Mothe Ven 22 Fév - 9:19 | |
| Anne Lucie de La MotheMademoiselle de la Motte Houdancourt |
| Née vers 1647Décédée le 22 février 1689 à Versailles à l'âge de 42 ans Parents
- Antoine de La Mothe, marquis d'Houdencourt 1592-1672
- Catherine de Beaujeu 1600-1647/
- Mariée le 5 janvier 1676 à Saint-Germain-en-Laye, Yvelines avec René François, marquis de La Vieuville 1652-1719
(contrat de mariage signé le 12 janvier 1676)dont
- Louis 1677-1722/
- Marie Thérèse 1681-1684
- Marie Anne Thérèse 1684-1714
- Charles Emmanuel 1685-1730
en 1661-1662 Anne Lucie de la Mothe Melle de la Motte Houdancourt fille d'honneur de Marie Thérèse d'Autriche en 1660Maitresse de Louis XIV en 1661-1662Anne Lucie de la Mothe Houdancourt (ou la Motte) était la nièce du Maréchal.Elle fut l’une des petites maitresses de Louis XIV vers 1662, avant que celui-ci ne se tourne vers La Vallière.Au commencement de 1662, le roi s’attache à Melle de la Motte Houdancourt, fille de la reine, qui fut soutenue par la cabale de la comtesse de Soissons.Agée d’une quinzaine d’année, «blonde piquante, hardie, un brin effrontée et experte en l’art de la coquetterie»,la jeune demoiselle de La Mothe Houdencourt attire le roi alors âgé de 21 ans.A dire vrai, d’après Mlle de Montpensier, ce sont Madame Henriette d’Angleterre et la comtesse de Soissons, Olympe Mancini, qui intriguaient. Elles haïssaient toutes deux Mademoiselle de La Vallière, maitresse en titre. Se liguant contre elle, cherchant une rivale, elles la trouvèrent en cette fille d'honneur de la Reine. Sans être belle, Anne Lucie fut capable d'inspirer de la passion. Le Roi l'aima au point de braver, pour la voir, la sévère duchesse de Navailles, gouvernante des filles d'honneur de la Reine.Mme de Motteville raconte dans ses mémoires : … » je ne sais si elle était dans son cœur subalterne à Melle de la Vallière, mais je sais qu’elle causa beaucoup de changement dans la cour, plutôt par la force de l’intrigue que par la grandeur de sa beauté, quoiqu’en effet, elle en eut assez pour pouvoir faire naitre de grandes passions : le roi , à St Germain, ne pouvait entrer chez les filles d’honneur ; il allait causer avec Melle de la Motte en passant par les cheminées ; Mme de Navailles, gouvernante des filles d’honneur, fit griller ces singuliers passages et encourut pour toujours l’inimitié violente de Louis XIV. On a dit que ce qui contribua beaucoup à fixer la destinée de Melle de la Vallière fut que Melle de la Motte balança quelque temps en faveur de la vertu, et qu’elle, au contraire, ayant alors cessé de se défendre, ce fut par sa faiblesse qu’elle vainquit »Au château de Saint-Germain, le roi ne pouvait entrer chez les filles d'honneur. Il réussit cependant à causer avec mademoiselle de La Mothe en passant par les cheminées. Madame de Navailles, leur gouvernante, fit griller ces singuliers passages et encourut définitivement l'inimitié du roi.Ailleurs Mme de Motteville raconte que le roi avait pris l'habitude d'aller à l'appartement des filles de la reine.