Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 07 avril 1684

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 07 avril 1684   07 avril 1684 Icon_minitimeDim 7 Avr - 22:59

Vendredi 7 avril 1684



Le roi envoya le duc de Charost chez madame de Rohan*, qui se mouroit, pour tâcher de lui faire écouter les gens qui lui parleroient de changer de religion.



*Cette princesse de Rohan étoit la fille unique du fameux duc de Ro-
han, dernier chef des Huguenots et mort en Valteline commandant l'ar-
mée de Louis XIII, et de la fille du célèbre duc de Sully, Maximilien de Béthune, laquelle avec cette fille soutint si héroïquement pour son sexe
le dernier siége de la Rochelle jusqu'à manger les cuirs de son carrosse;
cette fille se prit d'amour pour M. Chabot, qu'on appeloit Saint-Aulaye
fort protégé de M. Gaston à qui il étoit, et de M. le Prince, l'épousa
et lui porta ses biens immenses, et le fit duc-pair par des lettres de
continuation de pairie dont la cour se repentit, et qui furent enregistrées
malgré elle, en 1652, et M. de Rohan reçu par l'autorité et la présence de
M. Gaston et de M. le Prince au parlement. Il eut depuis le gouverne-
ment d'Anjou, etfigurafortpeu, sa femme toujours beaucoup; ellequitta
le nom de duchesse pour celui de princesse quand son fils unique épousa
mademoiselle de Vardes, qui prit le nom de duchesse de Rohan, comme
lit aussi madame de Chevreuse pour éviter la distinction de la vieille, la
mère ou la douairière. Messieurs de Rohan commencèrent alors a être
princes. Madame de Chevreuse, veuve du connétable de Luynes, rema-
riée au duc de Chevreuse, dernier fils de M. de Guise, né à Blois, étoit
fille du duc de Montbazon, gouverneur de Paris, et sœur du prince de
Guémené de la maison de Rohan. Elle est célèbre par son attachement
à la reine-mère, pour qui elle fut chassée par Louis XIII, et fut long-
temps en Espagne et aux Pays-Bas, et figura grandement pendant sa ré-
gence. li. de Sully avoit obtenu le tabouret pour les sœurs du duc de
Rohan son gendre, en faisant le mariage, sous prétexte que leur grand'-
mère étoit Albret-Navarre, ce qui les faisoit issus de germain de
Henri IV, et, à défaut de ce prince et de sa postérité, leur donnoit droit à
la couronne de Navarre.



Mais cette distinction s'étoit bornée là, sans que
M. de Soubise, leur autre frère, et qui après bien des révoltes mourut
en Angleterre sans être marié, y fût compris, sinon qu'il eut, en 1626,
un brevet de duc; beaucoup moins l'autre branche de Rohan qui étoit
Monthazon et l'aînée, parce qu'elle ne venoit point de cette grand'mère.
Néanmoins ce fut un prétexte au duc de Luynes, connétable, d'obte-
nir le tabouret pour sa femme, la veille de ses noces, comme une galan-
terie sans conséquence; et à la promotion de 1619, où il fut chevalier du
Saint-Esprit, il obtint l'ordre pour le prince de Guémené son beau-frère,
quoiqu'il fut fort jeune, et pour le marquis de Marigny, depuis appelé le
comte de Rochefort, frère du duc de Montbazon son beau-père. Guémené,
n'étant point due, passa le premier après les ducs de la promotion, et Ma-
rigny le soixante-septième parmi les gentilshommes, et n'en eut que qua-
tre après lui; sa femme ne prétendit jamais au tabouret. Pendant la ré-
gence, la faveur de madame de Chevreuse y fit entrer la princesse de
Guémené, sa belle-sœur, qui étoit debout, son beau-père vivant.La reine,
qui alloit souvent au Val-de-Grâce, n'y voyoit que ses plus privées favo-
rites, et dans ce dernier particulier y fit asseoir une fois on deux la prin-
cesse de Guémené, sous prétexte d'incommodité. Alors elle cessa d'aller
au Louvre et au Palais-Royal chez la reine; et, après longtemps, madame de Chevreuse et elle obtinrent qu'elle y seroit assise comme elle l'avoit été
au Val-de-Grâce. Madame de Senescey, dame d'honneur de la reine, en
eut quelque temps après le tabouret et sa fille et survivancière aussi, qui
étoit la comtesse de Fleix, mère du dernier duc de Foix. La noblesse se
joignit aux dues pendant les divers mouvements de la régence, et ces ta-
bourets furent ôtés et quelque temps après rendus, mais ils en demeurè-
rent là. Madame de Rohan eut de M. Chabot, son mari, devenu duc de
Rohan, un fils unique et trois filles mesdames de Soubise, de Coecquen
et d'Épinoy. La beauté de madame de Soubise, dont le roi fut touché, fit
la fortune de sa famille. M. de Soubise étoit frère de madame de Che-
vreuse et du prince de Guémené, mari de celle dont on vient de parler,
mais fort disproportionné d'âge, fils du second lit de M. de Montbazon
et d'une Avaugour Goeslo, des bâtards de Bretagne, cette fameuse ma-
dame de Montbazon par sa beauté dont fut épris l'abbé Bouthillier de
Rancé, si célèbre et si saint depuis sous le nom d'abbé de la Trappe, où il
porta la réforme à un si haut point. M. de Soubise avoit eu une première
femme qui n'avoit jamais prétendu au tabouret. La beauté de sa
deuxième femme le lui valut, et par degrés le rang de prince à la mai-
son de Rohan. M. de Montauban, frère du prince de Guémené, petit-
neveu de madame de Soubise, eut un rang le dernier en épousant la
sœur de Nogent, veuve de Rannes. Monsieur le lui obtint et, malgré les
charmes de madame de Soubise, le roi reprochoit toujours à Monsieur
qu'il le lui avoit extorqué. Précédemment à tout cela et de bien loin, le
deuxième duc de Guise ayant été tué par Poltrot au siège d'Orléans, sa
veuve, qui avoit toujours aimé le duc de Nemours-Savoie, le voulut épou-
ser. Elle étoit fille de la duchesse de Ferrare, fille de Louis XII; c'étoit
un grand avantage pour M. de Nemours, qui l'avoit aussi aimée, mais
qui avoit fait un enfant à la fille du vicomte de Rohan, aîné de la mai-
son, sous promesse de mariage; le bruit de cette affaire, les procédures
dont elle étoit menacée à Rome et en France, engagèrent M. de Nemours
et madame de Guise à mettre tout leur crédit pour apaiser tout et
se marier sans embarras, et on y fit consentir mademoiselle de Rohan
ou de la Gurnache en lui donnant et érigeant pour elle Loudun en duché
vérifié. A ce titre elle eut le tabouret et rang de duchesse, qui a fmi en elle
avec ce duché. Ceux de la maison de Rohan remontent là leurs dis-
tinctions, mais ils n'en disent ni l'origine, ni l'espèce, ni les bornes, qui
sont telles qu'on les voit.

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