yann sinclair
Nombre de messages : 26264 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 02 mars 1782: Décés de Madame Sophie de France Sam 2 Mar - 16:22 | |
| Décès de Madame Sophie de FranceTante de Louis XVIPortrait de Mme Sophie de France par François Hubert Drouais zn 1762Metropolitan Museum of Art of New YorkSelon une lettre de Mme de Bombelles à son mari , depuis février 1782, la tante de Louis XVI était très malade depuis quelque temps: la discrète princesse souffrait d'une hydropisie chroniqueUne forte crise – qui allait lui être fatale - l’oblige à s’aliter définitivement depuis quelques jours, veillée par ses deux sœurs, dans sa chambre de son appartement situé sous la grande galerie.En passant sur la terrasse du château, les promeneurs entendaient les cris de douleurs poussés par la malade . Les consultations des médecins confirmaient que " l'hydopisie a remonté dans la poitrine et s'est jetée sur le cœur". Voila prés d'un mois que l'on attend sa délivrance. Mme Adeleide, ne lui a rien cachée et la moribonde se résigne, se préparant en recevant l’extrême onction, le 22 février 1782.Dans la nuit du 1 au 2 mars 1782, alors que la Cour assiste à un spectacle malgré également des ennuis de santé de la petite Mme Royale qui souffrait de violentes convulsions mettant sa vie en danger qui n'émut point la reine, la tante du roi décéde , agée de 48 ans, étouffée et épuisée après une crise de plus de 12 heures de suffocations à 1 h 1/2 du matin. « au moment où l'on s'y attendoit le moins, » écrit BachaumontLa même lettre de Mme de Bombelles à son mari nous apprend plus sur la disparition de la tante du roi: « Madame Sophie est morte à une heure et demie du matin ; elle a tourné à la mort le 2. Au matin on croyait que ses souffrances venaient de l'effet des remèdes, et on était si persuadé qu'elle ne mourrait pas encore, que le soir même il y avait eu spectacle à la cour. En en sortant on est allé prévenir le roi et la reine que Madame Sophie était très-mal. Ils y ont été ainsi que Monsieur, M. le comte d'Artois et Madame Élisabeth, et ils y sont restés jusqu'à son dernier moment. Cette pauvre princesse a eu toute sa connaissance jusqu'à une demi-heure avant sa mort. C'est son hydropisie qui a remonté dans sa poitrine et s'est jetée sur le cœur qui l'a tuée. Elle est morte étouffée à peu près de la même mort que l'Impératrice. Madame Elisabeth est extrêmement affligée et frappée de l'horrible spectacle de la mort de Madame sa tante.... Mesdames sont dans un état affreux: elles sont véritablement bien à plaindre. »La princesse ne voulut aucune autopsie, souhaitant seulement qu'on lui " ouvrit le pied" pour s'assurer de sa mort ! C'était la pratique courante pour l'époque, pour voir si on était bien mort tant était grande la crainte de l’ensevelissement vivant et révèle ici son trait de caractère fantasque et craintif Toute simple personne qu'elle était, elle voulut être enterrée sans cérémonies. On se conforma aux désirs de la princessele 3 mars , son corps fut gardé, selon son vœu, par des Filles de la charité, puis fut exposé, le visage découvert, dans son appartement le 4 mars suivant, des messes y furent dites dans la matinée et son cercueil fut emmené le soir sans aucune cérémonie à Saint-Denis.Son deuil ne dura que 3 semaines, ce qui n'était pas de règle pour un membre de la famille royale, aussi discret soit-il et résume tout à fait sa destinée: c’est à dire de manière parfaitement inaperçue comme l'avait été toute sa vieElle laissait un testament très détaillé, révélant de nombreux legs à ses sœurs , sa famille ainsi qu'à ses dames , démontrant l’extrême générosité des filles de Louis XV, qualités qu'elle partageait avec la bonne Madame Victoire. Elle léguera , outre pensions viagères, ainsi des livres, des bijoux et des portraits et objets d'art aux membres de sa maison.Ces héritages royaux explique entre autre, la conservation de nombreux livres reliés de sa bibliothèque qui se retrouvent nombreux sur le marché actuel: ses ouvrages ,étant passés de générations en générations dans plusieurs familles nobles, descendant des dames de Madame Sophie, dont particulièrement Mme de Riantz.Elle laissait aussi vacant l’un des plus beaux appartements particuliers du château , octroyé par un père adorable à une de ses filles probablement la plus discrète et la moins exigeante de toutes. Elle avait la tête baissée par timidité mais voyait très bien qui elle croisait. Elle était comme son père une grande timide.Son père l'appelait Graille car elle avait une jolie poitrine. Je ne me souviens jamais du surnom de ses 3 sœurs, il y a Chiffe, Coche et Loque qui étaient Adélaïde, Victoire et Louise. Lire sa biographieSources : Mesdames de France par Edouard de Barthélémy / Casimir Stryenski / Bruno CortequisseProjet pour la bibliothèque de Madame Sophie - face opposée à la cheminée -1769 ( pour les autres élévations du projet , VOIR ICI )Dictionnaire latin-français-italien en deux volumes aux armes de Madame Sophie ( vendu le 25-02-2009 ) Ouvrage de mathématiques publié en 1745 aux armes de Madame Sophie sur maroquin citron ( vendu le 08-07-2009 )Lunette astronomique de Madame Sophie , montée par elle-même ( photos de Lebrun ) :copyright:Lebrun _________________ 👑 👑 👑 ⚜ ⚜ |
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