Nombre de messages : 121 Date d'inscription : 29/01/2019
Sujet: Les trésors de Notre-Dame de Paris Jeu 18 Avr - 21:11
Certains sont sauvés, d'autres hélas perdus. Mais quels sont les trésors de Notre-Dame de Paris ?
On a beaucoup parlé de l'orgue aux dimensions remarquables. Mais ce n'est pas le seul joyau de la cathédrale.
Des reliques
La plus précieuse relique conservée à Notre-Dame est la Sainte Couronne, posée, selon la croyance des catholiques, sur la tête de Jésus peu avant sa crucifixion. Elle se compose d'un "cercle de joncs réunis en faisceaux et retenus par des fils d'or, d'un diamètre de 21 centimètres, sur lequel se trouvaient les épines", selon le site de la cathédrale.
Cette relique a été "sauvée" des flammes ce lundi, tout comme la tunique de saint Louis, également conservée dans la cathédrale, selon son recteur.
Outre la Sainte Couronne, Notre-Dame conserve deux autres reliques de la Passion du Christ: un morceau de la Croix et un clou de la Passion.
Par ailleurs, trois reliques étaient nichées dans le coq surmontant la flèche qui s'est effondrée lundi soir: une parcelle de la Sainte Couronne d'épines, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève.
Le grand Orgue
Parmi les trois orgues de Notre-Dame, le grand orgue, avec ses cinq claviers, ses 109 jeux et ses près de 8.000 tuyaux, est le plus remarquable.
Construit à partir du XVe siècle, l'orgue s'étoffe progressivement, jusqu'à atteindre au XVIIIe siècle sa taille actuelle. Il traverse la Révolution sans dommages, "grâce sans doute à l'interprétation de musiques patriotiques" selon le site de la cathédrale.
Les rosaces
Les trois rosaces de Notre-Dame de Paris, vitraux qui représentent les fleurs du paradis, ont été construites au XIIIe siècle, puis rénovées à plusieurs reprises. Les rosaces nord et sud, les deux plus grandes, font 13 mètres de diamètre.
Y sont représentés, dans des médaillons, des prophètes, des saints, des anges, des rois, des scènes de la vie de saints, etc. Les trois rosaces présentent respectivement en leur centre la Vierge, l'Enfant-Jésus et le Christ en majesté.
37 représentations de la Vierge
Dans le sanctuaire, adossées au pilier sud-est du transept, une Vierge à l'Enfant, sculptée au milieu du XIVe siècle, est la plus connue des 37 représentations de la Vierge que compte la cathédrale.
Derrière l'autel, se trouve la statue monumentale du sculpteur Nicolas Coustou, une Pieta commandée par Louis XIV selon le voeu de son père Louis XIII. Réalisée entre 1712 et 1728, la statue de la Vierge éplorée, recueillant sur ses genoux le corps du Christ descendu de la croix.
Jeudi dernier, 16 statues de cuivre représentant les 12 apôtres et les quatre évangélistes avaient été décrochées de la flèche de la cathédrale pour être restaurées et ont ainsi échappé au sinistre.
Les grands Mays
Entre 1630 et 1707, la corporation des orfèvres parisiens offrait chaque 1er mai une toile à la cathédrale. Sur ces 76 "grands Mays", 13 sont aujourd'hui présentés dans les différentes chapelles de la nef.
Sur le mur ouest de la Chapelle Saint-Guillaume est accroché l'un des plus beaux tableaux de la cathédrale, La Visitation de Jean Jouvenet (1716) chef d'oeuvre du XVIIIe siècle, et vestige du choeur baroque de la cathédrale.
Le Bourdon
Dans la tour sud se trouve la plus grosse cloche de Notre-Dame que l'on appelle le "Bourdon". On la sonne pour les grandes fêtes catholiques, et lors de grands évènements.
Le Bourdon a été fondu il y a plus de 300 ans et baptisé Emmanuel par son parrain Louis XIV. Il pèse 13 tonnes et son battant, la partie à l'intérieur de la cloche qui tape contre les parois pour produire le son, fait 500 kilos.
