Vous saviez ça ?
- Au XVIIIe siècle, on essayait de réanimer les noyés en leur soufflant dans le derrière
La technique employée consistait donc à souffler de l’air et un peu de tabac dans le corps du noyé par les voies rectales ! Un simple soufflet ou mieux un tuyau de pipe dans lequel le fumeur recrachait la fumée chaude et chargée en nicotine, aurait eu l’effet d’un défibrillateur sur les intestins du noyé…
https://www.neozone.org/Oké......
Bon, c'est un blog un peu marrant, du coup j'ai vérifié. Et, oh surprise ! Ils disent pareil. ou presque
- Au XVIIIe siècle, les savants recommandaient de réanimer les noyés en leur insufflant de la fumée de tabac... par l'anus ! En remontant la piste de cette étrange pratique, on aboutit à une conclusion étonnante : elle proviendrait d'une danse comique ancienne jouée lors du carnaval...
https://www.pourlascience.fr/sd/histoire-sciences/du-tabac-pour-reanimer-les-morts-15261.php
Du coup je vous prends celui du HUFF, c'est le plus marrant.
Souffler du tabac dans le derrière des noyés, les recouvrir de fumier, les histoires insolites de la réanimation
Nous sommes en juin 1772, à Paris. Il fait beau. Profitant des petites îles qui parsèment encore la Seine à cette époque, les gens du peuple se baignent. Ils ignorent probablement que les postes de gardes le long du fleuve viennent tout juste d'être affectés à une mission supplémentaire: servir de centres pour porter des secours aux noyés, première forme organisée de médecine urgentiste. Parmi d'autres, un garçon boulanger nommé René Huaut se baigne donc, au niveau de l'actuelle Concorde, sur un minuscule ban de terre boueuse qui portait le nom peu poétique d' "Île Merdeuse". Il se noya, lit-on, en restant longtemps sous l'eau. Il fut porté au corps de gardes le plus proche. Les soldats mirent à exécution les pratiques recommandées: frictions avec de l'eau-de-vie, insufflation d'air dans la bouche (jusqu'ici, tout va bien) et enfin "Fumigation de Tabac par le fondement", c'est-à-dire injection de fumée dans les intestins du noyé. Ce dernier se réveilla en poussant de grands cris: le jeune boulanger était réanimé. On le retrouve quatre jours plus tard au Bureau de la Ville de Paris, présentant ses remerciements pour son sauvetage. Huaut continua à faire du pain pour les Parisiens.
En tombant sur un tel témoignage, j'admets avoir été surpris: d'où pouvait bien venir cette pratique de souffler de la fumée de tabac dans le derrière des noyés? En creusant un peu, deux choses apparurent vite. La première: que cette histoire était tout sauf isolée. L'insufflation anale de tabac est bien la pratique de réanimation la plus recommandée tout au long du siècle des Lumières –et par les plus célèbres médecins et savants de l'époque, comme Tissot ou le grand Réaumur (le premier à parler de la pratique en France). Alors que les livres d'histoire, même spécifiquement sur la réanimation, n'en parlent pas ou quasiment pas, je m'aperçus que toutes les grandes villes d'Europe avaient près de leurs cours d'eau des machines propres à administrer l'insufflation anale, un peu comme nous trouvons aujourd'hui de plus en plus de défibrillateurs dans les lieux publics. Il existait même dans le dernier tiers du XVIIIe siècle un véritable marché pour ces machines: celle vantée dans la publicité ci-dessous, de 1775, fonctionnait à la bouche, sans soufflet –moins puissante, mais plus facilement transportable, nous affirme-t-on.
Gravure de 1775Second point qui se dégagea de mon plongeon dans les écrits des Lumières sur la réanimation: ce n'était pas là qu'il fallait chercher si je voulais comprendre d'où venait la pratique. Elle était systématiquement recommandée, présentée comme la méthode la plus efficace pour réanimer, mais presque sans explication, sans justification théorique. Pire, les premières mentions sont si floues qu'on ne peut pas établir qui l'aurait inventée –un pédiatre méconnu du XVe siècle, un soldat qui sauve une femme noyée à Passy, des Indiens d'Amérique? Son origine semblait se perdre dans une multitude de chemins incohérents.
