|
| Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf | |
| | Auteur | Message |
---|
Grandier A
Nombre de messages : 129 Date d'inscription : 16/04/2014
| Sujet: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Ven 8 Mar - 19:39 | |
| Je sais que pas d'entre vous la kiffent beaucoup La classe ! De 1789 à aujourd’hui, histoire des cahiers de doléances. La grande historienne de la Révolution se dévoile dans un livre de conversations, et ausculte la crise actuelle du sentiment national. «Mona Ozouf, portrait d’une historienne» est édité chez Flammarion . «Sur invitation du romancier Patrick Deville, et emmenés par l’historien Antoine de Baecque, des historiens, des chercheurs et des auteurs de tous horizons – Michelle Perrot, Nicole Le Douarin, Pierre Nora, Michel Winock, Jacques Revel, Pierre Birnbaum, Chantal Thomas… – conversent. Ils se sont réunis pour échanger autour – et en présence – de l’historienne Mona Ozouf.» La chronique En bons termes, aujourd'hui consacrée au terme «Féminicide», est présentée par Pierrette Crouzet Daurat, cheffe de mission à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF). Ecouter clic clic http://www.rfi.fr/emission/20190305-mots-revolution-mona-ozouf _________________ What else ?
|
| | | Aglae
Nombre de messages : 1679 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Sam 9 Mar - 17:06 | |
| Merci beaucoup !!
En effet, j'apprécie Mona Ozouf, qui est très fine et porte un regard lucide sur la Révolution...... |
| | | cassos
Nombre de messages : 320 Date d'inscription : 31/10/2017
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Mer 13 Mar - 9:22 | |
| - Aglae a écrit:
- Merci beaucoup !!
En effet, j'apprécie Mona Ozouf, qui est très fine et porte un regard lucide sur la Révolution...... Chère Aglae, je partage avec vous l'admiration pour cette historienne à l'opinion nuancée. |
| | | Aglae
Nombre de messages : 1679 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Mer 13 Mar - 11:50 | |
| Merci, cher Cassos; C'est un réconfort de trouver ici un grand nombre d'intervenants décidément lucides, fins et bien informés de cette période complexe...... J'avoue que je ne l'espérais plus à lire tant d'historiens tirant cette Révolution des synthèses idéologiques enflammées, voire délirantes et fortement politisées quel que soit "le bord" politique...... |
| | | cassos
Nombre de messages : 320 Date d'inscription : 31/10/2017
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Jeu 14 Mar - 15:55 | |
| Et oui, Aglae, trop de gens (y compris des universitaires) ne parviennent pas à se dégager de leurs opinions politiques. Pire même : certains se servent de l'histoire pour mettre en avant leurs idées politiques. |
| | | Aglae
Nombre de messages : 1679 Date d'inscription : 09/10/2016
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Jeu 14 Mar - 16:41 | |
| C'est hélas, tout à fait cela !!! |
| | | cassos
Nombre de messages : 320 Date d'inscription : 31/10/2017
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Jeu 21 Mar - 14:54 | |
| Cela nous console un peu d'être lucides. |
| | | Noche de Varennes
Nombre de messages : 285 Date d'inscription : 25/09/2018
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Lun 27 Jan - 9:27 | |
| Pur moment de bonheur cette rencontre avec Mona Ozouf https://www.franceculture.fr/emissions/linvitee-des-matins-2eme-partie/rencontre-avec-mona-ozouf _________________ Le rock français c'est comme le vin anglais.
|
| | | Chakton
Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Lun 27 Jan - 18:11 | |
| La classe ! _________________ X est la force deux fois pure
|
| | | Airin
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf Lun 16 Mar - 17:57 | |
| Je ne sais si c'est le bon endroit (j'avoue avoir quelques doutes) . Je vous propose une entrevue à Mona Ozouf. - Dans son best-seller "Pour rendre la vie plus légère", Mona Ozouf, la grande historienne de la Révolution, parle des livres, des femmes et des « manières ». Elle nous confie ses souvenirs d’enfance et son exaspération face à un certain féminisme.
- « Impossible d’être plus breton », écrivez-vous. Votre père, instituteur à Plourivo (Côtes-d'Armor), milite pour la réhabilitation de la langue bretonne à une époque où la République l’interdit !
Il est presque seul à mener ce combat car la cause régionaliste est alors liée à une sensibilité catholique droitière. C’est dans les processions qu’on chante encore en breton et dans les fêtes catholiques qu’on voit les bannières et les costumes traditionnels. Il est donc assez étonnant qu’un instituteur laïc agnostique, venu d’un milieu jacobin fou de la République Une et indivisible, plaide la cause de la langue bretonne. Tout ça « sent le fagot » ! D’autant que mon père a des amis prêtres. Mais son combat est désespéré. Dans les années 1930, le bulletin destiné aux instituteurs laïcs prescrit d’enseigner le français à des enfants dont ce n’est pas la langue. Il faut imaginer l’hébétude de ces élèves quand on leur lit un conte en français ! - Tandis qu’aujourd’hui, l’apprentissage de la langue bretonne va de pair avec une meilleure connaissance de la langue française ?
