Neuf mois après l’Anglais Wallis dont il ignorait le passage, Louis-Antoine de Bouganville parvient à Tahiti et cherche pendant quelques jours un mouillage propice: bientôt
abordé par de nombreuses pirogues, puis se voyant offrir cadeaux, cochons et bananes, il débarque le 6 avril 1768 à Hitiaa et séjourne neuf jours dans l’île dont il prend possession au nom de Louis XV et qu’il baptise Nouvelle-Cythère
La paix revenue en Europe, l’Angleterre organisa dans le plus grand secret une expédition destinée à découvrir le continent austral. John Byron, qui avait participé à l’expédition de George Anson jusqu’au naufrage de son navire dans le détroit de Magellan, partit pour le Pacifique en 1764. Outre la recherche des terres australes dans les océans Atlantique et Pacifique, il avait pour mission de reconnaître les îles Falkland en vue de la création d’un établissement anglais.
Trois mois après le retour de Byron, l’Amirauté britannique confia un voyage d’exploration à Samuel Wallis. Partant à bord du
Dolphin ayant fait partie de la flotte de Byron, Wallis était secondé par Philip Carteret, ancien premier lieutenant de Byron. Les instructions données à Wallis prolongeaient celles données à Byron : l’expédition devait consolider la position anglaise aux Falkland et rechercher le continent austral.
Samuel Wallis. Peinture de Henry Stubble (vers 1785) |
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Les deux navires se séparèrent lors de l’entrée dans le Pacifique, et le
Dolphin toucha la côte septentrionale de Tahiti le 19 juin 1767. L’équipage passa cinq semaines dans la baie de Matavai et rencontra Purea, que Wallis qualifia de reine de Tahiti. Ce séjour de Wallis avait été marqué, le 26 juin 1767, par une « prise de possession » de l’île au nom du roi George III, qui concrètement n’entraîna ni la soumission des Tahitiens aux Anglais, ni la colonisation de leur île par l’Angleterre.
Quelque temps auparavant, Louis XV, amateur de géographie, et son ministre des Affaires étrangères, le duc de Choiseul, avaient confié à Bougainville le commandement du premier grand voyage scientifique français. La Marine française, qui venait d’essuyer une lourde défaite, était alors en quête de prestige tant pour se conforter elle-même que pour affirmer la puissance de la France. La découverte du continent austral pourrait en outre compenser les pertes coloniales infligées par le traité de Paris de 1763.
Le roi avait donné à Bougainville des instructions aussi précises que les connaissances de l’époque le permettaient : « En traversant pour se rendre en Chine, il reconnaîtra dans l’océan Pacifique autant et du mieux qui lui sera possible les terres gisantes entre les Indes et la côte occidentale de l’Amérique (...). Comme aucune nation européenne n’a ni établissement ni droit sur ces terres, il ne peut être que trs avantageux pour la France de les reconnaître et d’en prendre possession si elles peuvent offrir des objets utiles à son commerce et à sa navigation. (...) Le sieur de Bougainville en examinera les terres, les arbres et les principales productions ; il rapportera des échantillons et des dessins de tout ce qu’il jugera pouvoir mériter attention. »
La petite flotte de Bougainville ne comprenait que deux bâtiment : la
Boudeuse, une frégate neuve armée de 26 canons portant 210 hommes, et l’
Étoile, une flûte, navire marchand d’origine hollandaise transportant le ravitaillement, à tel point chargée que les matelots — plus d’une centaine — n’avaient pas la place de tendre leurs hamacs dans l’entrepont et devaient dormir sur les ballots ou les cordages. En plus de l’équipage embarquèrent les savants Philibert Commerson, naturaliste qui devait étudier la faune et la flore, et l’astronome Pierre-Antoine Véron chargé de mettre au point une nouvelle méthode de calcul de la longitude; quatre musiciens; deux écrivains; deux chirurgiens; une femme déguisée en homme, domestique et maîtresse de Commerson.
