Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Mary Wollstonecraft

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Airin

Airin


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MessageSujet: Mary Wollstonecraft   Mary Wollstonecraft Icon_minitimeLun 11 Mar - 9:06

La récente Journée des femmes n'a dû échapper à personne, à moins de vivre dans le fin fond d'une île du fin fond du Pacifique non encore découverte. Wink C'est en tout cas l'occasion de remettre en avant une figure féminine qui n'avait pas encore les honneurs d'un exposé dans notre forum.

Ladies and gentlemen, I give you (roulements de tambour)

MARY WOLLSTONECRAFT, PIONNIÈRE DU FÉMINISME




Femme de lettres anglaises, Mary Wollstonecraft (27 avril 1759 – 10 septembre 1797) laisse plusieurs œuvres sur le thème de l’éducation et revendique l’éducation des femmes et l’égalité des droits. Elle est reconnue, à l’émergence du féminisme, comme l’une de ses pionnières. En 2017, vous avez voté pour elle pour le prix Nob’Elle posthume.


  • « Je dois avoir la première place ou aucune »


Deuxième des sept enfants d’Elizabeth Dixon et Edward John Wollstonecraft, Mary Wollstonecraft naît le 27 avril 1759 à Londres. Elle vient au monde dans une famille aisée, mais son père spécule et conduit la famille au bord de la ruine. Homme violent, Edward bat sa femme et Mary s’efforce souvent de la protéger.

Pendant l’adolescence, Mary se forme intellectuellement et socialement grâce à deux amitiés très importantes pour elle, avec Jane Arden qui étudie avec elle, et avec Fanny Blood qu’elle considère comme un membre de sa famille. Mary se montre très entière en amitié, écrivant à Jane : « Je suis quelque peu singulière dans ma vision de l’amour et de l’amitié ; je dois avoir la première place ou aucune ».


  • Fanny Blood


A 19 ans, Mary quitte ses parents et devient demoiselle de compagnie à Bath, chez la veuve Sarah Dawson. Son employeuse est difficile et l’expérience, pénible, ne dure que deux ans après lesquels Mary retourne auprès de sa mère. Après le décès de cette dernière, elle s’installe chez les Blood, mais leur vision conventionnelle du mariage et du rôle des femmes lui déplaît.

Après, entre autres, l’expérience douloureuse du mariage de ses parents, Mary estime en effet que le mariage est une institution patriarcale opprimant les femmes. En  1784, elle aide sa sœur Eliza , en pleine dépression, à quitter mari et enfant et à prendre la fuite. Eliza se verra socialement ostracisée et connaître une vie difficile.

Après deux ans chez les Blood, Mary envisage de s’installer avec Fanny mais leurs moyens limités ne le permettent pas. Les deux femmes ouvrent une école pour jeunes filles ensemble, mais Fanny se marie. Elle a une santé fragile, et son époux l’emmène vivre en Europe pour tenter de la soigner. Quand une grossesse aggrave son état, Mary abandonne l’école pour la rejoindre et prendre soin d’elle, mais Fanny décède. Cette tragédie affecte profondément Mary.


  • The Rights of Women


Après la mort de Fanny, Mary devient gouvernante en Irlande et officie comme enseignante auprès des deux filles de la famille. Au bout d’un an, frustrée par l’expérience, elle décide de se lancer dans l’écriture. Dans un premier temps, elle réalise des traductions et des critiques littéraires et commence à fréquenter les milieux intellectuels et littéraires londoniens.

Pour ses écrits, Mary se base sur son propre vécu, ses amitiés et expériences professionnelles. Pensées sur l’éducation des filles, son premier livre publié, présente des conseils destinés aux enfants sur l’éducation féminine. Mary: A Fiction, son premier roman, s’inspire ainsi de son amitié avec Fanny. Original Stories from Real Life, son seul ouvrage pour enfant, se base sur son expérience d’enseignante et se positionne déjà pour l’éducation des filles.


Mary Wollstonecraft Mary_w10
Mary Wollstonecraft par John Opie (c. 1797)



Ses écrits se font de plus en plus politiques avec A Vindication of the Rights of Men, écrit en réponse aux Reflections on the Revolution in France d’Edmund Burke, défendant la monarchie. L’ouvrage de Mary, en retour, défend le républicanisme. Deux ans plus tard, dans A Vindication of the Rights of Woman, aujourd’hui considéré comme l’un des premiers ouvrages féministe, elle plaide pour l’éducation des filles et la revalorisation du rôle et du statut des femmes, et propose un plan d’éducation nationale.