« Comme l'entrée de leur chambre lui étoit interdite par la sévérité de la dame d'honneur, il entretenait souvent Mlle de La Mothe-Houdancourt par un trou qui était à une cloison d'ais de sapin, qui pouvait lui en donner le moyen. »Bussy-Rabutin parle d'elle dans son Histoire amoureuse des Gaules mais donne une autre version des faits. Suite à une scène de jalousie entre Louis XIV et Mlle de La Vallière, il raconte :« Le roi vit, le jour suivant, Mlle de La Mothe, qui est une beauté enjouée, fort agréable et qui a beaucoup d'esprit. Il lui dit beaucoup de choses fort obligeantes; il fut toujours auprès d'elle, soupira souvent, et en fit assez pour faire dire dans le monde qu'il en était amoureux, et pour le persuader à Mme sa mère, qui grondait sa fille de ne pas répondre à la passion d'un si grand monarque. Toutes les amies de la maréchale s'assemblèrent pour en conférer, et après être convenues que nous n'étions plus dans la sotte simplicité de nos pères, elles querellèrent à outrance cette aimable fille. Mais elle avait dans le cœur une secrète attache pour le marquis de Richelieu; ce qui faisait qu'elle voyait sans plaisir l'amour que le roi lui témoignait »Nous apprenons par des lettres anonymes de cette époque adressées à Pellisson, un proche de Nicolas Fouquet, la suite de cette aventure.« Il ne s'est rien passé de considérable en cette cour depuis que vous en êtes parti, que le congé donné à Mlle de La Mothe par la reine mère. Ce fut M. de Guitri qui eut ordre de le lui dire la veille du départ du roi. La reine mère souhaitait que la chose se fît sans éclat, et que La Mothe se retirât sous prétexte de maladie ou quelque autre raison…On la mit à Chaillot. Le sujet de sa disgrâce est conté diversement. Les uns disent qu'elle a écrit une lettre où elle traite le marquis de Richelieu de traître et de perfide, pour l'avoir abandonnée, et que cette lettre a été interceptée; les autres, que le marquis a voulu se rengager dans ce même commerce avec elle, et qu'on l'a appréhendé; qu'il lui a écrit une lettre plus tendre que toutes celles qu'il lui avait écrites autrefois, et qu'on a su qu'il l'avait écrite. On fait d'étranges contes d'elle, et c'est ce qui fait qu'elle veut entrer dans un couvent que la reine mère lui choisira, parce qu'autrement elle ne pourrait se justifier»Dans un autre lettre datée du 7 septembre 1661 :« On a fait quatre vilains vers pour l'aventure de Mlle de La Mothe, que Mme de Beauvais a fait chasser. C'est le bon M. de La Mothe qui me les a dits. Il y a une vilaine parole; mais n'importe; ce n'est pas moi qui l'y ai mise:
- « Ami, sais-tu quelque nouvelle
- De ce qui se passe à la cour?
- On y dit que la maq.......
- A chassé la fille d'amour»
Tout le monde blâme M. le marquis de Richelieu »Melle de la Motte eut un autre galant, Philibert de Gramont, le comte de Gramont qui l’aima violemment quand il la vit si distinguée par le roi.Elle le repoussa mais :« il ne se rebuta point pour ses mauvais traitements ni pour ses menaces, mais s’étant témérairement obstiné dans ses manières, elle s’en plaignit au roi : il fut banni de la cour »(extrait : mémoires de Gramont)Plus tard, vers l’age de trente ans et par l’entremise de la Feuillade, Melle de la Motte épousa le marquis de la Vieuville, chevalier d’honneur de la reine.Les commentaires fusèrent sur son mariage :Madame de Sévigné écrivit à son sujet, le 29 décembre 1675 :« Que dites-vous du mariage de La Mothe? La beauté, la jeunesse, la conduite font-elles quelque chose pour bien établir les demoiselles ? »Madame de Scudéry dans une lettre à Bussy, du 6 janvier 1676, fort critique sur la demoiselle ajoute « La voilà pourtant mieux établie que toutes celles qui ont eu plus de soin de leur conduite»Anne Lucie de la Mothe Houdancourt mourut à Versailles le 22 février 1689.On la confond souvent avec Madeleine de Conty d'Argencourt Melle de la Motte Argencourt, qui fut, elle aussi une passion passagère du roi, mais bien plus tôt, vers 1658. _________________ 👑 👑 👑 ⚜ ⚜ |
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