Un retournement incroyable s’est produit. Dans mon enfance, la langue et les costumes bretons étaient stigmatisés ou ridiculisés, comme dans les albums de Bécassine, d’ailleurs interdits à la maison. Aujourd’hui, la honte, la timidité des Bretons se sont retournées en fierté. C’est un phénomène classique chez les minorités longtemps méprisées. Mais si les Bretons sont désormais fiers de leur « pays », ils sont fiers aussi d’être français et européens. C’est un trait qu’ils ont en commun avec les Alsaciens : une fidélité « emboîtée » par étages successifs. Leur taux de participation aux élections européennes est d’ailleurs le plus élevé de France. Ajoutons que la Bretagne a longtemps été allergique au FN. - Jeune Normalienne, vous étiez plutôt attirée par le communisme ?
Il était enivrant d’appartenir à un groupe où régnait une chaleureuse solidarité. Le PC nous faisait cadeau d’une explication à tout faire, propre à calmer l’anxiété. Et puis, il y avait dans ce parti, à cette époque, des choses que je continue à admirer : la présence des femmes à la direction ; l’importance accordée à la culture, dont témoigne le succès de Jean Vilar au théâtre ; la fierté, pour des milliers de nouveaux spectateurs, d’accéder à des spectacles jusque-là réservés à des « milieux éclairés ». - Vous avez consacré votre œuvre d’historienne à la Révolution. Comment définiriez-vous les Gilets jaunes ? Sont-ils les nouveaux révolutionnaires ?
J’ai du mal à les qualifier ainsi. Comme en 1789, nous sommes au bord d’un monde inédit. Mais il manque l’espérance. Nous attendons tous quelque chose qui n’a pas encore pris forme, mais qui est une sorte de menace cachée. Avec la Révolution française, on entrait dans un nouveau monde où les individus devenaient libres et égaux. Aujourd’hui, comment définir l’espérance ? Par le retour aux 90 km/h ? Dérisoire ! Le plus visible, c’est la fédération des haines… - Vous avez été choquée par la cérémonie des César ?
Je suis enchantée que Polanski ait eu un prix pour son film "J’accuse". Si l’on ne peut plus séparer un auteur de ses œuvres, alors interdisons la lecture de Voltaire pour son antisémitisme et celle de Rousseau, qui prétendait que les petites filles avaient « une répugnance à lire » ! - Pour vous, les féministes exagèrent ?
J’ai l’espoir que leur revienne la conscience de ce que nous avons gagné. Enfin, tout de même ! La pilule, l’accès égal aux carrières… Mais on ne peut plus le dire sans être accusé de niaiserie. Les femmes, nous serine-t-on, ne forment qu’un troupeau tremblant. Souvent, je pense à ma grand-mère : quand elle voyait un homme ivre se débraguetter, elle allait chercher un seau d’eau froide à la fontaine pour le calmer d’un coup. Ce seau d’eau froide m’empêche de considérer que les femmes seraient en bloc victimes de la force masculine. - Pourtant, vous ne croyez pas à l’indifférenciation des sexes ?
On ne distingue pas assez entre les domaines de l’existence. Par exemple, si je participe à un colloque, j’ai envie qu’on me juge à la même aulne qu’un collègue masculin. Les Anglais appellent cela "Gender blindness" (À l’aveugle). C’est difficile d’oublier les apparences, mais il faut s’y efforcer. En revanche, il y a des domaines où la différence donne de la saveur. Je suis hostile à l’indifférenciation car elle mettrait fin non seulement à un art de vivre, mais à la littérature. Aujourd’hui, on dirait que l’hédonisme est devenu criminel. Pourtant, cet hédonisme faisait le bonheur d’être français. Je trouve détestable le haro sur le féminisme modéré. J’ai lu un texte qui proclamait : « On ne peut plus supporter les hululements des femmes qui disent avoir rencontré un homme merveilleux et doux ». Les hululements ! Et comme s’il n’existait pas des hommes merveilleux… - Alors comment définir votre féminisme ?
Jules Renard disait : « Être féministe, c’est ne pas croire au Prince charmant ». Pour moi, ce serait plutôt : « Ne pas compter sur le Prince charmant ». Propos recueillis par Christine Clerc https://www.letelegramme.fr/soir/2020-03-13/ _________________ Cet été-là, l'extravagance était à la mode.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf | |
| |
| | | | Les mots de la Révolution avec Mona Ozouf | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |