10 mars 1631: Mort de Gilles Boileau

Lundi 10 mars 1631
Les Quarante Martyrs


Mort de Gilles Boileau



Frère de Nicolas Boileau, il est avocat au parlement de Paris et entre à l'Académie française en 1659.
Il écrit des poèmes satiriques et traduit notamment des ½uvres d'Epictète et de Diogène Laërce.
Il est également nommé contrôleur de l'argenterie du roi.

Né le 10 mars 1631 à Paris
Décédé le 21 octobre 1669 à Paris

homme de lettres français. poète, critique, traducteur

Distinctions: Membre de l'Académie française

Avocat de formation, traducteur du grec ancien, polémiste redouté et poète occasionnel, membre de l'Académie française à vingt-huit ans, sa mort prématurée et la brillante carrière de son cadet Nicolas ont sans doute conduit les historiens de la littérature à sous-estimer sa place dans la vie intellectuelle du Grand Siècle.

Sa vie et son œuvre

Avocat au parlement de Paris, il n'a, semble-t-il, jamais plaidé. Payeur des rentes de l'Hôtel de ville (ce qui lui vaut parfois le surnom de "Boileau le rentier"), il est nommé, quelques mois avant sa mort, contrôleur de l'argenterie du roi.

Protégé par le premier président du parlement de Paris, Pomponne de Bellièvre, proche par ses préoccupations littéraires et érudites de Michel de Marolles, de François Cassandre, d'Antoine Furetière, de Charles Perrault, de Molière et de Charles Cotin, il est élu membre de l'Académie française en 1659.

Connu pour « l'âcreté de sa bile1 », il fait paraître en 1655 un Avis à M. Ménage qui déclenche une cruelle bataille d'épigrammes entre littérateurs. De retentissantes polémiques l'opposeront à d'autres poètes ou érudits, comme Jean de Bouillon (1608-1661), Pierre Costar et Paul Scarron.

C'est lui qui, vers 1662-1663, introduit son frère Nicolas dans les milieux littéraires, où il se fait connaître sous le nom de Despréaux. Ils auront des relations orageuses. Au plus fort de leur querelle, Nicolas ira jusqu'à traiter Gilles de « rebut de notre âge2 », qualificatif qu'il regrettera par la suite.

L'abbé d'Olivet compare ainsi les talents des deux frères : « Les essais du cadet annoncèrent ce qu'on a vû de lui dans la suite, des chefs-d'œuvre de versification & de bon sens. Il n'y eut point en lui, si j'ose ainsi dire, d'enfance poëtique. L'âiné, au contraire, né avec beaucoup d'esprit, mais avec un jugment moins sain, ne se forma jamais l'idée du parfait. Il ne se défioit pas de sa trop grande facilité à écrire : facilité que M. Despréaux n'avoit point, & qui doit être toujours suspecte, quand ce n'est pas le fruit d'un long exercice3. »

Quant aux traductions de Gilles Boileau, écrit l'abbé d'Olivet, « nous en avons deux considérables : celle d'Épictète, qui a été fort approuvée ; & celle de Diogène Laërce, qui est demeurée presque inconnue4. » Au sujet de la première, Pierre Bayle écrit : « Elle est bonne, et précédée d'une vie d'Épictète, la plus ample et la plus exacte que j'aie vue jusqu'ici. L'érudition et la critique y ont été répandues habilement5. »

Œuvres

Tableau de Cebes, où il est traité de la manière de parvenir à la félicité naturelle, Paris, 1653, consultable en ligne [[url=https://books.google.fr/books?id=ED1oAAAAcAAJ&lpg=PP17&ots=SRaSSRXdOd&dq="tableau de C%C3%A9b%C3%A8s" gilles boileau&hl=fr&pg=PP7#v=onepage&q="tableau de C%C3%A9b%C3%A8s" gilles boileau&f=false]https://books.google.fr/books?id=ED1oAAAAcAAJ&lpg=PP17&ots=SRaSSRXdOd&dq=%22tableau%20de%20C%C3%A9b%C3%A8s%22%20gilles%20boileau&hl=fr&pg=PP7#v=onepage&q=%22tableau%20de%20C%C3%A9b%C3%A8s%22%20gilles%20boileau&f=false[/url]].
La Vie d'Épictete et l'Enchiridion, ou l'Abrégé de sa philosophie, avec le Tableau de Cebes, Paris, 1655, consultable en ligne [[url=https://books.google.fr/books?id=2nAPAAAAQAAJ&dq=inauthor%3Agilles inauthor%3aboileau&hl=fr&pg=PP5#v=onepage&q&f=false]https://books.google.fr/books?id=2nAPAAAAQAAJ&dq=inauthor%3Agilles%20inauthor%3Aboileau&hl=fr&pg=PP5#v=onepage&q&f=false[/url]].
Advis à M. Ménage sur son églogue intitulée « Christine », Paris, 1656, consultable en ligne [archive], 3e édition 1657, consultable en ligne [[url=https://books.google.fr/books?id=uUxOAAAAcAAJ&dq=inauthor%3Agilles inauthor%3aboileau&hl=fr&pg=PA1#v=onepage&q&f=false]https://books.google.fr/books?id=uUxOAAAAcAAJ&dq=inauthor%3Agilles%20inauthor%3Aboileau&hl=fr&pg=PA1#v=onepage&q&f=false[/url]].
Réponse à Monsieur Costar, Paris, 1659, consultable en ligne [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6480785w].
[apocryphe] Diogene Laërce. De la Vie des philosophes, 2 vol., Paris, 1668, consultable en ligne [[url=https://books.google.fr/books?id=FXw-AAAAcAAJ&lpg=PA456&ots=-rcYXmTRJJ&dq="diogene laerce de la vie des philosophes"&hl=fr&pg=PP7#v=onepage&q="diogene laerce de la vie des philosophes"&f=false]https://books.google.fr/books?id=FXw-AAAAcAAJ&lpg=PA456&ots=-rcYXmTRJJ&dq=%22diogene%20laerce%20de%20la%20vie%20des%20philosophes%22&hl=fr&pg=PP7#v=onepage&q=%22diogene%20laerce%20de%20la%20vie%20des%20philosophes%22&f=false[/url]].
Les Œuvres posthumes de défunt Monsieur B., de l'Académie françoise, contrôleur de l'Argenterie du Roy, Paris, 1670, consultable en ligne [[url=https://books.google.fr/books?id=XXtmAAAAcAAJ&lpg=PP16&ots=gApIKOtfQo&dq="oeuvres posthumes de defunt monsieur b"&hl=fr&pg=PP9#v=onepage&q="oeuvres posthumes de defunt monsieur b"&f=false]https://books.google.fr/books?id=XXtmAAAAcAAJ&lpg=PP16&ots=gApIKOtfQo&dq=%22oeuvres%20posthumes%20de%20defunt%20monsieur%20B%22&hl=fr&pg=PP9#v=onepage&q=%22oeuvres%20posthumes%20de%20defunt%20monsieur%20B%22&f=false[/url]].