Gravure (colorisée) réalisée d’après un dessin de Vuillier (1846-1915) — lui-même effectué d’après un portrait d’époque — et publiée dans La Nouvelle-France d’Eugène Guénin paru en 1904 |
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Parti de Nantes le 15 novembre 1766, Bougainville navigua d’abord jusqu’aux Malouines, puis embouqua le détroit de Magellan fin 1767, où la flotille « essuya des contrariétés » — 52 jours furent nécessaires pour le parcourir — avant de parvenir dans la mer Pacifique où le ciel se couvrait d’une « étrange nuaison » faite de pluie et de tonnerre. « Jusqu’au 27 mars, rapporte Bougainville, « nous continuâmes à naviguer au milieu d’îles basses et en partie noyées, dont nous en examinâmes encore quatre, toutes de la même nature, toutes inabordables, et qui ne méritaient pas que nous perdissions notre temps à les visiter.
« J’ai nommé l’
Archipel dangereux, cet amas d’îles dont nous en avons vu onze, et qui sont probablement en plus grand nombre. La navigation est excessivement périlleuse au milieu de ces terres basses, hérissées de brisants et semés d’écueils, où il convient d’user, la nuit surtout, des plus grandes précautions. » Cet archipel, le plus vaste de toute la Polynésie, se composait en effet de plus de 60 îles distinctes, réparties sur une étendue de près de 250 lieues de longueur.
En quittant l’
Archipel dangereux, Bougainville eut connaissance des
îles de la Société et atteignit début avril l’île retrouvée l’année précédente par Wallis. En effet, le 2 avril 1768, relate Bougainville, « à 10 heures du matin, nous aperçûmes dans le Nord-Nord-Est. une montagne haute et fort escarpée, qui nous parut isolée ; je la nommai le
Boudoir ou le
Pic de la Boudeuse (île Maïtia).
« Nous courions au nord pour la reconnaître, lorsque nous eûmes la vue d’une autre terre, dans l’ouest quart nord-ouest, dont la côte, non moins élevée, offrait à nos yeux une étendue indéterminée. » Cette terre était Tahiti.
Bougainville et ses hommes plantent le drapeau français sur un îlot situé au sein du Détroit de Magellan, en 1767 |
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« Nous avions le plus grand besoin, continue Bougainville, d’une relâche qui nous procurât du bois et des rafraîchissements, et on se flattait de les trouver sur cette terre. Il fit presque calme tout le jour. La brise se leva le soir, et nous courûmes sur la terre jusqu’à deux heures du matin, que nous remîmes pendant trois heures le bord au large. Le soleil se leva enveloppé de nuages et de brume, et ce ne fut qu’à neuf heures du matin que nous revîmes la terre, dont la pointe méridionale nous restait à Ouest 1/4 Nord-Ouest ; on n’apercevait plus le Pic de la Boudeuse que du haut des mâts. Les vents soufflaient du Nord au Nord-Est., et nous vînmes au plus près pour atterrir au vent de l’île. En approchant, nous aperçûmes au delà de la pointe du nord une autre terre éloignée, plus septentrionale encore, sans que nous pussions alors distinguer si elle tenait à la première île ou si elle en formait une seconde.
« Pendant la nuit du 3 au 4, nous louvoyâmes pour nous élever dans le nord. Des feux, que nous vîmes avec joie briller de toute part sur la côte, nous apprirent qu’elle était habitée. Le 4, au lever de l’aurore, nous reconnûmes que les deux terres qui, la veille, nous avaient paru séparées, étaient unies ensemble par une terre plus basse qui se courbait en arc et formait une baie ouverte au Nord-Est.
