↵30 Mars 1794: Danton est arrêté
(10 germinal) Arrestation nocturne de Danton
- Le Comité peut épurer la Commune, faire disparaître les sociétés populaires (mai) et institutionnaliser le fonctionnement des sections en réduisant les séances à deux par décades.
- Il renforce encore la centralisation du pouvoir en obtenant de la Convention la suppression des ministres, remplacés par douze commissions exécutives élues par la Convention.
- L'opinion publique commence à dénoncer la dictature de Robespierre.
Document exceptionnel (révolution française)
Ordre d'arrestation de Georges Danton, Camille Desmoulins et Phillippeaux
Rédigé à Paris le 30 mars 1794
Le Comité ordonne son arrestation et celle de Delacroix, Camille Desmoulins et Philippeaux.
C’est Saint-Just qui est chargé du rapport devant la Convention.
Soutenu par Robespierre, il veut que les accusés soient présents à la lecture du rapport et qu’on les arrête en fin de séance.
La majorité du Comité s’y oppose, par crainte d’un débat dangereux.
« Si nous ne le faisons pas guillotiner, nous le serons » De rage, Saint-Just aurait jeté son chapeau au feu
George Jacques Danton est arrêté par les soldats du Comité du Salut Public sur un ordre signé par Maximilien de Robespierre.
Malgré les conseils de ses amis, Danton refuse de fuir.
Pourquoi prend-t-il la décision de rester alors que la mort frappe à sa porte ?
Venez le découvrir avec nous dans cet extrait !
Extrait du SECRETS D’HISTOIRE:
‘’Danton: aux armes citoyens ’’https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Jacques_Danton
La « liquidation des factions » (mars-avril 1794)
Isolés, les dirigeants cordeliers sont arrêtés dans la nuit du 13 au 14 mars.
Le procès se tient du 21 au 24 mars.
La technique de l’amalgame permet de mêler à Hébert, Ronsin, Vincent et Momoro, des réfugiés étrangers Cloots, Proli, Pereira, afin de les présenter comme des complices du « complot de l’étranger »
Tous sont exécutés le 24 mars sans que les sans-culottes bougent.
Le lendemain de l’arrestation des Hébertistes, Danton et ses amis, qui ont gardé le silence pendant ces événements, reprennent l’offensive.
Le numéro 7 du Vieux Cordelier, qui ne paraîtra pas, réclame le renouvellement du Comité et une paix aussi rapide que possible, en même temps qu'il attaque pour la première fois Robespierre, accusé par Camille Desmoulins de tenir le langage belliciste de Brissot, justement combattu autrefois.
Mais Robespierre est décidé à frapper les chefs des Indulgents.
« Toutes les factions doivent périr du même coup » dit-il à la Convention le 15 mars.
Il semble néanmoins qu'il ait hésité à mettre Danton sur la liste, et à le condamner à mort, en considération du passé commun et des services rendus à la République.
Il a accepté de le rencontrer. On ne sait pas ce qui s’est dit entre les deux hommes, mais on sait que Robespierre est sorti de l’entretien avec une froideur que tous les témoins ont notée.
D’après les confidences de Barère, Robespierre aurait voulu sauver Camille, son ancien camarade de collège, celui qui l’avait choisi comme témoin de son mariage.
Mais les pressions de Collot d’Herbois, Billaud-Varennes, Barère et surtout Saint-Just ont emporté la décision.
Danton n'écoute pas ceux qui lui conseillent de fuir:
« On n'emporte pas sa patrie sous la semelle de ses souliers.»Mandat d'arrêt de Danton et de ses amis par le Comité de salut public et le Comité de sûreté générale.
On a l’impression que ces quelques lignes raturées et surchargées ont été écrites au cours d’une discussion dans un certain désarroi. Barère aurait tenu la plume. Billaud-Varenne signe fermement le premier. Carnot aurait dit en mettant sa signature46: « Songez-y bien, une tête comme celle de Danton en entraîne beaucoup d’autres. » Robespierre signe tout en bas un des derniers. Du Comité de salut public, seul Lindet refuse de signer.Le 30 mars, le Comité ordonne son arrestation et celle de Delacroix, Camille Desmoulins et Philippeaux. C’est Saint-Just qui est chargé du rapport devant la Convention. Soutenu par Robespierre, il veut que les accusés soient présents à la lecture du rapport et qu’on les arrête en fin de séance.
La majorité du Comité s’y oppose, par crainte d’un débat dangereux.
« Si nous ne le faisons pas guillotiner, nous le serons. » De rage, Saint-Just aurait jeté son chapeau au feu
Le lendemain, à la Convention consternée, Legendre demande que les accusés puissent venir se défendre. Une partie de l’assemblée est prête à le suivre.