Sources et pistes de lectures: https://weekend.levif.be/lifestyle/voyage/reliques-orgue-rosaces-quels-tresors-abrite-notre-dame-de-paris/article-normal-1122787.html http://www.francesoir.fr/actualites-france/reliques-orgue-rosaces-les-tresors-de-notre-dame-de-paris
Cochevis de Thekla
Nombre de messages : 512 Date d'inscription : 01/07/2018
Sujet: Re: Les trésors de Notre-Dame de Paris Jeu 18 Avr - 21:33
Très intéressant sujet de réflexion. Le Monde fait le bilan.
Incendie de Notre-Dame de Paris : ce qui a été perdu et ce qui a été sauvé
Si les flammes ont ravagé, lundi 15 avril, une partie substantielle de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, de nombreux trésors liturgiques, artistiques et architecturaux ont pu être sauvés de l’incendie.
La « forêt » : perdue La « forêt » est le surnom donné à la charpente en chêne de la cathédrale, un joyau de l’architecture médiévale vieux de huit siècles, qui n’était pas visible des visiteurs.
Cette charpente immense (cent mètres sur treize dans la nef, dix mètres de hauteur), installée vers l’an 1220, était composée d’un enchevêtrement de poutres provenant chacune d’un arbre différent. Pas moins de 21 hectares de forêt ont été nécessaires à la construction. Si certaines poutres des transepts et de la flèche avaient été changées lors de rénovations au milieu du XIXe siècle, d’autres poutres du XIIIe siècle étaient encore en place.
La « forêt » a été complètement dévorée par les flammes lors de l’incendie. La croisée du transept et une partie du transept nord se sont effondrées.
Dans la « forêt » de Notre-Dame de Paris, au début des travaux de rénovation, en juin 2018. LUDOVIC MARIN / AFP
La flèche : perdue La flèche était une sorte de tour qui s’élevait au centre de la cathédrale et culminait à 93 mètres du sol, en prenant appui sur les quatre piliers du transept.
Cette flèche avait été mise en place en 1859, à l’occasion de la rénovation menée par l’architecte Viollet-le-Duc. A sa base trônaient les statues monumentales en cuivre de douze apôtres et les représentants des quatre évangélistes. A son sommet, un coq en métal, pensé comme un « paratonnerre spirituel » protégeant les fidèles, abritait trois reliques (l’une des soixante-dix épines de la sainte couronne du Christ, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève). La couverture en plomb recouvrant la structure en chêne de la flèche étant très usée, d’importants travaux de rénovation avaient été lancés en 2018.
La flèche de Notre-Dame de Paris, en 2018. LUDOVIC MARIN / AFP
Le coq : retrouvé Cependant, le coq positionné au sommet de la flèche, qui contient trois reliques, a été retrouvé dans les décombres, a annoncé mardi le ministère de la culture. Le président de la Fédération Française du bâtiment, Jacques Chanut, a publié sur Twitter des images du coq, endommagé après sa chute.
Jacques CHANUT @chanutj
En revanche, les seize statues en bronze ont échappé de justesse à la disparition : elles avaient été retirées la semaine précédente et envoyées en Dordogne pour y être restaurées.
La structure, la façade et les tours : sauvées Selon le ministre de la culture, Franck Riester, « la structure principale » de Notre-Dame a été sauvée de l’incendie, même si les pompiers continuent d’évaluer la résistance du bâtiment pour prévenir d’éventuels effondrements. Les deux tours et la façade de la cathédrale ont été épargnées par les flammes.
Le parvis de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, en juillet 2016. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Le bourdon : épargné La plus grosse cloche de Notre-Dame, le bourdon, est nichée dans la tour sud. Fondue il y a plus de trois cents ans, elle pèse plus de 13 tonnes et résonne pour les fêtes catholiques et lors des grands événements, comme la mort du pape ou l’élection d’un nouveau souverain pontife.
Le bourdon a réchappé à l’incendie.
Le bourdon de Notre-Dame de Paris, en février 2013. CHARLES PLATIAU / REUTERS
La couronne d’épines : sauvée La sainte couronne est la relique la plus précieuse de Notre-Dame de Paris. Posée, selon la croyance catholique, sur la tête de Jésus peu avant sa crucifixion, elle représente le symbole de la royauté du Christ.
Initialement composée de soixante-dix épines, qui furent progressivement distribuées et éparpillées à travers le monde, elle est désormais constituée d’un cercle de joncs réunis en faisceaux et retenus par des fils d’or, d’un diamètre de 21 centimètres. Conservée depuis 1896 dans un tube de cristal et d’or, elle était présentée aux fidèles de Notre-Dame de Paris chaque premier vendredi du mois.
Cette relique a été sauvée de l’incendie.
La sainte couronne, relique la plus précieuse de Notre-Dame de Paris, en 2014. PHILIPPE WOJAZER / REUTERS
La tunique de saint Louis : sauvée La sainte tunique est le vêtement simple que revêtit, en signe de modestie et de dépouillement, le roi de France Louis IX en 1239 lors de la cérémonie d’accueil de la sainte couronne. Celle-ci avait été rachetée à grands frais à Baudouin II de Courtenay, l’empereur latin de Constantinople.
Cette relique a été sauvée de l’incendie.
La tunique de saint Louis, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, en novembre 2012. PATRICK KOVARIK / AFP
Le « trésor » : sauvé C’est dans cet endroit, situé au sud du chœur de Notre-Dame de Paris, que sont conservés et exposés les principaux objets sacrés et reliques de la cathédrale, dont la sainte couronne, un morceau de la croix et un clou de la Passion. Ce trésor liturgique, dispersé à la Révolution, a été progressivement reconstitué depuis.
Les principales pièces du « trésor » ont été sauvées de l’incendie, selon le ministre de la culture, Franck Riester.
Des oeuvres sauvées de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ici entreposées à l’Hôtel de ville, le 16 avril. BENOIT TESSIER / REUTERS
Les « grands Mays » : sauvés Les chapelles de la nef abritaient treize « grands Mays », des tableaux monumentaux qui furent offerts chaque 1er mai par la corporation des orfèvres parisiens, entre 1630 et 1707 (sur un total de soixante-seize tableaux, certains ont été perdus et d’autres sont conservés ailleurs). Parmi eux, Saint-Pierre guérissant les malades de son ombre (1635) et une Conversion de saint Paul (1635), deux œuvres de Laurent de la Hyre, ainsi que La Visitation (1716), de Jean Jouvenet, un chef-d’œuvre accroché sur le mur ouest de la chapelle Saint-Guillaume.
Notre-Dame de Paris compte de nombreuses autres œuvres d’art, dont trente-sept représentations de la Vierge.
Selon le recteur archiprêtre de Paris, Mgr Chauvet, cité par France Inter, les « grands Mays » ont pu être évacués au cours de l’incendie.
Le maître-autel : probablement sauvé L’autel principal de la cathédrale, située dans le chœur, a été installé en 1856, lors des rénovations de l’architecte Viollet-le-Duc. Cette œuvre conjointe de l’orfèvre Louis Bachelet et des sculpteurs Armand Toussaint et Louis Vuilleminot est notamment composée de plaques de cuivre clouées et de dorures obtenues par électrolyse.
Derrière l’autel se trouve une statue monumentale du sculpteur Nicolas Coustou, une Vierge éplorée recueillant sur ses genoux le corps du Christ descendu de la croix, commandée par Louis XIV et réalisée entre 1712 et 1728.
Selon les premières constatations, le maître-autel ne semble pas avoir été détruit par l’incendie. La croix qui le surmontait est encore debout. On ignore l’état de la Pieta de Coustou.
Le chœur de Notre-Dame de Paris, où sont conservés et exposés les principaux objets sacrés et reliques de la cathédrale, en 2018. LUDOVIC MARIN / AFP
Le grand orgue : dans l’incertitude Notre-Dame compte trois orgues, dont le plus remarquable est doté de cinq claviers, 109 jeux et près de 8 000 tuyaux.
Commencé au XVe siècle, le grand orgue s’est étoffé progressivement, jusqu’à atteindre au XVIIIe siècle sa taille définitive. Il a traversé la Révolution sans dommages, « grâce sans doute à l’interprétation de musiques patriotiques », selon le site de la cathédrale. Sa dernière restauration remonte à 2014. Les fidèles et les curieux pouvaient l’entendre lors des offices dominicaux ou de soirées de récitals.