« Nous courions, continue Bougainville, à pleines voiles vers la terre, présentant au vent de cette baie, lorsque nous aperçûmes une pirogue qui venait du large et voguait vers la côte, se servant de sa voile et de ses pagaies. Elle nous passa de l’avant et se joignit à une infinité d’autres qui, de toutes les parties de l’île, accouraient au-devant de nous. L’une d’elles précédait les autres ; elle était conduite par douze hommes nus, qui nous présentèrent des branches de bananier, et leurs démonstrations attestaient que c’était là le rameau de l’olivier. Nous leur répondîmes par tous les signes d’amitié dont nous pûmes nous aviser ; alors ils escortèrent le navire, et l’un d’eux, remarquable par son énorme chevelure, hérissée en rayons, nous offrit, avec son rameau de paix, un petit cochon et un régime de bananes. Nous acceptâmes son présent qu’il attacha à une corde qu’on lui jeta. Nous lui donnâmes des bonnets et des mouchoirs, et ces présents furent le gage de notre alliance avec ce peuple.
Louis-Antoine de Bougainville. Gravure (colorisée) d’Alphonse Boilly (1801-1867) — d’après un dessin de Julien-Léopold Boilly (1796-1874) — publiée dans Le Plutarque français (Tome 5) paru en 1846 |
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« Bientôt plus de cent pirogues de grandeurs différentes et toutes à balancier, environnent les deux vaisseaux. Elles étaient chargées de cocos, de bananes et d’autres fruits du pays. L’échange de ces fruits délicieux pour nous, contre toutes sortes de bagatelles, se fit avec bonne foi, mais sans qu’aucun des insulaires voulût monter à bord. Il fallait entrer dans leurs pirogues ou montrer de loin les objets d’échange ; lorsqu’on était d’accord, on leur envoyait au bout d’une corde un panier ou un filet ; ils y mettaient leurs effets et nous les nôtres, donnant ou recevant indifféremment avant que d’avoir donné ou reçu, avec une bonne foi qui nous fit bien augurer de leur caractère. D’ailleurs nous ne vîmes aucune espèce d’armes dans leurs pirogues où il n’y avait point de femmes à cette première entrevue. Les pirogues restèrent le long des navires jusqu’à ce que les approches de la nuit nous firent revirer au large ; toutes alors se retirèrent.
« Nous tâchâmes dans la nuit de nous élever au Nord, n’écartant jamais la terre de plus de trois lieues. Tout le rivage fut jusqu’à près de minuit, ainsi qu’il l’avait été la nuit précédente, garni de petits feux à peu de distance les uns des autres : on eût dit que c’était une illumination faite à dessein, et nous l’accompagnâmes de plusieurs fusées tirées des deux vaisseaux. »
Le 5 et le 6, on continue à louvoyer, faisant des échanges. Un insulaire s’aventura même à monter à bord de l’
Étoile et y passa la nuit. « Pendant que les vaisseaux passaient devant la côte, le riant panorama de la délicieuse Tahiti se déroulait à nos yeux. Toute l’île était couverte de bois ; le pic lui-même, qui domine au milieu, était décoré de guirlandes de feuillage jusqu’à son sommet. Plus près de nous, des prairies, des bosquets, des plantations variées se succédaient à nos regards charmés. Bientôt une cascade magnifique s’offrit à nous ; elle s’élançait du haut de la montagne et précipitait dans l’Océan ses eaux écumantes, tandis qu’à ses pieds un joli village animait le bord de la mer. »
À mesure que la
Boudeuse s’avançait dans la baie, l’affluence des pirogues devenait si grande que les manœuvres s’exécutaient difficilement au milieu de la foule et du bruit. Tous criaient :
Tayo ! (Amis !) et donnaient aux Français mille témoignages d’amitié. Tous demandaient des clous et des pendants d’oreilles.