Bibliographie critique

Pierre Bayle, Réponse aux questions d'un provincial, Rotterdam, 1704, p. 528-529, consultable sur Google Livres [[url=https://books.google.fr/books?id=yPsFAAAAQAAJ&dq=intitle%3Areponse intitle%3Aaux intitle%3Aquestions intitle%3Ad%27un intitle%3aprovincial&hl=fr&pg=PP5#v=onepage&q&f=false]https://books.google.fr/books?id=yPsFAAAAQAAJ&dq=intitle%3Areponse%20intitle%3Aaux%20intitle%3Aquestions%20intitle%3Ad%27un%20intitle%3Aprovincial&hl=fr&pg=PP5#v=onepage&q&f=false[/url]].
Abbé d'Olivet, Histoire de l'Académie françoise depuis 1652 jusqu'à 1700, Paris, Paris, 1729, p. 99-106, consultable sur Gallica [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96172739/f114.image]; réédition critique par Ch.-L. Livet, Paris, 1858, tome II, p. 105-110, consultable sur Google Livres [[url=https://books.google.fr/books?id=IkpKAAAAYAAJ&dq="Gilles boileau" intitle%3AHistoire intitle%3Ade intitle%3Al%27acad%C3%A9mie intitle%3afran%c3%a7aise&hl=fr&pg=PA105#v=onepage&q="Gilles boileau" intitle%3AHistoire intitle%3Ade intitle%3Al'acad%C3%A9mie intitle%3afran%c3%a7aise&f=false]https://books.google.fr/books?id=IkpKAAAAYAAJ&dq=%22Gilles%20boileau%22%20intitle%3AHistoire%20intitle%3Ade%20intitle%3Al%27acad%C3%A9mie%20intitle%3Afran%C3%A7aise&hl=fr&pg=PA105#v=onepage&q=%22Gilles%20boileau%22%20intitle%3AHistoire%20intitle%3Ade%20intitle%3Al'acad%C3%A9mie%20intitle%3Afran%C3%A7aise&f=false[/url]].
Tastet Tyrtée, Histoire des quarante fauteuils de l'Académie française, Paris, 1855, tome III, p. 174-176, consultable sur Gallica [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31496s/f184.image].
Antoine-Charles Gidel, "Un frère de Boileau", Revue historique, littéraire et archéologique de l'Anjou, deuxième année, tome quatrième, Angers, 1869, p. 393-408, consultable sur Google Livres [[url=https://books.google.fr/books?id=tFstAAAAYAAJ&dq="le troisi%C3%A8me des fr%C3%A8res de despr%c3%a9aux"&hl=fr&pg=RA1-PA393#v=onepage&q="le troisi%C3%A8me des fr%C3%A8res de despr%c3%a9aux"&f=false]https://books.google.fr/books?id=tFstAAAAYAAJ&dq=%22le%20troisi%C3%A8me%20des%20fr%C3%A8res%20de%20despr%C3%A9aux%22&hl=fr&pg=RA1-PA393#v=onepage&q=%22le%20troisi%C3%A8me%20des%20fr%C3%A8res%20de%20despr%C3%A9aux%22&f=false[/url]].

[…]
Notes, sources et références

↑ Daniel Mornet, Histoire de la littérature française classique, p. 67 (1910)
↑ Nicolas Boileau, Satires, IX, 1668.
↑ Abbé d'Olivet, Histoire de l'Académie françoise, volume II, 1729, p. 118.
↑ Op. cit., p. 120
↑ Cité par Tyrtée Tastet, Histoire des quarante fauteuils de l'Académie française depuis la fondation jusqu'à nos jours, 1635-1855, volume III, p. 174 (1855)