On ignore l’état exact des orgues de Notre-Dame après l’incendie. Le ministre de la culture a indiqué, mardi matin, que le grand orgue avait « l’air d’avoir été assez atteint », tout en expliquant qu’il était trop tôt pour faire un diagnostic complet.
Selon Bertrand Cattiaux, facteur et restaurateur d’orgues installé en Corrèze, qui est chargé de l’entretien du précieux instrument, le « grand orgue a souffert mais pas de manière catastrophique ». Après avoir fait par téléphone un point avec le régisseur de la cathédrale, M. Cattiaux croit savoir que l’orgue « n’a pas souffert du feu, qu’il a été endommagé par les infiltrations d’eau des lances à incendie, mais pas de manière catastrophique ».
« L’eau a pu endommager les sommiers, qui sont des pièces maîtresses en bois, sur lesquelles reposent les tuyaux en liaison avec les cinq claviers » que compte l’instrument, a expliqué l’organier à l’AFP : « Il faudra donc d’abord évaluer les dégâts de l’eau, et éventuellement les effets de la chaleur dont auraient pu souffrir les quelque 8 000 tuyaux, notamment les tuyaux historiques datant du XVIIIe qui constituent plus de 60 % de l’ensemble. »
Le grand orgue de Notre-Dame de Paris, en 2004. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Les vitraux : dans l’incertitude Notre-Dame de Paris compte de nombreux vitraux, dont trois célèbres rosaces du XIIIe siècle qui représentent les fleurs du paradis (la rose sud, la rose nord et la rose ouest).
Ces rosaces mesurant jusqu’à treize mètres de diamètre représentent les figures de la Vierge, de l’Enfant-Jésus et du Christ, entourés de médaillons figurant prophètes, saints, anges et rois.
On ignore pour l’instant l’état actuel des vitraux après l’incendie. Selon des témoins cités par France Inter, les rosaces ont tenu bon, même si certaines zones sont noircies. Mais une rosace « va peut-être devoir être démontée » en raison du plomb qui lie le verre, qui peut avoir fondu, selon Mgr Chauvet, le recteur archiprêtre de Paris.
Les vitraux de Notre-Dame de Paris, en 2018. LUDOVIC MARIN / AFP
Le mur du chœur : dans l’incertitude Cette double clôture sépare la partie publique de la cathédrale de l’intérieur du chœur, où les chanoines se tenaient pour prier. Elle fut agrémentée au XIVe siècle de sculptures représentant la vie de Jésus, réalisées par Pierre de Chelle, Jean Ravy et Jean Le Bouteiller.
On ignore si le mur du chœur a été endommagé ou détruit par l’incendie.
Le chœur de Notre-Dame de Paris, en septembre 2008. ALBERTI PIZZOLI / REUTERS
Je précise que cet état de la question fut dressé il y a deux jours. https://youtu.be/9QvnI8_NlJc
D'autres informations vont suivre, et nous les partagerons avec vous, lecteurs adorés.
_________________ un peu vif
Chakton
Nombre de messages : 1267 Date d'inscription : 22/10/2017
Sujet: Re: Les trésors de Notre-Dame de Paris Jeu 18 Avr - 22:39
Puisqu'on parlait de l'orgue zoup ! On remonte le temps.
1992 et 2014, les restaurations du grand orgue de Notre-Dame de Paris
Le grand orgue de Notre-Dame n'a pas brûlé mais a été endommagé lors de l'incendie de la cathédrale le 15 avril 2019. Cet orgue du XVe siècle a été restauré à plusieurs reprises, notamment en 1992 et en 2014. Retour sur les métamorphoses de cet instrument de prestige classé aux monuments historiques. L'un des trois organistes titulaires de la cathédrale a déclaré à l'AFP que "le grand orgue de Notre-Dame "n'a pas été brûlé" dans l'incendie qui a ravagé l'édifice, mais sa structure pourrait souffrir de dégâts infligés par le sinistre".