Débarquement de Bougainville à Hitiaa le 6 avril 1768. Gravure (colorisée) du XIXe siècle |
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Enfin, Bougainville put descendre à terre : « Je me croyais transporté, dit-il, dans le jardin d’Eden ; nous parcourions une plaine de gazon, couverte de beaux arbres fruitiers et coupée de petites rivières qui entretiennent une fraîcheur délicieuse, sans aucun des inconvénients qu’entraîne l’humidité. Un peuple nombreux y jouit des trésors que la nature verse à pleines mains sur lui. Nous trouvions des troupes d’hommes et de femmes assises à l’ombre des vergers ; tous nous saluaient avec amitié ; ceux que nous rencontrions dans les chemins se rangeaient pour nous laisser passer ; partout nous voyions régner l’hospitalité, le repos, une joie douce et toutes les apparences du bonheur. »
Les Français furent très bien accueillis par les naturels. Leur chef, Ereti, conduisit les officiers dans sa maison et leur fit offrir de l’eau, des fruits et des poissons grillés. De part et d’autre, on paraissait fort satisfait, lorsque le chevalier Suzannet s’aperçut qu’on lui avait pris un pistolet. Ereti, quand il sut ce qui était arrivé, entra dans une violente colère et voulut faire immédiatement rechercher le coupable ; mais on lui dit que c’était inutile, parce que cette arme devait donner la mort au voleur.
Le lendemain, le chef tahitien rapporta le pistolet avec des cadeaux. Les Français préparèrent un campement pour être plus à portée des coupes de bois qu’ils comptaient faire, mais Ereti voulut s’y opposer, disant que ses amis pouvaient venir à terre le jour, tant qu’ils le jugeraient bon, mais qu’ils ne devaient pas y passer la nuit. Bougainville ayant insisté, on lui demanda de dire au moins combien de temps il comptait séjourner et on lui accorda les dix-huit jours qu’il réclama, après avoir essayé d’obtenir de lui qu’il les réduisit à huit.
À partir de ce moment, la meilleure intelligence régna entre les Tahitiens et leurs hôtes. Ereti indiqua lui-même les arbres qu’on pouvait couper, et les indigènes aidèrent les hommes dans cette besogne. Le 10, un naturel fut tué par un soldat sans qu’on put connaître l’auteur de ce meurtre. On fit tout pour calmer les craintes que les Tahitiens avaient manifestées à cette occasion, et l’on était parvenu, non sans peine, à leur persuader que c’était là un acte isolé que l’on regrettait vivement et qui ne se renouvellerait plus, lorsqu’on apprit que trois indigènes avaient été tués à coups de baïonnette.
Ce fait jeta la terreur dans toute la contrée ; les femmes, les vieillards et les enfants s’enfuirent en poussant des cris de terreur. Bougainville descendit immédiatement à terre, il fit mettre aux fers les soldats soupçonnés d’avoir pris part à ce meurtre. Cette manière d’agir calma l’effervescence des habitants ; mais, dans la nuit, un orage étant survenu, la
Boudeuse faillit être jetée à la côte.
Mouillage de Bougainville. Une plaque fixée sur un rocher à l’extrémité nord du pont d’Hitiaa rappelle le débarquement de Bougainville à Tahiti (Polynésie Française) |
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Au point du jour, on trouva la place abandonnée, les habitants avaient gagné les bois. Toutes les pirogues avaient disparu et les cases étaient vides. Le prince de Nassau, qui accompagnait l’expédition en qualité de volontaire, partit alors à la découverte avec quelques hommes. À une lieue de là, il trouva Ereti avec un grand nombre d’indigènes. Le chef s’avança vers lui d’un air consterné, lui disant :
Ami, vous nous tuez ! Nassau parvint pourtant à le calmer et à rassurer ceux qui l’entouraient, et bientôt tout fut oublié.
