Pierre de Bonzi
ou Pierre de Bonsi, Pierre de Bonsy, Pierre de Bonzy ou encore en italien Piero Bonsi
né à Florence le 15 avril 1631
mort à Montpellier le 11 juillet 1703
prélat français d'origine italienne
Créé cardinal 22 février 1672par le pape Clément X
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de Saint-Onuphre-du-Janicule
puis de Saint-Pierre-aux-Liens
et enfin de Saint-Eusèbe
Le Cardinal de Bonsi, le premier à recevoir la barrette dans la chapelle du château de Versailles, amené chez la reine Marie-Thérèse par le grand-maître des cérémonies et l'introducteur des ambassadeurs, refusa de s'aseoir sur le siège pliant
"pour marquer le respect qu'il avoit pour la reyne comme estant son officier. Le grand maistre et l'introducteur le menèrent ensuite chez Monseigneur le dauphin, qui le receut debout pour n'estre point obligé de luy faire donner un siège"
Si le cardinal était nonce, il retrouvait le roi avant la fin de la procession de retour et le roi lui faisait l'honneur de l'inviter à sa table
Le cardinal était alors assis à une des extrémités sur un siège pliant
Le Benedicite était dit par un aumôier du roi, placé derrière le fauteuil royal
Une curieuse cérémonie avait ensuite lieu, au cours de laquelle le roi et le cardinal buvaient successivement, le premier à la santé du souverain pontife, le second à la santé du roi: après s'être brièvement levé et découvert le temps de s'adresser au cardinal, le roi restait assis dans son fauteuil et couvert de son chapeau, tandis que le cardinal était debout et découvert en face de lui; ensuite, le cardinal buvait debout et découvert, tandis que le roi enlevait brièvement son chapeau
Dernier membre d'une lignée florentine qui occupa le siège épiscopal de Béziers près de cent ans, il fut remarqué par un autre italien, Mazarin, lors des conférences qui précédèrent la paix des Pyrénées.
D'abord au service du Grand-duc de Toscane, il négocia le mariage de son fils et de la cousine germaine de Louis XIV.
Celui-ci le nomma son ambassadeur à Florence, puis à Venise.
Envoyé deux fois en Pologne pour des tractations autour de l'élection du roi, sa dernière mission fut à Madrid auprès du roi d'Espagne.
Il fut récompensé de ses efforts diplomatiques par le chapeau de cardinal.
Courtisan, ambitieux, peu scrupuleux, d'abord proche du surintendant Fouquet, il fut ensuite l'affidé de Colbert.
Sa nomination à l'archevêché de Toulouse le rendit de facto maître des États de Languedoc, puis de droit lorsqu'il devint archevêque de Narbonne.
Tout puissant dans la province grâce à ses fonctions et à ses alliances familiales, il fut plus soucieux de mener la vie d'un grand seigneur que de poursuivre l'action pastorale de ses prédécesseurs.
Il eut finalement l'imprudence d'afficher publiquement sa liaison avec Mme de Ganges, ce dont profita l'intendant Bâville pour ruiner son crédit auprès de Louis XIV.
Malade, de plus en plus diminué, il ne put empêcher l'exil de sa maîtresse, ni la mainmise sur le pouvoir provincial de son rival.
Saint-Simon a laissé de lui un portrait émouvant.
Louis XIV, alors à Saint-Jean-de-Luz à l'occasion de son mariage avec l'infante Marie-Thérèse, le nomma évêque de Béziers, le siège ayant été rendu vacant par la mort de son oncle (6 octobre 1659): Pierre devint ainsi le cinquième et dernier membre de la famille de Bonzi à l'occuper.
Le souverain lui donna aussi les abbayes que possédait son oncle, celles d'Aniane10 et de Saint-Sauveur de Lodève
Il ne fut sacré que le 12 décembre 1660
Pierre de Bonzi fut archevêque de Narbonne de 1673 à sa mort, en 1703
Le 8 décembre 1669, il fut transféré sur le siège archiépiscopal de Toulouse (il ne fit son entrée dans sa métropole que le 9 avril ou le 9 août 1672), puis sur celui de Narbonne en octobre 1673 (il prêta serment de fidélité au roi le 16 avril 1674), assumant, en conséquence, la charge de président-né des États de Languedoc
Pierre de Bonzi devint grand aumônier de la reine Marie-Thérèse le 1er août 1670 après la mort de l'évêque de Langres.
Deux ans plus tard (22 février 1672), il fut créé cardinal-diacre par Clément X sur présentation du roi de Pologne, mais il ne reçut le chapeau que le 13 octobre 1676, après l'exaltation d'Innocent XI, au titre de Saint-Onuphre-du-Janicule, puis devint en 1689 un court moment cardinal-prêtre de Saint-Pierre-aux-Liens et la même année de Saint-Eusèbe.
Il participa aux conclaves qui élurent Innocent XI, Alexandre VIII et Innocent XII mais, malade, il ne se rendit pas à celui de 1700 (Clément XI)
En 1674, il acheva l'installation de deux prêtres de la doctrine chrétienne à Notre-Dame de Marceille, qui leur avait été donnée par son prédécesseur François Fouquet, pour y diriger le pèlerinage local et recevoir les ecclésiastiques en retraite spirituelle
Comme premier ecclésiastique de la province, il présida une grande cérémonie, entouré de plusieurs évêques, en mai 1681, à Castelnaudary, à l'occasion de la mise en eau du canal royal de Languedoc (canal du Midi)
Il fut nommé par Louis XIV commandeur de l'ordre du Saint-Esprit lors de la promotion du 31 décembre 1688.
Il fut chargé par le pape Innocent XII en tant que commissaire du Saint-Siège, avec l'approbation du roi, de diriger l'enquête qui aboutit au démembrement du diocèse de Nîmes et à l'érection de celui d'Alès (1693 - 1694)