Ce grand orgue qui s'élève sur la tribune de pierre au-dessus du grand portail ouest a déjà fait l'objet de nombreuses restaurations, notamment en 1992. Une rénovation de plus de deux ans, pour un montant de onze millions de francs, payé par le ministère de la Culture. "En 1992, il fait l’objet d’une restauration complète qui permet de restituer les sonorités symphoniques de l’orgue de Cavaillé-Coll tout en préservant les strates antérieures (XVIIe et XVIIIe siècles) et en associant les apports indéniables du monde contemporain." (Source : Site officiel de Notre-Dame de Paris)
C'est un orgue augmenté informatiquement qui est inauguré le 4 décembre 1992, en présence de Jack Lang, ministre de la Culture et de Monseigneur Lustiger. Une inauguration suivie d'un grand concert. Au programme du Messian résonnait sous les voûtes.
Avant le début du concert Jack Lang remet en grande pompe les clés de cet orgue "2.0" au cardinal Lustiger, sous forme de carte à mémoire : "comme sorte de passeport vers la beauté, vers la spiritualité. Nous vivons une époque un peu particulière […] et je souhaite […] que ces orgues retentissent pleinement sous les voûtes de la cathédrale de Paris."
Une nouvelle restauration (2011 à 2014)
Vingt-deux ans après, il faut à nouveau restaurer l'instrument classé monument historique. Et c'est en grande partie à cause de la forte fréquentation de la cathédrale… L'humidité qui se dégage de la respiration de chaque touriste fixe la poussière ambiante sur l'ensemble du mobilier, orgues compris – jusqu'à l'asphyxie. Un grand nettoyage des tuyaux, avec dépose devait donc débuter en 2011. En deux tranches (2011-2012) et (2013-2014). Au cours de la première campagne de restauration, il aura aussi fallu effectuer la réfection des transmissions électriques et le remplacement du système Synaptel de 1992 (non évolutif). L'installation d'une console neuve.
Durant la seconde campagne, le "système de motorisation des registres par vérins pneumatiques haute pression a été fourni en substitution aux machines de tirages de jeux de Cavaillé-Coll, mises hors service en conservation", pour citer Éric Brottier, technicien-conseil auprès du Ministère de la Culture et de la Communication, en charge du chantier. En parallèle, il a été procédé à la restauration complète des machines pneumatiques de tirages des notes, à la consolidation des tuyaux de façade, à la dépose et au nettoyage de l'ensemble de la tuyauterie de métal (et de la majeure partie des tuyaux de bois), et l'accordage général des 7952 tuyaux. Des interventions menées par les ateliers de Bertrand Cattiaux et de Pascal Quoirin. Dans cette vidéo, Pascal Quoirin, facteur d'orgue et Olivier Latry, organiste titulaire à Notre-Dame de Paris présentent le nouvel orgue.
Un peu d'histoire
Un premier grand orgue est sans doute construit à Notre-Dame au cours du XIIIe siècle. Au XIVe siècle, un orgue modeste est suspendu en "nid d’hirondelle" sous une fenêtre haute de la nef. En 1401, il est décidé de construire un nouvel orgue sur la tribune de pierre au-dessus du grand portail ouest. Depuis cette date, 50 organistes se sont succédés aux claviers du grand orgue suspendu sous la rosace du couchant. Au fil des siècles, le grand orgue a pris de l'ampleur et a fait l’objet de multiples restaurations et reconstructions jusqu’à prendre, au XVIIIe siècle, les proportions qu’il possède à l'heure actuelle.
Sur le site officiel de Notre-Dame quelques détails sont donnés sur son évolution : " Le grand orgue échappe à la tourmente de la révolution, grâce sans doute à l’interprétation de musiques patriotiques telles que celles composées en 1792 par l’organiste Balbastre, auteur de variations sur La Marseillaise et l’air ça ira. En 1868, après les travaux du facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll, initiés par l’architecte Viollet-le-Duc. , il trouve sa plénitude symphonique avec 86 jeux, sur 5 claviers et pédalier. Louis Vierne, organiste de 1900 à 1937, le modifie à deux reprises et Pierre Cochereau, organiste de 1955 à 1984, l’augmente et le modernise de 1963 à 1975. Puis en 1992, il fait l’objet d’une restauration complète qui permet de restituer les sonorités symphoniques de l’orgue de Cavaillé-Coll tout en préservant les strates antérieures (XVIIe et XVIIIe siècles) et en associant les apports indéniables du monde contemporain. Témoin authentique de plusieurs siècles de la musique et de la facture d’orgues françaises, le grand orgue de Notre-Dame de Paris est l’un des rares instruments français qui permettent de servir avec sincérité et émotion de nombreux répertoires et de susciter la création à travers la composition musicale et l’improvisation. " (Source : Site officiel de Notre-Dame de Paris) https://www.ina.fr/
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madame antoine
Nombre de messages : 6914 Date d'inscription : 30/03/2014
Sujet: Re: Les trésors de Notre-Dame de Paris Ven 19 Avr - 8:27
Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,
Voici un inventaire dressé par Guillaume Kazerouni, Conservateur au musée de Rennes et spécialiste de la peinture religieuse.
