Une tentative d'assassinat sur la personne de la Reine ?

J'avais oublié ce fait, relaté par madame Campan (oui j'ai lu ses mémoires il y a "longtemps" ) : Marie-Antoinette aurait évité par chance grâce à la pluie une tentative d'assassinat contre elle, lorsqu'elle était avec sa famille à Saint-Cloud, en Août 1790. Comme il pleuvait, elle n'est pas sortie se promener dans les jardins, où le meurtrier présumé l'attendait...
Et c'est suite à cette tentative ratée qu'elle aurait dit :
"Souvenez vous qu'on n'emploiera pas un grain de poison contre moi. Les Brinvilliers ne sont pas de ce siècle-ci. On a la calomnie, qui vaut beaucoup mieux pour tuer des gens; et c'est par elle qu'on me fera périr."

Décidément...il lui en a fallu du caractère pour tenir face à toutes ces agressions, autant morales que physiques...

Si j'ai bonne mémoire, Mme Campan parle du sucre qu'elle rapait elle même. Par peur du poison. Et c'est à cela que la Reine répondit par cette fameuse phrase. Je ne me souviens pas d'un assassin présumé.
Mr de Talaru

Les deux anecdotes sont liées, mais c'est en effet cette substitution du sucre qui amena la réponse de la reine. Voici l'extrait des mémoires de Madame Campan :

La cour revint à Saint-Cloud après la fédération : un scélérat, nommé Rotondo, s'y introduisit dans le dessein d'assassiner la reine. On a su qu'il avait pénétré jusque dans les jardins intérieurs; la pluie empêcha Sa Majesté de sortir ce jour-là. M. de La Fayette, qui avait eu connaissance de ce complot, donna les consignes les plus sévères à tous les factionnaires; et le signalement de ce monstre fut répandu dans le palais, par l'ordre du général. J'ignore comment on parvint à le soustraire au supplice. Une contre-police, qui appartenait au roi, découvrit aussi qu'il se tramait un projet d'empoisonner la reine. Elle m'en parla sans la moindre émotion ainsi qu'à son premier médecin, M. Vicq-d'Azyr. Mais nous cherchâmes, lui et moi, quelles précautions il fallait prendre : il se reposait beaucoup sur l'extrême sobriété de la reine; cependant, il me conseilla d'avoir toujours à ma portée une bouteille d'huile d'amandes douces, que je ferais renouveler de temps en temps; cette huile et le lait étant, comme on sait, le contre-poison le plus sûr pour les décbiremens qu'excitent les corrosifs; la reine avait une habitude qui inquiétait particulièrement M.Vicq-d'Azyr: du sucre en poudre se trouvait toujours sur la commode de la chambre de Sa Majesté; et souvent, sans même appeler personne, elle en mettait des cuillerées dans un verre d'eau, lorsqu'elle voulait boire. Il fut convenu que je ferais râper une grande quantité de sucre chez moi, que j'en aurais toujours des cornets dans mon sac, et que trois ou quatre fois dans le jour, lorsque je me trouverais seule dans la chambre de Sa Majesté, je le substituerais à celui du sucrier. Nous savions que la reine eût empêché toute précaution de ce genre, mais nous ignorions son motif. Un jour, elle me surprit seule, faisant l'échange dont je viens de parler, et me dit qu'elle jugeait bien que c'était une opération concertée entre moi et M. Vicq-d'Azyr; mais que je prenais une peine bien inutile. « Souvenez-vous, ajouta.t-elle, qu'on n'emploiera pas un grain de poison contre moi. Les Brinvilliers ne sont pas de ce siècle-ci : on a la calomnie qui vaut beaucoup mieux pour tuer les gens et c'est par elle qu'on me fera périr. »

Le calme et la lucidité de la reine sont admirables.

J'avais oublié Rotondo. (On dirait presque le nom d'un personnage de théatre). Merci  Pim de relater le texte de cette chère Campan.

Et encore, il y a certainement eu d'autres tentatives d'assassinats qui nous sont inconnues...
Vivre en sachant ça ne doit vraiment pas simplifier les choses...on comprend qu'elle mettait un chien sous son lit au Temple, où la aussi les tentatives existaient

Et il y a eu une autre tentative d'assassinat sur Marie-Antoinette . Cette tentaive a eu lieu aux Tuileries , peu de temps avant la chute de la monarchie. Je suis en train de lire le livre de Madame Reynaud, Madame Elisabeth , soeur de Louis XVI . A la page 297, elle écrit ceci : " Un des serviteurs du palais , sans doute gagné à la cause des Jacobins et ayant dérobé la clef du couloir qui menait aux petits appartements de la reine, tenta une nuit de venir la poignarder jusque dans son lit. Seul le petit chien qui couchait dans la chambre de Marie-Antoinette la sauva par ses aboiements."

Alors vive les petits chiens, n'est-ce pas ?
Je n'ai pas encore lu tout ce forum mais y a t-il une rubrique amour pour les animaux ?

En effet, selon la plupart des historiens, les tentatives d'assassinats ont été multiples, si bien que la famille royale se méfiait un peu de tout.
Merci pour votre anecdote, j'avais dû la lire il y a longtemps mais je l'avais oubliée!
Il est vrai que Marie-Antoinette mettait ce chien sous son lit pour qu'il surveille la chambre, ça montre qu'elle se savait un tant soit peu en danger :s:

Citation :

Alors vive les petits chiens, n'est-ce pas ?
Je n'ai pas encore lu tout ce forum mais y a t-il une rubrique amour pour les animaux ?

Oui

Nous avons abordé plusieurs fois les chiens et les chats, mais vous pouvez si vous le souhaitez intervenir sur les chiens ici
Pour les animaux en général, je ne crois qu'il existe de sujet, mais vous pouvez le créer n'hésitez pas

Le sujet est créé et les messages suivants y ont été déplacés.
https://maria-antonia.forumactif.com/sa-famille-francaise-f11/la-famille-royale-et-les-animaux-t640.htm#16897

Madame Campan rapporte aussi qu'elle craignait qu'on empoisonne un sucrier où la reine avait l'habitude de se servir...

En effet, c'est ce qu'on dit dans le sujet quelques messages plus haut.

Il y a eu tellement de tentatives d'assassinats contre la Reine dès le début de la Révolution.

Lorsque les femmes de Paris arrivent à Versailles le soir du 5 octobre 1789, l'une de celles qui s'introduisent d'abord dans la salle de l'assemblée vient demander clairement à celui qui préside la séance "si les appartements de la Reine sont si bien gardés que cela, s'il n'y a pas un moyen de s'y introduire".

Et le lendemain, elle ne devra la vie qu'à la clairvoyance de ses dames et au courages de ses gardes qui se sont battus pour lui laisser le temps de s'échapper.

Et les tentatives aux Tuileries ont été nombreuses. Madame Campan aurait fait changer plusieurs fois les serrures des appartements par mesure de précautions. La Reine sera même obligée de déménager et de quitter ses appartements du rez de chaussés trop exposés pour dormir dans la chambre de son fils.

Et il ne fallait pas compter sur les gardes nationaux pour la protéger.

Qu'elle ait survécu jusqu'à son procès tient du miracle !