  • Gilbert Imlay


En 1792, stimulée par la Révolution française qu’elle défend dans ses écrits, Mary embarque pour Paris et se joint aux milieux intellectuels. Là, elle vit une aventure avec Gilbert Imlay, officier américain avec qui elle a une fille, Fanny. Elle ne cesse pas d’écrire pour autant  et, en 1794, publie An Historical and Moral View of the French Revolution.

Mary et Gilbert ne se marient pas, mais ils se font passer pour époux pour protéger Mary. A son retour de Paris, elle continue à utiliser le nom de son amant pour mettre sa fille à l’abri des conventions sociales strictes de l’époque. Gilbert finit la quitter, et Mary, entière en amour comme en amitié, lui envoie des lettres furieuses trahissant une probable dépression. En 1795, elle fait deux tentatives de suicide, mais elle est sauvée par Gilbert la première fois, par un inconnu la deuxième.


  • William Godwin


Mary retourne peu à peu à la vie intellectuelle et littéraire londonienne, dans des cercles où elle côtoie notamment le philosophe William Godwin, mais également Mary Hays qui devient son amie, Elizabeth Inchbald et Sarah Siddons.

Mary entame une liaison avec William Godwin et tombe enceinte. Pour que leur enfant ne naisse pas hors mariage, ils se marient. Les proches de Mary découvrent alors qu’elle n’était pas l’épouse de Gilbert Imlay, et le scandale leur coûte des relations.

En août 1797, Mary donne naissance à sa deuxième enfant, Mary, qui suivra les pas de sa mère en devenant écrivaine sous le nom de Mary Shelley. Après l’accouchement, Mary souffre d’une fièvre puerpérale, une maladie infectieuse fréquente à l’époque. Elle meurt quelques jours plus tard, après une longue agonie.


  • Mary Wollstonecraft et la postérité


L’année suivant sa mort, William publie une biographie de sa femme, dans l’optique de faire connaître ses écrits et sa pensée politique. Mais ce qu’il révèle de la vie de Mary, ses liaisons, ses tentatives de suicide, choque la société de l’époque. La réputation de l’écrivaine en prend un coup et elle devient plus connue pour sa vie que pour ses œuvres. Des écrivain·e·s font même d’elle un modèle de ce qu’une femme considérée respectable ne devrait être.

Ce n’est qu’aux débuts du mouvement féministe moderne que des militantes et écrivaines, telles que Millicent Garrett Fawcett, Virginia Woolf ou Emma Goldman se réapproprient les écrits de Mary Wollstonecraft et sa vie. Elle est aujourd’hui considérée comme une pionnière majeure du féminisme.

Source : https://histoireparlesfemmes.com/2017/10/12/mary-wollstonecraft-pionniere-du-feminisme/

Une vie qui illustre le fait que la liberté pour une femme cause souvent le scandale.
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Grandier A

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Date d'inscription : 16/04/2014

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MessageSujet: Re: Mary Wollstonecraft   Mary Wollstonecraft Icon_minitimeLun 11 Mar - 11:36

Un cri féministe du XVIIIe siècle

L’autre jour, dans une librairie, j’ai attrapé au passage un livre publié chez Folio. Vous savez, cette petite collection de Gallimard proposant à des prix dérisoires des textes du passé libres de droits, signés par des auteurs oubliés ou pas de la postérité.

Son titre, Défense des droits des femmes, et sa couverture colorée, avec un poing révolutionnaire brandi, m’inspiraient, alors que le nom de sa signataire, la Britannique Mary Wollstonecraft, m’était inconnu.

J’appris à la lecture que le manifeste féministe dont ce texte est extrait, traduit de l’anglais, avait été publié à Londres puis à Paris, ses deux villes d’élection, en 1792. La Révolution française donnant à cette sociologue féministe avant la lettre quelques raisons d’espérer, elle réclamait pour les femmes une éducation et des droits constitutionnels égaux à ceux des hommes. Cri dans le désert, malgré quelques vagues d’intérêt soulevées par ses théories novatrices ; une vie sentimentale complexe et des velléités de libération sexuelle auront apposé à son nom le sceau d’infamie posthume. Il fallut attendre le XIXe siècle de George Sand puis le XXe siècle de Virginia Woolf pour réhabiliter sa cote, comme on dit.