Plus d’une vingtaine de peintures anciennes dont 13 Mays (sur toile) et des ensembles sculptés remarquables se trouvaient à l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Ce qui a d’ores et déjà été sauvé
Dès la nuit de l’incendie, La Vierge de Pitié de Lubin Baugin et La Nativité de Louis Le Nain ont pu être sauvées ainsi qu’une statue de Vierge à l’Enfant, offerte en 1826 par Charles X. Elles ont été transférées à l’hôtel de ville, puis au Louvre avec les reliques et des pièces de mobilier extraites par les pompiers du Trésor. Parmi elles, figurent, selon le ministère de la culture, le reliquaire de la sainte couronne d’épines, dit Cahier Charles, le reliquaire de la croix dite Palatine, le reliquaire du clou, la couronne dite de la Vierge de Charles X, le reliquaire du clou et du bois, la chemise de Saint Louis, une chasse de procession, la garniture d’autel du sacre de Napoléon Ier (un crucifix et six chandeliers), des garnitures des autels latéraux (une vingtaine de pièces, notamment des candélabres du XIXe siècle).
L’état des grands tableaux et des groupes sculptés reste à évaluer
Le 19 avril, la vingtaine de très grands tableaux restés dans la cathédrale devrait commencer à être transférée au Louvre pour un examen de leur état, un séchage avant de statuer sur des restaurations éventuelles. Aucun ne semble avoir été détruit mais on ignore dans quelle mesure ils ont souffert des fumées, des chutes de gravats et de l’eau.
Dans le chœur se trouvait la grande Visitation de Jouvenet, le Saint Pierre guérissant les malades – May de Laurent de La Hyre – , ainsi qu’une peinture médiévale murale dans la chapelle axiale. Dans le bras nord du transept se trouvait un remarquable Triomphe de Job de Guido Reni, qui semble intact sur les photos, malgré l’effondrement d’un quartier de la voûte. Dans le bras sud était accroché le Thomas d’Aquin de Nicolas Langlois. Un tableau de Ludovic Carrache se trouvait dans une des tours.
Tous les autres grands tableaux se trouvaient dans les chapelles latérales de la nef : le Francken, le Vien, les deux Lubin Baugin, le tableau des frères Le Nain et 12 Mays. Ces Mays de Notre-Dame ont été offerts, à chaque printemps entre 1630 et 1707, par la corporation des Orfèvres parisiens en l’honneur de la Vierge. Saisis à la Révolution, la plupart avaient été dispersés dans les musées nationaux, seuls 13 avaient été replacés à Notre-Dame.[i]
[i]Les sculptures anciennes ne semblent pas, sur les photos, avoir subi de destructions graves, mais il faut là aussi attendre de pouvoir les ausculter de près. Parmi elles figurent des pièces majeures : des tombeaux des XIIIe et XIVe siècles, une Vierge gothique du XIVe siècle, le Mausolée du comte d’Harcourt, de Jean-Baptiste Pigalle, et le chœur baroque conçu par Robert de Cotte autour de la pietà et du Vœu de Louis XIII de Nicolas et Guillaume Coustou.
Sabine Gignoux https://www.la-croix.com/
Bien à vous
madame antoine
_________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
Chakton
Nombre de messages : 1267 Date d'inscription : 22/10/2017
Sujet: Re: Les trésors de Notre-Dame de Paris Lun 22 Avr - 9:13
Je voudrais revenir sur l'orgue, moi.