Contrairement à ce que j'aurais pu croire, l'insufflation anale était donc une chose extrêmement sérieuse, importante et répandue; et elle ne s'éclairait pas vraiment à la lecture des textes savants qui la recommandèrent. Au contraire: plus je creusais, plus les documents apportaient des éléments étranges. Par exemple: l'un des ouvrages fondateurs de la réanimation et cette pratique fut la Dissertation sur les enterrés vivants (une grande peur de ce temps) des médecins Winslow et Bruhier. Sur la réanimation, on y trouve des témoignages invraisemblables relatifs à l'hibernation des cigognes, qui passeraient l'hiver dans des lacs, sous l'eau, immobiles, mais chacune ayant le bec fiché dans le derrière d'une autre. Quant aux autres pratiques de réanimation prescrites dans ces textes, elles rivalisaient d'étrangeté avec l'insufflation anale: à l'indication de souffler dans les poumons (fort, et une seule fois le plus souvent, très loin donc de notre bouche-à-bouche) s'ajoutaient ainsi l'idée de recouvrir le noyé de fumier, de le coucher entre deux personnes nues, voire de lui uriner dans la bouche –recommandé par exemple chez Réaumur.
La simple question de départ me conduisit donc à première vue à un tableau encore plus étrange, qui n'expliquait rien. On peut rire de ces bizarreries. Mais il ne faudrait pas s'arrêter là: ces bizarreries sont en fait une opportunité. En les suivant, j'ai découvert tout un univers symbolique qui m'était inconnu. Pour construire la réanimation, les savants des Lumières ont puisé sans s'en rendre compte dans la culture qui les entourait, là où ils pouvaient trouver des images de résurrection, comme celle des cigognes, et, plus encore, des gestes qui symbolisaient le retour à la vie. Souffler dans le derrière pour mimer une résurrection apparaît bien avant le XVIIIe siècle dans la Commedia dell'Arte, dans les romans rabelaisiens, et, plus loin, dans les rites du carnaval et dans les contes.
En suivant cette piste, les étrangetés qui ont marqué les débuts de la réanimation se sont éclairées. Les cigognes qui hibernent symbolisent ainsi parfaitement le sens dessus dessous du carnaval, et on les retrouve accolées à des pratiques de sages-femmes siciliennes, qui mettaient le bec d'une poule dans l'anus d'un nouveau-né si celui-ci semblait mort, comme nous l'apprend un inquisiteur italien très préoccupé par le baptême des enfants. Ces mêmes cigognes, si l'on suit les traditions orales, sont celles qui vont chercher les enfants –sous l'eau, parmi les roseaux et les nénuphars. Ce ne sont là que quelques pièces d'un bien plus grand puzzle qu'il fallut rassembler pour démontrer qu'une partie de la réanimation médicale devait quelque chose au carnaval.
L'enjeu n'est pas anodin pour comprendre comment peut se fabriquer la science: ces chemins improbables nous montrent qu'on ne construit pas à partir de rien. Réaumur et les autres savants des Lumières étaient loin d'être des imbéciles crédules. Mais pour ouvrir un champ nouveau (agir sur un mort, mettre en place une médecine d'urgence), il leur fallut s'appuyer sur quelque chose, s'inspirer de quelque chose, même involontairement, même très loin de ce que l'on considère comme "scientifique". Quoi que vaille à nos yeux cet étrange parcours, il est bien celui à qui l'on doit le développement de la réanimation médicale.
RÉGION FRANCHE-COMTÉ, INVENTAIRE DU PATRIMOINE, ADAGP. J. MONGREVILLE
Une des pièces du puzzle: un plafond peint du XVIIe siècle montrant le lien entre la cigogne, le carnaval, le tabac et la fumée qui sort du derrière. Hôtel de la Croix d'Or, Montbéliard.https://www.huffingtonpost.fr/anton-serdeczny/souffler-du-tabac-dans-le-derriere-des-noyes-les-recouvrir-de-fumier-les-histoires-insolites-de-la-reanimation_a_23551074/
C'est juste in-cro-yable.