Le vendredi 8 mars était célébrée la journée des femmes, et j’ai envie de dédier celle-ci à cette figure avant-gardiste trop méconnue qui, près de deux siècles avant Simone de Beauvoir, écrivit son Deuxième sexe.

« Je regarde depuis longtemps l’indépendance comme le plus grand bonheur de cette vie, et même commela base de toute vertu, écrivait-elle à M. de Tallerand-Périgord après lecture de son ouvrage sur l’instruction publique en 1791. Et cette indépendance, je me l’assurerai toujours, en resserrant mes besoins, dussé-je vivre sur une lande stérile. »

Bon sang ne saurait mentir. Mary Wollstonecraft était la mère de Mary Shelley, et elle mourut un mois après avoir accouché de la future auteure de Frankenstein. Cette dernière, élevée par son père philosophe anarchiste, William Godwin, devait épouser plus tard le poète Percy Bysshe Shelley. Le film d’Haifaa al-Mansour remontait en 2017 le cours du destin de Mary Shelley, mais sa mère aurait mérité un long métrage aussi.

Étonnante chaîne d’écrivaines dans une Angleterre de clubs privés masculins où les dames de leur condition se voyaient reléguées davantage aux travaux d’aiguille et au statut d’ornement des salons qu’au rang d’essayistes ou d’auteures de best-sellers fantastiques.

La plongée dans Défense des droits des femmes témoigne de l’acuité du regard de cette pionnière comme de son courage. Elle dénonçait chez les femmes de la classe moyenne une éducation tournée vers le désir de plaire aux hommes, les poussant à devenir coquettes et engluées dans le sentimentalisme, conditions peu propices au développement d’une force intellectuelle et mentale.

Mary Wollstonecraft trouvait chez les mères de famille pauvres un héroïsme démentant tout ce que les philosophes de son temps énonçaient sur la faible constitution féminine. « Je considérerai d’abord les femmes sous le grand point de vue des créatures humaines, placées sur cette terre avec les hommes et aussi bien qu’eux pour y développer leurs qualités », lançait-elle en profession de foi.

La dame s’opposait aux écrits de Jean-Jacques Rousseau sur l’éducation, l’accusant de ne voir chez les femmes que tendres créatures préparées dès le berceau à la soumission par contrainte. « En vérité, les hommes me paraissent agir bien peu philosophiquement quand ils veulent s’assurer de la bonne conduite des femmes en essayant de les retenir toujours dans un état d’enfance », lui décochait-elle, précisant ailleurs : « Il est vrai qu’ils prétendent les tenir seulement dans l’ordre et à leur place, mais fortifiez l’âme des femmes en l’agrandissant et vous verrez bientôt finir cette obéissance aveugle. […] »

L’écrivaine du XVIIIe siècle a cette définition de celle qui portait jupon : « Faite pour être aimée, elle ne peut prétendre au respect sans se dénaturer et sans être rejetée de la société, comme empiétant sur les droits de l’autre sexe. »

Dépassé, tout ça ? Hum ! Il n’y a qu’à voir ce qui se passe en France avec la Ligue du LOL pour saisir la persistance des vagues de fond à travers les époques. Des propos sexistes et homophobes sous couvert d’humour de cyberharceleurs sur Facebook font scandale là-bas depuis un mois et valurent le licenciement de journalistes et de têtes dirigeantes aux Inrockuptibles et à Libération. Dans l’Hexagone, des analystes ont rapproché la Ligue du LOL des boys clubs anglo-saxons, fraternités masculines d’exclusion qui se réservent les tribunes de prestige en empêchant les femmes « d’empiéter sur les droits de l’autre sexe ».

Ces mêmes boys clubs qui ricanaient devant les propos de Mary Wollstonecraft en son temps…


merci Odile Tremblay https://www.ledevoir.com/auteur/odile-tremblay

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cassos

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Date d'inscription : 31/10/2017

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MessageSujet: Re: Mary Wollstonecraft   Mary Wollstonecraft Icon_minitimeMer 13 Mar - 9:28

Merci à tous les deux pour ce regard croisé un un beau personnage. Wink
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MessageSujet: Re: Mary Wollstonecraft   Mary Wollstonecraft Icon_minitime

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