Pourquoi l’orgue de Notre-Dame est-il si important ?
Pour nombre d’organistes et d’amateurs de musique la question du sauvetage de l’orgue de Notre-Dame est cruciale ? Pourquoi cet orgue est-il si important ? Pour des raisons historiques ou pour le son ?
À croire que l’histoire de Notre-Dame doit toujours se dérouler sur les accents de son orgue. Depuis la construction du bâtiment au XIIe, un orgue devait résonner sous ses croisées de pierre. Il devait s’agir d’un petit instrument que Léonin, le fondateur de l’école Notre-Dame, ou Pérotin le Grand au XIIIe siècle utilisèrent. En 1330, les comptes de la cathédrale précisent le paiement d’un salaire à un organiste, preuve qu’un grand orgue avait déjà été construit. Il devait s’agir d’un orgue suspendu « en nid d’hirondelle » sous une fenêtre haute de la longue nef, instrument à un seul clavier et quatre à six tuyaux par note qu’a dû apprécier l’organiste Jean de Bruges. Le début du XVe siècle voit la construction d’un orgue au même emplacement que l’orgue actuel. Cet emplacement, au-dessus du grand portail ouest, est bon pour le son puisqu’il est dans l’axe de l’édifice, mais se situe juste devant la rosace ouest qu’il occulte en partie. L’orgue de Notre-Dame conserve encore quelques tuyaux de la période médiévale mais l’orgue s’est enrichi au fil des siècles jusqu’à avoir les proportions majestueuses d’aujourd’hui, qui datent en fait du XVIIIe siècle.
Cinquante organistes se sont succédé aux claviers de Notre-Dame, d’Arnoul Gréban, le créateur du Vrai mystère de la Passion au XVe siècle, jusqu’à Vincent Dubois, Olivier Latry et Philippe Lefebvre, les trois titulaires qui jouent actuellement lors des offices du dimanche. Les organistes du monde entier veulent jouer sur cet instrument et une liste d’attente de deux ans gère le passage de chacun d’eux. Ils peuvent montrer leurs talents lors d’auditions le samedi soir. Mais alors quelles sont les caractéristiques techniques qui passionnent ces instrumentistes et compositeurs ? Lorsque l’architecte Eugène Viollet-le-Duc s’engage dans la restauration de la cathédrale au XIXe, il fait appel au facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll. Celui-ci complète l’instrument de l’Ancien Régime, sauvé à la Révolution car on y a joué l’air « A ça ira » et les variations de l’organiste Claude Balbastre sur La Marseillaise. C’est donc au XIXe siècle, en 1868, que l’orgue affiche enfin ses 86 jeux, avec 5 claviers et pédalier. Il est modifié au XXe siècle par Louis Vierne et Pierre Cochereau, qui l’augmentent et le modernisent. Aujourd’hui, le grand orgue a 109 jeux et près de 8000 tuyaux. Il a été restauré en 1992 en préservant ses jeux baroques, en remplaçant la console et en l’équipant d’outils numériques. Sa « puissance expressive » (des 5 forte aux 5 piano) impressionne toujours ceux qui ont la chance de pouvoir en jouer. Notons qu’au-dessus des stalles néo-gothiques en bois placées sur le côté nord du chœur, il y a un plus petit orgue, datant du XIXe, de 30 jeux et 2000 tuyaux.
L’incendie du 15 avril a désespéré les aficionados du grand orgue, un instrument exceptionnel (le deuxième de France en taille derrière celui de Saint-Eustache) mais le pire semble avoir été évité. L’organiste Olivier Latry l’a affirmé hier : « L’orgue de Notre-Dame est l’âme de la cathédrale et il vit toujours ». Le grand orgue n’a pas subi de dégâts irréparables. La menace principale est le feu car la chaleur aurait pu faire fondre les tuyaux de plomb et d’étain ou enflammer la structure et la console en bois. Il n’en est rien. Il n’a pas reçu l’eau déversée par les 500 pompiers pour éteindre le feu de la toiture en bois. En revanche, les cendres et la poussière ont recouvert l’instrument désormais inutilisable et il faudra tout nettoyer. Pendant un temps, au vu des dégâts structurels des voûtes de la nef, on a pensé devoir démonter l’orgue et le sortir de l’édifice mais cette piste semble désormais écartée. L’orgue du chœur, lui, a été arrosé par les lances à incendie et nécessitera une restauration importante.