« Je vis du bord, dit Bougainville, une foule de peuple accourir au camp. Des poules, des cocos, des bananes étaient portés en triomphe et promettaient la paix. Je descendis aussitôt avec des étoffes de soie et des outils de fer, que je distribuai aux chefs, en leur témoignant ma douleur des meurtres de la veille, et leur assurant que les coupables seraient punis. Les bons insulaires me comblèrent de caresses, et en peu de temps la foule ordinaire et les filous revinrent à notre camp, qui ne ressemblait pas mal à une foire. »
Le 15 avril 1768, on quitta cette terre hospitalière. Le chef Ereti était venu faire ses adieux aux Français : « En arrivant à bord, dit Bougainville, il nous embrassa tous. Il nous tenait quelques instants entre ses bras, versant des larmes et paraissant profondément affligé de notre départ. Peu de temps après, sa grande pirogue vint à bord, chargée de rafraîchissements de toute espèce ; ses femmes étaient dedans et avec elles un jeune Tahitien qui, dans les premiers jours de notre abordage, était venu passer la nuit sur l’
Étoile.
« C’était le frère d’Ereti, qui alla le prendre par la main et me le présenta, en me faisant entendre que cet homme, dont le nom est Aotourou, voulait nous suivre et me priant d’y consentir. Il le présenta ensuite à tous les officiers, chacun en particulier, disant que c’était son ami qu’il confiait à ses amis, et il nous le recommanda avec les plus grandes marques d’intérêt. »
Le départ de Bougainville fut surtout dû à des difficultés techniques, au fait qu’il perdait une à une les ancres de ses navires, maintenus par des cordages qu’en ces eaux peu profondes, les coraux sectionnaient. Désireux de revenir bientôt, il avait procédé, la veille de son appareillage, à une prise de possession symbolique de l’île, par la mise en terre d’une place de chêne portant la date du 12 avril 1768 et déclarant
Nouvelle-Cythère — c’est le nom qu’il donna à l’île — possession du royaume de Sa Majesté Louis XV. L’île reçut plus tard de ses habitants le nom de Tahiti.
Bougainville fit des mœurs des habitants de cette contrée une peinture si séduisante, que Tahiti fut considéré, à une certaine époque, comme une sorte de paradis terrestre, un jardin enchanté, merveilleux, habité par des êtres à part, d’une douceur, d’une bonté sans égale.
Louis-Antoine de Bougainville. Portrait et arrivée à Tahiti en 1768. Illustration extraite de Les Français illustres de Gustave Demoulin, paru en 1898 |
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« Le caractère de la nation, dit-il, nous a paru doux et bienfaisant... Il est probable que les Tahitiens pratiquent entre eux une bonne foi dont ils ne se doutent point. Qu’ils soient chez eux ou non, jour et nuit, les maisons sont ouvertes. Chacun cueille des fruits sur le premier arbre qu’il rencontre, en prend dans la maison où il entre. Il paraît que pour les choses absolument nécessaires à la vie, il n’y a point de propriété et que tout est à tous. »
Cette vertu, poussée à l’extrême, en faisait pour les Européens un peuple de voleurs : « Vis-à-vis de nous, ils étaient filous habiles, mais d’une timidité qui les faisait fuir à la moindre menace. Au reste... les chefs n’approuvaient pas ces vols, ils nous pressaient, au contraire, de tuer ceux qui les commettaient. Ereti cependant n’usait pas de cette sévérité qu’il nous recommandait. Lui dénoncions-nous quelque voleur, il le poursuivait lui-même à toutes jambes ; l’homme fuyait et, s’il était joint, ce qui arrivait ordinairement, car Ereti était infatigable à la course, quelques coups de bâton et une restitution forcée était le seul châtiment du coupable.
« Je ne croyais pas même qu’ils connussent de punition plus forte, attendu que, quand ils voyaient mettre quelqu’un de nos gens aux fers, ils en témoignaient une peine sensible ; mais j’ai vu depuis, à n’en pas douter, qu’ils ont l’usage de pendre les voleurs à des arbres ainsi qu’on le pratique dans nos armées. »
Le passage de Bougainville n’eut pas de conséquences sur la situation politique locale puisqu’il ne rencontra pas les principaux chefs de Tahiti, qui résidaient sur les côtes nord, ouest et sud de l’île, ainsi que dans sa presqu’île.