Mais Robespierre intervient:
« Legendre a parlé de Danton, parce qu’il croit sans doute qu’à ce nom est attaché un privilège.
Non, nous ne voulons point de privilèges !
Nous ne voulons pas d’idoles !
Nous verrons dans ce jour si la Convention saura briser une prétendue idole, pourrie depuis longtemps, ou si dans sa chute elle écrasera la Convention et le peuple français ! »Et fixant Legendre (donc le menaçant du regard):
« Quiconque tremble est coupable » Après son intervention et celle de Barère, Saint-Just présente son rapport rédigé à partir des notes de Robespierre (ces notes ont été publiées en 1841; quelques extraits sont donnés à la fin de l'article).
Comme pour les Hébertistes, on associe aux accusés politiques, les prévaricateurs (Fabre, Chabot, Basire, Delauney) et des affairistes comme l’abbé d’Espagnac, les banquiers autrichiens Frey et le financier espagnol Guzman, étrangers de surcroit pour rattacher les accusés à la
« conspiration de l’étranger »Le procès, ouvert le 2 avril, est un procès politique, jugé d’avance. Au bout de deux séances, l’accusateur Fouquier-Tinville et le président Herman doivent réclamer l’aide du Comité:
« Un orage horrible gronde… Les accusés en appellent au peuple entier…Malgré la fermeté du tribunal, il est instant que vous vouliez bien nous indiquer notre règle de conduite, et le seul moyen serait un décret, à ce que nous prévoyons »Un projet de complot en vue d’arracher les accusés de leur prison
(Lucile Desmoulins aurait proposé de l’argent « pour assassiner les patriotes et le Tribunal ») permet à Saint-Just de faire voter par la Convention un décret mettant les accusés hors des débats.
La défense de Danton est étranglée, comme avait été étouffée celle des Girondins.
Le procès-verbal du Tribunal révolutionnaire a été très "arrangé" et son grand discours purement supprimé. Certaines de ses réponses ont été conservées :
« Moi vendu ! Moi ! Un homme de ma trempe est impayable ! », interrogé sur ses nom, prénoms, domicile : « Bientôt dans le néant, et mon nom au Panthéon »Danton est guillotiné le 5 avril à l'âge de trente-quatre ans.
Passant en charrette devant la maison de Robespierre (guillotiné le 28 juillet), il s'écrie:
« Robespierre, tu me suis ! Ta maison sera rasée ! On y sèmera du sel ! »Il existe un récit de son exécution par Arnault:
« L’exécution commençait quand, après avoir traversé les Tuileries, j’arrivai à la grille qui ouvre sur la place Louis XV. De là, je vis les condamnés, non pas monter mais paraître tour à tour sur le fatal théâtre, pour disparaître aussitôt par l’effet du mouvement que leur imprimait la planche ou le lit sur lequel allait commencer pour eux l’éternel repos (…) Danton parut le dernier sur ce théâtre, inondé du sang de tous ses amis. Le jour tombait. Je vis se dresser ce tribun, à demi éclairé par le soleil mourant. Rien de plus audacieux comme la contenance de l’athlète de la Révolution; rien de plus formidable comme l’attitude de ce profil qui défiait la hache, comme l’expression de cette tête qui, prête à tomber, paraissait encore dicter des lois. Effroyable pantomime ! Le temps ne saurait l’effacer de ma mémoire. J’y trouve toute l’expression du sentiment qui inspirait à Danton ses dernières paroles, paroles terribles que je ne pus entendre, mais qu’on répétait en frémissant d’horreur et d’admiration:
« N’oublie pas surtout, n’oublie pas de montrer ma tête au peuple: elle est bonne à voir »
Son acte de décès est dressé le 7 floréal an II (26 avril 1794) par l'état civil de Paris. Il est inhumé au Cimetière des Errancis.
Le 13 avril, une dernière « fournée » envoie à la guillotine Lucile Desmoulins, la femme de Camille, Chaumette et la veuve d’Hébert.
Ayant obligé la Convention à livrer Danton, le Comité se croyait sûr de sa majorité.
« Il se trompait », écrit Georges Lefebvre, « elle ne lui pardonnait pas ces sacrifices.
Tant de places vides répandaient une terreur secrète qui, aisément, tournerait en rébellion, car c’était sa position de médiateur entre l’assemblée et les sans-culottes qui avaient fait la force du Comité; en rompant avec ces derniers, il libérait l’assemblée et, pour achever de se perdre, il ne lui restait plus qu’à se diviser