Guy Boyer Directeur de la rédaction https://www.connaissancedesarts.com/
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spa monopole
Nombre de messages : 323 Date d'inscription : 31/01/2017
Sujet: Re: Les trésors de Notre-Dame de Paris Ven 26 Avr - 7:56
Quelle chance que ces merveilles ont pu être sauvées !
madame antoine
Nombre de messages : 6914 Date d'inscription : 30/03/2014
Sujet: Re: Les trésors de Notre-Dame de Paris Mar 30 Avr - 9:04
Voici une information qui intéressa tout particulière notre Ami Chakton.
Notre-Dame: le grand orgue devra être nettoyé mais pas démonté, selon l'un des organistes
Le grand orgue de Notre-Dame de Paris devra être nettoyé mais n'aura vraisemblablement pas à être démonté après l'incendie ayant ravagé la cathédrale, "une très bonne nouvelle", s'est réjoui jeudi l'organiste témoin de l'incendie, en visite à Washington.
Il s'agit de Mr Johann Vexo, organiste du choeur de Notre-Dame de Paris depuis 15 ans.
Le grand orgue de Notre-Dame de Paris devra être nettoyé mais n'aura vraisemblablement pas à être démonté après l'incendie ayant ravagé la cathédrale, "une très bonne nouvelle", s'est réjoui jeudi l'organiste témoin de l'incendie, en visite à Washington.
"Rien n'a brûlé, rien n'a fondu, il y a très peu d'eau des lances à incendie qui est parvenue dans l'instrument lui-même. Il est juste très empoussiéré", a relaté le Français Johann Vexo, qui jouait lors de la messe quotidienne de 18h15 lorsque le feu s'est déclaré, et avait alors évacué l'édifice sans se douter de l'ampleur de la tragédie à venir.
"Les experts des monuments historiques et les facteurs d'orgues qui sont en charge de l'entretien de cet instrument ont pu se rendre dans l'orgue pendant à peu près deux heures" mardi, a-t-il détaillé à l'AFP, révélant le résultat de leur expertise.
"Il y a cette poussière très sèche qui est rentrée dans tous les recoins de l'instrument", mais "il suffit juste de le nettoyer sans même a priori le démonter", a expliqué M. Vexo, qui joue depuis 15 années sur cet instrument, "l'un des plus beaux au monde".
Le quadragénaire aux yeux bleus, assis devant l'orgue bien plus récent de la Basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception à Washington, s'est notamment plié au jeu de la conférence de presse, répondant en anglais aux questions de nombreux journalistes américains.
Il jouera vendredi dans cette basilique, la plus grande d'Amérique du Nord, un concert gratuit en hommage à Notre-Dame, témoignant de l'émotion mondiale engendrée par ce drame.
Le grand orgue de Notre-Dame, joyau datant du début du XVIIIe siècle, maintes fois rénové et agrandi, est "plein de poésie, avec des sons très doux mais également une grande puissance", a décrit M. Vexo, vantant également l'"acoustique absolument incroyable" de la cathédrale, qu'il espère retrouver après les travaux de rénovation.
"Je pense que ça va dépendre de la manière dont va être restaurée la voûte, et surtout de la charpente et de la couverture de la toiture", dit celui qui possédait "les clés de la cathédrale, pour pouvoir y aller même au milieu de la nuit". Il se prononce sans aucune hésitation pour une reconstruction "à l'identique".
"On voit circuler beaucoup de choses depuis la semaine dernière, notamment concernant la flèche, j'espère que ça ne va pas +partir dans tous les sens+ et qu'on va pouvoir retrouver Notre-Dame telle qu'on l'a connue jusqu'à il y a une dizaine de jours", appelle-t-il de ses voeux.
AFP via https://www.rtl.be/info/index.htm
Bien à vous
madame antoine
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Hercule Poirot
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Sujet: Re: Les trésors de Notre-Dame de Paris Mer 1 Mai - 17:12
J'ai lu aussi que les statues sauvées se trouvaient en convalescence en Dordogne.
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