Nombre de messages : 26304 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
Sujet: 05 avril 1794: Exécution de Fabre d'Églantine Lun 8 Avr - 1:04
Huile sur toile anonyme, château de Versailles, XVIIIe siècle
Fabre d'Églantine est guillotiné
Citation :
« Nous ne pouvons plus compter les années où les rois nous opprimaient comme un temps où nous avons vécu»
FABRE d’ÉGLANTINE (1750-1794), défendant l’idée du calendrier révolutionnaire
Dictionnaire critique de la Révolution française (1992), François Furet, Mona Ozouf.
Le 22 septembre 1792 devient le premier jour de l’an I de la République.
C’est l’équinoxe d’automne, heureux présage: « L’égalité des jours et des nuits était marquée dans le ciel [le même jour où] l’égalité civile et morale était proclamée par les représentants du peuple », note Gilbert Romme, député montagnard.
Fait curieux, rien n’est daté de l’an I, tout commence en l’an II, le 5 octobre 1793 (14 vendémiaire an II), quand le calendrier révolutionnaire est adopté par la Convention.
Il tombe en désuétude après la Révolution et Napoléon Ier y met fin, le 9 septembre 1805.
Il est à l'origine du calendrier républicain, mais aussi d'une chanson célèbre et encore chantée de nos jours, savez-vous laquelle ?
Il pleut, il pleut, bergère
chanson française tirée de l'opéra-comique en un acte peu connue aujourd'hui, "Laure et Pétrarque", écrit en 1780 par Fabre d'Églantine.
La musique est du messin Louis-Victor Simon
La bergère serait Marie-Antoinette d'Autriche, reine de France et épouse de Louis XVI, à qui la Révolution de 1789 coupera la tête.
Il pleut, il pleut, bergère aurait été chantée au lendemain de la prise de la Bastille en juillet 1789, lors de la création de la garde nationale; la bergère serait la reine Marie-Antoinette et l'orage dont il est question dès la première strophe renverrait aux troubles révolutionnaires.
Son auteur l'aurait fredonnée quelques années plus tard en montant à l'échafaud
Elle s'est d'abord fait connaître sous le titre Le Retour aux champs avant de s'imposer sous son titre actuel vers 1787.
Elle est donc populaire au commencement de la Révolution française (1789).
Elle est encore connue sous d'autres noms: L'Orage, mais aussi L'Hospitalité
À l'époque moderne, Il pleut, il pleut, bergère est popularisé au Québec par Ovila Légaré en 1930.
Cette version omet la dernière strophe, qu'elle soit jugée trop grivoise, ou qu'il ne s'agisse que de raccourcir un chant jugé trop répétitif.
Voici le texte complet
Paroles
Il pleut, il pleut bergère, Presse tes blancs moutons. Allons à la chaumière Bergère vite allons. J’entends sous le feuillage
L’eau qui tombe à grand bruit. Voici venir l’orage, Voici l’éclair qui luit.
Entends-tu le tonnerre ? Il roule en approchant. Prends un abri, bergère A ma droite en marchant. Je vois notre cabane Et, tiens, voici venir Ma mère et ma sœur Anne Qui vont l’étable ouvrir.
Bonsoir, bonsoir, ma mère Ma sœur Anne bonsoir. J’amène ma bergère Près de vous pour ce soir. Qu’on mène dans l’étable
Ses brebis, ses agneaux. Et mettons sur la table Laitage et fruits nouveaux.
Soignons bien, ô ma mère. Son tout joli troupeau. Donnez de la litière A son petit agneau. C’est fait. Allons près d’elle. Et bien ! donc, te voilà ? En corset, qu’elle est belle. Ma mère, voyez-la.
Soupons. Prends cette chaise. Tu seras près de moi. Ce flambeau de mélèze Brûlera devant toi. Goûte de ce laitage
Mais... tu ne manges pas ? Tu te sens de l’orage ? Il a laissé tes pas.
Et bien ! voilà ta couche; Dors-y bien jusqu’au jour. Laisse-moi sur ta bouche Prendre un baiser d’amour. Ne rougis pas bergère. Ma mère et moi, demain, Nous irons chez ton père Lui demander ta main.